Le terme d’imago (au masculin) désigne le stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases (en général oeuf, larve, imago). Ce terme est en général utilisé pour les arthropodes, mais aussi pour les amphibiens.
Chez les insectes ptérygotes, l'imago est caractérisé par le développement des ailes (sauf chez les espèces secondairement aptères) et de l'appareil génital.
La mue qui aboutit à l'imago est dite imaginale. Chez certains insectes, il existe un stade intermédiaire entre la larve et l'imago. C'est le cas de la chrysalide des Lépidoptères, de la nymphe des Coléoptères ou de la pupe des Diptères. C'est aussi le cas du "subimago" chez certains insectes aquatiques, comme les éphémères (imago et sub-imago sont les deux stades préférentiellement imités par les pêcheurs à la mouche sèche).
Psychanalyse
Le terme qui appartient aussi au vocabulaire de la zoologie pour désigner l'état définitif des insectes à métamorphoses, a été adopté vers 1910 par celui de la psychanalyse, où, n'ayant été traduit dans aucune des langues utilisées, il a gardé, comme sa graphie latine. Le milieu freudien l'avait pris en particulière considération lors de la publication en 1906, sous le titre d'Imago, d'un roman de l'écrivain suisse (1845-1924), qui devait recevoir le prix Nobel de littérature en 1919. L'auteur y décrivait l'histoire d'un poète, Victor, occupé à s'inventer une femme imaginaire répondant à ses désirs les plus profonds en lieu et place d'une trop prosaïque amoureuse réelle. La parution en 1903 de la Gradiva de avait déjà ouvert les psychanalystes à ce thème littéraire de la femme d'autant plus fascinante qu'elle est irréelle, ainsi qu'à l'art de s'en forger ou d'en cultiver l'image. Et c'est en se référant à l'ouvrage de Spittelberg que intitula Imago la nouvelle revue qu'il créa avec en 1912 et qui devait, à côté de l'Internationale ärztliche Zeitschrift für Psychoanalyse, se consacrer aux applications non médicales de la psychanalyse (Standard Ed., XIX, p. 168, note 2).
L’imago ou les imagos sont les représentations inconscientes des « objets » dans le sens psychanalytique, c'est-à-dire la mère, le père, les parents combinés pour Mélanie Klein. C'est Carl Gustav Jung qui en a proposé le terme qui a aussi été retenu pour l'une des premières revues de psychanalyse.
Le terme imago est donc emprunté à la biologie, ou il désigne l'état adulte chez certains insectes (comme les papillons), qui après une mue et une métamorphose ont développés leurs ailes et leurs caractères sexués.
Carl Gustav Jung introduit la notion d'imago en 1911 dans Métamorphoses et symboles de la libido : il décrit alors une imago maternelle, paternelle, fraternelle. Il continuera à utiliser ce concept, dans le cadre de la psychologie analytique, à propos des imagines parentales, cas particuliers des complexes qui forment la psyché humaine. Jung utilisera plus tard plutôt le terme archétype.
Dans l'œuvre même de il est vrai, on ne trouve guère que cinq occurrences, très laconiques d'ailleurs, du terme d' Il y est question seulement des « objets étrangers choisis selon le modèle (imago) des objets infantiles » (La Vie sexuelle, PUF, 1969, p. 57), du cas où « la libido a fait revivre les imagos infantiles du sujet » (Standard Ed., XII, p. 102) ou encore de l'imago paternelle (father-imago, ibid., p. 100) — mais ici avec la mention de comme étant l'initiateur d'une notion si “ appropriée ”. Ce dernier, en effet, très peu de temps avant la rupture entre les deux hommes, avait décrit, dans Métamorphoses et symboles de la libido (1911), les imagos (paternelle, maternelle, fraternelle) comme des représentations primordiales ( ) qu'il rangera ensuite parmi les archétypes impersonnels de l'inconscient collectif.
Le terme sera d'abord donné à la revue de psychanalyse créée en 1912 par Hanns Sachs et Otto Rank. Le terme est ensuite peu utilisé par Freud sauf dans un texte sur le masochisme de 1924. Mélanie Klein et Susan Isaacs ont développé sa définition dans leur approche particulière d'objets internes.
Jacques Lacan lie imago et complexe : l'imago en est la brique de base.
C'est dans un écrit considéré comme précurseur de son enseignement autorisé (sa contribution au tome VIII de l'Encyclopédie française, en 1938) que allait recourir largement à la notion d' Il y rapproche cette notion de celle de Tandis que le complexe caractérise l'effet sur le sujet de la constellation interindividuelle que représente l'institution familiale, l'imago désigne une survivance imaginaire, éventuellement déformée et souvent inconsciente, de telle ou telle relation de ce même sujet avec une expérience vécue au sein de la famille. Ainsi en va-t-il des imagos du sein maternel, du semblable ou du celle-ci correspondant à l'image spéculaire contemporaine de l'étape inaugurale dite où l'enfant s'aliène dans son identification à l'image de l'autre.