lundi 3 janvier 2011

Le deuxième songe d’Élie





Le deuxième songe d’Élie

Un songe prémonitoire
– Cette nuit j’ai fait un rêve dont je suis très effrayé. D’Espagne, je voyais venir à grande allure une armée d’hommes splendidement équipés. Mon vaillant et noble fils Aiol était là et il avait avec lui deux fils aussi beaux qu’un jour clair. Puisse Celui qui a souffert sur la croix m’éclairer sur l’heure : je suis d’avis qu’un songe dit toujours la vérité.

France   1150 Genre de texte
chanson de geste
Contexte
Élie est le beau-frère de Louis, fils et successeur de Charlemagne. Tombé en disgrâce par les intrigues du traître Macaire, il doit quitter la cour. Son fils Aiol gagnera la faveur du roi. Envoyé en ambassade à Pampelune auprès du roi sarrasin Mibrien, il enlève la fille de celui-ci. De retour à la cour de Louis, avec sa belle et obéissante captive, il avoue au roi sa naissance. Élie est rappelé. Mirabel est baptisée et Aiol l’épouse. Le traître Macaire reparaît. Il fait prisonniers Aiol et Mirabel. Il les livre au roi Mibrien et jette dans le Rhône leurs enfants. Ceux-ci, sauvés miraculeusement par un pêcheur, sont conduits à la cour du roi de Venise. Cependant Aiol s’échappe de Pampelune et retrouve ses enfants. Les rois de France et de Venise sont entraînés par lui à la guerre contre Mibrien, guerre que le succès couronne. Pampelune est prise. Mirabel est délivrée. Macaire est écartelé.
Élie croit que son fils Aiol est mort au cours de sa mission à Pampelune, mais il rêve un soir qu’Aiol est vivant. Ébranlé par cette vision, il la raconte à sa femme Avisse. Le lendemain du songe, le chevalier Terri vient lui annoncer qu’Aiol et ses deux fils sont en bonne santé et qu’ils ont besoin de son aide pour sauver Mirabel de la prison du traître Macaire.
Texte original « Anuit songa(i) .I. songe dont molt sui esfraés : ‹br› Jo vi devers Espaigne venir tout abrivé‹br› Un(e) estoire de gent richement conreé : ‹br› La ert mes fieus Aiols, li gentiex et li ber; ‹br› O lui avoit .II. fieus, si biaus com .I. jor cler. ‹br› Or me consaut icil qui en crois fu pené(s), ‹br› Moi samble adès del songe que che soit verités. »

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