La peur du renvoi
Mais les cris d’Ashmed faisant un mauvais rêve et hurlant : « Yvonne est mauvaise, elle a dit : « jetez Ashmed dans la rue », Ashmed a peur, très peur... » ces cris venus des profondeurs d’une âme en détresse que Monsieur d’Argenti n’apercevait en Ashmed que pendant la nuit, car Ashmed riait tout le jour, arrachait Antoine d’Argenti à sa torpeur et il accourait aussitôt vers Ashmed qu’il prenait dans ses bras, lui répétant :
— Allons, tu es grand, tu sais bien que ce n’était qu’un rêve. Tu sais bien qu’Yvonne t’aime comme je t’aime.
— Ashmed pense que c’est une sorcière, Ashmed a peur. Elle a pincé le bras d’Ashmed l’autre jour, quand tu n’étais pas là.
Marie-Claire Blais
Une liaison parisienne
Québec 1975 Genre de texte roman
Contexte
Ce récit de rêve se trouve vers la fin du premier chapitre. Antoine d’Argenti, homme riche et marié à Yvonne d’Argenti, éprouve une attirance pour les jeunes garçons. Malgré les réticences de sa femme, il prend donc sous son aile le jeune Ashmed rencontré lors d’un voyage en Tunisie.
Édition originale
Une liaison parisienne, Montréal, Stanké, 1975, p. 124.
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