jeudi 6 janvier 2011

Les troubles du sommeil




Le sommeil n'est pas de tout repos. Il est souvent perturbé: insomnie, somnambulisme, cauchemars...


1. Les insomnies :

L'insomnie correspond à un sommeil insuffisant en durée et en qualité.
Elle se caractérise soit par des difficultés d'endormissement, soit par des réveils pendant la nuit, soit par un réveil trop tôt le matin.
Les personnes qui souffrent d'insomnies ont aussi des troubles secondaires, des dysfonctionnements pendant la journée : Somnolence, fatigue généralisée, troubles de la vigilance, dérèglement de l'humeur, surtout irritabilité.

Il existe plusieurs types d'insomnies :

1.1. Les insomnies liées à un dysfonctionnement psychique non organique :

Insomnies transitoires = moins de trois mois :
Ces insomnies sont les plus fréquentes de la population française.
  • Elles sont provoquées par des changements de facteurs habituels de l'environnement, par des événements plus ou moins importants du point de vue émotionnel (deuil, travail, horaires..).
  • Par l'arrêt de la prise de pharmacologie (comme les anxiolytiques).
  • Après la prise de substances excitantes. (café...)

Insomnies chroniques = plus de trois mois :
Elles sont provoquées par les mêmes symptômes mais les perturbations sont plus longues.
L'endormissement est assez court mais l'éveil survient assez rapidement après cette phase d'endormissement.
Ces insomnies chroniques provoquent l'impossibilité de se rendormir après 3-4h de mise en sommeil.

Insomnies primaires :
Elles résultent du fait que le sujet redoute de manière excessive de ne pas trouver le sommeil ce qui l'empêche de s'endormir correctement.




1.2. Les insomnies liées à un facteur organique connu :

Causes somatiques :
Douleurs chroniques dues à des problèmes divers (cardiaques, rhumatismes...)
Syndrome d'impatience des jambes : concernent 2 à 3% des adultes.
C'est un besoin irrésistible de bouger les jambes pendant le sommeil (problème de circulation périphérique).

Syndrome des mouvements périphériques des jambes :
Secousses musculaires brèves pouvant aller jusqu'à 300 par nuit. (problème de type musculaire)

Moyens de traiter l'insomnie :
  • Il est avant tout nécessaire de respecter une bonne hygiène de vie et de sommeil : pas de gros repas avant de se coucher et pas d'excitation avant de s'endormir.
  • Il ne faut pas essayer de s'endormir si on n'a pas sommeil : utiliser des techniques de relaxation.
  • Un soutien psychologique peut y contribuer.
  • En dernier recours, l'utilisation d'anxiolytiques avec comme base les BZD qui ont un effet hypnotique léger.

2. Les hypersomnies :

Les hypersomnies correspondent à un sommeil excessif survenant de manière irrépressible à des moments inappropriés.
Cela constitue donc une tendance excessive à l'endormissent pendant la journée. Environ 70% de ces sujets souffrent du syndrome des apnées nocturnes, narcolepsie, Klein Levin.

2.1 Syndrome des apnées nocturnes :
Ces apnées correspondent à un arrêt respiratoire d'environ 10 secondes qui se répète 30 à 50 fois par nuit.
Elles sont dangereuses car elles peuvent entraîner des troubles du système cardiovasculaire. La personne n'est pas consciente de ses réveils.

2.2 La narcolepsie :
La narcolepsie comprend deux symptômes principaux :
Excès de sommeil irréductible et répété, entre 2 à 30 minutes.
Le sujet plonge dans un véritable SOL sans s'en apercevoir avec une perte de conscience.

2.3 La cataplexie correspond à une perte brusque du tonus musculaire postural mais sans perte de conscience.
Ce phénomène se produit souvent lors d'émotions intenses.

2.4 Syndrome Kleine-Levin :
Ce trouble se produit le plus fréquemment chez les hommes.
C'est une hypersomnie continuelle d'environ deux semaines associée à des troubles du comportement (déshinhibition sociale, sexuelle..), troubles de l'humeur (euphorie ou dépression), trouble de la pensée (confusion mentale ou troubles amnésiques).


3. Les parasomnies :

Les parasomnies sont des événements particuliers survenant pendant le sommeil.

3.1 Le somnambulisme :
Le somnambulisme se caractérise par des comportements moteurs survenant pendant le sommeil chez environ 15% des enfants et 2 à 3% des adultes.
Ce phénomène se produit pendant le stade 4 (juste avant la phase de Sommeil Paradoxal), souvent dans les deux premières heures de sommeil.
Les somnambules ont une amnésie complète de ce qui s'est passé pendant la nuit.

Il existe deux formes de somnambulisme :
1. Typique de l'enfant ( 4 à 9 ans) avec une personnalité normale mais qui présente un haut niveau d'émotivité et présente des antécédents familiaux de somnambulisme.
2. Individu âgé de plus de 10 ans dont le somnambulisme s'est déclaré suite à un événement particulier.

On constate d'ailleurs que chez l'adulte les accès sont fréquents et facilités par le stress et l'anxiété.

Traitement du somnambulisme :

  • On ne peut pas le traiter chez l'enfant car il est lié au processus de maturation.
  • Chez l'adulte, les BZD sont efficaces car ils suppriment le stade 4, stade dans lequel se produit le trouble.

3.2 Les terreurs nocturnes :
Ces terreurs se produisent pendant ou à la fin du stade 4 chez 3 à 5% des enfants.
Elles sont impressionnantes : elles commencent par des cris intenses accompagnés d'une fréquence cardiaque forte, d'une respiration accélérée, d'une transpiration très soutenue, d'une dilatation des pupilles anormale...
Le réveil ne se produit pas obligatoirement.
On pense que ces troubles apparaissent chez les adultes qui ont une personnalité marquées par un certains nombre de traits : obsessionnel, phobique, dépressif, agressivité interne.
Le facteur génétique est très probable car dans 95% des cas il y a des antécédents familiaux.

Traitement des terreurs nocturnes :
Comme pour le somnambulisme, on ne peut pas les traiter chez l'enfant.
L'adulte peut quant à lui prendre des BZD qui auront une action efficace.



3.3 Les cauchemars :
Les cauchemars correspondent à des rêves effrayants qui apparaissent pendant le SP.
Les manifestations comportementales restent discrètes mais le sujet ressent une peur, de l'anxiété très importante qui va marquer le souvenir de cet épisode nocturne.
En général si les cauchemars se produisent pendant la deuxième partie de la nuit, ils laissent un souvenir précis et très angoissant.
Les thèmes les plus fréquents sont la crainte de la mort (accident, persécution..).
Les cauchemars surviennent souvent chez les enfants entre 3 et 8 ans et se produisent chez 5% de la population adulte.

Les cauchemars peuvent avoir deux formes cliniques :
  • Les cauchemars post traumatiques qui interviennent suite à une catastrophe inattendue.
  • Ils peuvent persister toute la vie et il y a un véritable travail à mener pour les faire disparaître.
  • Les cauchemars essentiels qui sont d'origine inconnue et qui augmentent avec le stress. Certains pensent qu'ils sont en rapport avec un événement traumatique de l'enfance.

Traitement :
Chez l'enfant, quelques explications peuvent suffire.
Chez l'adulte, il faut un traitement plus spécifique.





4. Autres parasomnies :

4.1 L'énurésie nocturne :
Elle concerne 10 à 15% des enfants de moins de 5 ans, 7 à 8% des enfants entre 5 et 10 ans et 1% des adultes.

La somniloquie :
Elle se caractérise par le fait de parler tout seul pendant son sommeil.
Le réveil n'est pas obligatoire. Certaines personnes tiennent de véritables conversations.

Le bruxisme :
Il correspond au fait de grincer des dents pendant le sommeil.
Il y a une forte concentration des muscles massenter.

Le priapisme :
Ce trouble ne concerne que les hommes.
Il est caractérisé par des érections douloureuses pendant le sommeil alors que celles-ci sont tout à fait normales lors de la veille.

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