samedi 2 avril 2011

Le rêve et le mot d'esprit


Dans son ouvrage "mot d’esprit et ses rapport a l’inconscient" Freud consacre un long chapitre sur le travail du mot d’esprit et du rêve.

La condensation dans le rêve, est une notion très importante dans l’interprétation. Freud écrit « la formation du rêve repose sur une condensation » : les fait du rêve sont déterminés plusieurs fois par les pensées du rêve, mais chacune des pensées du rêve est représentée par plusieurs éléments. L’autre opération majeure est le déplacement. Les faits qui paraissent les plus important dans le rêve, sont souvent ceux qui ont le moins d’importance, ce qui est essentiel, n’est pas ou peu représenté : le travail de censure, de pare exit agit ici dans la déformation du rêve. Les éléments chargés d’un intérêt intense sont traités comme s’ils avaient une faible valeur. Freud souligne « il y a eu lors de la formation du rêve, transfert et déplacement des intensités psychiques des différents éléments (…). Il peut être appelé processus de déplacement. Le déplacement et la condensation sont les grandes opérations auxquelles nous devons essentiellement la forme de nos rêves ».

Pour Freud, le rêve représente la base la plus sure de recherche qui mène à l’inconscient. IL ajoute même à la question « comment peut on devenir psychanalyste ? », « par l’étude de ses propres rêves ».Il pense trouver les réponses aux questions soulevées par la psychanalyse, dans la résolution du grand problème du rêve.

Le rêve de l’adulte est souvent incompréhensible et ne ressemble guère à la réalisation d’un désir comme dans les rêves d’enfants, où dès 1an et demi, le rêve réalise un désir né dans la journée précédente. « La formation des rêves résulte donc du même contraste de forces psychiques que dans la formation des symptômes », le contenu manifeste est donc l’œuvre d’un moi qui se défend contre le retour du refoulé (venant de l’inconscient) qui représente le contenu latent à déchiffrer. Cette altération (manifeste) naît des résistances qui interdisent absolument aux désirs inconscient de pénétrer la conscience : dans l’état de sommeil, ses forces sont encore assez puissantes pour déformer et masquer. « le rêveur ne déchiffre pas plus ses rêves qui revêtent souvent un caractère absurde, bucolique ou délirant, que l’hystérique ne pénètre la signification de ses symptômes ».

Freud écrit que la technique d’analyse des rêves est la même que la technique psychanalytique. Il faut d’abord faire totale abstraction des enchaînements d’idées offertes par le contenu manifeste (c’est-à-dire l’histoire du rêve, le « scénario ») et tenter de découvrir les idées latentes, par associations. Par le rêve c’est l’enfant qui continue à vivre dans l’homme avec ses désirs. Mais depuis l’enfance l’homme a subit refoulements, sublimations, évolutions diverses : « de quelles réactions psychiques, cet homme normal s’est il peu à peu constitué, lui qui est le bénéficiaire – et aussi en partie, la victime – d’une éducation et d’une culture si péniblement acquises ! ». L’inconscient se sert d’un certain symbolisme pour représenter les complexes sexuels, Freud souligne que ce symbolisme varie d’une personne à l’autre mais a aussi des traits généraux se rapportant à certains types de symboles que nous trouvons dans les mythes et les légendes (ces histoires populaires ne sont elles pas sortie de l’imagination d’hommes, de conteurs poussés a créer pour les mêmes raisons que tout à chacun).

Le rêve émane soit du moi, soit du ça, la formation est identique. Freud souligne qu’en interrompant provisoirement ses fonctions et en permettant un retour à un état antérieur, le Moi montre qu’il tire vraiment son origine du ça. Il soutient qu’une pulsion qui pousse l’être à revenir à un état intra utérin se crée à la naissance. Pendant le sommeil le Moi qui régit la motilité à l’état de veille se trouve paralysé, ainsi une partie des inhibitions imposées par le ça deviennent superflus : le retrait ou la diminution des contre-investissements accordent ainsi au ça une liberté inoffensive.

Freud donne les preuves du rôle du ça dans la réalisation du rêve

- le rêve ramène certains souvenirs oubliés qui étaient inaccessibles à l’état de veille
- le rêve fait un usage illimité du langage symbolique (origine dans l’évolution du langage)
- la mémoire du rêve reproduit souvent des impressions de la première enfance, souvent oubliées, rendues inconscientes par refoulement
- le rêve fait surgir des contenus se référant à l’héritage archaïque de l’espèce humaine

« Le rêve nécessite, avec le concours de l’inconscient quelque chose du moi : satisfaction d’une pulsion s’il découle du ça, liquidation d’un conflit, la levée d’un doute, réalisation d’un projet. Le Moi endormi, poussé par le désir de maintenir le sommeil, tend à supprimer la gêne que provoque en lui cette exigence. Il y réussit par une apparente soumission, par une réalisation de désir, qui supprime cette exigence. Le travail du rêve à pour fonction essentielle de remplacer une exigence par une réalisation de désir. »

Exemple :

- Un rêve de faim : le dormeur affamé rêve d’un succulent repas et poursuit son sommeil, la faim ne le réveille pas
- Le dormeur doit se rendre à son travail et rêve qu’il y est déjà, il ne se réveille pas
- Le dormeur ressent le désir de posséder un objet sexuel interdit : la femme d’un ami, il rêve avoir des rapports sexuels non avec la personne, mais une autre personne anonyme, ou bien une personne comportant un trait commun : même prénom, coiffure etc.

Ces exemples sont faciles, mais le travail n’est pas toujours aussi simple ! N’oublions pas que le rêve est la formation d’un compromis entre deux instances, une régie par le principe de réalité et l’autre par le principe de plaisir. Pour le ça, c’est une satisfaction, pour le moi un motif d’angoisse.
Selon le rêve, on observe soit, un inconscient qui s’impose, soit,  un moi qui se défends avec plus d’énergie. Lorsque le ça est trop exigeant et que le moi endormi ne peu plus se défendre, le dormeur se réveille, comme si le rêve lui-même avait interrompu le sommeil.

Pour Freud, l’étude des mécanismes inconscients du travail du rêve, permettent de comprendre la formation des symptômes.
Sur l’interprétation du rêve, Freud souligne l’impossibilité de décryptage sans les associations du rêveur.

Le refoulement comme mécanisme de défense


 

Le refoulement comme mécanisme de défense

              Selon Anna FREUD, le mot défense "est le plus ancien représentant d'un point de vue dynamique en théorie psychanalytique". Elle cite plusieurs textes phares de Sigmund FREUD (Les psychonévroses de défense, 1894 - Étiologie de l'hystérie, Autres observations sur les psychonévroses de défense, Inhibition, symptôme et angoisse - 1926) qui montrent à quel point la notion de défense est liée aux découvertes de la psychanalyse. Plusieurs auteurs (LAPLANCHE, MIJOLLA, entre autres) estiment d'ailleurs que le refoulement, en tant que mode défense psychique, ou plutôt sa mise en évidence, est étroitement liée à la compréhension de l'inconscient.
 
            Le refoulement est cité, toujours par Anna FREUD comme le premier des mécanismes de défense du Moi contre les pulsions négatives. Alors que le fondateur de la psychanalyse tend à définir le refoulement de manière plus restrictive qu'elle, l'auteure de Le Moi et les mécanismes de défense pense que "théoriquement parlant, le refoulement peut bien être englobé dans le concept général théorique de la défense et comparé aux autres procédés défensifs spéciaux. Toutefois, en ce qui a trait à ses conséquences, il se place sur un plan tout-à-fait différent de celui des autres procédés. Au point de vue quantitatif, le refoulement agit plus radicalement, c'est-à-dire qu'il peut maîtriser certaines pulsions en face desquelles les autres procédés restent inopérants. Son action se produit une fois pour toutes, mais le contre-investissement qui s'effectue afin de l'assurer est, lui, une institution permanente qui exige une continuelle dépense d'énergie. Au contraire, à chaque nouvelle poussée instinctuelle, les autres mécanismes de défense doivent se mettre en branle. Si le refoulement est le plus efficace des mécanismes, il en est aussi le plus dangereux. Le morcellement du Moi, provoqué dans des domaines entiers de la vie affective et instinctuelle par le retrait de la conscience, peut à tout jamais détruire l'intégrité de la personnalité. Le refoulement devient la base d'une formation de compromis et de névroses. Les conséquences des autres techniques de défense ne sont pas d'une moindre gravité, mais même quand elles prennent une forme aiguë, se maintiennent mieux dans les limites du normal. Elles se manifestent par d'innombrables modifications, altérations et déformations du moi qui peuvent en partie accompagner la névrose et, en partie, s'y substituer." Ses tentatives de chronologie (dans la vie d'un individu) de l'apparition des mécanismes de défense du Moi sont contrariées dans ses propres expériences et sans doute, selon elle-même, "il est préférable de renoncer à un semblable travail" et de se concentrer sur les situations capables de mettre en branle les mécanismes de défense. C'est donc une démarche contraire à celle de Mélanie KLEIN, qui cherche à découvrir quels sont les premiers mécanismes de défense qui apparaissent dans la vie d'un enfant, les découvrant très tôt, dès le plus jeune âge, dans des phantasmes qu'elle décrit de manière assez effrayante, et qui suscite bien des interrogations.
 
        Mais qu'est-ce le refoulement? Jean-Bertrand PONTALIS et Jean LAPLANCHE en donnent les définitions suivantes :
- Au sens propre : opération par laquelle le sujet cherche à repousser ou à maintenir dans l'inconscient des représentations (pensées, images souvenirs) liées à une pulsion. Le refoulement se produit dans les cas où la satisfaction d'une pulsion - susceptible de procurer par elle-même du plaisir - risquerait de provoquer du déplaisir à l'égard d'autres exigences.
Le refoulement est particulièrement manifeste dans l'hystérie mais joue un rôle majeur dans les autres affections mentales ainsi qu'en psychologie normale. Il peut être considéré comme un processus psychique universel en tant qu'il serait à l'origine de la constitution de l'inconscient comme domaine séparé du reste du psychisme.
- En un sens plus vague : le terme de r"efoulement est parfois pris par Freud dans une acception qui le rapproche de celui de "défense", d'une part en tant que l'opération du refoulement prise au sens (premier) se retrouve au moins comme un temps dans de nombreux processus défensifs complexes (la partie est alors prise pour le tout), d'autre part en tant que le modèle théorique du refoulement est utilisé par Freud comme prototype d'autres opérations défensives. (Vocabulaire de la psychanalyse).
      Dans l'oeuvre de Sigmund FREUD, la notion de refoulement apparaît comme corrélative de celle d'inconscient. C'est une opération dynamique qui implique le maintien d'un contre-investissement et toujours susceptible d'être mise en échec par la force du désir inconscient qui cherche à faire retour dans la conscience et la motilité. Le risque toujours présent de provoquer du déplaisir "à l'égard d'autres exigences" mentionné dans la définition, fait directement référence aux exigences de l'environnement de la personne qui exige la non libre expression de ce désir inconscient.
Ce n'est que dans les années 1911-1915 que le fondateur de la psychanalyse s'attache à donner une théorie articulée du refoulement, en y distinguant différents temps. Dans l'article Le refoulement de 1915, Sigmund FREUD distingue un refoulement au sens large (comprenant 3 temps) et un refoulement au sens étroit qui n'est que le second temps du précédent.
Les rédacteurs du Vocabulaire de la psychanalyse les présentent ainsi :
- premier temps : refoulement originaire, qui porte sur les signes, les représentants de la pulsion : il se crée ainsi un premier noyau inconscient fonctionnant comme pôle d'attraction à l'égard des éléments à refouler ;
- deuxième temps : le refoulement après coup, processus double, alliant à cette attraction une répulsion de la part d'unes instance supérieure, qui s'attaque directement à la pulsion ;
- troisième temps, le retour du refoulé, sous forme de symptômes, rêves, actes manqués, etc.
   En conclusion, ils écrivent que l'opération du refoulement "peut être envisagée dans le triple registre de la métapsychologie :
- du point de vue topique : si le refoulement est décrit dans la première théorie de l'appareil psychique comme maintien hors de la conscience, Freud n'assimile pas pour autant l'instance refoulante à la conscience. C'est la censure qui en fournit le modèle. dans la seconde topique, le refoulement est tenu pour une opération défensive du moi (partiellement inconscient) ;
- du point de vue économique, le refoulement suppose un jeu complexe de désinvestissements, réinvestissements et contre-investissements, portant sur les représentants de la pulsion ;
- du point de vue dynamique, la question majeure est celle des motifs de refoulement : comment une pulsion dont la satisfaction engendre par définition du plaisir en vient-elle à susciter un déplaisir tel qu'il déclenche l'opération du refoulement ?"
 
      C'est à peu près la même façon de présenter les choses que nous pouvons trouver sous la plume de Jean-François RABAIN dans le Dictionnaire International de la psychanalyse. Insistons comme lui sur la conception dynamique du refoulé et de l'inconscient : "l'inconscient tend à faire resurgie dans la vie consciente et dans les comportements des productions qui sont en connexion plus ou moins lointaines avec lui et que Freud nomme les "rejetons de l'inconscient". Ces "rejetons" englobent par exemple les symptômes, les fantasmes, les lapsus ou les associations signifiantes en cours de séance d'analyse. Ils sont donc les "dérivés du refoulé" et se voient à leur tour l'objet de nouvelles mesures de défense." Dans l'article de 1915 sur Le refoulement, Freud écrit : "Le refoulement ne tient pas, en effet, tous les rejetons du refoulé originaire à l'égard du Conscient. Quand ses rejetons se sont suffisamment éloignés du représentant refoulé, soit par adoption de déformations, soit par le grand nombre de maillons intermédiaires intercalés, alors l'accès au Conscient est libre pour eux. C'est comme si la résistance du conscient à leur endroit était une fonction de leur éloignement par rapport au refoulé originaire."
 
      Dans le premier temps de la théorie du refoulement figure le refoulement originaire. Encore aujourd'hui, cette notion reste obscure ; c'est dans ses effets qui Freud indique son existence : dans les fixations névrotiques. Ces fixations névrotiques, qui se manifestent selon des symptômes variés mais stéréotypés, résultent d'un "contre-investissement" constant et dépensier en énergie. Jusqu'à la fin de sa vie, le fondateur de la psychanalyse a recherché la nature de ce contre-investissement, soit dans des éléments biologiques (piste que Wilhelm REICH pour sa part suivra le plus loin possible..), soit dans l'étude de la phylogenèse (Totem et Tabou, où il est constamment influencé par la croyance en la transmission des caractères acquis), soit encore dans la mise en évidence des contenus inconscients, qui s'ils sont refoulés, ne sont jamais pour lui détruits. Les symptômes d'ailleurs, qui nuisent à la santé psychique de ses patients, s'expliquent débord par un retour du refoulé au niveau conscient. Sigmund FREUD indique les conditions générales du retour du refoulé : affaiblissement du contre-investissement, renforcement de la poussée pulsionnelles (sous l'influence biologique de la puberté par exemple), survenue d'événements qui évoquent le matériel refoulé.
   Mais de manière plus pratique, tant la psychanalyse n'a de sens que surtout dans la pratique, c'est la "levée du refoulement", processus par lequel est opérée la suppression des lacunes mnésiques, qui constitue une sorte de "preuve" de l'existence du refoulement. La travail de la cure permet de mettre en place des termes intermédiaires préconscients sans que la prise de conscience du refoulé ait à "remonter" jusqu'à l'Inconscient. (Jean-François RABAIN). Dans l'histoire de la psychanalyse, c'est d'abord l'hypnose qui fait disparaître les symptômes, puis ensuite la technique des associations d'idées ou d'autres techniques qui permettent le retour au conscient des éléments refoulés. Pour Claude LE GUEN, "la levée du refoulement, avec la libération d'énergie libidinale qu'elle suscite et l'unification du Moi qu'elle provoque, demeure la pierre de touche du changement dans la cure comme de sa vocation thérapeutique".
 
     Serban IONESCU et ses collaborateurs, dans leur ouvrage sur Les mécanismes de défense, indiquent les caractéristiques du refoulement. Ils discutent de la définition qu'ils en donnent : "Rejet dans l'incosncient de représentations conflictuelles qui demeurent actives, tout en étant inaccessibles à la prise de conscience. Le retour du refoulé, dont les conséquences peuvent être anodines ou pathologiques, intervient en cas d'échec ou d'insuffisance du refoulement".
Cette définition amène deux questions :
"Comment distinguer refoulement et oubli?"
"Existe-t-il un refoulement normal?"
   L'oubli est sélectif puisqu'il porte sur des souvenir biographiques et non sur des connaissances acquises. Il s'agit pour Daniel WIDLOCHER (né en 1929) (1992) d'un trouble mnésique affectant la mémoire épisodique. L'oubli peut être une technique qui permet de "trier" les informations utiles de celles qui ne le sont pas, et il est donc nécessaire au fonctionnement efficient du système nerveux. Il existe donc un refoulement sain. Ce qui pose problème, c'est quand le refoulement amène d'évidents troubles de fonctionnement de la personnalité, soit de façon intermittentes (lors de crises), soit de manière permanente. Et toute la difficulté soulevée par les auteurs réside dans le fait qu'il n'existe probablement pas de refoulement sain dans une société non exempte de dysfonctionnements (pour rester modéré). Et que l'opération de refoulement en elle-même affecte de manière probablement non discriminantes des éléments d'informations normalement nécessaires et des éléments provenant directement ou indirectement des pulsions. Il faut remarquer que dans les termes employés, c'est souvent plus le retour du refoulé qui semble poser problème aux auteurs (et sans doute à Freud) que le refoulement proprement dit.
       Le domaine où finalement l'apport de leur paragraphe est le plus instructif et le plus éclairant est finalement la pathologie :
après avoir rappelé que pour Freud "ce n'est pas le refoulement lui-même qui a des effets morbides, mais seulement le retour du refoulé, dû à l'insuffisance ou à l'échec du refoulement, et sans doute aussi à une vulnérabilité de la personne", (ce qui n'est sans doute pas une perception partagée par tous les psychanalystes...), les auteurs décrivent les effets morbides observés. Ce sont avant tout les symptômes hystériques (hystérie de conversion..).
Mais un autre symptômes fréquent est une fatigue perpétuelle, car le Moi, signalait déjà Freud, s'épuise en actions de défense. Otto FENICHEL (1897-1946) développe ce point de vue et constate "'l'appauvrissement général de la personnalité névrotique qui consume son énergie dans la réalisation de son refoulement."  D'où les tentatives de lever ce refoulement. Et, dirions-nous l'impossibilité de dissocier le patient de son environnement familial et social, car loin d'être la seule cause des troubles, "le retour du refoulé" peut être aussi, comme nous le voyons avec les études de Gérard MENDEL, l'occasion de réfléchir  et d'agir sur l'ensemble des caractéristiques des maladies mentales qui affectent toute une population.
Bien entendu, là comme ailleurs, la psychanalyse s'avère ne pas être une "technique neutre", et les auteurs de cet ouvrage semble se positionner selon les vues de la société établie en général. Ils semblent s'inscrire plus, du coup, dans une pespective psychiatrique, que dans une perspective psychanalytique.
 
         Gérard POMMIER estime par ailleurs qu'il existe "une adéquation entre le fonctionnement de l'appareil psychique que décrit la psychanalyse et ce qu'expose un neurophysiologiste comme EDELMAN." Le refoulement correspondrait à une disparité synchronique spécifique. L'étude des conditions physiologiques de la conscience, en plongeant dans l'architecture neurologique et neuroendocrinienne des différentes régions du cerveau permettrait du même coup de comprendre, par les changements de fonctionnement observés, comment s'opère le refoulement, comment se forme finalement l'inconscient. Il s'agit d'une recherche, qui a déjà largement dépassé d'ailleurs une conception de localisations des fonctions par zones anatomiques, qui pourrait, selon lui, démontrer la véracité de l'approche de la psychanalyse. Sans méjuger de cette approche, beaucoup de praticiens la jugent un peu superflues.