dimanche 27 février 2011

Le sommeil de l'animal



    Le sommeil est également présent chez les animaux. Tout d'abord les mammifères possèdent un sommeil organisé comme le nôtre : sommeil lent et sommeil paradoxal. Il a été montré que ces animaux rêvent tout comme nous. Vous avez peut être déjà eu l'occasion de voir votre chat ou chien dormir en faisant quelques bruits ou légers mouvements.
    Les mammifères marins possèdent également un sommeil analogue. Mais par exemple le dauphin possède la particularité de ne dormir que d'un seul hémisphère à la fois. Et tout en dormant, il continue à nager a la surface pour pouvoir respirer. Mais bien que puissant paraitre logique : la nageoire utilisée pour rester à la surface est toujours la même et n'alterne pas de coté parallèlement à l'hémisphère cérébral endormi.
    Chez l'orque, un fait extraordinaire est la capacité de la mère orque qui vient d'avoir son bébé de ne pas dormir pendant deux semaines. Cela lui permet de protéger sa progéniture qui elle même ne dort pas pendant ses 15 premiers jours de vie.
     La baleine et le beluga ont la particularité de dormir plus longtemps avec l'age, ce qui est l'opposé de ce qui se passe chez l'Homme.
    Chez les autres animaux la présence de sommeil est plus discuté. Il a été trouvé un ralentissement cérébral chez certains reptiles mais rien de tel chez d'autres reptiles. Ceci nous ramène a la question du rôle du sommeil : si certains animaux vivent sans dormir alors un rôle vital du sommeil est remis en question.
 
 
    Les Records :
 
 
  • L'animal qui dort le plus longtemps est la chauve souris avec 20 heures puis l'opossum avec 19,4 heures
  • L'animal qui fait le plus de sommeil paradoxal est le playtorus puis les suivants sont respectivement : le ferret, l'armadillo et l'opossum. 
  • L'animal qui fait le moins de sommeil paradoxal est le dauphin puisque ce stade est quasi inexistant chez lui.
 
 
 
 

Ronflements


Les ronflements sont rencontrés frequemment; majoritairement chez l'homme, et leur fréquence augmente avec l'âge et le poids. Les ronflements sont dus à un relâchement musculaire au niveau des voies respiratoires qui obstrue en partie le passage de l'air lors de la respiration. Ils sont principalement présents lors de l'endormissement : stades de sommeil lents léger (1 et 2) et aussi lors du sommeil paradoxal et tout particulièrement lorsque la personne dort sur le dos. Mais cela dépend de la cause précise des ronflements.
    L'alcool est un facteur amplifiant ou faisant apparaitre transitoirement les ronflements puisqu'il va augmenter le relâchement musculaire.
     Les ronflements ne sont pas pathologiques en eux même. S'ils sont de faibles intensités ou peu fréquents il n'y a pas de problème. Mais lorsque leur fréquence et intensité augmentent ils deviennent gênants. Il existe divers moyens de lutter contre ces bruits (sirop à boire avant de dormir, opération chirurgicale, orthèse...) Mais je n'entrerais pas dans les détails. Pour ceux qui ont surtout des ronflements sur le dos, une solution simple est de ne pas dormir sur le dos! Cela est possible par exemple en attachant des balles de tennis sur le dos de son pyjama !!! Si cette solution ne plait pas il est toujours possible d'essayer de perdre du poids; il faut savoir que le fait de perdre quelques kilos peut régler le problème.
    Mais attention! Si vous ronflez et qu'il vous arrive de faire des arrêts respiratoires alors ce n'est plus le même problème puisque vous risquez de faire des apnées du sommeil. Ce sont des obstructions complètes des voies respiratoires qui provoquent un blocage de la respiration provoquant le réveil de la personne. Cela peut nécessiter une prise en charge.

 

Rêves et cauchemars



    Les rêves et les cauchemars sont produits au cours de la nuit lors du sommeil paradoxal. Les rêves surviennent chez tout le monde et si certaines personnes croient ne pas en faire c'est parce qu'ils ne s'en souviennent pas. Les cauchemars sont fréquents chez les enfants mais arrivent encore chez l'adulte, particulièrement en cas de stress ou d'angoisse ou dans certaines pathologies (Narcolepsie). 
    De grandes théories sur les rêves ont été élaborées, depuis leur rôle jusqu'à leur interprétation au détail près. Pendant le sommeil paradoxal le cerveau a une activité électrique semblable à celle de l'éveil permettant de produire le contenu des rêves. Mais à la différence de nos pensées lors de l'éveil les rêves ne sont pas cohérents, logiques; il manque dans ces derniers le caractère réaliste ou applicable de la réalité et de l'éveil. Cela ne veut pas dire qu'un rêve est toujours impossible mais que c'est souvent le cas. C'est pourquoi dans un rêve il n'y a pas de problème à voler dans le ciel puis a se retrouver chez soi, à se faire aspirer par le lavabo...
    Les rêves ont fréquemment un rapport avec un contenu de l'éveil du jour précédent. Mais cela n'est pas obligatoire et parfois cela ne représente qu'un fragment du rêve. Lors du sommeil paradoxal il va y avoir une réorganisation du contenu cérébral avec une réactivation des informations mais cela se fait naturellement sans volonté consciente.

       Interprêter les rêves. 

   Si certains pensent que les moindres détails de tous nos rêves ont une signification, je ne pense pas que ce soit réaliste puisque rappelons que dans nos rêves la cohérence et le caractère plausible des événements disparait. Par contre nous pouvons tirer des informations de la globalité du rêve. Par exemple les gens angoissés vont avoir tendance à rêver de choses angoissantes, alors qu'une personne tout a fait heureuse et sans soucis risque de faire des rêves plutôt positifs. Ensuite nous rêvons souvent de ce qui nous préoccupe : notre travail, un examen, un proche... Avec ces deux aspects nous pouvons déjà en apprendre un peu sur un rêve : par exemple si nous rêvons que notre patron nous fait des reproches ou que l'on fait la fête dans une salle d'examen.

   Mais lorsque nous ne sommes pas préoccupé (ou moins)  nos rêves vont alors pouvoir intégrer ce que nous avons aimés ce que nous avons désiré, des extraits de films. Mais je ne crois pas qu'il est vraiment utile de chercher un sens au contenu du rêve dans ces cas : Si j'ai rêvé de voler sur un balai après avoir vu le film Harry Potter c'est tout à fait normal mais cela ne m'avancera pas dans ma thèse sur les hypersomnies idiopathiques !!!

    Les événements extérieurs nous entourant lors de notre sommeil peuvent-ils être incorporés?

   Et bien la réponse est oui, ils le peuvent. Un exemple célèbre est un homme qui rêvait de se faire décapiter alors qu'un cadre lui tombait dessus pendant son sommeil. Mais là encore il ne faut pas renverser les choses et croire à un rêve prémonitoire. Des exemples d'éléments pouvant être incorporés dans nos rêves sont : le bruit, la lumière, les secousses dues a notre partenaire de lit, les sensations (objets en contact avec notre corps).

    Un rêve peut il nous apporter la solution à un problème!

   Tout d'abord je crois qu'il est plus prolifique de travailler sur un problème plutôt que de dormir!!! ;)
Mais comme durant le rêve les informations vont être réorganisées et réactivées il se peut que par hasard un rêve nous montre une solution d'un problème. Mais si vous n'y réfléchissez pas lors de l'éveil alors il n'y a "aucune" chance que le rêve vous apporte la solution miracle. 
Pour donner un exemple : je peux réfléchir à comment obtenir un nouveau travail la journée, et dans l'après midi je peux regarder des photos: dans mon rêve je vais peut-être voir mon parrain me proposer un travail ce qui pourrait être une solution (lui demander son aide). Mais je pourrais aussi rêver que mon palmier renferme un trésor et que je n'ai plus besoin de travailler...
    Dans le série Docteur House (House MD) on voit souvent le célèbre diagnostitien trouver une solution à son diagnostique énigmatique en dormant. Mais étant réveillé il ne pense qu'à ce diagnostique qui l'obsède d'ou son intégration dans ses rêves qui lui apporte parfois plus un indice manquant qu'une solution.
 

Citations :

Ce qui nous rassure du sommeil, c'est qu'on en sort, et qu'on en sort inchangé, puisqu'une interdiction bizarre nous empêche de rapporter avec nous l'exact résidu de nos songes.
[ Mémoires d'Hadrien (1951) ]
Marguerite Yourcenar

Le rêve est le gardien du sommeil.
Sigmund Freud

Le rêve est l'aphorisme du sommeil.
[ Papiers collés 1 (1973) ]
Georges Perros

Les rêves ont été créés pour qu'on ne s'ennuie pas pendant le sommeil.
Pierre Dac

Le sommeil, aventure sinistre de tous les soirs.
[ Nuits étroitement surveillées (1980) ]
Pierre Pachet

Rôles probables du sommeil



    Il est surprenant d'apprendre qu'on ne connait aucun rôle du sommeil de façon certaine. Mais on peut présumer sans trop de risques plusieurs rôles : repos cérébral, une détente musculaire, entretien des connexions synaptiques, remodelage cérébral pour la réorganisation des informations mémorisées...


Citations :  

Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.
[ Molloy (1951) ]

Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage toutes les treize heures. C'est un palliatif. La mort est le remède.
[ Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795), 113 ]
Sébastien Roch, dit Nicolas de Chamfort

Le sommeil a les avantages de la mort sans son petit inconvénient.
[ Le livre de ma mère ]
Albert Cohen

Le sommeil est une invention qui ne sert qu'à faire perdre leur temps aux honnêtes gens.
Réjean Ducharme

Le plus beau sommeil ne vaut pas le moment où l'on se réveille.
André Gide

Aucune période de notre journée n'est plus mystérieuse que celle qui précède le sommeil. Nous entrons hésitants dans le sommeil comme dans une caverne dont le reflet atténué de la lumière...
Ernst Jünger

Quand un homme est excessivement satisfait, le sommeil vient à lui comme une récompense.
[ La vie est ailleurs ]
Milan Kundera

Le sommeil est une récompense pour les uns, un supplice pour les autres. Pour tous, il est une sanction.
[ Poésies (1870), II ]
Isidore Ducasse, dit comte de Lautréamont

Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous mène à une mort paisible.
Léonard de Vinci

Le lion et l'agneau peuvent dormir côte à côte, mais l'un des deux aura un sommeil agité.
Proverbes hindous

Le rire et le sommeil, chacun en quantité suffisante, sont les meilleurs remèdes du monde.
Proverbes irlandais

Le sommeil est pour l'ensemble de l'homme ce que le remontage est à la pendule.
Arthur Schopenhauer

Le sommeil est un emprunt fait à la mort pour l'entretien de la vie.
Arthur Schopenhauer

Sommeil et régulation homéostatique


La régulation homéostatique est le deuxième type de régulation du sommeil (le premier étant la régulation circadienne ). Cette régulation homéostatique est une régulation du sommeil en fonction de la durée de la veille précédente. Plus on va être éveillé longtemps et plus on aura tendance à être somnolent.
    C'est cette régulation qui est en jeu lors de la sieste puisque vers 13h nous serons éveillé depuis plusieurs heures ce qui va provoquer une envie de dormir. Mais celle ci ne sera pas possible vers 16h puisque ce sera notre maximum de température. Ainsi il existe une fenêtre de temps entre les deux mécanismes de régulation du sommeil où le sommeil est possible et que l'on appelle souvent la fatigue post prandiale mais qui n'est en fait pas provoquée par la prise alimentaire.

Mécanismes de la régulation homéostatique du sommeil

Le système homéostatique maintient un quota journalier de sommeil par une balance entre la durée et l’intensité. Il permet l’essor de la pression de sommeil pendant l’éveil et sa dissipation pendant le sommeil. Le SP et le SL ont probablement des mécanismes homéostatiques séparés. L’action de ce système est observée suite à une privation de sommeil, par une récupération proportionnelle. La récupération du SL est non seulement quantitative mais aussi qualitative. Les mécanismes homéostatiques restent mal compris, ils pourraient résulter de l’accumulation de facteurs chimiques et de modifications anatomo-fonctionnelles.

L’adénosine pourrait être impliquée dans l’homéostasie quantitative du SL. En effet, l’activité neuronale soutenue augmente le taux d’adénosine dans le cerveau et la quantité d’adénosine augmente dans le télencéphale basal au cours d’un éveil prolongé et diminue pendant le sommeil (Porkka-Heiskanen et Coll., 1997; Strecker et Coll., 2000). De plus, l’injection d’agonistes des récepteurs A1 de l’adénosine dans le télencéphale basal de chat (Strecker et Coll., 2000) ou chez le rat d’agonistes A2a à proximité de l’aire préoptique ventrolatérale (VLPO), induit le sommeil (Scammell et Coll., 2001). Enfin l’adénosine pourrait désinhiber le VLPO par ses récepteurs A1 présynaptiques au niveau des afférences GABAergiques (Chamberlin et Coll., 2003).

L’amplitude des activités à ondes lentes est considérée comme le marqueur de l’intensité du sommeil. Elle est plus importante en début de nuit et diminue au cours du sommeil (Dijk et Daan, 1989). Suite à une privation de sommeil, l’amplitude des activités à ondes lentes augmente proportionnellement à la durée de la privation (Huber et Coll., 2000). Enfin une zone corticale spécifiquement activée au cours de l’éveil présente une augmentation plus importante de l’amplitude des activités à ondes lentes au cours du sommeil suivant, par rapport à une zone corticale non spécifiquement activée (Kattler et Coll., 1994; Vyazovskiy et Coll., 2000; Vyazovskiy et Coll., 2006). Les mécanismes de cette homéostasie qualitative ne sont pas connus mais l’équipe du Pr Tononi a émis l’hypothèse d’une potentialisation synaptique au cours de l’éveil associée à une réduction au cours du sommeil (Tononi et Cirelli, 2003; Tononi et Cirelli, 2006).

Les mécanismes de la régulation homéostatique du SP restent à être élucidés, cependant certains arguments sont en faveur d’un rôle de la sérotonine. En effet, la lésion du raphé caudal supprime le SP (Jouvet, 1969). Dans ces premiers travaux, le Pr Jouvet considérait la sérotonine comme une amorce du sommeil, sur la base d’études biochimiques montrant une corrélation entre le taux de sérotonine et la quantité de SP (Jouvet, 1972). De plus la microinjection locale d’agonistes 5-HT1A (autorécepteur inhibiteur) dans le raphé dorsal augmente le SP (Bjorvatn et Coll., 1997) .