Chacun de nos rêves est le reflet de notre âme. Mohamed Chéguenni
dimanche 2 janvier 2011
d'un point de vue psychanalytique, que reflète un sommeil agité (somnambulisme par ex) ?
La notion de sommeil agité n’est pas définie comme telle en psychanalyse.
Il faut se référer aux différents articles sur le somnambulisme, les terreurs nocturnes, les cauchemars du même ouvrage.
Voici un extrait qui vous incitera peut-être à venir approfondir ces notions :
En 1907(…)[ Freud] il pense que le somnambulisme est en relation avec la satisfaction des désirs sexuels et s’étonne qu’il y ait alors motilité sans que la vie du rêve soit interrompue. Enfin, à cette époque, il suggère que l’essence de ce phénomène est le désir l’aller dormir là où l’on a dormi dans son enfance.
Dix ans plus tard, il s’interrogera à nouveau sur le somnambulisme dans un article « complément métapsychologique à la théorie du rêve » Dans cet essai, où il se propose de clarifier et d’approfondir les hypothèses théoriques sur le rêve, le rêve est un fragile équilibre qui ne réussit que partiellement. Tout d’abord, parce que les motions inconscientes refoulées du système inconscient , qui n’obéissent pas au désir du Moi et conservent leur contre-investissement, font qu’un certain quantum de dépense de refoulement est maintenu en éveil pour parer au « danger pulsionnel ». Ensuite parce que certaines pensées diurnes préconscientes peuvent se montrer résistantes et retenir, elles aussi, une partie de leur investissement. On voit alors comment motions inconscientes et restes diurnes peuvent se rejoindre et être à l’origine d’un conflit.
Freud s’interroge alors sur le destin de cette motion de désir qui représente une revendication pulsionnelle inconsciente et qui s’est constitué en désir du rêve dans le Préconscient. Il envisage, en outre, le cas où cette motion inconsciente pourrait trouver une expression dans la motilité lors du sommeil. C’est ce que l’on observerait dans le somnambulisme sans que l’on sache quelles sont les conditions qui rendent cela possible.
Plus récemment, à partir des données issues de l’électrophysiologie du sommeil qui ont permis de situer les accès de somnambulisme dans les premières phases de sommeil lent (phases III et IV), Didier Houzel est allé dans le sens des hypothèses avancées par Freud. La phase de sommeil lent, en interférent avec la phase de sommeil paradoxale qui lui fait suite et en interrompant cette dernière, empêcherait du même coup la possibilité du travail onirique. Le somnambulisme serait alors la conséquence d’un échec des possibilités de mentalisation et d’un détournement de l’énergie pulsionnelle vers des voies de décharge motrice. De ce point de vue, il existerait des équivalences entre terreurs nocturnes, somnambulisme et énurésie nocturne, épisodes dont le rapport avec la phase de sommeil paradoxale est la même.
Vous trouverez de même un article sur les terreurs nocturnes et un autre sur le cauchemar dont nous ne vous retranscrivons que de très courts extraits.
Terreurs nocturnes
(…)La phase de sommeil lent est une phase de préparation à l’activité onirique, les terreurs nocturnes témoignent de l’échec du rêve, qui ne peut se mettre en route dans cette phase de sommeil lent et qui de ce fait ne peut procéder au travail de liaison psychique de l’énergie pulsionnelle.
Cauchemar
(…) Dans cette hypothèse, les cauchemars seraient le reflet des échecs de ces processus de liaison, l’angoisse surgissant par insuffisance de refoulement des signifiants archaïques.
Le rêve dans la cure
La "Cure"
Il s’agit d’un petit résumé sur les principaux éléments de la pratique psychanalytique. Nous passerons en revue quelques éléments centraux : le règle fondamentale de toute analyse, les résistances au cours de la cure, la place de l’interprétation, les matériaux inconscients et la notion de transfert.
Il y a plus d’un siècle, Freud travaillait sur un cas d’hystérie et découvrit que chez certains malades le fait de se rappeler des épisodes très lointains de leur enfance aboutissait à la disparition des divers symptômes de l’hystérie. « Comment peuvent subsister des souvenirs dont nous ignorons totalement l’existence et qui, cependant, sont toujours susceptibles de provoquer des troubles suffisamment graves parfois pour qu’ils empêchent le déroulement d’une vie saine ? » s’interrogea Freud. La légende dit que Freud était un piètre hypnotiseur, plus sérieusement, cette réponse ne le satisfaisait pas car l’hypnose ne suffisait pas à résoudre de manière durable les symptômes et les résultats étaient trop transitoires. Il inventa donc la psychanalyse, l’étude des rêves et... la méthode investigation analytique.
Le travail analytique consiste à repérer ces différentes formes de résistances, en prendre conscience, démontrer qu’il s’agit effectivement d’une résistance puis chercher à élucider ses motifs et enfin interpréter la résistance.
Dans la théorie freudienne, l’interprétation tient une place tellement centrale qu’on pourrait caractériser la psychanalyse par l’usage de l’interprétation. C’est un acte de parole. Il s’agit de comprendre le sens caché (latent) d’une conduite, d’un fantasme donc de le restituer dans la dynamique inconsciente propre à chaque sujet.
Même si pour Freud l’interprétation des rêves est la voie royale vers l’inconscient, elle doit cependant rester exceptionnelle et toujours subordonnées aux buts thérapeutiques (on ne vient pas en analyse pour faire interpréter ses rêves !).
User de la construction freudienne qui a pour but de suppléer la fonction d’interprétation et d’aboutir à la prise de conscience de son histoire infantile. Cette histoire peut-être difficilement accessible d’où la construction à partir de bribes de souvenirs, d’association etc. on reconstruit l’édifice. Pour ne pas imposer sa vison au sujet Freud propose l’utilisation dynamique des constructions : « L’analyste achève un fragment de construction et le communique à l’analysé pour qu’il agisse sur lui à l’aide du nouveau matériel qui afflue il construit un autre fragment (...) au pire elle risque (l’histoire reconstruite incomplète ou définit par l’élaboration et la liberté fantasmatique du patient) comme l’interprétation sauvage, d’avoir un effet bénéfique sur le patient. »
Le rêve a, pour Freud, un contenu manifeste (ce dont le rêveur se souvient) et un contenu latent à l’origine de la production du rêve. La démarche psychanalytique affirme que sous les apparences il y a des émois, des désirs, des pulsions inconscientes qui, par le « travail du rêve » ont amené la production manifeste. Le travail du rêve consiste à transformer le contenu latent du rêve en représentation suffisamment acceptable par le conscient. Si le travail du rêve échoue, il y a rêve d’angoisse et cauchemars : c’est qu’il n’y a pas eu suffisamment de transformation. Pour Freud, il existe trois type de rêves, les rêves clairs, ou rêves simples, les rêves raisonnable qui paraissent avoir une cohérence logique, mais le rêveur s’interroge tout de même sur son sens et les rêves obscurs qui sont incohérents et absurdes.
Oubli et lapsus
Les ratés de l’action ou des discours révèlent ce que leur auteur entendait soigneusement protéger. On oubli un nom pour oublier un autre contenu qu’on veut garder refoulé, on oubli le nom qui lui est lié par un lien associatif. De même pour les actes manqués qui attestent que le résultat visé d’un acte n’est pas atteint.
Le lapsus et les actes manqués sont le produit du conflit entre deux intentions, l’une manifeste, l’autre refoulée. Ils sont la résultante, le compromis entre l’agir ou le dire et une force antagoniste qui, elle aussi, veut s’exprimer et qui utilisera l’erreur dans le langage ou l’action. La résultante de ces forces produit les manifestations dont on vient de parler mais aussi le rêve et les symptômes névrotiques.
Le transfert
Pour la psychanalyse, c’est parce que le transfert existe qu’une relation thérapeutique peut exister. Le transfert est le déplacement d’une ancienne relation affective sur la personne de l’analyste. Une des règles fondamentales est qu’il ne faut jamais interpréter le transfert avant qu’il ne soit établi. L’analyste se devra d’annoncer progressivement au patient qu’il vit une relation déjà vécue dans le passé avec une personne clé de son histoire. Les relation de transfert se caractérisent essentiellement par le faut qu’elles sont inappropriées en qualité, en quantité et en durée. Il y a un coté excessif, inadapté qui permet de les repérer comme telles. Il existe deux grandes formes de transfert : le positif (sentiments tendres, confiance, admiration, amour) et négatif (hostilité, méfiance, agressivité, haine).
Thierry Merle - Psychologue clinicien
95 Bd Baille - 13005 Marseille - Sur RDV, Tel. 04 91 02 37 10
Il y a plus d’un siècle, Freud travaillait sur un cas d’hystérie et découvrit que chez certains malades le fait de se rappeler des épisodes très lointains de leur enfance aboutissait à la disparition des divers symptômes de l’hystérie. « Comment peuvent subsister des souvenirs dont nous ignorons totalement l’existence et qui, cependant, sont toujours susceptibles de provoquer des troubles suffisamment graves parfois pour qu’ils empêchent le déroulement d’une vie saine ? » s’interrogea Freud. La légende dit que Freud était un piètre hypnotiseur, plus sérieusement, cette réponse ne le satisfaisait pas car l’hypnose ne suffisait pas à résoudre de manière durable les symptômes et les résultats étaient trop transitoires. Il inventa donc la psychanalyse, l’étude des rêves et... la méthode investigation analytique.
La règle fondamentale
La règle fondamentale en psychanalyse est de laisser son imagination vagabonder et dire absolument tout ce qui nous passe par la tête en réponse à des mots, des phrases ou des idées du psychanalyste. Bien sûr cette règle n’est jamais respectée, mais lorsqu’elle ne l’est pas cela signifie que l’analyste vient de toucher un point essentiel. Ainsi on peut dire que la pratique psychanalytique repose précisément sur la transgression de sa propre loi fondamentale. L’impossibilité d’observer la règle fondamentale est due à la résistance, pierre angulaire de la thérapeutique. Laplanche & Pontalis définissent la résistance comme tout ce qui, dans les paroles de l’analysé, s’oppose à l’accès de celui-ci à son inconscient. Tout ce qui entrave le travail thérapeutique sera appelé résistance.Les résistances
Il existe plusieurs formes de résistances, d’abord consciente : le patient ne parle pas, il reste silencieux comme s’il ne voulait pas aborder un sujet désagréable. Préconsciente : le patient parle d’une manière désaffectivée, le discours est monotone, stéréotypé. Tout est banalisé pour éviter de ressentir sa propre émotion. Le patient peut parler d’une façon logorrhéique afin de masquer son embarras. Inconsciente, le patient est toujours content ce qu’on lui dit. Il ne manifeste ainsi aucun émoi négatif.Le travail analytique consiste à repérer ces différentes formes de résistances, en prendre conscience, démontrer qu’il s’agit effectivement d’une résistance puis chercher à élucider ses motifs et enfin interpréter la résistance.
Dans la théorie freudienne, l’interprétation tient une place tellement centrale qu’on pourrait caractériser la psychanalyse par l’usage de l’interprétation. C’est un acte de parole. Il s’agit de comprendre le sens caché (latent) d’une conduite, d’un fantasme donc de le restituer dans la dynamique inconsciente propre à chaque sujet.
Même si pour Freud l’interprétation des rêves est la voie royale vers l’inconscient, elle doit cependant rester exceptionnelle et toujours subordonnées aux buts thérapeutiques (on ne vient pas en analyse pour faire interpréter ses rêves !).
Le moment de l’interprétation
Interpréter revient à amener à la conscience, chez le patient, des émois et des représentations dont il n’avait pas connaissance. Tout l’art de l’analyste-interprête est donc de savoir attendre le moment opportun où le patient sera apte à recevoir une signification nouvelle de sa conduite ou de son discours. Mais comment déterminer le moment favorable ? Il s’agit d’évaluer, pour un matériel donné, la distance entre le conscient et l’inconscient du patient. Postulons que l’interprétation sera efficiente si la distance est suffisamment réduite pour que l’interprétation fasse effet de pontage. On appréciera cette distance en observant les infiltrations primaires dans le comportement du patient (lapsus, acte manqué etc.) et plus encore la concordance de phrase entre le ressenti de l’analyste et les associations du patient.L’interprétation « sauvage »
« En révélant aux malades leur inconscient, on provoque toujours chez eux la recrudescence de leur conflit et une aggravation de leur symptôme » disait Freud. Jeter brutalement à la tête du patient les secrets que le thérapeute a cru deviner entraînera l’inimitié du malade et sa fuite. Toutefois l’interprétation sauvage serait nuisible à la cause de la psychanalyse qu’elle tend à discréditer dans l’opinion publique mais pas vraiment pour le patient.User de la construction freudienne qui a pour but de suppléer la fonction d’interprétation et d’aboutir à la prise de conscience de son histoire infantile. Cette histoire peut-être difficilement accessible d’où la construction à partir de bribes de souvenirs, d’association etc. on reconstruit l’édifice. Pour ne pas imposer sa vison au sujet Freud propose l’utilisation dynamique des constructions : « L’analyste achève un fragment de construction et le communique à l’analysé pour qu’il agisse sur lui à l’aide du nouveau matériel qui afflue il construit un autre fragment (...) au pire elle risque (l’histoire reconstruite incomplète ou définit par l’élaboration et la liberté fantasmatique du patient) comme l’interprétation sauvage, d’avoir un effet bénéfique sur le patient. »
Les matériaux inconscients
Le rêveLe rêve a, pour Freud, un contenu manifeste (ce dont le rêveur se souvient) et un contenu latent à l’origine de la production du rêve. La démarche psychanalytique affirme que sous les apparences il y a des émois, des désirs, des pulsions inconscientes qui, par le « travail du rêve » ont amené la production manifeste. Le travail du rêve consiste à transformer le contenu latent du rêve en représentation suffisamment acceptable par le conscient. Si le travail du rêve échoue, il y a rêve d’angoisse et cauchemars : c’est qu’il n’y a pas eu suffisamment de transformation. Pour Freud, il existe trois type de rêves, les rêves clairs, ou rêves simples, les rêves raisonnable qui paraissent avoir une cohérence logique, mais le rêveur s’interroge tout de même sur son sens et les rêves obscurs qui sont incohérents et absurdes.
Oubli et lapsus
Les ratés de l’action ou des discours révèlent ce que leur auteur entendait soigneusement protéger. On oubli un nom pour oublier un autre contenu qu’on veut garder refoulé, on oubli le nom qui lui est lié par un lien associatif. De même pour les actes manqués qui attestent que le résultat visé d’un acte n’est pas atteint.
Le lapsus et les actes manqués sont le produit du conflit entre deux intentions, l’une manifeste, l’autre refoulée. Ils sont la résultante, le compromis entre l’agir ou le dire et une force antagoniste qui, elle aussi, veut s’exprimer et qui utilisera l’erreur dans le langage ou l’action. La résultante de ces forces produit les manifestations dont on vient de parler mais aussi le rêve et les symptômes névrotiques.
Le transfert
Pour la psychanalyse, c’est parce que le transfert existe qu’une relation thérapeutique peut exister. Le transfert est le déplacement d’une ancienne relation affective sur la personne de l’analyste. Une des règles fondamentales est qu’il ne faut jamais interpréter le transfert avant qu’il ne soit établi. L’analyste se devra d’annoncer progressivement au patient qu’il vit une relation déjà vécue dans le passé avec une personne clé de son histoire. Les relation de transfert se caractérisent essentiellement par le faut qu’elles sont inappropriées en qualité, en quantité et en durée. Il y a un coté excessif, inadapté qui permet de les repérer comme telles. Il existe deux grandes formes de transfert : le positif (sentiments tendres, confiance, admiration, amour) et négatif (hostilité, méfiance, agressivité, haine).
Conclusion
Il important de comprendre que la démarche psychanalytique ne peut se dérouler qu’au sein d’un cadre. Un lapsus ou un oubli dans le cadre de la cure aura un sens bien spécifique qu’il n’aura pas dans une autre situation de la vie ordinaire. De la même manière on ne peut relever une résistance que dans le cadre thérapeutique et on se gardera d’étendre à tout bout de champ ces conceptions. Un oubli est parfois seulement un oubli et un rêve juste un rêve...Thierry Merle - Psychologue clinicien
95 Bd Baille - 13005 Marseille - Sur RDV, Tel. 04 91 02 37 10
Les révélations du rêve dans la littérature de langue espagnole
Comme les trois précédents, ce quatrième Colloque se propose de promouvoir – dans la logique des objectifs du GRELPP – une lecture des œuvres de langue espagnole suivant une grille principalement psychanalytique et/ou philosophique. Il s’agira d’explorer la façon dont les auteurs hispaniques et hispano-américains représentent le rêve et le mettent en scène, par diverses stratégies d’écriture, pour questionner le rapport à la réalité et traduire les déguisements du désir. On s’interrogera sur la façon dont le rêve met en jeu la condition humaine dans sa relation au monde et sur la nature signifiante de l’activité onirique, en tentant de démonter les mécanismes qui lui sont propres dans les récits élaborés par les auteurs étudiés.
Annonce
Depuis l’Antiquité, l’obscurité et l’insaisissabilité du rêve fascinent l’homme, qui tente d’en percer les mystères en déchiffrant sa symbolique. Par sa résistance à la compréhension et le défi à la raison qu’il constitue, le rêve se prête à de nombreuses interrogations philosophiques ayant trait à la conception même de l’existence humaine. Par la confusion qu’il crée entre le réel et l’irréel, le rêve suscite le doute sur la réalité du monde environnant et la fiabilité de la perception. La vie éveillée n’est-elle qu’un songe ? Le rêve n’est-il pas la vraie vie ? Les paradoxes du rêve, qui se caractérise à la fois par son universalité et sa singularité, confrontent l’homme à la complexité de ses modes de pensée et posent la question des rapports intrinsèques de la vie éveillée avec l’activité onirique. Le questionnement sur l’essence du rêve se trouve à la base d’une réflexion ontologique qui interroge le statut métaphysique de la réalité. Dans son traité De la divination par le sommeil, Aristote se demande si le rêve est porteur de savoir, s’il est de l’ordre de l’entendement ou de la sensibilité. Les philosophes rationalistes classiques, comme Descartes, réduisent le rêve à une trompeuse illusion pour asseoir l’irréfutable vérité de la pensée diurne, garante de l’existence humaine, alors que les sceptiques se servent de l’argument du rêve pour mettre en cause la certitude du monde objectif. Si les philosophes allemands de la nature ont foi en la puissance imageante du rêve, qui leur semble plus réel que l’univers vigile, Sartre définit le rêve comme « l’odyssée d’une conscience vouée par elle-même, et en dépit d’elle-même, à ne constituer qu’un monde irréel » (L’imaginaire – 1940 –, Gallimard, folio essais, 2002, p. 339). Bachelard, qui cherche la « vérité onirique profonde » de l’être (L’eau et les rêves – 1942 –, Paris, Le livre de poche, biblio essais, 2001, p. 11), considère le rêve comme l’une des sources premières de l’imagination par sa faculté de transformer les images issues de la perception, ce qui lui donne sa propre dynamique de création.
À l’aube du XXe siècle, les travaux de Freud sur le rêve révolutionnent l’approche et la compréhension de ce phénomène psychique en le définissant comme « accomplissement de désir » (L’interprétation des rêves– 1900 –, Paris, PUF, 1999, p. 113) et en faisant de son interprétation « la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique » (ibid., p. 517). L’herméneutique freudienne vise au dévoilement des modalités de fonctionnement de l’appareil psychique en se mettant en quête d’un sens caché pour découvrir les désirs inconscients à la base du rêve, interrogeant ainsi les limites du champ de la conscience et remettant en cause le système de pensée cartésien. Par le processus de déchiffrement qu’implique la traduction de son contenu manifeste en contenu latent, le rêve pose une énigme qui concerne l’identité même du rêveur, scindé entre son moi onirique et son moi vigile.
La conception du rêve de Jung rompt avec la théorie freudienne dans la mesure où le psychanalyste suisse n’interprète pas le rêve comme l’expression des désirs refoulés mais comme le produit de l’inconscient le plus profond qui cherche à se dévoiler par le biais de la symbolique onirique. Selon l’approche junguienne, les procédés de symbolisation du rêve sont propices à la découverte des archétypes qui configurent l’inconscient collectif. Dans Essai d’exploration de l’inconscient (1961), Jung prête au rêve la fonction compensatrice de relier le moi conscient à l’inconscient, équilibrant et enrichissant ainsi la psyché. Il lui accorde aussi une fonction prospective en le considérant comme une force de renouvellement au service du développement de la personnalité.
La prose narrative, la poésie et le théâtre de langue espagnole sont riches en représentations oniriques et en récits de rêve dont la construction littéraire passe par l’élaboration d’un discours qui, comme le remarque Jean-Daniel Gollut dans Conter les rêves, la narration de l’expérience onirique dans les œuvres de la modernité, doit « rendre compte verbalement de cette expérience étrange et si peu faite apparemment pour être pliée aux formes du langage » (Paris, José Corti, 1993, p. 7). L’écriture du rêve dans la création littéraire pousse à son paroxysme le questionnement sur les procédés par lesquels le rêve rêvé, fruit de l’activité psychique nocturne, se transforme, par l’inévitable truchement de la conscience, en rêve raconté, ce qui implique le passage de la représentation figurée d’objet sous forme de pensée visuelle à une narration constituée de pensées verbales, qui doit lutter contre le caractère fuyant du rêve pour pouvoir le mettre en mots.
Le foisonnement des images oniriques, ainsi que leurs multiples combinaisons, témoignent de la créativité du rêve, qui fait intervenir des processus primaires et secondaires, mêlant différents matériaux – restes diurnes, pensées latentes, excitations corporelles – déformés par le travail du rêve, dont les mécanismes, notamment le déplacement et la condensation, sont proches des modalités littéraires. Le rêve peut se transformer en source d’inspiration privilégiée de l’écrivain, tant par la liberté de création qu’il lui procure que par la recherche de sens qu’il suppose.
Comme les trois précédents, ce quatrième Colloque se propose de promouvoir – dans la logique des objectifs du GRELPP – une lecture des œuvres de langue espagnole suivant une grille principalement psychanalytique et/ou philosophique.
Il s’agira d’explorer la façon dont les auteurs hispaniques et hispano-américains représentent le rêve et le mettent en scène, par diverses stratégies d’écriture, pour questionner le rapport à la réalité et traduire les déguisements du désir. On s’interrogera sur la façon dont le rêve met en jeu la condition humaine dans sa relation au monde et sur la nature signifiante de l’activité onirique, en tentant de démonter les mécanismes qui lui sont propres dans les récits élaborés par les auteurs étudiés.
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense
200, Avenue de la République – 92001 Nanterre Cedex
R.E.R : ligne A, direction Saint Germain-en-Laye
SNCF : Ligne Gare Saint Lazare – Nanterre-Université
Station Nanterre-Université
CRIIA - Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines
GRELPP (Groupe de Recherches en Littérature, Philosophie et Psychanalyse)
4e COLLOQUE INTERNATIONAL
Les révélations du rêve dans la littérature de langue espagnole
Jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 mars 2010
Salle des Conférences, Bât. B Salle Paul Ricœur, Bât. B (B016)
Le GRELPP tient à remercier, pour leur précieux soutien, l’Université Paris Ouest Nanterre - La Défense, tout particulièrement l´ED 138 « Lettres, Langues, Spectacles », l´EA 369 et l’UFR LCE, ainsi que le CRIAL/CRICCAL de l’Université de Paris III.
À l’aube du XXe siècle, les travaux de Freud sur le rêve révolutionnent l’approche et la compréhension de ce phénomène psychique en le définissant comme « accomplissement de désir » (L’interprétation des rêves– 1900 –, Paris, PUF, 1999, p. 113) et en faisant de son interprétation « la voie royale qui mène à la connaissance de l’inconscient dans la vie psychique » (ibid., p. 517). L’herméneutique freudienne vise au dévoilement des modalités de fonctionnement de l’appareil psychique en se mettant en quête d’un sens caché pour découvrir les désirs inconscients à la base du rêve, interrogeant ainsi les limites du champ de la conscience et remettant en cause le système de pensée cartésien. Par le processus de déchiffrement qu’implique la traduction de son contenu manifeste en contenu latent, le rêve pose une énigme qui concerne l’identité même du rêveur, scindé entre son moi onirique et son moi vigile.
La conception du rêve de Jung rompt avec la théorie freudienne dans la mesure où le psychanalyste suisse n’interprète pas le rêve comme l’expression des désirs refoulés mais comme le produit de l’inconscient le plus profond qui cherche à se dévoiler par le biais de la symbolique onirique. Selon l’approche junguienne, les procédés de symbolisation du rêve sont propices à la découverte des archétypes qui configurent l’inconscient collectif. Dans Essai d’exploration de l’inconscient (1961), Jung prête au rêve la fonction compensatrice de relier le moi conscient à l’inconscient, équilibrant et enrichissant ainsi la psyché. Il lui accorde aussi une fonction prospective en le considérant comme une force de renouvellement au service du développement de la personnalité.
La prose narrative, la poésie et le théâtre de langue espagnole sont riches en représentations oniriques et en récits de rêve dont la construction littéraire passe par l’élaboration d’un discours qui, comme le remarque Jean-Daniel Gollut dans Conter les rêves, la narration de l’expérience onirique dans les œuvres de la modernité, doit « rendre compte verbalement de cette expérience étrange et si peu faite apparemment pour être pliée aux formes du langage » (Paris, José Corti, 1993, p. 7). L’écriture du rêve dans la création littéraire pousse à son paroxysme le questionnement sur les procédés par lesquels le rêve rêvé, fruit de l’activité psychique nocturne, se transforme, par l’inévitable truchement de la conscience, en rêve raconté, ce qui implique le passage de la représentation figurée d’objet sous forme de pensée visuelle à une narration constituée de pensées verbales, qui doit lutter contre le caractère fuyant du rêve pour pouvoir le mettre en mots.
Le foisonnement des images oniriques, ainsi que leurs multiples combinaisons, témoignent de la créativité du rêve, qui fait intervenir des processus primaires et secondaires, mêlant différents matériaux – restes diurnes, pensées latentes, excitations corporelles – déformés par le travail du rêve, dont les mécanismes, notamment le déplacement et la condensation, sont proches des modalités littéraires. Le rêve peut se transformer en source d’inspiration privilégiée de l’écrivain, tant par la liberté de création qu’il lui procure que par la recherche de sens qu’il suppose.
Comme les trois précédents, ce quatrième Colloque se propose de promouvoir – dans la logique des objectifs du GRELPP – une lecture des œuvres de langue espagnole suivant une grille principalement psychanalytique et/ou philosophique.
Il s’agira d’explorer la façon dont les auteurs hispaniques et hispano-américains représentent le rêve et le mettent en scène, par diverses stratégies d’écriture, pour questionner le rapport à la réalité et traduire les déguisements du désir. On s’interrogera sur la façon dont le rêve met en jeu la condition humaine dans sa relation au monde et sur la nature signifiante de l’activité onirique, en tentant de démonter les mécanismes qui lui sont propres dans les récits élaborés par les auteurs étudiés.
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense
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R.E.R : ligne A, direction Saint Germain-en-Laye
SNCF : Ligne Gare Saint Lazare – Nanterre-Université
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CRIIA - Centre de Recherches Ibériques et Ibéro-américaines
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Les révélations du rêve dans la littérature de langue espagnole
Jeudi 25, vendredi 26 et samedi 27 mars 2010
Salle des Conférences, Bât. B Salle Paul Ricœur, Bât. B (B016)
Comité d’organisation :
Françoise Aubès, Lina Iglesias, Amadeo López, Béatrice Ménard, María Angélica Semilla Durán, Emmanuelle Sinardet, Sylvie Turc-Zinopoulos,Le GRELPP tient à remercier, pour leur précieux soutien, l’Université Paris Ouest Nanterre - La Défense, tout particulièrement l´ED 138 « Lettres, Langues, Spectacles », l´EA 369 et l’UFR LCE, ainsi que le CRIAL/CRICCAL de l’Université de Paris III.
Les mécanismes de l'activité onirique
Lorsque Michel Jouvet découvre cette phase du sommeil paradoxal et la qualifie de troisième état de fonctionnement du cerveau, il travaille sur les mécanismes cérébraux impliqués dans son fonctionnement et donc sur l'apparition des songes. Existe-t-il un centre des rêves ?
Des travaux par tâtonnements
Dès 1959, Michel Jouvet et son équipe de l'université de Lyon cherche à localiser l'endroit du cerveau responsable de ce sommeil à rêves. Ils effectuent leurs recherches sur des chats car ces mammifères présentent un sommeil presque similaire à celui de l'homme. Les scientifiques procèdent à différentes ablations de parties du cerveau pour délimiter la zone du rêve. C'est technique est la méthode de le Gallois. Dès le départ, Michel Jouvet s'est focalisé sur une partie du cerveau appelé le tronc cérébral car il a su rapidement que le cortex n'était pas responsable de l'activité onirique. En procédant à plusieurs sections de structures nerveuses dans ce tronc, il observe qu'une partie, le pont, structure nerveuse située dans la nuque, était suffisante pour déclencher le sommeil paradoxal. Tout le reste ne présente apparemment aucune fonction. Fallait-il encore découvrir les cellules nerveuses du pont impliquées dans ce mécanismes et la méthode de sections était quasi impossible dans une si petite structure nerveuse dont la taille n'excède pas 4 millimètres de long sur 2 mm de large chez le chat.
Un soutien pharmacologique
Une lueur d'espoir va naître grâce à une étude menée par des scientifiques japonais. En injectant des molécules fluorescentes pour localiser une protéine dans le tronc cérébral et plus précisément dans le pont du chat, ils y observent une tache noire correspondant à une accumulation d'enzymes, les monoamines oxydases. Ces protéines se situent dans des noyaux, amas de cellules nerveuses : le complexe coeruléen. La présence de ces molécules chimiques relancent les recherches de Jouvet et de son équipe qui ne travaillent que sur cette structure et sur l'hypothèse que le rêve soit déclenché et contrôlé par tout un système d'activation et d'inhibition des neurones par des neurotransmetteurs, protéines responsables de la transmission nerveuse. Les enzymes décelées laissent suggérer que la famille des amines (par exemple, la sérotonine) serait ces médiateurs chimiques.Sans entrer dans des détails neurophysiologiques lourds et indigestes, les scientifiques de l'université de Lyon ont contribué à mettre au jour les responsabilités de ce complexe coeruléen dans l'inactivation des neurones moteurs ou motoneurones, présents dan le moelle épinière et responsables de la stimulation musculaire. Cette inhibition explique donc un des critères du sommeil paradoxal : l'atonie musculaire.
En étudiant ce phénomène, Michel Jouvet observe un tracé particulier sur l'EEG dans cette région du cerveau : les PGO, pointes ponto-géniculo-occipitales. Ces ondes sont caractéristiques de l'activité onirique.
Les différentes phases du sommeil
Se laisser aller dans les bras de Morphée ! L'homme s'y blottit chaque nuit pendant près de 8 heures, en moyenne. Plus du tiers de notre vie est consacrée à cette activité de repos : le sommeil. Chaque dormeur expérimente au cours de sa nuit des expériences incroyables aussi bien plaisantes, drôles, fantastiques que traumatisantes ou angoissantes. Plongez au cœur du monde des rêves !
Un schéma cyclique du sommeil
Depuis plus d'une soixantaine d'années, les scientifiques se penchent sur la question du sommeil, de ses bienfaits ainsi que de ses troubles. De nombreux neurophysiologistes ont étudié le mécanisme du sommeil pour comprendre son fonctionnement. L'utilisation de l'électroencéphalographie ou EEG chez l'homme par Hans Berger, psychiatre allemand, en 1929, va littéralement révolutionner l'univers de la neurophysiologie. Grâce à des électrodes disposées sur le cuir chevelu du patient, les chercheurs enregistrent l'activité électrique du cerveau qui se caractérisent par des ondes. Cette technique a permis de mettre au jour des pathologies telles que l'épilepsie, mais également d'œuvrer à la compréhension du sommeil et de son déroulement dès les années soixante.
Au cours de notre nuit, notre cerveau suit un schéma bien précis et répétitif. Quatre phases se suivent :
- l'endormissement est caractérisé par des ondes cérébrales alpha. Ces vagues suivent un rythme lent. Le cerveau passe en l'espace de dix minutes d'un état d'éveil à celui du sommeil où la conscience est moindre. Mais la vigilance est très présente. Le moindre bruit ou stimulus extérieur peut faire sortir le sujet de son état d'endormissement.
- Le sommeil léger s'affiche sur l'électroencéphalogramme sous forme d'ondes thêta. Elles sont beaucoup plus lentes que les précédentes et de haut voltage (grande amplitude).
- Le sommeil lent léger prend le relais sous forme d'ondes delta de grande amplitude.
- Le sommeil lent profond ponctue le cycle.
La phase des rêves
Dans une nuit, l'homme passe près de 100 minutes dans cette phase de sommeil paradoxal. C'est à ce moment précis que les rêves se produisent. Cette théorie est loin de faire l'unanimité parmi le corps scientifique. Certains considèrent que l'activité onirique peut se produire en dehors du sommeil paradoxal, lors de la phase de sommeil profond.
Les dessous du sommeil paradoxal
Le professeur Jouvet a découvert cette phase grâce à la présence d'ondes très caractéristiques de faible amplitude mais à fréquence élevée, les ondes alpha. Ce train d'ondes met en exergue une forte activité cérébrale. D'ailleurs, la température du cerveau augmente ce qui révèle une augmentation du métabolisme. Autre point étonnant, cette activité du cerveau s'accompagne d'un mouvement oculaire rapide vertical ou bien horizontal. Les scientifiques surnomment alors le sommeil paradoxal de REM ou "Rapid Eye Mouvement". Mais cette phase du sommeil présente une atonie musculaire impressionnante. Aucun muscle du corps humain n'est apte à se contracter. Ce qui est parfaitement contradictoire avec la grande activité cérébrale présenta à ce moment. D'où le nom de sommeil paradoxal donné par Michel Jouvet à cette phase du sommeil.
Pour l'académicien, le rêve ne peut se produire qu'au cours de cette phase car de nombreuses études ont montré que tout sujet réveillé à ce moment précis est à même de relater dans les moindres détails son songe, ce qui n'est pas le cas lorsque le dormeur est sorti de son sommeil dans les autres phases telles que le sommeil profond. Les souvenirs sont plus que flous et difficiles à se remémorer. Ceci explique pourquoi on se souvient de nos rêves le matin à notre réveil ; tout dépend dans quelle phase on se situe.
Le rôle du rêve
Le rêve n'est pas une quête scientifique récente. Depuis la nuit des temps et ce dans toutes les civilisations, les songes obsèdent le commun des mortels. Pour certains peuples, le songe est signe de prophétie : le rêve prémonitoire. Pour les scientifiques, le rêve garde toute sa part d'ombre. A quoi peut-il bien servir ?
Consolider ses souvenirs
Plusieurs théories ont été suggérées pour expliquer d'un point de vue physiologique l'intérêt de rêver pour l'homme et les autres mammifères et oiseaux (ils sont capables de rêver) dont celle de permettre un meilleur apprentissage. Les premiers à formuler cette hypothèse sont Howard Roftwarg, Joseph Muzio et William Dement en 1966. Ils ont constaté que la phase de sommeil paradoxal était très importante dans des cerveaux en cours de maturation tels que chez les nouveau-nés. Plus l'individu grandit, plus cette phase diminue. D'après eux, le sommeil paradoxal contribuerait à la maturation du système nerveux ; une idée étayée quelques années plus tard par Bloch et ses collaborateurs.
En réalisant une étude sur des rats de laboratoire, ils ont observé que le groupe de rats privé de sommeil paradoxal avait beaucoup plus de mal à se souvenir du chemin du labyrinthe dans lequel il se trouvait. L'autre groupe de rats qui avait conservé un cycle normal de sommeil retrouvait la sortie sans problème. Mais ce constat est plutôt maigre scientifiquement parlant pour affirmer que le rêve permet une consolidation des souvenirs. De plus, ce constat n'a jamais été prouvé chez l'homme.
Relâcher la pression
Pendant, la phase d'éveil, les milliards de cellules nerveuses sont extrêmement sollicitées. Elles emmagasinent d'énormes quantités d'informations et doivent répondre au moindre stimulus. Pour éviter que le cerveau ne grille, il faut relâcher la pression en éliminant le trop plein d'informations. Celles qui sont les moins importantes seraient alors éliminées lors des rêves.Le premier à mettre en avant cette théorie de rêve oubli est l'Allemand Robert en 1886. Il parle de tension psychique occasionnée par des pensées non élaborées dont il faut se débarrasser. Un siècle plus tard, le prix Nobel de physiologie-médecine Francis Crick (co découvreur de la double hélice d'ADN) réitère cette théorie en expliquant que le rêve donc le sommeil paradoxal permet au cerveau d'effectuer une purge des informations parasites. Seul bémol à cette théorie : comment le système nerveux fait-il ce tri et comment sait-il ce qui est parasite ou non ?
Entretenir la machine neuronale
L'homme n'est pas la seule espèce apte à rêver. Tous les mammifères ainsi que les oiseaux sont dotés de cette phase de sommeil paradoxal. Contrairement à nous, ces animaux ne sont pas à l'abri de toutes attaques de prédateurs au cours de leur sommeil. J. Allan Hobson met en avant l'idée que le sommeil paradoxal où l'atonie musculaire est totale permet de reposer la partie motrice du cerveau tout en maintenant l'entretien de réseaux nerveux impliqués dans des comportements innés ou acquis pour réagir en cas d'attaque ou de danger. Cette hypothèse pourrait tenir la route mais des études montrent que des animaux privés de sommeil paradoxal n'ont pas un amoindrissement de leurs comportements instinctifs.Conserver son unicité
Cette théorie lancée en 1991 par Michel Jouvet est la plus plausible mais aussi la plus controversée. Elle repose sur l'observation de jumeaux monozygotes, à savoir des vrais jumeaux ayant le même patrimoine génétique. Ce duo a été séparé à la naissance et a grandi dans des environnements totalement différents. Leur personnalité ainsi que leur choix de vie devraient être diamétralement opposés pourtant, tous deux ont épousé une femme portant le même prénom, puis ils ont divorcé au même moment… Michel Jouvet explique alors que l'activité onirique permettrait à chaque individu de relancer son programme génétique et donc de consolider ses souvenirs et attitudes quotidiennes, par conséquent de perpétuer une diversité naturelle. Il parle de théorie de la programmation génétique itérative.
Cette théorie a fait couler beaucoup d'encre car elle met en avant le prédéterminisme génétique de nos comportements et de notre psychologie propre à notre espèce, donc elle relance le débat sur l'intelligence, le quotient intellectuel... Elle pourrait, donc, être source de discriminations. Michel Jouvet a rencontré des difficultés pour effectuer des comparaisons interethniques à ce sujet.
L'univers obscur des songes
Le monde scientifique est bloqué devant cette énigme onirique. Dans toutes les civilisations, le rêve a sa propre signification. Mais la science va-t-elle réussir à percer à jour tous les mystères du rêve ? Michel Jouvet a découvert des mécanismes cérébraux capables d'expliquer l'apparition ou la disparition du sommeil paradoxal et de certains mécanismes de contrôle. Mais il faut l'avouer aucune étude expérimentale ne vient expliquer clairement le fonctionnement et la finalité des cette activité onirique. Entre repos du cerveau, consolidation de la mémoire, développement artistique ou encore purge de l'esprit, aucune étude fiable ne vient confirmer ces théories. Seule la reprogrammation génétique avancée par Michel Jouvet semble scientifiquement fiable. Mais des zones d'ombre persistent.
La psychanalyse tente de voler au secours des neurophysiologistes mais elle se trouve également limitée. Un constat sur notre société s'impose. La science seule ne peut pas expliquer ce phénomène onirique puisqu'il fait aussi appel à l'inconscient donc à tout ce qui n'est pas rationnel. Le professeur Israël et le psychiatre Jung constatent que la société actuelle est malade. Pourquoi ? A vouloir trop rationaliser, l'homme s'est perdu psychiquement. L'inconscient est réduit au minimum laissant place à une suprématie du conscient. Les rêves permettent de combler ce déséquilibre mais parfois cela ne suffit pas d'où la naissance de nombreuses névroses. Jung va même plus loin en incriminant directement le modèle actuel de notre société comme principal responsable du taux élevé de suicides.
Là, nous partons dans des débats philosophiques et sociologiques, mais le rêve montre bien que la science n'a pas toujours réponse à tout et qu'une dimension moins cartésienne peut lui permettre de toucher du doigt la vérité.
La psychanalyse comme interprète
Le monde du rêve conserve toute sa part de mystère et les scientifiques tels que les neurophysiologistes chargés de comprendre le mécanisme de la machine à rêves, ainsi que sa finalité physiologique buttent. Les psychiatres appréhendent le songe d'une autre manière : que signifie-t-il ? Le premier à s'être focalisé sur l'univers onirique n'est autre que le célèbre psychanalyste autichien Sigmund Freud.
Sigmund Freud est le père de la psychanalyse. Photo © DR |
Une fenêtre ouverte sur l'inconscient
Dès le début du XXe siècle, le psychanalyste autichien soigne ses patients par une méthode révolutionnaire : l'interprétation des rêves. Pour Freud, les expériences oniriques ne sont autres que le reflet de nos traumatismes passés, pensées inavouables ou encore nos fantasmes refoulés par la conscience, donc la morale… L'inconscient en serait le siège. Le rêve lui permettrait de contrer la censure opérée par notre raison, notre conscience et de vivre ainsi tous nos désirs. Pour Freud, ces désirs sont nécessairement infantiles.
Cette théorie rejoint celle de Francis Crick lorsque celui-ci considère l'activité onirique comme une soupape de sécurité pour permettre au cerveau d'évacuer un trop plein de pression. Dans la théorie freudienne, l'inconscient peut s'exprimer et maintenir l'équilibre psychique de l'individu. Certains de ses disciples comme Jung ne partagent pas cette vison trop restrictive et abusive.
La théorie jungienne
Carl Gustav Jung, un des nombreux élèves de Freud, s'est opposé à l'interprétation des rêves comme étant uniquement la partie refoulée de nos désirs. Il considère, tout comme son mentor que les rêves sont la porte ouverte sur l'inconscient mais que celui-ci contient aussi bien les défauts que les qualités de l'individu. Par les songes, l'homme en prend conscience et agit en conséquence.Pour résumer son idée, le conscient et l'inconscient sont deux forces présentes chez l'homme qui doivent être en équilibre. Mais au vue de la construction de notre société et des codes moraux édictés par celle-ci, le rationnel donc le conscient prend le dessus sur l'autre force. Ce déséquilibre expliquerait ainsi les pertes de repères de l'homme. Les expériences oniriques participent à rétablir cet équilibre et à maintenir un psychisme sain.
Les songes se caractérisent sous forme de symboles dont les plus connues sont le vol, la chute, les serpents... La théorie jungienne estime que chaque symbole peut prendre plusieurs significations qui dépendent directement de la vie du patient et du contexte dans lequel le rêve se produit.
Les limites de la psychanalyse
Les théories de Freud et de Jung ne sont pas uniques quant à l'interprétation des rêves. Chaque psychanalyste en va de sa propre idée. Medard Boss s'oppose à tout symbolisme dans le rêve. Il démythifie entièrement les images freudiennes et considère que ce qui est vu ou vécu dans les expériences oniriques doit être interprété comme tel. L'anthropologue psychanalytique Géza Roheim affirme que dans le rêve deux forces antagonistes s'opposent : l'une régressive d'origine maternelle et une autre sexuelle. Difficile donc de savoir vraiment ce que nos rêves veulent signifier.
Rêve : phénomène conscient ou inconscient ?
Sommes-nous si déconnectées de notre environnement lorsque nous rêvons ? Est-il possible de contrôler ou non les rêves ? Plusieurs expériences laissent penser que rêver n'est pas si inconscient qu'il n'y paraît.
Stephen LaBerge a réussi à communiquer avec son patient alors que celui-ci était en plein rêve; cela fait penser à de l'hypnose. Photo © DR |
Un environnement qui modifie le cours des rêves
Antonio Zadra, psychologue à l'hôpital du Sacré-Cœur à Montréal a mené de nombreuses études sur les rêves. Il a constaté que le contenu de nos songes est parfaitement modifiable suivant les stimuli sensoriels extérieurs envoyés au dormeur pendant le sommeil paradoxal et perçus par notre cerveau. D'après une étude publiée dans la revue scientifique Science et Avenir, Zadra affirme que dans 23 à 29 % des cas, les stimuli lumineux et auditif sont incorporés directement dans les rêves des patients.Le premier à avoir expérimenté ce genre de rêves est le marquis Hervey de Saint-Denys en 1860. Des odeurs propres a son lieu de vacances en Ardèche telles qu'un parfum sur un mouchoir lui permettent de rêver de cette région, des paysages, des arbres… dès qu'il respire cette effluve à Paris.
Durant nos péripéties nocturnes, nos sens sont mis à contribution. La majorité des rêves sont visuels pour les personnes voyantes ; l'ouïe n'est pas en reste et occupe 55 à 60 % des songes quotidiens. Le son se caractérise essentiellement par des conversations entre plusieurs protagonistes. Notre cerveau et plus particulièrement le cortex est capable de créer des expériences oniriques sensorielles modifiables par notre environnement.
Le rêve lucide
Dès 1977, Stephen LaBerge, docteur en psychologie et chercheur à l'université de Stanford, se penche sur ces activités oniriques modulables. Il effectue une étude où il enregistre l'activité cérébrale d'un patient grâce à un polygraphe. Il soumet le dormeur en plein sommeil paradoxal à une stimulation visuelle ou auditive de manière à attirer son attention sans le réveiller.
Vous pensez que c'est impossible ? Pourtant, le scientifique a bien réussi à entretenir une conversation avec le dormeur en plein REM grâce aux mouvements de ses yeux. Ils avaient convenu d'un dialogue en morse par des mouvements oculaires verticaux. Le patient relate son rêve et tous les événements qu'il y vit au scientifique, bien qu'il soie toujours en plein sommeil paradoxal. C'est le rêve lucide. Stephen Laberge a montré qu'il était tout à fait possible de contrôler ces expériences oniriques par différentes stimulations.
Ce genre de rêve permettrait, par exemple, d'apprendre une langue étrangère tout en dormant. Efficace non ?
Qu’est-ce que le rêve éveillé libre ?
Rêve éveillé libre ? : (Auteur inconnu) Qu’est-ce que le rêve éveillé libre ? Cette méthode » est-elle efficace et, si oui , dans quelles circonstances ?
Le rêve éveillé libre a tout pour séduire des opérateurs psychosectaires évoluant dans la mouvance psycho-spirituelle du New Age
Le Rêve Éveillé Libre (R.E.L) est une technique de conditionnement dont le brevet a été déposé à l’Institut national de la propriété industrielle. Sous ce vocable, c’est une création du psychothérapeute Georges Romey. La méthode thérapeutique et de développement personnel est une variante de celle du Rêve-Éveillé-Dirigé (RED), fondée par Robert Désoille (1890-1966). Elle s'est développée en intégrant les apports de la psychanalyse, surtout jungienne dans ses dérives, mais c'est dans le courant de la psychologie humaniste qu'elle trouve actuellement sa place, car elle met l'accent sur l'actualisation de notre potentiel et sur notre capacité d'évolution.
Le R.E.L est une technique centrée sur les états modifiés de conscience (E.M.C). Suggestion et hypnotisme en sont les bases. Les résultats s’observent sur une durée moyenne de six à douze mois. Le praticien qualifié qui dirige la cure de Rêve Éveillé est souvent appelé facilitateur.
Dans le R.E.L comme dans le R.E.D, le rêve est provoqué et non spontané. Le rêve est associé au sommeil; à la fin des années 50, on a pensé que la période clef des rêves était dans le sommeil paradoxal. Pendant cette période, la personne est endormie mais son électro-encéphalogramme ressemble à s’y méprendre à celui d’une personne éveillée. Depuis, on a montré que le rêve survenait dans n’importe quelle phase du sommeil. Seul diffère le contenu du rêve.
La dénomination de la méthode est impropre. Il faudrait remplacer le mot le mot rêve par imaginaire, rêverie, fantasmagorie ou encore, plus judicieusement, considérer que la technique du REL serait une autre variante de la non moins fameuse notion de "vision " , révélatrice ou non.
La méthode...
… du R.E, qui vaut aussi bien pour le R.E.D que pour le R.E.L.
Au cours de séances où la personne est placée dans une position confortable favorisant la relaxation, elle est invitée à exprimer, le plus spontanément possible, les images qui lui apparaissent et qui s'enchaînent dans une sorte de scénario improvisé. Dans le R.E.L, Le thérapeute aide le rêveur à interpréter le contenu symbolique. Chaque rêve éveillé se présente comme une métaphore de la vie du rêveur, avec les désirs, les peurs, les attentes, les ambivalences, les espoirs… qui constituent son quotidien.
Le R.E.L est “magique” et son champ d’action est vaste: il convient à ceux qui traversent une crise dépressive mais aussi à toute personne en quête de développement personnel.
Les indications sont celles du courant humaniste transpersonnel et intègre l’individu dans une vision holistique:
- Atteindre et dissoudre les causes profondes d'angoisse, origine possible de nombreux malaises psychosomatiques ;
- Établir l'estime de soi, condition de la relation aux autres ;
- Élargir son champ de conscience pour développer ses facultés créatrices ;
- Retrouver la pleine disponibilité des énergies vitales ;
- Dans les soins palliatifs et à l’approche de la mort.
La technique du Rêve éveillé a trois axes:
Le fondement légitime de la méthode serait:
- l’axe analytique, soi-disant le véritable processus thérapeutique ;
- l’axe initiatique où Jung est mis à contribution avec l’éveil du Soi ;
- l’interprétation des symboles destiné à montrer la richesse de la vie intérieure du sujet/rêveur.
Comme toutes les méthodes dites humanistes, elle essaye de faire valoir une reconnaissance officielle auprès des professionnels ayant une formation universitaire. Les études menées par les praticiens du Rêve Éveillé, médecins, psychiatres, psychologues, relaxologues et chercheurs, démontrent que ce qui se passe dans la séance de Rêve Éveillé ne relève pas du “hasard”. Sans compter que pour ce courant du développement du potentiel humain, le «hasard n’existe pas».
Le R.E.L propose le changement de paradigme du New Age: «Si l’on accepte cette réorientation intérieure, le chemin vers un nouvel état d’être nous est offert. A chacun ensuite de transformer en actes ces prises de conscience et de créer une réalité plus en accord avec soi.» (lu sur le Net).
Il y a une mystification autour du R.E.L. On peut relever une contradiction dans le moyen de provoquer le R.E.L: le sujet atteindrait naturellement un état de conscience modifié, intermédiaire entre la conscience logique et le sommeil, sans aucun recours à la suggestion ni aux techniques hypnotiques. Comment peut-on alors obtenir l’E.M.C? … en faisant absorber un hallucinogène ?
La méthode de Robert Doisille a suscité l’intérêt de psychanalystes mais pas de tous, qui considèrent que les images ne sont pas comparables à la méthode des associations de la cure analytique ainsi que la notion de transfert. S’est alors développée au cours des années 1970 une dimension analytique sous le vocable de "Rêve éveillé en psychanalyse » par le GIREP (Groupe International du Rêve-Éveillé en Psychanalyse).
La psychanalyse par le Rêve-Éveillé offre la possibilité de vivre un scénario intérieur dans un espace imaginaire. L'analysant, généralement en position allongée, est invité à dire les images qui s'imposent à lui, à les laisser se développer spontanément, à exprimer ce qu'il ressent dans une expérience qui reste toujours singulière et originale pour chaque patient.
De scénario en scénario, et par association libre, la dynamique du passage de l'image aux mots favorisent les processus de prise de sens, de transformation, de symbolisation. La cure comporte deux éléments indissociables et interactifs: la production de Rêve-Éveillé et sa mise en mots, le travail associatif à l'élaboration du sens en lien avec les souvenirs, les rêves nocturnes, les fantasmes, construction et interprétation prenant place de manière métaphorique.
Psychanalyse par sa référence à l'inconscient et aux différents concepts freudiens et post-freudiens. Psychanalyse particulière par ses procédures, et son système relationnel, la dynamique de la cure impliquant l'analyse du transfert. Cette méthode permet à l'analysant de mieux se connaître et de progresser dans la résolution de ses conflits inconscients. Il élargit le champs de l'imaginaire et de l'inconscient.
L'analyse par le rêve éveillé se pratique en individuel ou en groupe La fréquence des séances d'analyse est habituellement d’une à deux par semaine.
Théoriquement, c’est séduisant, mais les liens du GIREP rendent perplexes et incitent à la prudence : le R.E.L, le rêve lucide, l’astrologie humaniste et transpersonnelle, living astrologie et un annuaire ésotérique, ainsi que Terre INIPI. (liens du site : http://www.reveveille.org/index).
Une méthode l’utilise amplement. C’est la synchrothérapie. Les techniques reprises en Synchrothérapie sont l'Analyse Transactionnelle, la Programmation Neurolinguistique, etc., permettant de “reprogrammer la vision du monde”et cela en prise directe avec certains états modifiés de conscience thérapeutiques.
Le REL est associé aux techniques de psychothérapie: hypnose éricksonienne, manipulations corporelles: massages californiens, le trager, l’haptonomie, massage sensitif de Claude Camilli., sophrologie, la gestalt, le Reiki, relaxation et se pratique à l’Institut Monroe.
Georges Romey est un maître à penser. Il ne s’est pas contenté de développer la méthode de Désoille, il s'intéressa au contenu symbolique: «L’inconscient du rêveur éveillé rappelle le cheminement des anciens sages de l’ancien Empire égyptien. Le "Rêve-Éveillé analytique et prospectif" ne peut se réduire à une simple variante de la psychanalyse avec production de loin en loin de "libres associations imaginaires".»
En conclusion, le rêve éveillé de Désoille est une très bonne technique, mais qui, comme toutes les techniques issues du New Age, peut déraper. Au demeurant, le caractère profondément aliéné et aliénant de ces techniques dites de
"développement personnel" semble résulter des méthodes de "visualisation créatrice", lesquelles instrumentalisent l'imaginaire au nom d'un ego tout puissant se prenant pour un dieu créateur. On peut considérer la visualisation créatrice comme une réification (réifier = instrumenter) des autres et du monde, une aliénation sans borne qui place le Sujet dans une posture de domination : mes désirs doivent impérativement se réaliser moyennant cette "magie noire", cette exaltation de l'ego.
Beaucoup de choses s’expliquent en partant de cette analyse, notamment les dérives sectaires-autoritaires du New Age. Il y a confusion entre réel et imaginaire, principe de plaisir et principe de réalité (le principe de plaisir devient le seul principe de réalité). D'où ces attitudes suffisantes d'enfants gâtés et tout-puissants, sûrs d'eux-mêmes car sous auto-hypnose, de bien des
"thérapeutes" et gourous New Age, qui vendent de la toute-puissance magique (instrumentation de l'imagination) et sont aliénés à ce sentiment de toute puissance. Et c'est cela qui séduit tant le public car tout un chacun est tenté de régresser en enfance ou dans le "paradis utérin" et rêve de l'accomplissement de ses désirs sans effort. Mais la société que ce délire engendre est une société de folie généralisé, qui s’égare dans l'occulte et la pensée magiqu (voir "Harry Potter" notamment). C'est cela qui est véritablement dangereux.
Si le recours au rêve éveillé en psychanalyse comme moyen d'accès à l'inconscient se justifie sans difficulté, c'est l'instrumentation de cette technique par des gens qui n'ont rien compris qui est dangereuse. Ce sont les techniques New Age de visualisation qui paraissent éminemment risquées. Ces techniques ne sont absolument pas maîtrisés par ces individus qui, de surcroît, se réclament de la psychanalyse. Ils sont incapables de "faire revenir" leurs patients de la régression narcissique et autistique dans laquelle ils les ont poussés avec leurs techniques de"visualisation" (identification aux contenus de l'inconscient). Comment ne pas penser ici à la sophrologie ? Ces techniques d'aliénation devraient être interdites. Tout un travail d'analyse et d'explication reste à faire en direction du "grand public" pour délégitimer scientifiquement et publiquement ces techniques de visualisation créatrice. Pour appuyer cette recherche en épistémologie et psychologie, des travaux comme ceux de G. Durand ou Piaget pourraient constituer un bon point d’appui.
"Sigmund est fou et Freud a tout faux"
Sigmund est fou et Freud a tout faux
de René Pommier
Éditions de Fallois
196 pages - 18 euros
de René Pommier
Éditions de Fallois
196 pages - 18 euros
Ce n’est qu’une fois parvenu à la retraite que René Pommier, qui a pendant vingt-deux ans enseigné la littérature française du XVIIe siècle à la Sorbonne, s’est mis à lire sérieusement Freud. Bien sûr jusque là, celui que la quatrième de couverture présente comme un « infatigable pourfendeur de tout ce qui lui paraît marqué par la prétention et la sottise » [1] doutait déjà largement de ce champ de connaissances appelé « psychanalyse » auquel, certes, (presque) toute l’intelligentsia accordait une confiance (presque) aveugle, mais dont les concepts les plus connus (sexualité infantile, amnésie infantile, refoulement…) lui paraissaient hautement contestables. Ne voulant cependant pas critiquer son œuvre sans l’avoir lue tout en sachant qu’il ne pourrait en « faire le tour », Pommier a donc bravé plusieurs ouvrages du « Maître » représentant plusieurs centaines de pages : ceux consacrés plus spécialement à la théorie freudienne du rêve. Ce choix est propre, selon lui, à « établir l’inanité de la psychanalyse » (p.10) car « l’étude des rêves a joué un rôle tout à fait primordial dans la constitution et le développement du système freudien » (p.14). En outre, ce choix m’a semblé particulièrement intéressant par le caractère familier de son objet : tout le monde a rêvé, rêve et/ou rêvera !
Le livre se compose essentiellement de deux parties, la première plutôt consacrée à la forme des ouvrages freudiens, la seconde davantage au fond. Dans la première, « La méthode de Freud », l’auteur rappelle que l’interprétation des rêves est une pratique aussi vieille que l’humanité, mais dans laquelle Freud a voulu innover. Il a alors mis au point une « méthode de déchiffrage » dont Pommier rappelle, par la citation suivante (p.28), le principe : « La caractéristique de ce procédé est que l’interprétation ne porte pas sur l’ensemble du rêve, mais sur chacun de ses éléments comme si le rêve était un conglomérat où chaque fragment doit être déterminé à part. » [2]
Outre les reproches désormais assez connus que l’on peut faire à Freud (et à tout psychanalyste ?) lorsqu’il mène une séance avec un patient (influence, suggestion) et que l’auteur ne manque pas de signaler, ce dernier en ajoute d’autres, plus inédits semble-t-il, comme par exemple cette remarque : « Freud ne songe même pas (…) à se demander si les associations d’idées qui viennent à l’esprit de ses patients, lorsqu’ils les fait parler sur leurs rêves, n’auraient pas été différentes, voire très différentes, s’il les avait interrogés à un autre moment ? » (p. 31). Citant longuement les parties concernées des ouvrages de Freud, il relève aussi le caractère arbitraire (sinon abracadabrant) des interprétations, comme celui des significations des symboles, leur caractère contradictoire [3]… Si bien qu’en appliquant les méthodes freudiennes « vous avez de bonnes chances de pouvoir proposer une interprétation du rêve qui ne retiendra plus rien du tout du récit originel, si ce n’est parfois un mot très neutre ou un détail insignifiant. » (p.77) L’auteur met en évidence l’aplomb incroyable dont Freud fait preuve pour laisser croire qu’il découvre, là où, simplement, il décrète. Cette première partie se conclut d’ailleurs par cette phrase : « Il feint continuellement d’avoir établi de manière irréfutable ce qu’il a seulement affirmé. » (p.84) [4]
Dans la seconde partie, Pommier montre le peu de crédibilité (euphémisme !) des principales thèses de Freud sur le rêve [5] : « l’essence du rêve est l’accomplissement d’un désir », « le rêve est le gardien du sommeil » ou encore l’affirmation selon laquelle l’analyse des rêves permet toujours de découvrir des souvenirs remontant à l’enfance. Pommier montre que comme « celle de tous les fondateurs de systèmes » , la démarche de Freud « consiste en une perpétuelle fuite en avant qui (le) fait aller toujours plus loin sur le chemin de l’arbitraire et de l’absurde » (p. 164). Il nous convainc en montrant comment chaque hypothèse, si douteuse, de Freud nécessite, pour l’étayer, une autre hypothèse encore et toujours moins convaincante qui, à son tour, va nécessiter, pour l’étayer, etc. (p. 164 et suivantes).
On a beau être habitué à la démarche presque totalement auto-référente de la psychanalyse, on peut encore goûter cette remarque de Pommier à propos de Freud qui semble douter vers la fin de sa vie (1933) de la pertinence de ses propres théories « Une fois de plus, les théories de Freud l’amènent à s’étonner d’un fait dont jamais personne avant lui ne s’était étonné. Bien sûr, il aurait pu se dire que, lorsqu’une hypothèse fait apparaître un problème qui, sans elle, ne se serait jamais posé, il convenait peut-être de se demander si cette hypothèse était bien fondée. Mais Freud n’était pas homme à faire marche arrière. Il s’est toujours comporté comme les philosophes, qui, à l’instar de Pangloss, jugent volontiers qu’il est contraire à leur dignité de reconnaître qu’ils se sont trompés. » (p. 155-156)
Si le zététicien que je suis regrette parfois le ton employé en certaines occasions et en particulier le titre de l’ouvrage [6], il ne peut qu’en recommander vivement la lecture surtout si l’on ajoute que la qualité et la densité de son argumentation se trouve servie par un format raisonnable (moins de 200 pages), le style limpide de l’auteur et sa démarche originale : je ne connais pas tant d’ouvrages qui démontent spécifiquement et avec autant de clarté la théorie freudienne des rêves.
Jean-Louis Racca
Le livre se compose essentiellement de deux parties, la première plutôt consacrée à la forme des ouvrages freudiens, la seconde davantage au fond. Dans la première, « La méthode de Freud », l’auteur rappelle que l’interprétation des rêves est une pratique aussi vieille que l’humanité, mais dans laquelle Freud a voulu innover. Il a alors mis au point une « méthode de déchiffrage » dont Pommier rappelle, par la citation suivante (p.28), le principe : « La caractéristique de ce procédé est que l’interprétation ne porte pas sur l’ensemble du rêve, mais sur chacun de ses éléments comme si le rêve était un conglomérat où chaque fragment doit être déterminé à part. » [2]
Outre les reproches désormais assez connus que l’on peut faire à Freud (et à tout psychanalyste ?) lorsqu’il mène une séance avec un patient (influence, suggestion) et que l’auteur ne manque pas de signaler, ce dernier en ajoute d’autres, plus inédits semble-t-il, comme par exemple cette remarque : « Freud ne songe même pas (…) à se demander si les associations d’idées qui viennent à l’esprit de ses patients, lorsqu’ils les fait parler sur leurs rêves, n’auraient pas été différentes, voire très différentes, s’il les avait interrogés à un autre moment ? » (p. 31). Citant longuement les parties concernées des ouvrages de Freud, il relève aussi le caractère arbitraire (sinon abracadabrant) des interprétations, comme celui des significations des symboles, leur caractère contradictoire [3]… Si bien qu’en appliquant les méthodes freudiennes « vous avez de bonnes chances de pouvoir proposer une interprétation du rêve qui ne retiendra plus rien du tout du récit originel, si ce n’est parfois un mot très neutre ou un détail insignifiant. » (p.77) L’auteur met en évidence l’aplomb incroyable dont Freud fait preuve pour laisser croire qu’il découvre, là où, simplement, il décrète. Cette première partie se conclut d’ailleurs par cette phrase : « Il feint continuellement d’avoir établi de manière irréfutable ce qu’il a seulement affirmé. » (p.84) [4]
Dans la seconde partie, Pommier montre le peu de crédibilité (euphémisme !) des principales thèses de Freud sur le rêve [5] : « l’essence du rêve est l’accomplissement d’un désir », « le rêve est le gardien du sommeil » ou encore l’affirmation selon laquelle l’analyse des rêves permet toujours de découvrir des souvenirs remontant à l’enfance. Pommier montre que comme « celle de tous les fondateurs de systèmes » , la démarche de Freud « consiste en une perpétuelle fuite en avant qui (le) fait aller toujours plus loin sur le chemin de l’arbitraire et de l’absurde » (p. 164). Il nous convainc en montrant comment chaque hypothèse, si douteuse, de Freud nécessite, pour l’étayer, une autre hypothèse encore et toujours moins convaincante qui, à son tour, va nécessiter, pour l’étayer, etc. (p. 164 et suivantes).
On a beau être habitué à la démarche presque totalement auto-référente de la psychanalyse, on peut encore goûter cette remarque de Pommier à propos de Freud qui semble douter vers la fin de sa vie (1933) de la pertinence de ses propres théories « Une fois de plus, les théories de Freud l’amènent à s’étonner d’un fait dont jamais personne avant lui ne s’était étonné. Bien sûr, il aurait pu se dire que, lorsqu’une hypothèse fait apparaître un problème qui, sans elle, ne se serait jamais posé, il convenait peut-être de se demander si cette hypothèse était bien fondée. Mais Freud n’était pas homme à faire marche arrière. Il s’est toujours comporté comme les philosophes, qui, à l’instar de Pangloss, jugent volontiers qu’il est contraire à leur dignité de reconnaître qu’ils se sont trompés. » (p. 155-156)
Si le zététicien que je suis regrette parfois le ton employé en certaines occasions et en particulier le titre de l’ouvrage [6], il ne peut qu’en recommander vivement la lecture surtout si l’on ajoute que la qualité et la densité de son argumentation se trouve servie par un format raisonnable (moins de 200 pages), le style limpide de l’auteur et sa démarche originale : je ne connais pas tant d’ouvrages qui démontent spécifiquement et avec autant de clarté la théorie freudienne des rêves.
Jean-Louis Racca
Notes :
[1] Auteur en particulier de Assez décodé ! (Roblot, 1978), sur les excès (?) d’une certaine critique littéraire post-moderne. Cet ouvrage reçut le Prix de la Critique de l’Académie Française en 1979. On peut en lire la préface sur le site de l’auteur
[2] Freud, L’interprétation des rêves, PUF, 1967, p. 92.
[3] Ainsi le bois serait un symbole du maternel, du féminin, alors qu’une canne, un parapluie, souvent faits avec du bois, sont des symboles phalliques (p. 53-54).
[4] Dans une note de bas de page située à la fin de cette partie (p. 83), L’auteur se livre à un relevé (non exhaustif) des facéties (?) rhétoriques utilisés par Freud pour asseoir son discours. Ne nous privons pas de la citer intégralement : « Il serait très long de relever toutes les formules qui trahissent le dogmatisme de Freud. En voici seulement un tout petit échantillon : « Nous savons, grâce à notre travail d'interprétation, que nous pouvons découvrir dans les rêves un contenu latent, bien plus significatif que leur contenu manifeste. » (L'Interprétation des rêves, p. 148) ; « Il est clair qu'il s'agit d'une femme qui urine » (ibid., p. 179) ; « On ne saurait douter de l'exactitude de cette interprétation » (ibid., p. 179) ; « Un fait demeure absolument certain : la formation du rêve repose sur une condensation » (ibid., p. 244) ; « Sachons aussi dès maintenant que le déplacement est un fait indubitable » (ibid., p. 267) ; « Personne ne peut méconnaître que toutes les armes et tous les outils sont des symboles du membre viril : charrue, marteau, fusil, revolver, poignard, sabre, etc. » (ibid., p. 306) ; « On sait que dans le rêve l'escalier et l'action de monter l'escalier symbolisent presque toujours le coït » (ibid., p. 318) ; « Le sens sexuel de ce rêve n'est pas douteux » (ibid., p. 332) ; « C'est certainement un bon exemple de cauchemar très commun et incontestablement sexuel » (ibid., p. 496) ; « Il ne peut s'agir là aussi que de sexualité méconnue et repoussée » (ibid., p. 497) ; « Leur signification symbolique est incontestable » (Introduction à la psychanalyse, p. 183) ; « Les escargots et les coquillages sont incontestablement des symboles féminins » (ibid., p. 184) ; « Ce symbole signifie certainement la castration » (ibid., p. 185) ; « Habits, uniformes sont, nous le savons déjà, des symboles destinés à exprimer la nudité, les formes du corps » (ibid., p. 186) ; « Échelle, escalier, rampe, ainsi que l'acte de monter sur une échelle, etc., sont certainement des symboles exprimant les rapports sexuels » (ibid.) ; « La clef qui ouvre est incontestablement un symbole masculin » (ibid., p. 187) ; « Nous pouvons, sans risque de nous tromper, intervertir les situations et admettre que c'est le fils qui interroge » (ibid., p. 232) ; « Nos observations nous ont montré de manière certaine que la force psychique et physique d'un désir est bien plus grande quand il baigne dans l'inconscient que lorsqu'il s'impose à la conscience » (Cinq Leçons sur la psychanalyse, p. 77). ».
[5] Cette partie s’intitule d’ailleurs « Les thèses de Freud ».
[6] Surtout la première moitié de ce titre. Non parce que je la trouve erronée (j’estime manquer encore d’éléments pour me prononcer sur ce point), mais parce qu’elle risque de détourner de la lecture du livre, celles et ceux qui devraient en être les lecteurs « naturels » : grand public, enseignants, lycéens, étudiants, soignants, journalistes, etc. dont la vision de la psychanalyse et de son fondateur reste sans doute très largement positive dans notre pays.
Naissance de l'interprétation des rêves
Depuis l’Antiquité, le rêve a longtemps été considéré comme doué d’une origine divine. Révélation, message porté aux hommes par les dieux ou les démons, il est censé être investi d’une « puissance divinatoire, annonciatrice de l’avenir ». Mais lorsque Freud, le premier, tente une approche scientifique du phénomène, il pressent que son entreprise va être jugée dérisoire : « Qu’un médecin se consacre à l’étude du rêve alors que la neuropathie et la psychiatrie offrent tant de phénomènes infiniment plus sérieux […] Non ! ». Il n’en décide pas moins de se livrer à l’autoanalyse de ses songes, conscient que, pour réussir, son entreprise exige que le sujet accepte de délivrer « les pensées inconscientes qui sont derrière le contenu du rêve ».
Le songe dit « d’Irma », survenu le 24 juillet 1895, est le premier grâce auquel Freud fonde sa théorie. Selon lui, le rêve « expose un certain état des choses, tel que je voudrais désirer qu’il soit ; son contenu est donc la satisfaction de désir, son motif est un désir » : il constitue la réalisation d’un désir caché ou refoulé. Après avoir étayé sa thèse sur l’analyse de ses propres rêves, ceux de son entourage et de ses patients, il montre que son concept vaut autant pour les rêves « brefs et simples » que pour les rêves pénibles, affreux ou absurdes. Il répond aux objections que soulève cette affirmation en abordant, dans son chapitre de « la défiguration onirique », la nécessité de distinguer, dans le rêve, le contenu manifeste du contenu latent. C’est le contenu manifeste qui est pénible, affreux ou absurde, alors que le contenu latent est toujours la réalisation d’un désir.
Il procède alors à l’analyse du songe de l’une de ses patientes « pleine d’esprit » qui souhaitait inviter une amie à dîner. Au moment de faire les courses, un dimanche, elle s’aperçoit que tous les magasins sont fermés. Elle décide donc d’appeler un traiteur mais le téléphone est en dérangement. Elle doit « donc renoncer au désir de donner un souper » ce qui semble contraire à sa disposition initiale. Ce rêve contredit donc la théorie freudienne de la satisfaction du désir supposée être opérée par le rêve. C’est sans compter sur l’analyse minutieuse du médecin. De sa discussion avec la patiente, Freud recueille le matériau qui a participé à l’élaboration du songe : quelques jours avant, la patiente et son mari sont allés dîner chez l’amie en question. À l’issue du dîner, le mari a confié à sa femme qu’il trouvait leur hôtesse charmante quoique trop maigre à son goût. Interprétation de Freud : si la rêveuse n’accomplit pas son désir de donner son souper c’est qu’elle ne veut pas « engraisser » cette amie susceptible alors de devenir aux yeux de son mari une « grosse femme » séduisante. Sans négliger le fait, nous dit Freud, que ce songe satisfait un autre désir de la patiente… contredire sa théorie !
Le travail de Freud s’appuie sur deux piliers essentiels : la définition du désir qui est tantôt un vœu, tantôt un souhait aux accents nostalgiques, conscients ou refoulés et l’analyse des mécanismes de construction du rêve qui transforment le contenu latent en contenu manifeste. C’est par le travail de « condensation du rêve » que l’individu, à partir d’une myriade de matériaux et sources épars, fabrique un épisode « bref, indigent, laconique ». Il fournit également les clés d’interprétation des rêves typiques (« le rêve de gêne pour cause de nudité, les rêves de la mort de personnes chères… ») et éclaire leur dimension symbolique.
Tombées cette année dans le domaine public, les œuvres de Freud font l’objet de nouvelles traductions ou rééditions. Et avec elles, ressurgit le souvenir des vieilles querelles ou de l’indifférence qui ont escorté leur publication originale. Die Traumdeutung paraît pour la première fois en novembre 1899 dans l’indifférence générale, ce qui n’empêche aucunement Freud de modifier, peaufiner et préciser son texte, à huit reprises, en trente ans, entre 1899 et 1929 en ajoutant à chaque nouvelle édition, une préface originale et en signalant ajouts et modifications.
Devenu L’interprétation des rêves au fil des traductions, là où Freud avait préféré pour la première version française La science des rêves, l’ouvrage est maintenant une référence, le livre princeps de la psychanalyse. Jean-Pierre Lefebvre, germaniste estimé, traducteur exceptionnel des œuvres de Hegel, Marx et Celan, nous livre une nouvelle traduction qui d’emblée affiche sa différence, son sens de la nuance, en réintitulant le livre L’interprétation du rêve. Avec souplesse, il restitue les qualités littéraires de Freud sans renoncer aucunement à la rigueur des concepts, fournissant parfois pour chacun d’entre eux plusieurs lectures et traductions différentes dans un souci constant d’adéquation parfaite au contexte. Le résultat de ce travail est magistral : une brillante traduction, incontestablement plus lisible, grâce à laquelle chacun, béotien ou spécialiste, peut désormais accéder à l’œuvre.
Par Laure Damon-Codjia
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