lundi 3 janvier 2011

Rêve d’Orson


Rêve d’Orson
Il a été trahi durant son sommeil
Le duc fit un songe qui lui inspira beaucoup de crainte. Dans sa vision, il croyait qu’il était outre-mer. Hugues était furieux contre lui. Il l’avait assiégé à Beauvais et avait renversé son palais. Alors le duc Orson s’éveille fort en colère. Il voit les marins et leur demande : « Où est mon cher compagnon qui me doit fidélité? » Ceux-ci lui répondent : « Vassal, restez tranquille : il vous a quitté comme un vrai traître car il vous a vendu aux païens d’outre-mer. »

Anonyme
Orson de Beauvais
France   1180 Genre de texte
Chanson de geste
Contexte
Le traître Hugues de Berry a fait monter Orson de Beauvais sur un bateau. Lorsque ce dernier s’endort en toute confiance, Hugues paie les marins afin qu’ils livrent Orson aux païens d’outre-mer, puis il quitte le bateau. Dans son sommeil, Orson rêve que Hugues renverse son palais. Lorsqu’il se réveille, les marins lui révèlent la félonie de Hugues. Orson s’aperçoit qu’avant de s’éclipser, Hugues lui a volé son anneau de mariage : il en déduit correctement que le traître lui volera sa femme Aceline et qu’il persécutera son fils Milon. Désemparé, le duc s’évanouit.
Notes
Le comte Orson de Beauvais est fait prisonnier par les Sarrasins. Sa femme Aceline et son jeune fils Milon sont persécutés par Ugon de Berry. Le traître Ugon épouse Aceline sans consommer ce mariage. Milon s’échappe après avoir mené une bataille victorieuse contre les Sarrasins et délivré en même temps son père. Le roi Basile lui offre la main de sa fille, la princesse Oriente ; Milon accepte, mais veut d’abord délivrer sa mère et punir Ugon. Orson et Milon arrivent à temps pour sauver Aceline, déjà libérée par le fidèle vassal Doon, et pour châtier le traître.

Texte original Li dus soingia un soinge qui mout fait a douter,
Et li estoit avis que il fut outre mer :
Hugues s’estoit a lui coreciés et irez,
A Biauvaiz l’ait asis, grant jant i a mandé,
Se li fasoit li faus son grant palais verser ;
Lors c’esvolla li dus, ou il n’ot qu’aïrer.
Ou voit los mareniers prit lor a demander :
« Ou est mes chiers comperes, qui foi me doit porter? »
Et cil ont respondu : « Vasaus, lasiés ester :
Il est partis de vous con traïtes prouvez,

Car i vous ai vandu aiz paiens d’outre mer. »

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