En psychanalyse la fixation caractérise le mode d'attachement de la libido à l'organisation d'un des stades d'évolution selon la théorie de la sexualité infantile de Sigmund Freud, qu'il expose dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle. On parle à cet effet de fixation orale, fixation sadique-anale et fixation phallique. La fixation atteste le poids du passé et de la difficulté à s'en dégager. La fixation est intrinsèquement liée à la régression dans la causalité des névroses. Ce concept est très présent dans la première topique mais dès 1920, à l'avènement de la seconde topique, il perd de son importance. Il s'applique à la compréhension métapsychologique des névroses, des "névroses narcissiques" (Psychoses pour Freud) et des perversions. Il est essentiellement descriptif mais garde une valeur dynamique dans le cadre de la cure psychanalytique qui comporte une certaine dose de régression s'opérant donc sur les points de fixation qui en sont le centre d'attraction.
Fixation et régression
La fixation est selon S. Freud un attachement excessif à une personne, un objet ou une représentation inconsciente, donatrice de plaisir. Il insiste plus précisément, dans le cas de la fixation d’une tendance, sur le fait que celle-ci s’attarde à une phase déterminée du développement psycho-sexuel. Par exemple, l’enfant à qui on a donné à téter au delà des limites d'âge normales peut éprouver des difficultés à dépasser le stade oral où il s’est complu.
La fixation a classiquement trois déterminations ou caractéristiques : le stade de développement de la libido, le traumatisme et l’objet. Elle empêche ou retarde le passage d’un stade à un autre, entraînant alors un certain anachronisme dans le développement psychique de l’individu. Les perversions, par exemple, avatars des pulsions partielles, témoignent de la persistance de schèmes de satisfaction inlassablement répétés.
La fixation a classiquement trois déterminations ou caractéristiques : le stade de développement de la libido, le traumatisme et l’objet. Elle empêche ou retarde le passage d’un stade à un autre, entraînant alors un certain anachronisme dans le développement psychique de l’individu. Les perversions, par exemple, avatars des pulsions partielles, témoignent de la persistance de schèmes de satisfaction inlassablement répétés.
Si le développement psychique se poursuit généralement, le sujet peut, en face d’angoisse ou de frustration, revenir à l’un des stades antérieurs qui lui avait donné satisfaction, on assiste alors à la régression, souvent définie comme un retour à des modes de satisfaction libidinale, précédent dans le psychisme le stade de développement réellement atteint.
Concept de fixation
Celui-ci est inséparable de la conception génétique de la libido et de la théorie freudienne de l’inconscient. La fixation se caractérise par le fait que tout être humain, et surtout le névrosé, a été marqué par des expériences infantiles, sources de satisfaction, et qu’il demeure attaché dans certains cas à ces modes de satisfaction ; dans ces cas où la libido est « fixée » à certains types d’objets, elle demeure organisée selon la structure caractéristique du stade évolutif lors duquel s’est produite la fixation. La fixation ne porte donc pas seulement sur l’objet libidinal, mais sur toute cette structure de l’activité (psychique et comportementale) d’un stade donné.
Pour exemple, la fixation au stade anal rendrait ainsi compte de la névrose obsessionnelle et du caractère de l’obsédé. Certains individus investissent une position libidinale d’une manière telle qu’ils sont conduits à s'y maintenir sur un mode dépressif, craignant de ne trouver dans la position suivante un substitut satisfaisant. Il s'agit littéralement d'un mur qui se dresse sur le chemin de leur développement normal, dont la peur de le franchir mène droit à un sentiment d'impuissance et une baisse d'estime de soi... ou d'un déni total permettant de supporter cet échec.
Pour exemple, la fixation au stade anal rendrait ainsi compte de la névrose obsessionnelle et du caractère de l’obsédé. Certains individus investissent une position libidinale d’une manière telle qu’ils sont conduits à s'y maintenir sur un mode dépressif, craignant de ne trouver dans la position suivante un substitut satisfaisant. Il s'agit littéralement d'un mur qui se dresse sur le chemin de leur développement normal, dont la peur de le franchir mène droit à un sentiment d'impuissance et une baisse d'estime de soi... ou d'un déni total permettant de supporter cet échec.
Il arrive que, lors de chocs traumatiques, ou tout simplement lors d’angoisse ou de frustration à un stade donné, le sujet opère un retour en arrière vers un stade précédent qu’il contrôle et qu’il connaît, où il se « fixera ». On conçoit parfaitement ici la modalité défensive de la régression : elle a pour but de rassurer, éventuellement nier ou se défendre du changement, en retrouvant un état d'esprit ou de fonctionnement antérieur qui apportait sécurité et satisfaction.
Régression : Trois aspects
En psychanalyse, le terme de régression désigne un type de mécanisme de défense consistant en un retour à une structure psychique antérieure, et est utilisé dans le cadre de l’interprétation d’une grande variété de symptômes psychopathologiques. Freud évoque notamment la régression de la libido, la régression de l’ego et la régression objectale. Dans « l’interprétation des rêves », il propose un classement distinguant trois formes générales :- La régression topique, caractéristique du rêve ou de l’hallucination, désignant le déplacement du fonctionnement de la vie psychique du monde des activités conscientes à un monde imaginaire, et qui soumet en conséquence les représentations psychiques aux lois de l’inconscient.
- La régression formelle, corrélative de la première, qui désigne les modifications de structure des représentations par l’effet de ce déplacement, d’où une perte de la cohérence temporelle et logique.
- La régression temporelle, ou retour à un mode de fonctionnement psychique plus simple, caractéristique d’un état antérieur du développement psychologique, qui se voit notamment lors de la reprise d’une conduite de succion. C’est généralement cette dernière définition (retombée en enfance) qui est utilisée dans le langage de la psychologie. Cette forme de régression présente des conséquences comportementales ou attitudinelles, ce qui la rend plus visible. Contrairement aux deux premières, elle signe souvent une régression pathologique.
Rêve et régression
La notion de régression apparaît dans les écrits freudiens lors de « l’interprétation des rêves », et est présentée comme un mécanisme de défense en rapport avec le refoulement. Tout rêve, selon Freud, fait appel à la régression pour transformer les pensées en images. Toujours selon lui, le rêve a toujours un pied dans l’actualité, comme en témoignent les restes diurnes (le fait que l'on puisse éventuellement s'en souvenir et y trouver un lien avec la réalité quotidienne), et un pied dans l’infantile, le désir caché, retour à l’enfance, rétablissement possible d’une étape antérieure, comme en témoignent cette fois les nombreux mécanismes qui permettent au rêve de s'élaborer selon un principe de plaisir et "d'irréalité".Exemples
La régression est très souvent un phénomène transitoire, tel était le cas rapporté par Braconnier en 1989 : Un homme risquant de perdre son emploi s’était mis soudainement et passionnément à collectionner des petites voitures, au point d’en délaisser son travail. Inconscient de son attitude infantile pendant quelques temps, il en rit plus tard en se rendant compte de cette étrangeté. Il convient ici de souligner le caractère inconscient, salvateur face à l’angoisse de la perte de l’emploi et aussi transitoire. Dans le domaine de la pathologie, on a vu le cas d’un escroc condamné retournant à un état de nourrisson dans sa cellule, ne buvant que du lait et pleurant comme le ferait…lui-même, avec quelques années de moins. Ce sont là des cas représentatifs de la vision classique de la régression, telles qu'elles sont notamment véhiculées par les médias. Mais la régression peut être plus subtile et visible par son coté symbolique.
F. Dolto a relevé le cas pathologique d’un enfant ayant vécu des expériences précoces de privation maternelle : celui-ci était apathique et ne présentait un intérêt que pour diverses collections d’objets identiques dont un seul manquant le plongeait dans une intense panique. Ceux-ci étaient pour lui associés au souvenir d’un plaisir partiel de son corps et de manière fétichiste, à quelque chose représentant la relation perdue avec la mère.