dimanche 16 janvier 2011

Il veut aller dans le lit de ses parents

 

Difficile de rester insensible quand, suite à un cauchemar, votre enfant est en pleurs et ne se calme que s’il est dans le lit de ses parents. Devez-vous vous laisser attendrir, pour le rassurer ou devez-vous rester ferme et poser des limites ?
Lorsque l'enfant a environ deux ans, il rencontre souvent des difficultés à s'endormir et exprime alors son désir de dormir dans le lit de ses parents.

La peur de dormir seul

A cet âge, l'enfant s'est séparé de sa mère, il n'est plus dans une relation fusionnelle avec elle, il est désormais propre. Pourtant quand vient l'heure de se coucher, ses anxiétés remontent à la surface. Pas facile de devenir indépendant et de se vivre comme une personne à part entière. Il ressent le besoin de retrouver cette sécurité qu'il percevait lorsqu'il était bébé. Il a peur de dormir seul et aimerait bien venir se rassurer dans le lit de ses parents.

Curiosité

L'enfant a tout à découvrir, il ne cesse d'observer et cherche à comprendre comment fonctionnent les grandes personnes, il cherche aussi à comprendre le lien affectif qui existe entre son père et sa mère. Est-ce que maman aime papa de la même façon qu'elle m'aime moi ? Pourquoi veulent-ils rester seuls ? Qu'est-ce qu'ils font lorsqu'ils ferment la porte de leur chambre ? Tout cela attise d'autant plus sa curiosité.
Si, vraiment, il a fait un cauchemar et qu'il a besoin d'être un peu cajolé, vous pouvez négocier en disant qu'il a droit de venir mais que c'est exceptionnel et qu'il ne restera qu'un petit moment. Il faut lui expliquer que les parents ont le droit d'être seuls, tous les deux, mais qu'il ne doit pas être jaloux. Toute la difficulté est d'amener l'enfant à respecter l'intimité des parents sans qu'il se sente exclu.

Un comportement oedipien

Si son comportement persiste au-delà de l'âge de trois ou quatre ans, c'est le plus souvent parce qu'il conteste cette intimité et non parce qu'il a peur tout seul dans son lit.
L'enfant essaye d'opérer une véritable prise de pouvoir, le petit garçon voudrait bien prendre la place de papa dans le lit (ou de maman si c'est une fille). Il faut éviter de céder, afin que l'enfant comprenne bien qu'il existe une tierce personne. Si l'un des parents n'est pas d'accord et l'a clairement exprimé, l'autre ne doit pas aller contre cette volonté. Il doit admettre que sa mère ou son père ne lui appartient pas, et que l'autre parent a son mot à dire.
Dès la quatrième année l'interdit doit être clair, le lit des parents représente une frontière qui ne doit pas être franchie. Cet interdit est le symbole de l'interdit oedipien : "ta mère (ton père) ne t'appartient pas".
Interdire l'accès au lit des parents est indispensable. Cela permet de donner des repères à son enfant. Or il a besoin de ces repères pour grandir en toute sécurité et se structurer psychologiquement.
Sylvie Rochefort
Mis à jour le 3 janvier 2011

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire