mardi 30 août 2011

Le rêve en peinture (George Clausen)

                                                                                                                          


George Clausen, Day dreams

jeudi 25 août 2011

Puvis de Chavannes : Le Rêve : La Richesse : L'Amour : La Gloire







<b>Puvis de Chavannes</b> : <b>Le Rêve</b> : <b>La Richesse</b> : <b>L'Amour</b> : <b>La Gloire</b> : Le Rêve
Puvis de Chavannes : Le Rêve : La Richesse : L'Amour : La Gloire (1883): Le Rêve - Collection Moreau-Nélaton - Musée d'Orsay
 06)
L'oeuvre est ainsi notée : "Le rêve. Il voit dans son sommeil l'Amour, la Gloire et la Richesse lui apparaître".






 

mercredi 24 août 2011

Rêve de soleil


C. :

Bonjour. J`ai rêver que je volais à toute vitesse dans le ciel et que je voyais le soleil en face. J`ai toucher le soleil avec mon poing et je suis rentré dans le soleil. Suite à cela de la lumière et des étincelles sont apparues sur ma mains et sur mon visage. Dans un deuxième rêve, une personne m`a demander de regarder le soleil `se déplacer` dans le ciel, et lorsque j`ai tourner mon regard dans le ciel, j`y ai vu trois soleil, de manières successive, mais présents simultanément dans le ciel. Ensuite un homme a réussit à faire libéré son père de prison. Dans la grande salle qui faisait office de cellule à ce dernier, étaient peints face à face deux soleil verts.En fin je suis entrer dans la salle de l`administration d`une école, ou d`un établissement quelconque, et dans cette salle je me suis aperçu q ue l`on vendait des pendentifs. J`ai été attiré par trois d`entre eux. L`un était une représentation byzantine du Christ, l`autre un poisson (ichtus) magnifiquement sculpté dans l`argent, le troisième un phénix qui était censé permettre de dominer sur les animaux. Je me suis rappeler des conseils d`un `religieux` de ne pas porter de pendentif, j`ai donc décider de ne rien acheté, mais le poisson a quand même retenu mon attention. Merci pour votre interprétation.

Mohamed Chéguenni :

Bonjour,

pour me permettre de comprendre votre rêve, pouvez-vous répondre aux questions suivantes :

- Qu'est-ce qui vous marque le plus dans vos relations familiales, en particulier avec vos parents ?
- Que pensez-vous de votre père ?
-Avez-vous déjà vu le film Soleil vert ?
-A quel (s) événement(s) particulier(s) vous font songer les pendentifs de votre rêve ?
-Le conseil du religieux vous a-t-il été donné dans votre rêve ou dans la réalité ?
-Quelle place occupe la religion dans votre vie ?

C. :

Bonjour Monsieur Chéguenni
merci pour l'intérêt que vous portez à mon rêve.

Ce qui me manque le plus dans mes relations familiales c'est la reconnaissance.
Je suis l'ainé, mais le mal aimé de ma famille. Vis à vis de mes parents, c'est l'affection et la considération. Ma défunte mère m'a donné une éducation très stricte
et sévère, et c'est l'une des rares manières par lesquelles elle a pu me témoigner
son amour ainsi que le bien qu'elle me voulait. Je pense que sa dureté a été due au divorce qu'elle a eu avec mon père avant ma naissance. J'ai grandi sans mon père.
Je l'ai rencontré pour la première fois lors de l'enterrement de ma mère.
Mon père a réussi ses études (il a fait maths sup et a été professeur d'économie)
Il s'intéresse depuis sa jeunesse à l'ésotérisme et a des hautes responsabilité dans une organisation ésotérique mondiale. Son absence m'a amené à m'intéresser à ces sujets très jeune, car j'étais à la recherche de mes origines et de mon identité.
Malheureusement ça s'est très mal terminé pour moi, car suite à une initiation mystique qui à mal tournée j'ai développé des troubles psychiques (hallucinations).
Cette mauvaise expérience m'a servi de leçon et je suis revenu vers la religion dans  ce qu'elle a de plus classique; je l'ai redécouverte. Depuis je vois plus clair quant à certains mystères spirituels qui me perturbait quand j'étais plus jeune.
Je vois l'ésotérisme comme une arnaque dangereuse, même si j’admets que l'étude du symbolisme et du langage de la nature m'a enrichi.
Je prie tout les jours pour guérir de mes maux. J'ai fais trois neuvaines dans ce sens. Je prend des médicaments.
J'ai relativisé mers expériences mystiques. Aujourd'hui je crois fermement à Jésus Christ. J'en comprend clairement et rationnellement le cheminement. Ce qui m'intéresse dans la religion c'est la spiritualité, qui à mon sens y est plus clair et authentique que dans l'ésotérisme, la foi et la méditation des Ecritures. Je pense être relativement équilibré et modéré dans ce domaine, je ne suis ni un fondamentaliste ni un fou de Dieu. Je sais que la religion est décriée à notre époque, mais pour moi elle reste un bon garde fou, lorsqu'elle est bien comprise. Elle est avant tout une affaire de coeur, de vie intérieure (et éventuellement sociale) et de foi.
J'ai vu le film Soleil vert, mais je l'ai pris en court. On m'en a aussi parlé au lycée.
C'est un film qui m'en fait penser à une autre: l'âge de cristal.
La population est dans l'ignorance de la vraie nature du monde.
Le conseil qui m'a été donné sur les pendentifs m'a été donné dans la réalité.
Les pendentifs du rêve me font penser à mon cheminement "initiatique" et mystique, à l'astrologie (le phénix/ophiuccus/aigle étant le treizième signe), au bestiaire et symboles chrétien, au rites et processus de mort et de renaissance.
Je pense aujourd'hui qu'on peut passer sa vie dans l'erreur en s'intéressant à l'ésotérisme, et cela m'amène à avoir une vision plus contrasté de mon père, qui est une personne qui fait beaucoup de mystères, ne répond aux questions que lorsqu'il le veut bien, n'appelle jamais et n'envoie jamais de mail, alors qu'il habite à l'étranger et que nous avons rarement l'occasion de nous voir.
J'ai 31 ans.

Voilà j'ai fais un peu long mais c'était pour être précis.
Je vous remercie du temps que vous consacrez à l'interprétation de mon rêve.

Salutations.
 
ps: le phénix peut faire penser à la série télé du nom de John Doe
ou le héros, poursuivi par une organisation ésotérique ayant le phénix pour le symbole, est à la recherche de son identité.
merci

M.C :

Bonjour Monsieur MONTEIRO Cédric,

Tous les rêves que l'on fait durant une même nuit sont des formulations différentes d'un thème unique. Le thème fondamental de tous ces rêves est votre désir intense de surmonter définitivement la relation ambivalente très douloureuse qui vous lie à votre père. On y rencontre en effet tantôt votre lien fusionnel à votre père, qui est l'expression incommensurable de l'amour et de la vénération que vous lui portez, comme si vous l'aviez défié; tantôt l'affirmation de votre supériorité sur lui, comme si vous lui faisez expier toutes les fautes dont il s'est rendu coupable à vos yeux. La fin de vos rêves laisse entrevoir que pour des motifs obscurs, liés peut-être à un sentiment de culpabilité ou de peur et d'appréhension dont il est à ce stade difficile et hasardeux de déterminer la nature, vous n'osez pas adopter les solutions qui s'imposent pour résorber le conflit intérieur presque mortifère auquel vous êtes sujet. J'ai l'impression, à la lecture de la fin de votre rêve, que votre perspicacité, votre lucidité et de façon générale tous vos dons intellectuels indéniables, restent bridés et comme sous le joug de facteurs affectifs et émotionnels solides. Votre rêve exprimerait alors, au vu de cette dernière interprétation,  votre désir de rester résigné, soumis, voire assujetti à votre père, essentiellement par crainte des conséquences, dont la principale serait la perte d'amour, qui vous serait infiniment plus insupportable que les effets de votre abdication. Et pour être en accord avec votre propre conscience morale,pour éviter d'avoir honte de vous-même, vous rationalisez votre décision de déposer les armes en vous persuadant que vous n'avez pas le droit de laisser libre cours à vos tendances vindicatives dirigées contre votre père car les voies du seigneur sont insondables.
Réduit à sa plus simple expression, je formulerai le sens de votre rêve ainsi : " Je souffre beaucoup d'avoir été abandonné par mon père et je voudrais lui faire payer très cher le fait de m'avoir pour ainsi dire abandonné. Si j'y parviens, je pourrais enfin voler de mes propres ailes. Mais je crains que les conséquences (psychologiques) de cette émancipation ne soient plus douloureuses que celle de mon assujettissement à mon père. Je vais donc me convaincre que ce n'est pas par couardise mais au nom d'idéaux éthiques et religieux supérieurs que j'exclus toute confrontation et tout affrontement décisif avec mon père."

Voici les raisons qui me dictent cette interprétation de votre rêve :
Dès le début de votre rêve, vous volez. Ceci exprime votre recherche d'une harmonie intérieure, d'un dépassement de vos conflits. L'élévation traduite par votre vol signifie que vous réalisez en rêve les désirs d'élévation que vous ne pouvez réaliser dans la réalité, dans laquelle vous un sujet souffrant, vous êtes atterré (à terre) par le poids du remords et de la douleur. L'image de votre vol est donc un substitut irréel de l'action qu'il conviendrait d'accomplir dans la réalité pour vous émanciper.Cette recherche d'élévation est encore symbolisée par le ciel : le ciel est une manifestation directe de la transcendance, de la puissance, de la pérennité, de la sacralité, ce que nul vivant de la terre ne peut atteindre. Le seul fait d'être élevé, de se trouver en-haut, équivaut à être puissant (au sens religieux). La transcendance divine se révèle directement dans l'inaccessibilité, l'infinité, l'éternité et la force créatrice du ciel. Le ciel est  aussi le symbole de l'ordre sacré de l'univers, qu'il révèle par le mouvement circulaire et régulier des astres. Cette première partie de votre rêve exprime donc bien le désir de restaurer l'ordre en vous-même après avoir transcendé le chaos des profondeurs psychiques. Et vous pensez n'y parvenir qu'en vous mesurant à votre adversaire le plus redoutable : votre père, symbolisé ici par le soleil que vous avez le courage et le pouvoir surhumain de regarder en face. Le soleil est déifié par plusieurs civilisations : Il est l'Oeil du Dieu suprême pour les Pygmées Semong, les Fuégiens et les Boschimans. En Australie il est regardé comme fils du créateur et fugure divine favorable à l'homme. Dans la mesure où il est la source de la lumière, de la chaleur et de la vie, on comprend qu'il soit inconsciemment et comme spontanément associé au père qui donne la vie. Mais comme il est aussi principe de sécheresse, il est perçu comme destructeur et à ce titre il est un moyen privilégié d'exprimer votre relation ambivalentielle à votre père. Dans cette première partie de votre rêve, je pense donc que vous dîtes :" Je vais prendre mon courage à deux mains pour me ressaisir, me relever, mettre fin à mon humiliation et oser tenir tête à celui qui m'a avili, je vais le regarder en face et ne plus baisser les yeux, ce qui aura pour effet de le désacraliser et me réhabiliter moralement."
La deuxième partie de votre rêve semble confirmer cette première interprétation : vous touchez le soleil avec votre poing et vous entrez en lui. Je pense que ce passage exprime encore la bipolarité de votre rapport à votre rêve. Il désigne à la fois l'amour immense que vous lui vouez ainsi que votre volonté de vous mesurer à lui et de le surpasser. Vous l'aimez tant que vous finissez par vous identifier à lui, vous devenez en quelque sorte soleil à votre tour, vous vous imprégnez de ses caractéristiques fondamentales. En psychanalyse, on sait que la perte de l'objet est souvent relayée par l'identification à l'objet. Votre rêve exprime ici dans un premier temps ce qui s'est passé réellement dans votre vie : vous avez perdu ce père puisqu'après vous avoir donné la vie vous ne l'avez plus revu avant l'inhumation de votre mère. Il a d'abord été ce que vous avez voulu avoir pour devenir, comme votre rêve le montre dans ce passage, ce que vous voulez être. Votre amour pour lui est si fort qu'il est fusionnel. Mais cette deuxième partie de votre rêve peut servir à exprimer l'autre versant négatif de votre rapport à lui : en particulier par le fait que c'est votre poing qui vous donne accès à lui et montre qu'il a cessé d'être une forteresse inexpugnable à vos yeux, comme si vous l'aviez en quelque sorte supplanté dans son rôle de divinité. La lumière et les étincelles qui apparaissent sur vos mains et votre visage est à mon sens l'expression de la double victoire que vous remportez : d'une part, vous devenez à votre tour un soleil, comme le dieu, et cela n'est pas sans faire penser à la consubstantiation dans le Christianisme (vous avez la même substance que votre idéal, votre père, tout comme le Christ, selon le consubstantialisme, est de même substance que le Père). Vous atteignez par ce moyen le comble de l'amour. Mais d'autre part, dans la mesure où vous êtes pour ainsi dire de même substance, vous devenez égaux, ce qui équivaudrait à l'abolition de la hiérarchie et aux rapports de servitude qu'elle implique. Mais je pense qu'à ce stade de votre rêve, c'est essentiellement l'amour pour votre père déifié qui est exprimé.
Dans le troisième passage, on trouve le symbole de la Trinité exprimé par les trois soleil. Dans le Christianisme, on ne sait pas au fond si le Père, le Fils et le Saint Esprit sont trois personnes identiques ou différentes. Vous allez plus loin dans votre rêve, comme si vous apportiez une réponse tranchée à cette question : la succession et la simultanéité ne signifient pas autre chose que, selon vous, les trois composants de la trinité sont une seule et même réalité, ce qui vous permet d'instaurer l'égalité, l'identité entre vous et votre père.
Dans la suite de votre rêve, j'ose penser que l'homme qui fait libérer son père de prison n'est autre que vous-même qui à la fois faites preuve de clémence envers votre père après l'avoir condamné et incarcéré pour lui faire payer ses fautes, et à la fois vous devenez le Sauveur du Père et non plus le Sauveur de l'humanité; les rôles sont bien plus qu'inversés car de même que Jésus s'est sacrifié pour racheter les fautes de l'homme et le sauver, la rédemption de votre père est rendue possible grâce à vous. Autant dire que dans votre rêve votre père est ravalé au rang de pécheur, et vous à celui de son rédempteur, ce qui implique que le Dieu c'est vous, expression de votre ambivalence négative envers lui.
Enfin, je pense que la fin de votre rêve signifie que par remords vous faites marche arrière. Si vous portiez le pendentif, cela vous porterait chance, mais du même coup nuirait à votre père. Le poisson qui vous marque car il est le symbole de la naissance et de la restauration cyclique. Vos connaissances religieuses ont dû vous influencer ici : en effet, si le Christ est souvent représenté comme un pêcheur, les Chrétiens étant des poissons, car l'eau du baptême est leur élément naturel et l'instrument de leur régénération, il est symbolisé lui-même par le poisson. Il est ainsi le poisson guidant l'arche écclésiale. Je pense que ce poisson en pendentif signifie que vous avez les moyens et le pouvoir de transcender vos difficultés mais que vous n'avez pas encore suffisamment de ressources affectives pour mettre en oeuvre ces moyens. Cette impossibilité est mise sur le compte d'un religieux dont les conseils, que vous reprenez dans ce rêve, servent à voiler cette difficulté et/ou ce manque d'audace. Et le fait que vous acheviez votre rêve en écrivant :"mais le poisson a quand même retenu mon attention" signifie que par une sorte de perception endopsychique  vous avez conscience de cela et n'excluez pas un jour de franchir le pas décisif.C. :

bonjour

merci pour cette belle interprétation pleine de lucidité et de vérité.

sincères salutations.

Cédric Monteiro.

mardi 23 août 2011

Le rêve dans la peinture



L'homme se retrouve inadapté dans cette société du XIXème qui a perdu ses repères. Il adopte une atttitude incertaine, souvent pessimiste et même désespérée, une tristesse sans cause précise et sans remède qu'on appellera le "mal du siècle". L'homme se réfugie dans les larmes, dans le rêve avec une fascination pour le macabre, l'hallucination, le fantastique. C'est un voyage pour les mondes irréels et imaginaires. L'homme est aspiré vers l'infini, vers l'ailleurs.
En rupture avec les siècles classiques ayant pour valeurs la logique, la clarté, la raison , les romantiques explorent les forces de la nuit et de l'imaginaire : rêveries, fantastique, hallucinations, folie.
L'homme est brumeux, le monde est noir, le ciel est sombre ;
Les formes de la nuit vont et viennent dans l'ombre ;
Et nous, pâles, nous contemplons.
Nous contemplons l'obscur, l'inconnu, l'invisible.
Nous sondons le réel, l'idéal, le possible,
L'être, spectre toujours présent.
Nous regardons trembler l'ombre indéterminée.
Nous sommes accoudés sur notre destinée,
L'œil fixe et l'esprit frémissant.
Nous épions des bruits dans ces vides funèbres ;
Nous écoutons le souffle, errant dans les ténèbres,
Dont frissonne l'obscurité...
Victor Hugo. – Les Contemplations – 1856
Heinrich Fussli artiste d’origine Suisse est peut-être le peintre le plus significatif du sublime, mouvement préromantique. De retour en Angleterre, devenue sa patrie définitive il y développe une importance activité littéraire et picturale, dans le cadre d’une inspiration préromantique, visionnaire et hallucinée, qui influence William Blake et la culture romantique anglaise.
L'œuvre de Fussli, où l’esthétique du sublime trouve une de ses expressions les plus intenses est chargée d’une inquiétude palpitante (cauchemar 1781, Francfort, musée Goethe). Une certaine ambiguïté et un léger érotisme caractérisent la période la plus tardive de l’artiste (la débutante, londres, tate gall). Son penchant pour les sujets pathétiques ou terrifiants, il s'approprie l'oeuvre de Michel Ange, et la fantaisie équivoque des maniéristes du XVI° siècle. Il prend pour sujet aussi bien Homère que Shakespeare,Milton, et Thomas Gray. Il réalisera surtout des dessins énergiques, animés de corps hypertrophiés et d'une sensualité vénéneuse. Rentré en Angleterre il reste fidèle à cette psychologie des ténèbres et réalise des chef d'oeuvres comme son Cauchemar de 1781. Au contraire de David il cherche des perspectives ouverte, et recherche chez le héros l'action violente et la musculature athlétique et chez la femme un surcroit de féminité. Il peint les moments violents traverssés par l'action des poètes tragiques et des grandes épopées. Il met en place au file de ses toiles un univers bizarre à l'imagination éffrénée. En 1778-1779 il réalise Le serment des trois suisses, cette oeuvre commémore l'émancipation helvétique. Guillaume Tell remplace Titedive et Plutarque et l'Histoire romaine devient l'histoire Suisse. L'imagination et la sensibilité l'emportent sur la raison. On estime que la sensibilité est un fluide plus sûr que la raison, car l'esprit humain se modifie avec le temps, tandis que le cœur ne change pas. Ces deux qualités toutes personnelles – l'imagination et la sensibilité – tournent naturellement l'homme vers lui-même d'où un certain égocentrisme.

cauchemar, les incubes de Fussli
" Cauchemar, les incubes"
1781, Francfort, musée Goethe


le cauchemar de Fussli
" Le Cauchemar "
1792, Collection privée
Fussli, avant la publication des eaux-fortes de Goya ouvre la voie du rêve avec le Cauchemar dont il existe plusieurs versions : la première est peinte en 1781 et exposée à l'Institut des arts de Detroit et les deux autres versions sont ultérieures (1790). Comment définir le cauchemar sinon comme un rêve qui tourne mal ? Le mot vient du vieil allemand mahra qui signifie étalon et se confond avec le radical mar, mourrir. On en trouve la trace dans les traditions populaires germaniques et anglo-saxonnes, où rêver d'un cheval est un présage de mort prochaine. Le fait est, en tout cas, qu'il place une tête de cheval fantômatique au centre de Cauchemar, son tableau le plus célèbre, dont il donne six réplique entre 1781 et 1792. Elle apparaît au dessus d'une femme endormie, couchée sur le dos et sur la poitrine de laquelle est assis un kobold (génie familier de la mythologie germanique). Cette œuvre picturale plonge le spectateur dans le monde des rêves les plus sombres. Il assiste à une scène onirique effrayante vécue par la dormeuse qui apparaît au centre du tableau. Le thème du cauchemar offre une double lecture : il désigne le type de rêve que le personnage féminin est en train de subir et il fait référence aux deux créatures nocturnes qui l'assaillent et qui, selon les légendes populaires, sont une incarnation du cauchemar. Cette œuvre démontre l'intérêt du peintre pour les notions philosophiques, car le tableau révèle une véritable esthétique du sublime dont les fondements théoriques sont ceux d'Edmund Burke exposés dans le traité A Philosophical Enquiry (1751). Dans le Cauchemar, la spécificité du sublime de Burke se lit dans trois champs qui dépendent à la fois du visuel et de l'émotionnel : l'obscurité, la gamme de couleurs sombres et l'impression de terreur chez la dormeuse. Chez Füssli comme chez Burke, le sublime est rattaché au sentiment d'effroi et donc à l'expérience de l'homme. Il n'est plus considéré comme dépendant de Dieu ni comme l'égal du superlatif du beau. Dans le tableau, c'est bien le sujet humain qui se soumet à la terrible vision. Deux sortes de sublime se distinguent dans le Cauchemar : un sublime du bien et un sublime du mal qui dépendent étroitement de la dychotomie angoisse-désir propre à l'onirisme du tableau. Le sublime du mal permet de mettre en lumière la dimension immorale de l'œuvre, tandis que le sublime du bien est lié à l'idée que l'irréel est source de plaisir terrible -- ce que Burke nomme « delightful horror. Le Cauchemar est un lieu où cohabitent des notions opposées : le visible et l'imperceptible, le sujet humain et le sujet animal, la représentation du réel et de l'irréel s'y côtoient. Le tableau aurait pour origine la passion amoureuse de Füssli pour la belle Anna Landolt, dont il fait le portrait et que son père refuse de lui donner en mariage. Et afin d'exorciser son cauchemar, il peindra en 1793 un tableau dans lequel figurent deux jeunes filles endormies avec, à l'arrière plan, le cheval qui fuit par une fenêtre ouverte, emportant au loin le cauchemar d'autres dormeurs.


dimanche 21 août 2011

Imago


Le terme d’imago (au masculin) désigne le stade final d'un individu dont le développement se déroule en plusieurs phases (en général oeuf, larve, imago). Ce terme est en général utilisé pour les arthropodes, mais aussi pour les amphibiens.
Chez les insectes ptérygotes, l'imago est caractérisé par le développement des ailes (sauf chez les espèces secondairement aptères) et de l'appareil génital.
La mue qui aboutit à l'imago est dite imaginale. Chez certains insectes, il existe un stade intermédiaire entre la larve et l'imago. C'est le cas de la chrysalide des Lépidoptères, de la nymphe des Coléoptères ou de la pupe des Diptères. C'est aussi le cas du "subimago" chez certains insectes aquatiques, comme les éphémères (imago et sub-imago sont les deux stades préférentiellement imités par les pêcheurs à la mouche sèche).

Psychanalyse

Le terme qui appartient aussi au vocabulaire de la zoologie pour désigner l'état définitif des insectes à métamorphoses, a été adopté vers 1910 par celui de la psychanalyse, où, n'ayant été traduit dans aucune des langues utilisées, il a gardé, comme sa graphie latine. Le milieu freudien l'avait pris en particulière considération lors de la publication en 1906, sous le titre d'Imago, d'un roman de l'écrivain suisse (1845-1924), qui devait recevoir le prix Nobel de littérature en 1919. L'auteur y décrivait l'histoire d'un poète, Victor, occupé à s'inventer une femme imaginaire répondant à ses désirs les plus profonds en lieu et place d'une trop prosaïque amoureuse réelle. La parution en 1903 de la Gradiva de avait déjà ouvert les psychanalystes à ce thème littéraire de la femme d'autant plus fascinante qu'elle est irréelle, ainsi qu'à l'art de s'en forger ou d'en cultiver l'image. Et c'est en se référant à l'ouvrage de Spittelberg que intitula Imago la nouvelle revue qu'il créa avec en 1912 et qui devait, à côté de l'Internationale ärztliche Zeitschrift für Psychoanalyse, se consacrer aux applications non médicales de la psychanalyse (Standard Ed., XIX, p. 168, note 2).
L’imago ou les imagos sont les représentations inconscientes des « objets » dans le sens psychanalytique, c'est-à-dire la mère, le père, les parents combinés pour Mélanie Klein. C'est Carl Gustav Jung qui en a proposé le terme qui a aussi été retenu pour l'une des premières revues de psychanalyse.
Le terme imago est donc emprunté à la biologie, ou il désigne l'état adulte chez certains insectes (comme les papillons), qui après une mue et une métamorphose ont développés leurs ailes et leurs caractères sexués.
Carl Gustav Jung introduit la notion d'imago en 1911 dans Métamorphoses et symboles de la libido : il décrit alors une imago maternelle, paternelle, fraternelle. Il continuera à utiliser ce concept, dans le cadre de la psychologie analytique, à propos des imagines parentales, cas particuliers des complexes qui forment la psyché humaine. Jung utilisera plus tard plutôt le terme archétype.
Dans l'œuvre même de il est vrai, on ne trouve guère que cinq occurrences, très laconiques d'ailleurs, du terme d' Il y est question seulement des « objets étrangers choisis selon le modèle (imago) des objets infantiles » (La Vie sexuelle, PUF, 1969, p. 57), du cas où « la libido a fait revivre les imagos infantiles du sujet » (Standard Ed., XII, p. 102) ou encore de l'imago paternelle (father-imago, ibid., p. 100) — mais ici avec la mention de comme étant l'initiateur d'une notion si “ appropriée ”. Ce dernier, en effet, très peu de temps avant la rupture entre les deux hommes, avait décrit, dans Métamorphoses et symboles de la libido (1911), les imagos (paternelle, maternelle, fraternelle) comme des représentations primordiales ( ) qu'il rangera ensuite parmi les archétypes impersonnels de l'inconscient collectif.
Le terme sera d'abord donné à la revue de psychanalyse créée en 1912 par Hanns Sachs et Otto Rank. Le terme est ensuite peu utilisé par Freud sauf dans un texte sur le masochisme de 1924. Mélanie Klein et Susan Isaacs ont développé sa définition dans leur approche particulière d'objets internes.
Jacques Lacan lie imago et complexe : l'imago en est la brique de base.
C'est dans un écrit considéré comme précurseur de son enseignement autorisé (sa contribution au tome VIII de l'Encyclopédie française, en 1938) que allait recourir largement à la notion d' Il y rapproche cette notion de celle de Tandis que le complexe caractérise l'effet sur le sujet de la constellation interindividuelle que représente l'institution familiale, l'imago désigne une survivance imaginaire, éventuellement déformée et souvent inconsciente, de telle ou telle relation de ce même sujet avec une expérience vécue au sein de la famille. Ainsi en va-t-il des imagos du sein maternel, du semblable ou du celle-ci correspondant à l'image spéculaire contemporaine de l'étape inaugurale dite où l'enfant s'aliène dans son identification à l'image de l'autre.

vendredi 19 août 2011

Rêver de religieuses


S.

bonjour,
j'ai rêvé que j'allais à un repas de famille. Une grande table est dressée avec ma famille attablée en train de déjeuner, même des tantes que je n'ai pas vu depuis longtemps.
Je plaisante avec tout le monde en faisant le tour de la table pour saluer tout le monde. J'arrive sur un groupe de religieuses attablées (environ 4 ) à qui je ne peux pas dire bonjour car elle sont en prière silencieuse, tête baissée et yeux fermés. Elles ont été invitées.
Je me sens un peu contrarié de ne pas pouvoir les saluer en me disant "que vont-elles penser de moi, me verront-elles comme une impolie?"


Mohamed Chéguenni :

Bonjour S.,

Pouvez-vous répondre aux questions suivantes:

- Y a-t-il eu récemment un repas chez vous, avec votre famille, ou des amis ?
- De quelle nature sont vos relations avec vos tantes ? Avez-vous eu jadis des problèmes avec elles ? Avez-vous quelque chose à leur reprocher ou ont-elles quelque chose à vous reprocher ?
- Ces tantes évoquent-elles pour vous des problèmes particuliers que vous auriez rencontrés avec d'autres membres de votre famille qui leur sont apparentés ?
- La religion est-elle absente de votre vie ou occupe-t-elle (ou a-t-elle occupé) une place quelconque ?
- Vous reprochez-vous d'avoir commis un acte répréhensible qui vous fait éprouver du remords ?



S. :
Bonjour,
Lundi 15 aout 2011, a fait 1 an que mon père nous a quitté, nous nous sommes effectivement réunis, mais uniquement en parents proches (frère soeur et belle-mère).
En ce qui concerne mes tantes, je n'ai absolument rien à leur reprocher, ce sont justement des tantes avec qui j'ai vécu des merveilleuses vacances dans mon enfance (elles sont jumelles).
Il y avait effectivement ma grand-mère maternelle à cette table assise à côté de mes tantes, avec qui j'éprouve quelques difficultés. Elle est très possessive et je dois souvent lutter pour qu'elle ne m'envahisse pas trop. Pour tout vous dire je la compare souvent à une manthe religieuse si je peux me permettre ce jeu de mots.
Merci de votre prompte réponse.


M.C. :


Bonjour,

Ne disposant pas d'informations nombreuses, je vais donc me contenter de conjectures à propos de la signification de ce rêve : nous assistons dans ce rêve à des retrouvailles familiales dont la fonction semble être de réconcilier les divers membres de cette famille et en particulier la rêveuse avec tout le reste de cette famille. Cette hypothèse suppose donc que notre rêveuse aurait quelques reproches plus ou moins fondés à s'adresser à elle-même et chercherait ainsi à s'attirer la clémence et le pardon de ses proches. Sa ou ses fautes semblent proches du péché pour lesquelles elle escompte donc l'absolution, comme en témoigne l'atmosphère religieuse du rêve : le repas me fait penser à la Cène, les convives, aux douze apôtres, les religieuses, à Jésus et la rêveuse à Juda dont Jésus est conscient des traitres desseins.
La table me conforte dans mon hypothèse car son symbolisme, comme matière d'édification et de réalisation tant physique que spirituelle, se retrouve dans de nombreuses philosophies et religions. Elle exprime la recherche de spiritualité, de communion, de plénitude, d'harmonie avec soi et les autres, comme si notre rêveuse, suite à certaines transgressions qu'il lui appartient de déterminer, était sujette au remords et à la culpabilité qu'elle s'efforce de dissiper grâce à ce rêve. Pour comprendre la force de la signification de la table, il suffit d'évoquer les Chevaliers de la Table ronde, illustrant la quête mystique, ou, comme je le disais, les douze apôtres et la table du Cénacle, les Tables de la loi données à Moïse et devenant la référence morale de tout un peuple, la Table gardée de l'Islam, sur laquelle Allah inscrit la destinée des hommes.
La table possède en outre une valeur affective profonde dans les images du repas partagé, de la fête familiale. Ce que vient chercher notre rêveuse à la table de son rêve est donc ce qui lui fait cruellement défaut dans sa vie : quiétude, accord avec soi, affection, reconnaissance, compagnie, innocence, réconciliation...Les fautes qu'elle cherche à expier semblent parfois remonter bien loin, comme semblent le suggérer les tantes qu'elle n'a pas vues depuis longtemps, et qui ressemblent à des témoins auxquels on appelle pour se disculper. Ce repas de retrouvailles est donc peut-être avant tout le tribunal de l'accusée qu'est la rêveuse. N'oublions pas que la prière est avant tout une supplication adressée à la divinité, comme les quatre religieuses s'adonnaient à cette pratique en faveur de la rêveuse. On me demandera alors pourquoi celle-ci est si gaie et joyeuse dans son rêve alors qu'elle est en proie à un sentiment de culpabilité très douloureux. Deux hypothèses : sa joie est l'expression anticipée du plaisir qu'elle aura d'être pardonnée. Comment sait-elle qu'elle va l'être ? N'oublions pas que tout rêve est une réalisation de désir; en forgeant ce rêve, elle a donc prévu la sentence qui lui agrée puisqu'elle est juge et parti. La deuxième hypothèse est que cette bonne humeur n'est que la représentation inversée de son désarroi et de sa torpeur morale. Si celle-ci étaient patentes dans le contenu manifeste du rêve, celui-ci aurait probablement échoué et donné lieu à un cauchemar.
Je suis encore interpellé par le fait que les religieuses sont au nombre de quatre. Sachant que le 4 manifeste universellement et depuis les temps les plus reculés, le solide, le tangible, le définissable, il me conforte dans l'interprétation préalablement donnée : en effet, appliqué au plan intérieur, ses significations sont alors la certitude, l'immuabilité et la permanence. Dans le rêve, le 4 est extérieur à la rêveuse. J'en déduis donc que tout ce qu'il symbolise lui est extérieur et que par conséquent les contraires de ces caractères extérieurs sont à l'intérieur de notre rêveuse : en somme, elle est sujette à l'incertitude, l'absence d'immuabilité, autrement dit le changement permanent, l'instabilité, l'absence de quiétude, donc l'inquiétude (littéralement, elle est en quête de tous ce qui lui extérieur, symbolisé par les religieuses priant pour qu'elle retrouve tout cela.
Rappelons-nous que l'invariabilité qui semble faire cruellement défaut à la rêveuse et dont le manque est vécu par elle comme une aliénation, cette invariabilité disais-je est bien rendue par l'expression physique du 4, le carré, qui demeure toujours le même et ne subit aucune déformation. On peut le retourner, de bas en haut ou de gauche à droite, sans qu'il ne se transforme (à l'inverse du triangle, par exemple, plus dynamique). Ainsi, le 4 évoque la stabilité parfaite, la sécurité absolue. A ce titre, on peut évoquer les quaternaires généraux qui expriment tous cette idée de base ou de complétude : les quatre éléments (terre, eau, air, fe qui permettraient de tout expliquer et d'échapper à l'ignorance, donc à l'incertitude et à une forme d'insécurité intellectuelle et physique); les quatre pointe cardinaux qui sont des repères par excellence. Ne dit-on pas "perdre le nord" pour quelqu'un qui a perdu la tête et donc d'une certaine façon tous ses repères ? Les quatre saisons, dont le retour régulier exprime l'harmonie, la prévisibilité, donc l'assurance et la sécurité puisque les lendemains ne sont pas incertains; les 4 phases de la lune; les 4 âges planétaires (or, argent, airain, fer);les 4 règnes (minéral, végétal, animal, humain, qui semblent installer au sommet de la hiérarchie des êtres et l'assurer ainsi qu'il est dominateur.
D'une manière plus générale, le quatre apparaît comme le nombre de la structure, notamment familiale (le père, la mère, la fille, le fils) thème largement exploité par la publicité, ce qui nous ramène au rêve et révéler que notre rêveuse ne parvient pas ou plus à trouver sa stabilité hors du cercle familial qu'elle s'efforce de regagner pour cela dans son rêve. Le quatre incarne aussi en psychanalyse, le cadre, l'établissement des limites et interdits ainsi que le père dans sa fonction de régulateur. J'ai appris à ce sujet que le père de la rêveuse les a quittés depuis un an. Sa disparition serait ainsi celle des repères fondamentaux de la rêveuse, provoquant alors une destabilisation que seules les retrouvailles représentées par le rêve permettraient de surmonter. On peut encore se demander ceci : si la rêveuse n'éprouvait fondamentalement que de la pitié et du chagrin suite au départ de son père (je ne sais pas s'il est décédé ou seulement parti), ces sentiments compréhensibles et irréprochables ne devraient pas donner lieu à de la honte, que l'on éprouve quand on s'est comporté de façon impolie. Or notre rêveuse se considère bel et bien comme une éventuelle impolie. Elle a donc bien quelque chose à se reprocher. Les quatre religieuses seraient alors aussi la personnification de sa conscience morale à laquelle elle redoute de s'adresser de peur de voir en face ses propres transgressions.
En résumé, je pense, sous toute réserve, que par ce rêve, la rêveuse tente de rétablir en elle-même et avec sa famille, l'équilibre qu'elle a perdu par sa faute suite à des comportements délictueux.

Mohamed Chéguenni

jeudi 18 août 2011

Imaginaire




Le concept d'imaginaire est polysémique, il renvoie à une multiplicité des sens, selon les points de vue adoptés, selon les auteurs qui l'utilisent ou les champs théoriques qui s'y réfèrent. Lorsqu'on parle d'imaginaire social, ou d'imaginaire personnel on fait appel à une notion sensiblement différente de celle que le sens commun associe au mot imagination. Il s'agit de la capacité d'un groupe ou d'un individu à se représenter le monde à l'aide d'un réseau d'association d'images qui lui donnent un sens.
On peut parler d'un imaginaire médiéval, de la renaissance, de l'âge classique etc. comme on peut évoquer un imaginaire dogon, massaï, tibétain, inuit, vendéen etc. On parlera également volontiers de l'imaginaire de René Magritte, de Jérôme Bosch ou de Salvador Dali ou du génial Facteur Cheval. Jacques Nimier n'hésite pas à parler de l'imaginaire des mathématiques et on pourrait également se risquer à mentionner l'imaginaire de la science qui n'en est pas dépourvue, de Jules Verne, au docteur Folamour en passant par toute la science fiction. L'imaginaire, bien plus que la "folle du logis" de la tradition rationaliste, apparaît comme une fonction centrale de la psyché humaine. Fonction de création vitale, les biologistes pour décrire le processus de métamorphose de la chenille au papillon parlent d'un processus qu'ils nomment "imaginal". De la production d'images du rêve, on ne sait pas clairement quelle est sa fonction, mais on sait qu'elle est vitale. Si l'on réveille un chat pendant les phases de sommeil paradoxal de production onirique, au bout de quelques jours celui-ci meurt. Sur un plan collectif, la production des mythes répond également à une nécessité cruciale pour le groupe d'amalgamer ses valeurs dans un récit des origines et des fins qui fait tenir le monde dans une narration cohérente.
Chaque groupe humain construit un imaginaire qui lui est propre. Avec la publication de son livre L'institution imaginaire de la société le philosophe et psychanalyste Cornelius Castoriadis a introduit dans les sciences sociales le terme d'imaginaire social comme concept philosophique. Les "historiens de l'imaginaire" (Duby, Loraux, Le Goff, Vidal-Naquet e. a.) ont travaillé avec ce concept de même que le sociologue Eugène Enriquez qui a étudié l'imaginaire managérial par exemple. Pour ce sociologue, l'imaginaire peut être moteur comme il peut être leurrant ou source d'illusions. Pascal Galvani dans son ouvrage, Autoformation et fonction de formateur, se livre à la "radiographie" de l'imaginaire d'un groupe de formateurs d'adultes à l'aide d'une méthode mise au point par André de Peretti: l'atelier de blason. L'étude de cet auteur permet de dégager les lignes de forces qui peuvent structurer un imaginaire professionnel en termes d'identification, de valeurs, de symboles etc.
Sur le plan individuel, l'imaginaire témoigne de la subjectivité de la personne. Les images qui traversent l'esprit sont présentes avant même que l'on tente de les inscrire dans la normativité symbolique du langage. Elles appartiennent à la singularité de l'histoire personnelle. La démarche psychanalytique et sa technique de libre association constitue une des voies d'investigation privilégiée de l'imaginaire personnel qu'il s'agisse de se livrer à son archéologie ou bien de laisser au sujet la libre expression d'un sens qu'il instaure.
Gilbert Durand s'est livré depuis les années soixante à une lecture anthropologique de l'imaginaire. Se situant dans la continuité de l'œuvre de Gaston Bachelard et celle de C.G. Jung, il œuvre pour redonner à la symbolique et à l'image une place que lui ont refusé les divers "iconoclasmes", dont le positivisme. Pour cet auteur, le génie des cultures humaines passe par la création des langages symboliques qui laissent le sens s'instaurer dans le réseau des images qui leur sont propres. L'étude exhaustive qu'il mène auprès des mythologies du monde entier lui a permis de déceler des structures qui se dessinent et les sous-tendent, quel que soit leur lieu d'origine. Ainsi fait-il sienne l'affirmation de Gaston Bachelard qui déclare: « Notre appartenance au monde des images est plus fort, plus constitutif de notre être que notre appartenance au monde des idées ». Ses travaux s’appuient pour cela sur la lecture de la symbolique de toutes les grandes traditions humaines. Cet immense travail de décryptage aboutit à une schématique très largement reprise depuis, tant par la littérature que par l’art cinématographique et même la publicité. Gilbert Durand a donné à cette schématique le nom de régimes de l’imaginaire. « Tout imaginaire humain est articulé par des structures irréductiblement plurielles, mais limitées à trois classes gravitant autour des schèmes matriciels du « séparer »(héroïque), de « l’inclure » (mystique) et du « dramatiser » - étaler dans le temps les images en un récit - (disséminatoire). » (Durand, 1994, p. 26.). Ces régimes qui sont au nombre de trois s’enracinent dans la gestuelle fondamentale de l’être humain, ainsi que dans son environnement cosmologique. La lecture cosmologique procède par une division duelle ou polarité diurne/nocturne : Un régime diurne et Deux régimes nocturnes.
La lecture issue de la gestuelle est quant à elle ternaire : lacte de se lever ou la station debout s’associe avec le régime diurne et Durand la qualifie de schizomorphe ou d’héroïque. C’est lorsque le soleil se lève que l’humain se dresse sur ses jambes, ressentant dès lors la dichotomie entre le haut et le bas, le ciel et la terre. Dans ce régime de l’imaginaire, les objets apparaissent distinctement sous la lumière du soleil. On peut évoquer ici, pour illustrer ce schème, l'allégorie de la caverne de Platon. La logique afférente au régime diurne est celle du tiers exclu et le symbole approprié est celui de l’épée du savoir qui tranche l’obscurité du doute et de l’ignorance. (cf. l’iconographie bouddhique, où Manjushri, divinité de la connaissance est représentée avec une épée flamboyante). « Ainsi la structure schizomorphe première ne serait pas autre chose que ce pouvoir d’autonomie et d’abstraction du milieu ambiant qui commence dès l’humble autocinèse animale, mais se renforce chez le bipède humain par le fait de la station verticale libératrice des mains et des outils qui prolongent ces dernières ».
Le deuxième schème, nocturne cette fois, s’enracine dans la gestuelle copulative, l'acte de s'accoupler. La nuit, les opposés se rejoignent, hommes et femmes deviennent un dans l’union de l’acte sexuel. Gilbert Durand nomme ce régime Synthétique ou dramatique. Alors que dans le régime diurne il s’agissait de s’élever vers les hauteurs, le schème synthétique nous rappelle dans les profondeurs obscures de la caverne. Il s’agit de plonger en soi, de « toucher le fond », l’alpiniste devient spéléologue ou plongeur des grands fonds. « Platon lui-même sait bien que l’on doit à nouveau descendre dans la caverne, prendre en considération l’acte même de notre condition mortelle et faire, autant qu’il se peut un bon usage du temps ». Le principe logique est ici dominé par la causalité et la représentation diachronique qui permet de résoudre les contradictions grâce au facteur temps. On entre ici dans un système du tiers inclus, illustré par exemple par la symbolique taoïste du yin et du yang ou par la coincidentia oppositorum des alchimistes et de Nicolas de Cues. Les théories systémiques par exemple œuvrent dans le régime nocturne synthétique tout comme la vision bouddhiste de coproduction interdépendante de toute chose.
Le troisième schème, nocturne lui aussi, puise dans la gestuelle digestive ou d’avalement, l'acte d'ingérer. L’humain devient un avec l’aliment qu’il ingère (l’aliment se perd dans les profondeurs sombres du corps humain). Durand le qualifie de régime Mystique (ou antiphrasique) de l’imaginaire. Ici jouent à plein les principes d’analogie et de similitude. Le principe dynamique en œuvre est celui de la fusion. On peut par exemple évoquer la symbolique de la Sainte Cène dans le christianisme pour illustrer ce régime mystique. Le mythe de Jonas s’inscrit également dans la schématique du régime nocturne mystique. La recherche de l’Unité fondamentale de toute chose est au cœur du régime mystique.
L'imaginaire selon Joël Thomas : c’est « un système, un dynamisme organisateur des images, qui leur confère une profondeur en les reliant entre elles. L’imaginaire n’est donc pas une collection d’images additionnées, un corpus, mais un réseau où le sens est dans la relation ; comme le disait, dans une belle intuition, le peintre G. Braque, « je ne crois pas aux choses, mais aux relations entre les choses. » « Cela nous permet d’affiner notre définition de l’imaginaire. L’imaginaire nous apparaît alors comme le dynamisme organisateur entre différentes instances fondatrices. Ces instances, comme « système vivant », sont en petit nombre - ce sont leurs combinaisons qui sont infinies -, et retrouvent les « solutions » entre lesquelles sont réparties les possibilités de la nature créatrice : le stable, le mouvant, et le rythme qui les relie. »

Dans la triade Réel Symbolique Imaginaire de Lacan, l'Imaginaire est souvent supposé à tort précéder le Symbolique (voir ci-dessus la construction du Schéma R). En fait l'Imaginaire humain, fiction de la totalité unifiée, est uniquement permis par le Symbolique, donc lui succède, et n'a rien à voir avec l'imaginaire animal (non-verbal).
  • Le Moi du sujet, sitôt constitué (voir Stade du miroir), va entretenir avec l'image spéculaire (qui est aussi l'image du semblable, "l'autre imaginaire") des relations "d'agression érotisée" placées sous le signe de l'ambivalence : c'est le couple amour-haine.
  • Au fil des identifications, un certain nombre de signifiants sont considérés par le Moi comme ne faisant pas partie de lui-même ("Je suis ceci et pas cela") et attribués à l'autre imaginaire. Si ces signifiants ont une connotation favorable, l'autre imaginaire en porte le mérite et devient digne d'amour. Dans le cas contraire, il est rendu coupable du "choix" des signifiants qu'on lui attribue, et devient alors le "bouc émissaire" celui qu'on ne veut surtout pas être et qu'il faut éventuellement détruire.
  • L'important est de noter que dans les deux cas la structure symbolique commune à tous les sujets se masque alors dans un théâtre manichéen de personnages rendus responsables de leurs actes, en "bien" comme en "mal". La notion de "faute", de culpabilité émerge alors.



mardi 16 août 2011

Rêver d'être mariée à son frère


B. :
Bonjour. Je ne suis pas mariée actuellement. Hier soir j'ai rêvé que j'allais chercher mon mari à la sortie de son travail. Or mon mari n'était mon conjoint actuel mais était mon propre frère. Apparemment il avait l'air de travailler dans un centre commercial. Je l'attendais en haut d'un escalier. J'étais assise sur les marches et je discutais riais avec d'autres femmes. Ces autres femmes n'étaient autres que mes copines de collège que je n'ais pas revu depuis une dizaine d'année.
On attendait tous notre mari. Mon frère est sorti avec ses collègues et m'a embrassé comme si j'étais sa femme et nous sommes partis comme si on repartait à la maison.
Merci


Mohamed Chéguenni : 


Bonsoir B.

Voici mes premières impressions "à chaud" concernant votre rêve : il me semble que dans votre prime jeunesse votre attachement à votre père, probablement sur le mode inconscient, fut passionnel. Cela a dû se traduire dans votre vie quotidienne par des relations filiales houleuses, conflictuelles, intenses, ambivalentes. Votre frère fut l'être sur lequel vous avez reporté cet amour inextinguible pour votre père. C'est votre frère qui a ainsi cristallisé votre passion pour votre père. Votre préadolescence et votre adolescence ont dû être marquées par un attachement tout particulier à votre frère. Ce lien a pu se traduire concrètement de mille et une façon ( cadeaux, visites fréquentes, sorties ensemble, dénigrement de ses copines, effusion de tendresse, confidence, complicité...). A l'âge où les codes sociaux veulent que vous passiez de votre frère à un homme extérieur à la famille (exogamie), vous l'avez fait, certes, mais non sans difficultés et contraintes. Au fond c'est apparemment à contre coeur ou alors vous avez réellement aimé votre conjoint actuel, mais sous l'effet de déceptions quelconques qu'il vous a fait connaître, votre amour pour votre frère a été attisé et éveillé. Ou alors vous n'avez pas de raison objective d'être déçue de votre conjoint. Seulement, la perspective de l'épouser ne vous réjouit guère car c'est votre frère et/ou votre père qui sont vos idéaux. Votre conjoint n'a pas réussi à vos yeux à se montrer à la hauteur de ces idéaux. Vous êtes en-haut de l'escalier, ce qui signifie (je vous fais part très respectueusement de mes hypothèses, à la lumière de la symbolique des rêves) soit que l'acte sexuel est consommé entre vous et votre frère, soit que vous attendez celui-ci à afin de l'accomplir. Le fait que vous soyez avec vos amies d'enfance tend à prouver que ce sont bien vos modèles d'amour de jeunesse qui prédominent en vous; vous avez l'air de dire à vos amies " Moi j'ai enfin trouvé l'homme de ma vie (mon frère) et vous non." Le fait que votre frère vous embrasse comme si vous étiez son épouse ne peut que me conforter dans mes hypothèses. De plus vous retournez à la maison; c'est une forme de régression évidente vers des amours infantiles qu'au fond vous n'avez jamais abandonnées.
En résumé, votre rêve exprime à mon sens le fait que pour l'instant votre amour pour votre conjoint n'a pas réussi à remplacer votre passion inextinguible pour votre frère. C'est celui-ci que vous voulez épouser. Le baiser dans votre rêve a dû provoquer en vous une émotion, un plaisir que nul homme ou de très rares hommes ont éveillé en vous en vous embrassant.
Cordialement, Mohamed Chéguenni


B. : 


Merci beaucoup pour votre réponse. Il est vrai que j'ai été très attachée à mon père qui malheureusement est décédé depuis 12 ans et il me manque toujours autant.

lundi 15 août 2011

Rêve d'une mélodie



Rosie :

Bonjour,

J´ai fait un rêve qui m´interpelle beaucoup.

J´entendais une chanson et je tenais dans mes mains une feuille avec les mots de la chanson.

Je peux suivre la chanson en lisant les mots.
Mais je crois que je chantais aussi en même temps. (J'en suis pas sûr.)

La chanson n´est pas triste plutôt gaie mais pas un rythme dansant.

Même si je voyais les mots écrits je ne me souviens d´aucun mots. C´est dommage 


Mohamed Chéguenni :  


Bonjour Rosie,

A quelle occasion avez-vous chanté ou entendu chanter récemment ?
Qu'évoque pour vous le chant, une célébration, un éloge, une fête, un moment triste...?
Ce chant de votre rêve, vous en connaissez certainement les paroles en réalité; essayez de vous souvenir au moins de l'air, de la musique et dites ce que cela vous rappelle. Quel moment de votre vie récente ou passée est le plus associé au chant ? Qui chantait dans votre rêve, une femme, un homme, des enfants ?


Bonjour  M.C. :
 

Non, je n'ai pas entendu chanté récemment.
Le chant évoque plutôt la fête.
Ce qui m'associe le plus au chant c'es lorsque enfant notre mère chantait à la maison souvent. Ses chants pouvait être mélancolique gaie et tout.
Non, le chant qui était chanté dans mon rêve ne me rappele pas du tout un chant que j'ai connu.
Ce chant était tout à fait méconnu. Je lisais les paroles sur un papier puisque les paroles de la chanson étaien écrites.
Je chantais en même temps que l'autre personne chantait.
C'était une femme.



M.C. : 


Bonjour Rosie,
avec le peu d'éléments dont je dispose concernant les rapports entre votre rêve et votre vie, je peux seulement supposer que le chant de votre rêve symbolise plusieurs choses : vous dites que votre mère chantait souvent. Il est possible que votre rêve soit l'expression de votre identification à votre mère. Elle vous a laissé un souvenir inoubliable. Votre amour pour elle vous a conduit à "boire" ses paroles et à les vivre comme une exaltation de la vie, une foi en vous-même et en l'avenir. Elle vous a insufflé une sorte d'espérance religieuse en laquelle vous allez puiser dès que vous devez affronter l'adversité. Le chant est comme une sacralisation de la parole. Votre mère est donc sacrée pour vous et grâce à elle vous vous efforcez toujours de triompher de la mort. Ceci est peut-être en rapport avec votre dernier rêve relatif à vos voisins : vous êtes décidée à triompher de vos adversaires. Dans la mythologie, le chant possède une puissance magique : il représente les pouvoirs cachés, ceux du chant prophétique des Parques, ou ceux de Cybèle qui guérit par des chants magiques les enfants qu'elle tient dans ses bras. Votre mère vous a donné l'énergie et la foi grâce auxquelles vous protégez et "guérissez" vos enfants des maux divers qu'ils peuvent endurer.
Souvenez-vous que Orphée, inconsolable à la mort d'Eurydice, parvient avec son chant à faire pleurer le passeur Charon, puis à adoucir le terrible Cerbère, ce qui lui ouvre la porte du royaume des morts. Votre chant, dans votre rêve, exprime aussi la puissance qui couve en vous et que vous êtes prête à déployer en toute occasion pour vous assurer la victoire. Personne ne pourra résister à votre pouvoir. Votre chant est comme celui des sirènes, ou encore celui d'Orphée, chant si beau qu'Apollon lui-même en est charmé : fils de Calliope, dont le nom signifie "celle à la belle voix", laquelle lui a appris le chant, Orphée est découpé en morceaux par les Bacchantes, mais sa tête continue de chanter : jetée dans le fleuve avec sa lyre, celle-ci flotte en produisant un air mélancolique et dérive jusqu'à la mer, échouant sur l'île de Lesbos. Vous êtes semblable à ces personnages de la mythologie auxquels le chant confère une puissance telle qu'il les rend quasiment invincible. C'est cette invincibilité que votre rêve exprime.
Chéguenni mohamed


Bonjour M.C. :
Votre interprétation de mon rêve me plaît et me réconforte.
Je n'avais pas pensé faire le lien avec ma mère.
Et, c'est vraie qu'elle avait la foi.

Je l'aimais beaucoup.

Oui j'aimerais bien triompher de mes adversaires.
Merci pour tout. 

dimanche 14 août 2011

Rêve d'ivresse



R. :

Bonjour,
Je me permets de raconter mon rêve de cette nuit.
Je suis dans un auto et je suis au volant.
Je suis légèrement ivre puisque j'ai pris un peu de drogue. (c'est comme ça que ça se dit dans ma tête)
Assis à l'arrière il y a deux enfants un garçon et une fille.
C'est tout.
Merci


Mohamed Chéguenni :

Je pense que ce rêve de Rosie doit être en rapport étroit avec sa vie actuelle : je n'ai obtenu aucune information au sujet de Rosie mais j'ai l'impression qu'elle doit avoir une vie conjugale instable. Rosie est ou a divorcé. Elle a peut-être des enfants. Compte tenu du fait que l'ivresse au volant accroît le risque d'accident il est possible que ce rêve exprime la crainte ou le désir d'un accident, probablement parce qu'elle aime beaucoup ses enfants qu'elle ne veut pas perdre ou parce que ces enfants constituent une charge devenue insupportable. Peut-être même que ce rêve exprime ces deux désirs ambivalents.
Il y a peut-être eu récemment une scène semblable sur la route à l'occasion de laquelle de telles pensées ont surgi pour être aussitôt réprimées.
Ce ne sont encore que des hypothèses qui peuvent être totalement ou partiellement modifiées après informations fournies par Rosie.


R. :

Bonjour,
Pour vous c,est difficile puisque vous ne connaissez pas mon temps présent.
Mais enfants sont grands et sont partis de la maison, ils ont tous une famille à eux.
Dans la semaine ou j'ai fait se rêve j'ai eu des ennuies avec mon voisin.
Je me suis chicanée et je crois que mon autre voisine est de conivence.
Mais c'est à propos des enfants et du terrain. Le voisin à logé une plainte et moi aussi par après. Voilà ma situation pour cette semaine.
Si je comprend bien l'ivresse ne peut être positif.
 

M. C. :

Suite aux dernières indications de Rosie, voici encore des hypothèses de travail concernant ce rêve : il y a apparemment un différend concernant un problème d'héritage, de limites de propriétés qui concerne Rosie, ses enfants et un voisin et une voisine. Il est possible que les passagers arrières (garçon et fille) soient le voisin et la voisine dont Rosie souhaite se débarrasser à la suite d'un accident dû à l'ivresse au volant. Compte tenu du fait que dans le rêve les passagers ne soient pas des adultes comme dans la réalité, ces passagers peuvent être la condensation des voisins et des enfants; le rêve exprimerait alors le désir de Rosie de voir son litige avec ses voisins se résoudre à son avantage ainsi qu'à celui de ses enfants. L'ivresse n'est donc pas forcément négative puisqu'on peut être "ivre" de plaisir. Dans le rêve l'ivresse aurait une double fonction : Rosie voudrait être ivre de plaisir après s'être débarasée de ses voisins désagréables grâce à l'ivresse au volant. L'ivresse peut aussi signifier que ses voisins la "soûlent" avec des problèmes. J'ai parlé de problème d'héritage, mais il s'agit peut-être d'un problème d'expulsion suite à des échéances impayées... Quels que soient les motifs de la discorde, il y a lieu de croire que le rêve de Rosie est l'expression d'un désir de résoudre un problème actuel qu'elle a avec ses voisins de façon rapide, radicale et à son avantage ainsi qu'à celui de ses enfants (je suis prêt à réviser toutes ces interprétations hypothétiques si nécessaire en présence d'informations complémentaires). 

R. :

Bonjour 
Comme je vous disais il ne s'agit pas de mes enfants ils sont tous parties de ma maison et ils ne sont pas dans le conflit avec mes voisins.

C'est une incartade vigoureuse que j'ai eu avec mon voisin parce qu'il voulait que ses enfants puissent passer sur mon terrain et qu'ils n'avaient pas besoin de me demander la permission et il disait que se bout de terrain de toute façon appartenait à la ville,. (il a un garc¸on et une fille)
Mais je crois bien qu'il est de conivence avec la voisine de l'autre côté du terrain.
Il a porté plainte parce que je l'ai invectivé de bêtise suite à son intrusion.
à ce moment-là moi aussi j'ai été obligée de porter plainte.
Naturellement j'aimerais bien que les plaintes tournent en ma faveur.
Voilà
Merci beaucoup pour votre empressement à me répondre.


M.C. :

Bonsoir R.
Au fond peu importe que ce soit vos enfants ou ceux de votre voisin. L'essentiel avait été compris : il s'agissait d'un différend avec votre voisin, dont votre voisine était "complice". Vous souhaitez dans votre rêve que les enfants de votre voisin n'obtiennent pas gain de cause et votre rancoeur est tellement forte qu'au fond vous souhaiteriez leur disparition à la suite d'un accident causé par l'ivresse. Il est probable qu'à travers leur disparition vous punissiez votre voisin. Peut-être avez-vous déjà rencontré ces enfants et en avez gardé une mauvaise impression, ce qui vous conduit à les représenter comme des passagers à même de devenir les futures victimes de votre esprit vindicatif. Rosie, je vous invite à voir l'écart qu'il y a entre le premier récit de votre rêve et l'interprétation présente à laquelle nous sommes parvenus par le biais de vos informations.
Votre rêve est bien l'expression indirecte de votre désir difficilement avouable de mettre fin à la vie de votre voisin à l'issue d'un accident de la route dû à l'ivresse. Vous auriez peut-être été accusée d'homicide involontaire, ce qui eût été un moyen pour vous de satisfaire un désir de meurtre en restant en accord avec votre conscience. Et ce désir était dirigé contre votre voisin et ses enfants. Votre rêve montre à quel point en vous et peut-être en chacun de nous survit l'esprit de vendetta, de vengeance personnelle.
  

R. :

Bonjour  M.C.
Dans mon intervention avec mon voisin je l'ai accusé de menteur, et j'ai finit par dire je vais te uer.
Mais vous savez je n'ai jamais eu envie de le tuer ni ses enfants non plus ça n'a jamais été dans ma pensée.
Je ne désire encore moins leur mort et encore moins qu'il ait du mal.
Je veux par contre qu'ils ne me soumettent pas à leurs conditions égoïstes.
La plainte que j'ai été obligée de soumettre j'espère qu'elle virera en ma faveur.
 

samedi 13 août 2011

Rêver de se voir mariée


Lilouu :

"je vient de me reveillé d'un réve vraiment bizzard ..et je voudrais savoir son interprétation svp !
voila j'ai révé que j'etais marié en robe blanche dans un bus avec mon futur mari ( c'est un ami de fac sans plus..et moi je suis célibataire depuis pres d'un ans) apres etre arrivé chez lui ou il y'avais la féte j'ai vue ma mére assise et ma place juste a coté d'elle mais la chaisse été simple sans décoration sans rien .....apres sa il y'avais du monde et la belle mére et venu me dire tu es tres belle tes yeux vont illuminé notre maison !!!! voilllaaa svp aider moi sa me tracasse bcp"


Mohamed Chéguenni : 



Bonjour Lilouu

pour m'aider à comprendre votre rêve, pourriez-vous me répondre aux questions suivantes :

vous dites être célibataire depuis un an. Êtes-vous divorcée ?
Quelles furent les causes de votre divorce ?
Que pouvez-vous me dire de cet ami de fac ?
Avez-vous vraiment envie de vous remarier, votre entourage fait-il pression sur vous pour que vous épousiez de nouveau un homme ?
Qui est la belle-mère du rêve ? La mère de votre ami de fac ou celle de votre ex-époux?
Enfin, de façon générale, quels sont pour vous les événements les plus importants liés à votre mariage ?

Lilouu 


"bonjour
pour repondre a vos question bain nn je suis pas divorcée....
_mon ami de la fac c'est juste bonjour bonsoir (pas des amis incéparables)
_bain pour dire vrai je cherche une relation stable et pourquoi pas me marié avoir des enfants ...........c'est vrai que j'y pense de plus en plus car beaucoup de mes amies se sont mariées cette année.
_et pour la belle mére je la connais pas du tous jamais vue
voila j'espére que sa vous aidera a m'aider et savoir plus
merci"

Mohamed Chéguenni :

Bonjour,

voici ce que m'inspire ce rêve de lilou :

je note tout d'babord que lilou commence par dire que son rêve de mariage est "vraiment bizarre". Certes les incohérences nombreuses de ce rêve peuvent justifier qu'on le qualifie ainsi mais il y a beaucoup de rêves incohérents que l'on n'hésite pas à qualifier de beaux.
Je n'hésiterai donc pas à dire que c'est le mariage lui-même qui est pour lilou une chose "bizarre" dans la réalité. Ce mot doit être pris au sens littéral : est bizarre ce qui sort de l'ordinaire, ce qui s'écarte de ce qui est considéré comme normal, ce qui est étrange et curieux. Pour lilou, je pense que dans sa vie ordinaire, elle ne porte pas le mariage dans son coeur. Il n'est pas dans la conception qu'elle a de l'ordre des choses (il n'est pas ordinaire). A ce titre il est non conforme aux normes qu'elle a décidé sciemment ou non de suivre, que ces normes soient ou non avalisées par la société. L'impression de bizarrerie que lui laisse ce rêve dans son ensemble, dont le thème essentiel est le mariage, prend donc sa source à mon sens dans le fait que pour lilouu il est anormal que le mariage soit considéré comme une choses naturelle, normale et que l'entourage (famille, amis, société...) fasse pression sur elle et sur la femme en général pour qu'elle se marie.
Cette première interprétation se justifie à mon avis par les informations qu'a bien voulu me communiquer lilouu : elle me dit entre autre (et elle le rêve le montre d'ailleurs ainsi) que son mari n'est "qu'un ami de fac sans plus", elle me dit qu'avec lui c'est juste bonjour, bonsoir et qu'ils ne sont pas inséparables. Quand on est en compagnie d'une personne que l'on juge banale, indifférente, la relation que l'on entretient avec elle est tout autant superficielle, vouée à ne pas s'inscrire dans la durée. Elle n'envisage donc pas de ne pas se séparer de son mari. Ainsi, le fait que le rêve la représente avec un ami de fac qui la laisse totalement insensible sur le plan sentimentale signifie à mon avis que le mariage est une institution qui l'indiffère entièrement, que son projet n'est pas de vivre avec un homme dont elle ne se séparera pas de sitôt car sa façon de vivre préférée est certainement à l'inverse de ce que promet le mariage. Lilouu est donc probablement une femme moderne, émancipée, qui ne veut pas le train-train de la vie conjugale, le métro-boulot-dodo de la vie matrimoniale car cela affadirait considérablement sa vie et la rendrait banale, terne, voire carcérale.
Deux autres éléments m'interpellent dans ce rêve : d'abord le bus. Il peut signifier plusieurs choses mais la principale à mon avis la banalité du déplacement en transport en commun, voire l'inconfort et les désagréments qu'il occasionne souvent aux voyageurs (bus bondés, lenteurs...).
L'association du mariage au bus signifie que le fait de s'embarquer dans le mariage est pour lilouu comparable au fait de souffrir les contraintes lourdes et fastidieuses d'un voyage en autobus : quel soulagement quand on en descend. Si lilouu s'était mariée, elle n'aurait pas manqué de divorcer donc, et c'est là le deuxième élément, elle dit que dans son rêve elle se voit célibataire depuis près d'un an. Comme elle me dit que dans sa vie réelle elle n'est pas célibataire depuis un an, elle n'est donc pas divorcée depuis un an. Ce n'est donc que dans son rêve qu'elle est divorcée depuis un an. Il faut à mon sens rétablir la relation de causalité suivante dans ce rêve : "si je me marie alors je divorcerai au bout d'un an". Dans le rêve elle se représente d'abord divorcée, puis mariée. C'est l'un des nombreux procédés de dissimulation utilisés par le rêve pour exprimer indirectement des pensées inavouables. La suite du rêve me conforte dans mon interprétation car on trouve encore un contraste frappant entre joie et dépit lié au mariage; à l'euphorie et à la fête succède immédiatement la déception symbolisée par la chaise vid, "simple" et "sans décoration". On comprendra aisément ici que si l'on ne veut pas s'asseoir auprès de quelqu'un ou quelque part c'est que l'on n'aime pas cette personne ni cet endroit. C'est un signe de rejet indéniable et l'expression d'une inimitié agressive et non contenue. Lilouu voit donc dans cette chaise sur laquelle elle aurait dû prendre place le symbole de la vacuité, de l'inanité et de l'inconsistance du mariage : il est trop simple, sans décoration au sens figuré; le mariage est donc pour elle attristant, affligeant et repoussant. Et c'est pourquoi elle ne le cautionne pas en refusant de s'asseoir auprès de sa mère. Elle fait donc fi de toutes ces traditions sociales surannées qui, tel le mariage, enferment l'individu dans un carcan étouffant. D'ailleurs dans son rêve elle ne prend pas place auprès de sa mère, comme cela a souvent lieu traditionnellement. Quant à la belle-mère, lilouu me dit qu'elle ne la connaît pas. Je pense que si elle considérait un xpeu plus attentivement cette belle-mère elle y décèlerait des éléments évoquant des personnes qu'elle connaît. Cette belle-mère est donc sans conteste une personne composite symbolisant la mère et la future belle-mère de lilouu que celle-ci perçoit comme les incarnations de traditions séculaires obsolètes auxquelles elle ne veut pas se résigner.
La fin du rêve exprime ce rejet de la part de lilouu : j'ai comme l'impression qu'elle adresse un reproche à ces femmes en particulier en leur disant que pour perpétuer un mode de vie séculaire (mariage, enfants, train-train...) elles veulent l'utiliser comme simple moyen pour jouer le jeu de la tradition; certes elle leur fera du bien (elle illuminera leur maison) mais c'est au prix de l'instrumentalisation de sa personne, et cela elle n'est pas prête à l'admettre car lilouu juge certainement que ces habitudes sociales font de la femme un simple objet au service d'institutions sociales aliénantes pour elle.
Ce rêve est donc à mon avis l'expression du refus de lilouu de se marier et de céder aux pressions exercées subtilement sur elle en ce sens. Elle me dit qu'elle pense de plus en plus à se marier car beaucoup de ses amies se sont mariées cette année. C'est le mariage des autres qui lui fait penser au sien. La pensée de son propre mariage n'a pas émergé spontanément en elle. Elle se sent donc comme forcée car elle sent qu'elle correspond de moin en moins à la norme et de peur d'être marginalisée elle se sent contrainte de rentrer dans le rang. Son rêve est l'expression de cette attitude ambivalente à l'égard du mariage. Il signifie :
" On veut m'obliger à me marier pour être comme tout le monde, mais moi je m'y refus catégoriquement car cette façon de vivre ne correspond pas du tout à ce que j'aime. Et de tout façon, si je me marie, je ne tarderai pas à divorcer, qu'on se le dise!"

Mohamed Chéguenni

vendredi 12 août 2011

COMMENT DÉVELOPPER DES RÊVES MAGIQUES


L’art de la pratique et de l’interprétation par les rêves, appelés oniromancie, faits également partie de l’attirail privilégié par les adeptes de la magie blanche. Les rêves sont considérés d’ailleurs comme les plus solides présages qui puissent exister. Les devins, les sorcières, les prêtres, et les chamans de toutes les époques savaient détecter, dans l’univers onirique, les indices qui leur permettaient de deviner le futur.
LES TYPES DE RÊVES :
Libérée du rationnel, de la morale, et des interdits imposés par le quotidien, l’activité nocturne inconsciente nous amène dans des ailleurs où nos faiblesses sont mises à nu et où nos préoccupations prennent mille et une figures.
Tous nos rêves n’émergent pas de la même source et, de ce fait, prennent des signatures et des formes différentes :
  • Les cauchemars, qui sont une imagerie distortionnée causée le plus souvent par des pressions que fait subir l'entourage ou par une maladie physique.
  • Les rêves provoqués par des émotions refoulées.
  • Les sorties corporelles ou projections astrales au cours desquelles l’esprit se détache du corps.
  • Les rêves prémonitoires qui annoncent des événements à venir dans le futur. Une croyance populaire veut que lorsque l’on fasse les même rêves trois nuits consécutives, ils révèlent des images et des symboles directs de l’avenir si on sait les interpréter.
  • Les rêves supérieurs ou élevés qui contiennent des images sacrées ou transcendantales.
  • Les rêves télépathiques au cours desquels le rêveur rejoint les énergies d’une autre personne ou d’un autre esprit.
  • Les rêves psychiques qui recèlent d’importants messages, des avertissements, et d’autres formes de communication. Ce genre de rêve est si puissant et si profond qu’il peut réveiller le rêveur.
  • Les rêves lucides arrivent lorsqu’une personne rêve dans un état de conscience second. Au moment où le tout se déroule, elle sait qu’elle rêve.


DES INDICES UTILES :

Les rêves ont donc une teneur symbolique très élevée et contiennent des indices qui peuvent aider à mieux se comprendre soi-même et à mieux saisir les événements qui brodent notre chemin de vie et notre évolution. Pour ce faire, il est pertinent de prendre l’habitude de transcrire ses rêves le plus fidèlement possible, dans un cahier, dès le réveil, afin de ne rien oublier. La relecture des rêves permet de constater les thèmes et les symboles qui se répètent, d’établir des liens avec le déroulement des circonstances dans la vie réelle, et de capter les messages. D’ailleurs, plusieurs livres sur la signification des rêves sont disponibles sur le marché.


INFLUENCER SES RÊVES:

En plus de la portée symbolique innée qu’ils recèlent, les rêves de nature prophétique ou prémonitoire peuvent être amenés par des suggestions méditatives, des incantations magiques, des rituels, et même par l’utilisation de mélanges d’herbes. Les livres qui relatent les habitudes faisant partie du folklore regorgent de recettes et de rites parfois bizarres, mais qui semblent apporter les résultats espérés surtout en ce qui concerne l’identification de la personne aimée future ...
Une vieille coutume anglaise prétendait que placer sous l’oreiller, juste avant de se coucher, une brindille de gui, cueillie le soir de la Saint-Jean-Baptiste, faisait rêver au futur.
On dit aussi qu’on peut arriver à expérimenter un rêve prophétique en se procurant une rose rouge le jour du solstice d’été (24 juin) et en la faisant fumiger pendant cinq minutes au-dessus d’un feu de soufre.
Une autre ancienne tradition divinatoire dit que pour voir sa future épouse dans un rêve, il faut coller neuf épingles sur l’os de l’omoplate d’un lièvre et déposer le symbole sous l’oreiller un soir de pleine lune.
Pour rêver à sa future femme ou à son futur époux, il suffit de placer deux feuilles de laurier sous l’oreiller le soir de la Saint-Valentin avant de se mettre au lit.
Une pratique médiévale qui permettait, encore une fois, de voir son/sa futur(e) partenaire dans un rêve consistait à mélanger de la poussière de corail avec le sang d’un pigeon blanc de manière à faire une pâte. Mettre cette nouvelle substance dans une grosse figue et envelopper le tout dans une pièce de tissu bleu. Porter le tout autour du cou pendant la nuit.



RITUEL :

Voici l’exemple d’un rituel pour invoquer la prophétie dans un rêve :
Ce rituel doit être exécuté un soir de pleine lune, quand celle-ci se trouve dans le signe du Scorpion ou du Verseau. Pour de meilleurs résultats, il est conseillé de ne boire que de l’eau pendant la journée précédant le rituel.
Dans un chaudron rempli d’eau bouillante, mettez une pincée de sel blanc, de la pierre oeil-de-tigre en poudre et un peu de suie de cheminée.
Avec un mortier ou un pilon, écrasez et mélangez ensemble une petite quantité d’armoise commune, d’encens d’oliban de langue-de-serpent (herbe) et de racine de mandragore.
Ajouter trois cuillères à soupe de cette mixture dans l’eau et remuez délicatement avec une grande cuillère de bois en récitant la formule magique suivante :
Armoise cueillie dans la nuit,
Encens et sable blanc réunis,
Racine de mandragore et langue-de-serpent,
Poudre d’oeil-de-tigre et suie,
Je vous mélange tous dans ce chaudron fumant
Pour conjurer un rêve prophétisant.
Laisser bouillir pendant un certain temps et retirer du feu. Une fois refroidi, faites-vous couler un bain et ajoutez-y quelques gouttes de la potion. Allumez une chandelle mauve, placez-la près du bain, glissez-vous dans l’eau et fixez la flamme en ouvrant votre esprit à la manifestation magique.
Au sortir du bain, enveloppez votre corps dans une robe de chambre ou une serviette blanche ou mauve et faites tomber quelques gouttes du mélange magique autour du lit en disant :
Je consacre ce cercle au rêve,
Au nom de la déesse.
Qu’il en soit ainsi !
Ensuite, égouttez légèrement le même liquide sous l’oreiller avant de vous installer pour dormir. Avant le lever du soleil, vous devriez avoir expérimenté un ou plusieurs rêves prophétiques.



LES HERBES POUR FAIRE DES RÊVES MAGIQUES


Quelques herbes traditionnellement utilisées par les sorcières pour confectionner des oreillers propices (mettre environ 1 cuillère à thé d’herbe dans un petit sachet que vous glissez dans votre oreiller - remplacez-le à toutes les semaines) à provoquer des rêves magiques ou pour préparer des potions occasionnant des visions du futur.

  • Absinthe
  • Achillée millefeuille
  • Agrimoine
  • Anis
  • Armoise
  • Camphre
  • Cannelle
  • Gui
  • Houx
  • Lierre
  • Racine de mandragore
  • Marguerite
  • Menthe
  • Oeillet
  • Oignon
  • Pourpier
  • Rose
  • Verveine.

mercredi 10 août 2011

L'hypnose et le rêve : deux phénomènes de l'inconscient




L'hypnose et le rêve sont deux activités du cerveau qui existent depuis des siècles. On trouve de nombreuses cultures différentes qui pratiquaient (et pratiquent encore) des rites basés exclusivement sur ces phénomènes. Evidemment, de telles cérémonies ont toujours pour cadre la religion, et les pratiques reposant sur l'hypnose ou l'interprétation des rêves sont laissées à l'entière responsabilité d'un gourou, qui a une fonction religieuse. Or, si l'on a la même activité inconsciente depuis que l'homme existe, celui-ci n'a jamais pu trouver une explication rationnelle, malgré la connaissance approfondie que l'on commence à avoir sur l'hypnose et sur le rêve.
Ainsi, le terme d'hypnose décrivait-il de nombreux phénomènes inexpliqués qui, maintenant, sont mieux définis (comme le magnétisme). On a aussi mieux compris par qui et pour qui l'hypnose est utilisée, de même que les différentes manières de l'exercer. Aujourd'hui on commence à mieux discerner ce qu'elle est réellement et on peut alors trouver des applications pour notre vie quotidienne.
Le rêve, lui, a suivi une direction similaire : son étude scientifique a permis de mieux le comprendre au niveau du fonctionnement du cerveau et des applications peuvent commencer à voir le jour. Mais il ne peut pas être expliqué que scientifiquement, c'est pourquoi il faut tout de même se tourner vers les psychanalyses, psychologues, neuropsychologues...
L'hypnose et le surtout le rêve ont posé le problème de l'inconscient, cette autre partie de nous-même, qui s'oppose au conscient qui dirige les scientifiques. Et, grâce à la puissance de l'inconscient, on pourrait expliquer les grands problèmes du monde moderne et remédier au malaise de notre siècle.

1. Qu'est-ce que l'hypnose ?
L'hypnose n'est considérée comme une science que depuis quelques dizaines d'années, bien qu'elle reste pour beaucoup une pratique mystérieuse empreinte de sorcellerie. Au cours des siècles, on a pu noter une évolution sur la terminologie de cette pratique. Au début, on parlait de magnétisme, ses résultats attirèrent l'attention de la communauté scientifique, ce qui conduisit au terme que l'on utilise actuellement, "hypnose" qui laisse lui-même place, aujourd'hui, à celui de "sophrologie".
Le mot "hypnose" est dérivé du grec upnos et signifie sommeil. Il s'agit, effectivement, d'un état modifié de la conscience où la personne hypnotisée tombe dans une sorte de somnolence. Ce n'est, pourtant, pas un sommeil naturel, mais plutôt un état d'hypersuggestibilité provoqué par une décontraction profonde. On peut donc considérer l'hypnose comme un état de relaxation librement consentie. Pendant l'hypnose, le patient entend parfaitement la voix de l'hypnotiseur, il assimile donc très bien ses instructions et y réagit. De ce fait, l'hypnotiseur peut parfaitement orienter la séance soit pour une thérapie en faisant se remémorer des faits oubliés, soit pour une démonstration en faisant réaliser des actions dictées. Mais il faut savoir qu'il est impossible par le biais de l'hypnose de faire réaliser une action que le sujet ne ferait pas s'il était dans son état normal, par exemple, une personne ayant la phobie des araignées ne pourra pas la vaincre sous hypnose.

2. Histoire de l'hypnose

Dans l'antiquité en Grèce, en Egypte ou dans la Rome antique, les anciens effectuaient couramment des actes de guérison en utilisant des pratiques très proches de l'hypnose. On retrouve des pratiques similaires aux quatre coins du monde depuis le début de l'humanité, des "chamans" de l'Asie aux sorciers africains. En Occident, c'est la science qui prévalut et avec son expansion on assista à un développement de ces techniques malgré les réticences de l'église qui s'opposait à toute pratique proche de la sorcellerie.
C'est un médecin allemand, Anton Massmer, qui donne le coup d'envoi en 1776, en publiant une thèse de doctorat sur le magnétisme. On ne peut pas considérer qu'il s'agit de l'hypnose comme on la conçoit de nos jours, car le docteur Massmer avançait le fait qu'il existe un fluide venant du cosmos qui influe sur le comportement de l'homme. Toutefois, dans ses expériences c'est bien un acte d'hypnose qu'il effectuait, et les personnes conviées entraient en transe hypnotique. Par ses méthodes, il obtint d'excellents résultats comme la guérison du président de l'Académie des sciences de Münich frappé de paralysie. Malgré ses résultats, la méthode du docteur Massmer fut l'objet de nombreux débats houleux et une commission nommée par Louis XVI, qui comprenait notamment Benjamin Franklin, Lavoisier et le docteur Guillotin, la condamna irrémédiablement. L'hypnose a, de tout temps, eu beaucoup de mal à s'imposer car bien que ses résultats soient indéniables, le problème de l'explication mit une barrière bien difficile à franchir.
Vers 1843, Braid change le terme de magnétisme en celui d'hypnotisme, c'est à cette période que l'hypnose connaît l'une de ses plus grandes progressions avec l'école de Nancy et l'école de la Salpêtrière. Les hypnothérapeutes commencent à expérimenter au grand jour, et le docteur Bernhein à Nancy jouit d'une réputation universelle. Il est le premier à introduire l'idée de la médecine psychosomatique et à faire le lien entre le sommeil hypnotique et le psychisme. La dernière phase du développement se déroule à la Salpêtrière, où Charcot, le pionnier de la psychologie, utilise l'hypnose dans le traitement de l'hystérie. Malheureusement les mésententes entre Charcot et Bernhein laissent décroître l'intérêt alors porté à ces expériences. Il y a deux causes principales à cette décroissance, ce sont:
 - la découverte de l'anesthésie par des moyens chimiques (jusqu'à présent l'hypnose était souvent utilisée pour l'anesthésie).
 - la découverte de la psychanalyse par Freud.
En France, curieusement, l'hypnose tombe progressivement dans l'oubli alors qu'à l'étranger elle est, au contraire, réhabilitée. A l'heure actuelle, elle est enseignée aux États-Unis et fait l'objet de recherches en ex-URSS. Le premier grand congrès international s'est tenu en 1970 à Barcelone. De nos jours, le terme d'hypnose a laissé place à un autre mot, celui de sophrologie (La sophrologie est reconnue comme une médecine légale depuis 1955, en Angleterre et depuis 1958, aux États-Unis). 
1. Qui est hypnotiseur ?
Il faut bien savoir qu'un hypnotiseur ne possède aucun pouvoir spécial. Même s'il est fréquent d'entendre des gens affirmer qu'ils ont vu les yeux de l'hypnotiseur tourner, il ne faut voir ici que des manifestations de leur imagination. Ce n'est pour la plupart des cas que la manifestation de la fascination qu'exerce tout phénomène "magique" sur l'homme. Et l'hypnose, malgré nos efforts de rationalisation, fait resurgir de l'inconscient cette fascination issue de l'enfance. De nos jours, les hypnotiseurs sont plus souvent des médecins, ce qui prouve que l'hypnose n'est pas un don, mais bien le résultat de l'apprentissage d'une technique.

2. Tout le monde peut-il être hypnotisé ?

C'est la question la plus importante. Car les deux extrêmes existent: il y a les sujets facilement hypnotisables et ceux qui sont plus récalcitrants. D'après les différentes études et expériences menées à ce sujet, les personnes les plus facilement hypnotisables sont la plupart du temps des personnes équilibrées, c'est-à-dire relativement stables et bien intégrées. Ceci implique que les névrosés sont plus difficilement hypnotisables. Et parmi les névrosés, les hystériques sont les plus résistants. On peut donc définir le profil des personnes facilement hypnotisables:
 - assez équilibrées;
 - se détendant facilement;
 - ayant pratiqué des techniques de relaxation;
 - sachant pratiquer la concentration (les arts martiaux par exemple).
En ce qui concerne les personnes difficilement hypnotisables, il y a en tout premier lieu les gens qui ne veulent pas être hypnotisés. Ils ne pourront en aucun cas y être astreints. On a pu noter que les personnes qui ont offert le plus de résistance aux traitements du sommeil hypnotique étaient souvent inadaptées socialement et très perturbées.
L'hypnose est, toutefois, une question d'apprentissage, le patient doit avoir confiance et ne doit pas avoir peur de ce qui peut se passer. Même s'il n'est pas rare de pouvoir être hypnotisé dès la première séance, la plupart des personnes y parviennent à la deuxième ou la troisième. Dans certains cas, il faut plus de persévérance puisque qu'un chercheur allemand a fini par hypnotiser un patient récalcitrant à la 300ème séance...
Ainsi, à force d'entraînement, une personne entre très facilement et très rapidement en état de transe hypnotique et, dans certains cas, un sujet bien entraîné peut immédiatement entrer en état hypnotique à l'aide d'un mot-clé.

3. L'hypnose est-elle dangereuse ?

L'hypnose n'est pas une pratique dangereuse dans la plupart des cas. Toutefois, une personne en mauvais équilibre psychique peut difficilement entrer dans cet état et si elle le faisait, elle pourrait courir quelques risques. Car cette personne fragile psychologiquement peut faire passer de l'inconscient au conscient des choses qu'elle supporterait mal.
Dans les autres cas, l'hypnose n'est pas dangereuse elle est même très bénéfique, car il faut savoir que si le sommeil hypnotique est différent du sommeil naturel, il en est quand même suffisamment proche pour que le sujet s'endorme réellement. La crainte de ne pas se réveiller n'a donc pas lieu d'exister.

4. La transe hypnotique

L'état dans lequel se trouve une personne hypnotisée se nomme transe hypnotique. Ce mot ne signifie pas que le sujet entre dans un état second, mais il parvient à augmenter considérablement son degré de concentration. Il sera donc possible à ce patient de se concentrer sur ce qui lui est demandé et rien d'autre ne pourra le perturber, même pas des bruits extérieurs. On peut croire qu'il existe une contradiction entre la relaxation et la concentration car, pour beaucoup de gens, ces deux termes s'opposent. Il n'en est rien, en effet la concentration n'est pas le résultat d'une forte tension comme on pourrait le croire, mais le résultat d'une grande relaxation.
On distingue quatre niveaux de transe hypnotique: état hypnoïde, transe légère, moyenne et profonde. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans une transe profonde pour obtenir des résultats, la plupart du temps, on obtient les mêmes résultats avec léger sommeil hypnotique. C'est la raison pour laquelle l'hypnose réussit sur la plupart des personnes qui le désirent.
L'état hypnoïde représente le premier degré c'est, en fait, un état de relaxation modéré. Lorsque l'on passe, ensuite, à la transe légère, les symptômes sont plus prononcés, comme différentes formes de catalepsie. En accédant aux étapes supérieures, l'état du sujet sera beaucoup plus modifié comme on peut en juger d'après le tableau présentant les étapes fondamentales et les éléments qui les caractérisent.

Etat hypnoïde
     relâchement
     battement de cils
     fermeture des yeux
     relâchement psychique complet

Transe légère
     catalepsie oculaire
     catalepsie des membres
     catalepsie rigide
     anesthésie

Transe moyenne
     amnésie partielle
     amnésie post-hypnotique
     changements de personnalité
     suggestion simple post-hypnotique
     amnésie totale

Transe profonde
     capacité d'ouvrir les yeux sans modification de transe
     suggestion post-hypnotique
     somnambulisme complet
     hallucinations visuelles positives post-hypnotiques
     hallucinations post-hypnotiques systématisées
     hallucinations visuelles négatives
     hyperesthésie
     hallucinations auditives négatives

Ces différents stades représentent, en réalité, les degrés de concentration du sujet. Dans la majorité des expériences, la transe légère ou moyenne est suffisante, c'est notamment le cas pour les séances d'hypno-analyse. Il n'est pas rare qu'un patient change d'état au cours d'une séance, il faut également noter que plus la transe est profonde, plus les résultats sont rapides.
D'après des statistiques, on estime que seulement 25 % des personnes peuvent atteindre l'état de transe profonde, tandis 90 à 100 % arrivent à un état de transe légère et 60 % à celui de transe moyenne

Pour atteindre la transe hypnotique, il faut passer par certaines phases et ce, quelle que soit la méthode employée:
 - l'induction;
 - l'approfondissement;
 - le réveil. 
Les méthodes :
1. L'induction
L'induction est la première phase de l'hypnose, elle est purement physique. En effet, l'induction doit agir sur le physique du sujet, en prenant en compte la relaxation du corps et la détente musculaire. Pour y parvenir, il existe beaucoup de méthodes, nous allons en voir quelques unes.

      1.1 Les méthodes de fixations

La méthode de fixation est un procédé d'induction assez efficace. La fixation du regard sur un point fixe, de préférence dans une position fatigante pour les yeux, va rapidement entraîner une fatigue oculaire. A mesure que la vision devient floue et que la fatigue s'accroît, la vigilance du sujet diminue et sa concentration augmente. Il faut préciser que cette méthode peut être employée avec un stimulus visuel, mais aussi auditif, ou bien les deux à la fois. On peut apparenter cette méthode à des événements de la vie de tous les jours, comme la voix monotone du conférencier qui endort son audience ou les sons lancinants des musiques de tribus indigènes avec leur tam-tam utilisé pour induire la transe.

Simple fixation:
On demande au patient confortablement installé, assis ou allongé, de fixer un point légèrement au-dessus de sa tête, de manière qu'il soit obligé de lever légèrement les yeux, Puis on lui parle. Dès que le patient commence à fermer les paupières, il faut l'encourager à rester dans cet état. C'est l'une des méthodes les plus simples et des plus efficaces qui soit pour induire la transe. Il faut, quand même, ajouter que la pièce dans laquelle se situe la séance a une importance, elle doit être bien chauffée, car un courant d'air pourrait faire échouer la phase d'induction et la lumière ne doit pas être trop forte pour ne pas détourner l'attention du sujet.
Méthode de distraction avec fixation:

Parfois, la simple fixation n'est pas suffisante pour obtenir l'induction, par exemple si le sujet est trop tendu, la méthode de distraction est alors utilisée. L'hypnotiseur soumet au patient un exercice mental, pendant qu'il s'y adonne, son attention est fortement accaparée, aussi l'induction se passe sans qu'il y prête attention. Dans un laboratoire américain, on demande au patient de faire un compte à rebours de 300 jusqu'à zéro. L'opération semble facile, mais il est très difficile de penser à autre chose en même temps et, obligatoirement, la vigilance du sujet quant à l'induction s'en trouvera amoindrie.

Méthode de fixation de deux points:
Cette méthode mélange le principe de la simple fixation et de la distraction. On demande au sujet de fixer deux points. Le patient va devoir utiliser ses yeux indépendamment l'un de l'autre, ce qui va représenter une fatigue beaucoup plus grande, car les yeux ne sont pas habitués à cette gymnastique. Cet effort aboutit à une diversion et l'induction s'en trouve facilitée.

Il existe aussi la méthode de fixation par le regard ou fascination. Cette méthode n'est pratiquement plus utilisée, car elle est beaucoup plus dure à réaliser, mais c'est de loin la plus impressionnante. Elle a fait la réputation des grands hypnotiseurs qui hypnotisaient leur sujet par le regard.

        1.2 Méthodes dites actives

Ces autres méthodes qui n'utilisent pas la fixation font appel à une participation active du patient. On demande d'effectuer certains gestes ou mouvements, qui répétés de façon rythmique et régulière, vont entraîner une certaine fatigue musculaire et donc faciliter l'induction.

Technique du ballon:
Cette méthode fait appel à la participation active du patient. La méthode dite du "ballon de plage" consiste à faire croire au patient qu'il est sur une plage et que tout va bien, il fait beau, la température est parfaite. Puis on lui dit qu'il tient un gros ballon de plage et qu'il le fait rebondir de façon régulière sur le sol. Le patient mime le geste, petit à petit, il sent sa main devenir lourde, l'hypnotiseur lui dira que cette sensation le gagne agréablement et le patient entrera calmement en état hypnotique. Il faudra alors continuer avec l'approfondissement de la transe.

Le tableau noir:
Cette méthode demande au patient un effort de concentration tout comme dans le compte à rebours, mais avec des différences. Le patient va être appelé à se représenter un tableau noir et à l'aide de sa main non-dominante, la gauche pour un droitier, il va imaginer qu'il écrit un chiffre sur le tableau. Il écrira d'abord un premier nombre, puis il l'effacera. Il recommencera cette opération à plusieurs reprises et sa main se fatiguera vite; la concentration apparaîtra alors (il convient de comprendre que le patient mime le geste auquel il pense).

      1.3 Méthode sans préparation physique

Ces méthodes s'appliquent aux personnes qui n'ont pas besoin de phase de relaxation ou bien qui sont très entraînées à l'hypnose. Elle leur permet d'entrer très rapidement en état hypnotique.

Méthode par confusion:
C'est l'une des méthodes les plus difficiles, mais c'est, certainement, l'une des plus efficaces. Elle consiste à raconter au patient une histoire qui n'a rien à voir avec l'induction et lui faire effectuer un effort physique ou cérébral complètement incohérent. Son esprit sera très occupé à comprendre, ou tout au moins à essayer de comprendre ce qui lui est dit. A mesure qu'il doit se concentrer pour comprendre, sa vigilance diminue et sa frustration augmente, il est alors très facile d'induire le patient.

2. L'approfondissement de la transe

Après l'induction, le sujet va se trouver dans un état de repos et d'immobilité (état hypnoïde). A partir de ce moment l'hypnotiseur va pouvoir approfondir la transe en déclenchant des symptômes tels que la catalepsie des yeux, des membres, l'anesthésie, ou bien l'amnésie. Pour y parvenir il existe là aussi différentes méthodes, voici quelques symptômes qui peuvent être commandés.

  Lourdeur du bras :
Dans un premier temps, l'hypnotiseur va faire croire que le bras du patient lui semble lourd, si lourd qu'il ne pourra plus le bouger. Pour y parvenir, l'hypnotiseur va parler au patient d'un poids de plus en plus lourd. Si après cette phase, le sujet peut bouger le bras, c'est qu'il n'est pas hypnotisé, il faudra donc reprendre la séance depuis le début.

  Catalepsie des paupières :
Par le même principe l'hypnotiseur va faire croire que les paupières sont si lourdes qu'il sera impossible de les bouger.

  Hyperesthésie :
Avant de pouvoir travailler sur l'anesthésie, on passe par l'hyperesthésie qui est le principe inverse. C'est l'hypersensibilité d'une partie du corps, toutes les sensations sur la partie du corps concerné sont amplifiées (la chaleur, la douleur...). On pratique cette opération avant l'anesthésie, car il est plus simple d'arriver à cet état.

  L'anesthésie :
Si toutes les étapes précédentes se sont bien passées, alors l'hypnotiseur pourra tenter de pratiquer une anesthésie partielle. Cette pratique eut de très bons résultats, car on a déjà opéré sous une telle anesthésie.

  L'amnésie :
C'est une étape beaucoup plus profonde, il est difficile d'y arriver. L'amnésie n'est jamais irrémédiable et peut être interrompue. On utilise cette phase pour faire oublier des traumatismes survenus dans le passé.

3. Le réveil

Une fois la séance terminée, il va falloir ramener le sujet à son état normal, c'est la phase de réveil. Il ne s'agit pas réellement d'un réveil, mais d'une sortie de l'état hypnoïde. Pour ce faire, l'hypnotiseur va suggérer certaines choses. Il est important de le faire doucement, on lui indique qu'il va se réveiller; puis on annule toutes les suggestions faites pendant la séance (Il est très important de le faire). Il faut savoir qu'il est impossible de ne pas se réveiller, même si parfois cela peut être très long et se transformer en sommeil normal.
 Les applications :
Elles sont nombreuses, mais essentiellement à but thérapeutique; par exemple, en 1949, Messmer redonne la vue à un aveugle et la première opération sous hypnose a lieu en 1845. La France accuse un certain retard en matière d'hypnose en raison d'un scepticisme excessif, mais beaucoup de pays la pratiquent. Parmi ses multiples usages, l'hypnose trouve sa place la plus importante dans les domaines psychologiques avec, notamment, l'hypno-analyse.
1. Hypno-analyse

C'est une pratique identique à celle de l'analyse psychiatrique classique, mais ici les barrières et les blocages du subconscient n'apparaissent plus. On peut donc obtenir des résultats beaucoup plus rapides (une séance d'hypno-analyse peut avoir les mêmes résultats que plusieurs semaines de travail par analyse classique).

2. Ecriture automatique

Le patient écrit sous hypnose un texte en rapport avec ses problèmes. Puis on lui demande de l'expliquer sous hypnose ou non. Cette méthode permet de laisser l'inconscient s'exprimer, ainsi on peut voir apparaître les problèmes de fond et le traitement par l'analyse simple s'en trouve donc simplifié.

3. Régression

Elle permet de revivre une situation du passé, ainsi tous les événements refoulés vont réapparaître et enfin pouvoir s'exprimer. On pourra donc agir sur ces événements qui sont négatifs et qui continuent d'agir sur le patient. Ces événements sont dits non terminés, car ils agissent sur l'inconscient, le médecin hypnotiseur pourra donc terminer ces événements en revenant au moment où ils ont commencé. Cette application est, toutefois, réservée aux très bons hypnotiseurs.

4. Thérapeutiques psychiatriques

L'hypnose est très efficace pour traiter les névroses simples comme la paralysie, le bégaiement ou bien l'amnésie. Dans certains cas, on peut soigner les névroses d'angoisse en déterminant d'où vient cette angoisse. Dans le cas d'une phobie, l'hypnose n'est pas très efficace, elle permet, quelquefois, de trouver les raisons à la phobie et donc d'employer un traitement efficace. Il existe certaines maladies psychiatriques qu'il est impossible de soigner par hypnose, comme la psychose (à cause du changement de personnalité) ou bien la schizophrénie pour laquelle l'hypnose est fortement déconseillée, car elle pourrait aggraver l'état du patient.

5. Autres applications

Les maladies dites psychosomatiques (maladies engendrées par le stress de la vie moderne) sont très bien soignées par l'hypnose et même beaucoup mieux que par les médicaments, car l'hypnose permet de décontracter le patient et d'éliminer son stress. Les effets des maladies psychosomatiques sont la fatigue (première cause de souffrance des Français), l'insomnie, la nervosité ou bien encore la contrariété qui peut se traduire par des troubles digestifs (ulcère). En Europe, ces maladies sont prédominantes et on voit, petit à petit, apparaître une technique proche de l'hypnose qui se nomme la sophrologie qui permet d'élimer ces problèmes par le biais d'une grande relaxation.

Le rêve :
1. Place du rêve dans la société
Depuis toujours, les peuplades humaines rêvent, on le sait. Mais, suivant les cultures et suivant les époques, on a plus ou moins prêté attention à cette partie de nous qui reste secrète. Pour les peuples "primitifs", ils ont souvent été pris au sérieux, pouvant révéler des avertissements. Délaissés ces derniers siècles dans notre population "civilisée", on a cru qu'il n'y avait que deux états du cerveau : l'éveil (activité) et le sommeil (l'inactivité). Il y a 60 ans seulement, la science commençait à étudier en détail ce grand mystère qui attise la curiosité des plus grands chercheurs actuels.

2. Apport de la science pour comprendre le rêve

L'invention de l'électroencéphalogramme (E.E.G.) a permis de découvrir que, durant le sommeil, il y a des phases d'intense activité cérébrale. De plus, pendant cette période, il y a de forts mouvements oculaires de gauche à droite, d'où le nom de "Rapid Eye Movement" ou "REM". De nombreuses expériences montrent que c'est dans cette phase que les rêves se créent : en réveillant un dormeur à ce moment, on s'aperçoit qu'il se souvient très bien de son (ou ses) rêve(s). Un des grands chercheurs en onirologie (et aussi en neurobiologie), Michel Jouvet, a découvert que le rêve s'accompagne d'une activité physique nulle, en contradiction avec une activité mentale qui réclame beaucoup d'énergie (d'où le terme souvent employé de "sommeil paradoxal").

3. Structure du sommeil

L'analyse d'une nuit de sommeil avec l'E.E.G. nous a montré que le rêve n'apparaît pas d'une façon aléatoire dans la nuit. Tout est bien structuré en 4 phases, l'éveil étant caractérisé par des ondes bêta :
 - d'abord le cerveau émet des ondes alpha (avec un rythme moins élevé),
 - ensuite il émet les ondes thêta (ondes beaucoup plus lentes),
 - puis viennent les ondes delta,
 - et après, on est dans un sommeil profond.
Puis le cerveau repasse par toutes ces étapes en sens inverse, et on arrive à la phase "REM". Plusieurs fois dans la nuit, le cerveau refait le même comportement.

4. Recherches en cours

Grâce à l'E.G.G., on a aussi vu que les rêves pouvaient durer plusieurs minutes, contrairement à ce que l'on entend dire comme quoi ils ne dureraient que quelques dixièmes de secondes. Une autre constatation est que les animaux qui rêvent sont les animaux dont la température du corps est constante et indépendante de leur environnement; espérons que ces observations serviront à mieux connaître notre activité onirique quotidienne.
Les récentes recherches en onirologie ont même été plus loin : Stephen LaBerge, docteur en psychologie et chercheur à l'université de Stanford a trouvé des techniques systématiques pour faire des rêves lucides, ces rêves que l'on faisait rarement et par le fait du hasard. 

Le rêve lucide : 
1. Une histoire déjà ancienne...
En effet, Stephen LaBerge s'est consacré à l'étude scientifique des rêves lucides dès 1977. Mais avant, les Tibétains, avec le yoga de l'état de rêve, ont déjà essayé de contrôler les rêves et, plus récemment, on peut se demander dans quelle mesure l'autohypnose est proche du rêve éveillé.

2. Expériences du marquis d'Hervey de Saint-Denys

Les travaux du marquis d'Hervey de Saint-Denys, vers 1860, ont fait avancer notre compréhension du rêve, alors que son époque ne "produisait" que des matérialistes qui pensaient que le rêve était dû à des troubles psychologiques. Ses multiples expériences reposent sur des souvenirs émotionnels très liés aux sens. Ainsi, Hervey de Saint-Denys a beaucoup utilisé le sens auditif et le sens olfactif. Par exemple, pendant des vacances paisibles dans l'Ardèche, le marquis respirait toujours le même parfum déposé sur un mouchoir. Quand il rentre chez lui, à Paris, il met dans une boite le mouchoir, et ne se sert plus de ce parfum, durant des mois. Un jour, il dit à son valet de choisir un jour au hasard pour déposer du parfum sur son oreiller pendant son sommeil. Et la nuit où le valet le fait, le marquis rêve alors de châtaigniers, de montagnes, et de la roche de basalte de sa région de vacances. Aussi, ce rêve, s'il n'est pas lucide prouve que l'on peut modifier le comportement du rêve par des agents extérieurs.

3. Découvertes de Stephen LaBerge

Ce qu'a inventé Stephen LaBerge va beaucoup plus loin : grâce à des techniques, on peut être conscient de son état onirique et agir comme on l'entend. L'E.E.G. est formel : cet état de sommeil reste bien la phase de sommeil paradoxal. Il ne s'agit pas de l'état de sommeil léger que tout le monde peut expérimenter. De plus, l'hypothèse concernant d'éventuels micro-réveils est, elle aussi, écartée car un rêve lucide pouvant durer une demi-heure, l'E.E.G. montre toujours des ondes alpha, caractéristiques de la période où se situe le rêve. Daryl Hewitt, qui fait des expériences au Lucidity Institute de Palo Alto en Californie, dit avoir déjà eu des rêves lucides depuis ses 18 ans. Et c'est depuis qu'il travaille avec Stephen LaBerge, qu'il arrive à les provoquer. Mais quelles sont les techniques employées?

4. Voyage dans un rêve lucide

Dans un laboratoire, on relie l'"onironaute" ("voyageur dans les rêves") à un polygraphe, qui enregistre l'activité du cerveau. Quand le dormeur entre en état de sommeil paradoxal, il reçoit un signal discret, que ce soit une impulsion lumineuse envoyée avec des lunettes, ou un simple son, ce signal doit attirer l'attention de "l'onironaute" tout en ne le réveillant pas. D'après les études concernant le sommeil en phase REM, Stephen LaBerge a compris que l'on pouvait bouger facilement les yeux tout en étant endormi, il a alors convenu avec l'onironaute d'un dialogue possible en faisant des mouvements oculaires verticaux (par exemple, en morse). En réponse au signal reçu, le dormeur peut ainsi communiquer avec les chercheurs. Il devient à la fois acteur de ses propres rêves et cobaye pour des expériences qui risquent d'apporter beaucoup à la science et à l'homme. En effet, on comprend aisément les implications de telles expériences avec la science.

5. Utilités du rêve lucide

Les possibilités sont extrêmement variées : les rêves lucides permettent de faire des choses "virtuellement", comme si on les vivait réellement. Ils ont, en fait, le même but que la fameuse "réalité virtuelle", technique créée par l'ordinateur qui permet une "immersion" complète dans un monde qui peut être idéal. Dans une certaine mesure aussi, ils ressemblent, par leurs effets, à ces drogues chimiques qui satisfont tous les désirs de l'homme. Pourtant, bien que danger il puisse y avoir, les rêves lucides peuvent servir à des choses plus utiles : apprendre une langue étrangère par exemple, en récitant de nombreuses fois les mots nouveaux, on peut aussi surmonter des cauchemars fréquents qui nous taraudent. Et la création artistique pourrait en tirer un grand profit, quand on pense à ce que disait Frederik Van Eeden en 1913 : "Mon imagination n'aurait jamais été capable d'inventer ou de créer une image aussi complexe que celle de la perspective changeante de petites branches que je voyais quand je volais". D'après des psychologues américains, des personnes qui font souvent des rêves conscients sont plus équilibrées et indépendantes que les autres. Et comme l'a dit le maître soufi Ibn el-Arabi au XIIème siècle, "L'individu doit pouvoir contrôler ses pensées alors qu'il rêve. L'exercice de cette vigilance [...] rapportera de grands bénéfices à l'individu." Mais on ne sait toujours pas pourquoi on rêve, bien qu'on essaye d'utiliser le rêve à bon escient. 

Pourquoi le sommeil et pourquoi le rêve ?  
1. Interprétations scientifiques
      1.1 Hypothèse de Francis Crick

Selon Francis Crick, prix Nobel de médecine (c'est le co-inventeur de la double hélice de l'ADN), le cerveau est construit comme un super-ordinateur. Ce chercheur, dont le matérialisme est si grand, va même penser que le cerveau agit comme un ordinateur; il a donc des places de mémoires limitées qui s'effacent durant le sommeil. Ainsi, c'est l'hypothèse du "rêve-oubli". Mais elle n'est pas convaincante à bien des égards, car, entre autres, des expériences ont montré que le dauphin n'a pas de sommeil paradoxal et pourtant il a un cortex cérébral presque aussi gros que celui de l'homme.

      1.2 Hypothèse de Michel Jouvet

Pour Michel Jouvet, qui a sérieusement étudié les rêves, l'activité onirique sert à une reprogrammation génétique de l'individu et à une mémorisation de nos attitudes quotidiennes. Les expériences troublantes concernant des jumeaux séparés dès la naissance ont montré qu'ils avaient des points communs concernant certaines caractéristiques intellectuelles. Cela pourrait donc appuyer la thèse de Jouvet, qui explique que le rêve servirait à reprogrammer l'identité personnelle. De surcroît, il est prouvé que les rêves accélèrent la fixation des souvenirs : des observations sur des souris ont montré que des souris "normales" (qui ont un sommeil paradoxal) apprennent plus vite un circuit dans un labyrinthe que des souris qu'on a privées de sommeil paradoxal; de même, des animaux sans activité onirique n'apprennent jamais rien (par exemple, les poissons). Michel Jouvet s'est toujours appuyé sur la neurologie : cette science, tout de même assez récente, s'implante de plus en plus, car elle permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau.

      1.3 Expériences en neurologie

Par ailleurs, la neurologie a fait des progrès énormes durant ces dernières années, notamment concernant les fonctions du cerveau. Avant la fin du XVIIIème siècle, personne ne s'y intéressait, certainement parce qu'il était considéré comme trop compliqué. Et un jour, un médecin germano-autrichien, Gall, a commencé cette recherche fabuleuse sur la conscience de l'homme. Evidemment, ses recherches ont conduit à peu de choses : il croyait qu'il y avait une relation directe entre les bosses du cerveau et l'intelligence. La neurologie nous a permis de mieux comprendre le cerveau : les maladies "mentales" sont des maladies neurologiques qui sont dues à une mauvaise communication entre les neurones. On a pu également comprendre un peu mieux le rôle de certaines parties du cerveau : l'hémisphère droit du cerveau gère toute la partie du corps à gauche, et l'hémisphère gauche, la partie droite. Mais plus que cela, Roger Sperry, prix Nobel de physiologie-médecine en 1981, a fait des opérations chirurgicales pour couper les fibres nerveuses reliant les deux hémisphères. Les "split-brain" ou "cerveau-coupé", grâce à leur comportement particulier, ont mis en évidence des résultats impressionnants : le cerveau gauche est "linéaire" et sert pour le calcul, la logique, le langage, et le cerveau droit est "spatial" et sert pour la musique, la reconnaissance de formes, l'imagination, les émotions, les sentiments. Or les neurologues, se penchant sur le rêve, ont observé que, durant le sommeil paradoxal, les connexions entre cerveau gauche et cerveau droit étaient coupées. Mais les recherches en sont là et on ne peut élaborer d'autres hypothèses scientifiques sans preuves. C'est pour cette raison que l'on va se tourner vers l'analyse que proposent les psychologues.

2. Interprétations psychanalytiques

      2.1 Début de la psychanalyse : analyse freudienne

Face aux questions - sans réponses catégoriques de la part des scientifiques, surtout vers le début du XXème siècle - que le rêve engendre, les psychanalystes commencèrent à proposer des réponses. Le précurseur de la psychanalyse est Sigmund Freud, qui a mis au goût du jour l'interprétation des rêves. Ceux-ci étaient considérés comme incompréhensibles et sans intérêt. Freud est le premier à considérer l'inconscient (tout ce que le conscient ne peut contrôler). Pour lui, l'inconscient est le siège des désirs refoulés par la conscience et, pour lui, "le désir représenté dans le rêve est nécessairement infantile". Pour expliquer l'aspect désordonné et décousu du rêve, Freud croit à une censure du conscient qui force l'inconscient à choisir une apparence moins rationnelle pour exprimer une idée dans un rêve. La technique de la métaphore est souvent utilisée. Dans une première approche, il veut établir des règles d'interprétation des rêves pour essayer de guérir ses malades, tels des névrosés. Ensuite, on pourra peut-être mieux expliquer le psychisme de l'homme grâce à ses études. Il y a toutefois un reproche qu'on peut lui faire : son interprétation des rêves se sert des éléments des rêves comme s'ils étaient indépendants entre eux; on peut alors trouver des désirs inavouables dans n'importe quel symbole, même si les associations d'idées sont très éloignées. De plus, restreindre l'interprétation des rêves à cette seule fin est tout de même bien abusif.

      2.2 Analyse jungienne

On comprend alors pourquoi Carl Gustav Jung, ancien disciple de Freud, proposa une autre analyse, différente de celle de Freud. Freud a eu un grand impact : pionnier en la matière, il présenta une hypothèse séduisante et qui marchait pour tous les rêves. Mais justement, c'est à ce niveau que Jung s'oppose à Freud. De nombreux patients de Jung lui ont permis d'étudier en détail l'inconscient. Et il a alors considéré l'inconscient comme une force puissante et bénéfique. Il peut nous révéler nos défauts et nos qualités, ce qui permet d'en prendre conscience et d'agir ainsi en conséquence. Le rêve nous montre aussi des archétypes, modèles idéaux qui transcendent l'homme, et qui ne dépendent ni du temps ni de l'espace. Ceci est expliqué par des études comparatives entre différents peuples.
De plus, l'inconscient peut avoir une profondeur plus subtile grâce aux rêves prémonitoires. Ce que Jung ne savait pas, c'est que des expériences très récentes faites par le docteur Montagne Ullman à New-York ont prouvé scientifiquement l'existence des rêves prémonitoires. La cause du dernier livre de Jung ("Essai d'exploration de l'inconscient") était simplement un rêve, qui signifiait que Jung devait rendre ses recherches accessibles à tout le monde, et, vers la fin du livre, il juge le monde en utilisant sa conception.
Pour lui, le conscient et l'inconscient sont deux forces internes de l'homme qui doivent se respecter pour une vie équilibrée : les peuples dits "primitifs" vivaient en étant heureux, l'inconscient trouvait sa place dans des croyances irrationnelles. Mais aujourd'hui, le conscient (avec l'esprit rationnel) est tout puissant. 

Explications du malaise actuel  
1. Hier : espoirs en la science
Tout d'abord, il est indéniable que, durant ces dernières décennies, la science a progressé d'une façon admirable et à une vitesse surprenante. Ce siècle, avec l'arrivée de nouvelles technologies, a changé les modes de vie des pays qui ont subi cette révolution industrielle. Mais plus qu'un changement, la "tempête scientifique" a bouleversé le monde en balayant du même coup les interrogations des gens sur les problèmes d'éthique et leurs interrogations philosophiques. On se disait : "La science arrive avec ses nombreuses découvertes. Attendons, et nous pourrons tout savoir.".
Et maintenant, quel constat peut-on dresser? La science a fait des progrès incroyables dans tous les domaines : de l'infiniment petit (les atomes, l'ADN,...) à l'infiniment grand (l'espace...). Et on a cru pouvoir tout contrôler, tout maîtriser. L'homme devenait libre de toute contrainte, de tout destin puisqu'on allait choisir jusqu'à l'enfant que l'on pouvait avoir (dans la perspective de changements génétiques). Pour le coup, l'église catholique, qui n'a pas su intégrer les nouvelles recherches scientifiques dans sa religion, s'est décrédibilisée. Et toutes les religions (pour les pays industrialisés) sont devenues moins populaires. Les lois sociales ont défini ce que l'homme devait être, en confondant l'homme avec Dieu. En effet, pour toute cette société, l'homme était au centre des lois, au centre des espoirs. Et, avec la science qui représentait l'Intelligence, celle-ci croissait donc en même temps que les progrès scientifiques. Mais la science montre maintenant ses limites : elle ne peut pas tout expliquer.

2. Aujourd'hui : perte des repères

Après de tels "progrès", on arrive, cependant, à des frontières : la Vérité ne peut être révélée par les seuls des analyses scientifiques. Et on s'aperçoit, maintenant, que l'Esprit Rationnel n'est pas Dieu : il n'a pas fait le monde. La société dans laquelle nous vivons s'est basée sur elle, et, malheureusement, presque exclusivement. Alors, pouvons-nous nous étonner des grandes crises économiques actuelles? Puisque l'argent est devenu, avec le pouvoir, le plus grand des désirs de l'homme moderne (en généralisant abusivement...), celui-ci s'est rattaché à ces valeurs factices, créées par l'esprit cartésien. Désormais, on voit de nombreuses personnes qui n'y attachent plus d'importance : la recrudescence des suicides en est une des plus flagrantes preuves. Mais à quelles valeurs peut-on alors se rattacher? 

Remèdes

1. Réunion de l'interprétation des 2 cerveaux et de l'interprétation jungienne
Ce qui est étrange, c'est de voir une prise de position analogue de la part du professeur Israël, célèbre cancérologue, et de Jung, psychiatre. Comment, en effet, est-ce possible qu'un scientifique, se basant sur les dernières recherches concernant l'étude de notre cerveau, et qu'un psychiatre trouvent la cause du mal de notre siècle? Pour le Pr Israël, l'hémisphère gauche, rationnel, a été trop sollicité par rapport à l'autre hémisphère. Il y a donc eu une atrophie de la partie du cerveau qui est plus irrationnelle et artistique. Pour Jung, le conscient a gouverné l'homme, sans demander la parole à l'inconscient. Il nous faut écouter l'inconscient et dialoguer avec lui pour retrouver un équilibre sain. Et alors, on se pose la question : comment faut-il faire?

2. Point de vue proposé par le Pr. Israël

Le Pr Israël s'est penché sur l'évolution de notre société, à l'occasion de son livre Cerveau droit, cerveau gauche. Cultures et civilisations, et a étudié la place que l'art a actuellement dans la civilisation moderne.
L'analyse de la peinture au travers des différents mouvements incite à penser que l'hémisphère droit du cerveau dirigeait l'art avant l'ère moderne, alors que maintenant, d'après le Pr Israël, la notion du beau est en train de se perdre. En effet, lorsque Rembrandt peignait, par exemple, il transcrivait sur une toile l'atmosphère d'une scène (l'hémisphère droit perçoit le monde d'une manière plus synthétique, plus globale). Maintenant, quand le Pr Israël voit l'architecture de notre époque et l'"art" moderne, il pense que le laid triomphe lamentablement au détriment du beau. Et, pour que l'on retrouve le besoin du beau, il faut condamner le laid : il espère que son livre pourra servir aux hommes politiques, qui influenceront toute la société.
En faisant un travail d'ethnologue, le Pr Israël en vient à penser que tout peuple, pour avoir une forte cohésion sociale, doit avoir sa propre culture, et aussi ses propres rites. Une société multiculturelle est trop morcelée pour avoir une unité propre, et les guerres peuvent ainsi s'immiscer irrémédiablement. Pour le Pr Israël, donc, il faut que l'on développe le sens de l'appartenance à une communauté, et en cela, Jung a une approche similaire.

3. Point de vue proposé par Jung

Jung propose une solution au mal-être que notre civilisation "civilisée" nous inflige. La recrudescence des suicides est la preuve flagrante que la société impose un mode de vie qui n'est pas adapté à la plupart des gens. Pourquoi? La baisse de la croyance religieuse est pour Jung la raison principale : en prenant exemple sur des civilisations dites primitives qui n'ont (ou n'avaient) pas de troubles psychiques (comme la nôtre), il prouve que l'on a besoin de "croire". La spiritualité est essentielle pour vivre, et, dans une vie, on ne peut pas manquer de se poser des questions métaphysiques, autrement dit, des questions sans réponses (actuellement...). La croyance à une religion permet de transcender toutes ces questions et, particulièrement, celle sur la mort. La religion offre une direction à la vie : de la même façon, quand on marche dans un tunnel où règne l'obscurité, on se sent perdu et le désespoir grandit et il suffit que l'on voit au loin une lumière, pour qu'on la suive, d'un pas assuré, alors qu'on ne voit rien alentour. On pourrait résumer abusivement par cette phrase : l'espoir croît quand on croit. Mais, plus que l'espoir, la religion donne la possibilité à l'homme de se sentir appartenant à une communauté. Et ce besoin peut facilement être exploité par des sectes, par exemple.

4. Solutions possibles et dangers de celles-ci

      4.1 Pourquoi de nouvelles recherches spirituelles?

Nous venons de le voir, pour "être de nouveau bien dans sa peau", on a besoin aujourd'hui de dialoguer avec notre inconscient et d'utiliser toutes ses fonctions (aux niveaux artistique et spirituel, essentiellement). Ce manque de spiritualité peut se révéler néfaste. Par exemple, on peut facilement imaginer quelqu'un qui est au chômage et qui n'appartient à aucune communauté. Cette personne a été rejetée par la société, et veut donc croire en "quelque chose", pour ne pas sombrer dans une désespérance profonde. A quoi peut-il croire? A des religions "classiques"? Non, parce qu'elles paraissent dépassées (catholicisme,...). Et c'est cela qui a permis le développement des sectes. Mais toutes les nouvelles religions ne sont pas des sectes, et les nouveaux mouvements spirituels dits Nouvel Age sont à analyser différemment.

      4.2 Le Nouvel Age (ou New Age)

De plus en plus, les gens se tournent vers la philosophie. L'exemple le plus récent est l'ouvrage du norvégien Jostein Gaarder, Le monde de Sophie (voir la revue Le Point du 4 mars 1995). Ce livre est le premier livre philosophique à avoir un tel succès mondial : aussi bien en Allemagne qu'aux Etats-Unis, au Danemark qu'en Italie. Ainsi, on veut croire plus à des idées philosophiques qu'à des religions proprement dites. L'attrait des religions orientales s'est donc développé, et on ne compte plus les personnes qui s'inspirent des concepts tibétains pour leur recherche personnelle, tout en tenant compte des recherches scientifiques actuelles. Et justement, le Nouvel Age, c'est cela : utiliser les conceptions profondément philosophiques des anciennes religions (on se servait alors beaucoup de l'hémisphère droit du cerveau) avec les dernières conceptions des scientifiques (on se sert énormément de notre hémisphère gauche). Ainsi, le Nouvel Age arrive à nous séduire, mais peut-être trop : il y a souvent des sectes qui, par exemple, se disent en accord parfait avec l'esprit tibétain et qui font leur commerce de cette façon. Mais les avantages du Nouvel Age, c'est qu'il permet de se remettre en question, et donc nous n'acceptons alors que ce qui est réellement bon pour chacun de nous.

      4.3 Le développement personnel

Les problèmes créés par la société, tels le chômage, incitent les gens à penser qu'ils sont de trop et qu'ils n'ont rien de plus que les autres. Les entreprises, en ne cherchant que des personnes productives ne prennent pas en compte toute la créativité potentielle que tout homme a. Et, comme le dit André Tubeuf dans la revue Le Point (n°1172), l'enseignement a aussi été touché, et on ne cultive plus les qualités essentielles de chacun, qui sont l'apanage de notre hémisphère droit. Alors comment retrouver sa personnalité propre et ses capacités créatives? Les techniques de l'hypnose que l'on vient d'étudier permettent de se ressourcer intérieurement et de se découvrir (ou plutôt, de découvrir notre inconscient). Souvent, en sortant d'une séance de sophrologie, on est étonné des effets positifs que cela engendre. En considérant l'inconscient comme une force à part entière, on peut alors trouver dans les rêves son expression créatrice.
Par conséquent, toutes les techniques basées sur l'utilisation de l'inconscient induisent une confiance en soi beaucoup plus grande : on voit que l'on est différent des autres, que l'on peut créer des choses que les autres ne peuvent créer. Les répercussions sont si positives, que des revues, telles Psychologies s'appuient sur ces techniques. Mais il faut faire très attention aux arnaques financières... 

Conclusion  

Nous avons vu l'hypnose et le rêve qui sont deux formes adoptées par l'inconscient pour se révéler à nos yeux, mais on a longtemps voulu ignorer leur réalité. On ne voulait voir dans le rêve qu'un mélange aléatoire de souvenirs, ne servant à rien d'autre qu'à reposer le cerveau. Par les recherches, on a montré qu'il y avait une activité cérébrale importante. Mais alors, pourquoi rêvons-nous? On peut alors concevoir que le cerveau a besoin de rééquilibrer l'utilisation du cerveau droit avec le cerveau gauche, c'est-à-dire retrouver l'équilibre entre l'inconscient et le conscient, trop présent dans la vie de tous les jours. Et, en cette fin de siècle, c'est comme si une ère se terminait : on ne considère plus la science, comme la seule vérité. En voyant la tendance actuelle des gens à se tourner vers des questions philosophiques, on peut prédire sans risque que la spiritualité et la religiosité vont jouer un rôle important dans les années à venir, l'inconscient va reprendre une place plus honorable.
Mais ce changement s'effectuera-t-il sans heurt, et que doit faire la société pour intégrer cette évolution? Quels sont les dangers? La puissance des sectes est très grande, et l'appât, de plus en plus attractif. Doit-on faire des lois pour bien distinguer les nouvelles religions avec les sectes? Ce sont des questions à élucider, avec toute la sagesse des anciens et avec la connaissance actuelle. 

Remarque
Ce mémoire a été réalisé en binôme,
pendant l'année scolaire 1994/1995,
dans le cadre de l'IUT informatique d'Orsay (2
nde année),
matière "techniques d'expression".
Le thème était libre.