lundi 17 janvier 2011

Le rêve de Mathieu Lelièvre


 
La solitude de Madame d’Argenti

[ ...] donc après avoir prodigué tous ses pardons au coeur contrit de Madame d’Argenti, il descendit avec délices dans son style, admira le trait de sa plume, à la fois ravissante et perfide et tomba dans le sommeil en voulant résoudre le mystère d’un meurtre d’enfant accompli dans un ravin. Yvonne d’Argenti vient vers lui en rêve, lui tendit les bras du fond d’une campagne orageuse en lui disant : « Venez, je suis si seule », et il se réveilla, buvant le suc de cette dernière sensation du songe, il avait goûté aux larmes de Madame d’Argenti, à la fraîcheur de ses tempes fines et il savait qu’elle serait moins seule désormais.

Marie-Claire Blais
Une liaison parisienne
Québec   1975 Genre de texte
roman
Contexte
Ce récit se situe au début du chapitre I. Mathieu Lelièvre, un jeune écrivain québécois, se rend à Paris où doit bientôt être publié son premier roman. Il s’éprend alors d’une femme écrivaine, Yvonne d’Argenti, qui, malgré ses trois enfants, affirme n’avoir aucun instinct maternel.
Édition originale
Une liaison parisienne, Montréal, Stanké, 1975, p. 21.
 

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