vendredi 14 janvier 2011

Les ronflements : énervants, inquiétants ?

 


Problème quotidien s'il en est, les ronflements prêtent plutôt à sourire vus de l'extérieur. Pourtant, ils sont une source de désagrément et peuvent même révéler un syndrome d'apnées du sommeil (SAS), pathologie aux conséquences vasculaires parfois graves.

Un peu de physique

Le ronflement résulte d'une vibration du voile du palais, de la base de la langue et des parois du pharynx lors du passage de l'air pendant la respiration. C'est ce qu'on appelle la région nasopharyngée. C'est le rétrécissement de ce passage qui provoque le ronflement. Parfois, une malformation du nez peut en être l'origine, et par ailleurs, ils sont favorisés par la prise d'alcool ou de tranquillisants.

Le syndrome d'apnées du sommeil

Certains ronfleurs diminuent leur flux respiratoire et s'arrêtent même de respirer (apnées). Une véritable apnée dure au moins 10 secondes et se termine par un éveil bref. Elle s'accompagne d'une baisse d'oxygène dans la sang. Lorsque ces pauses respiratoires sont fréquentes (plus de cinq par heure), elles constituent un syndrome d'apnées du sommeil (SAS). Le SAS peut avoir des conséquences grave puisqu'il peut conduire à l'infarctus du myocarde, l'hypertension artérielle ou encore l'accident cérébrovasculaire. Ce n'est pas le ronflement qui provoque des apnées, mais une obstruction au passage de l'air dans l'arrière-gorge, que l'on peut voir par exemple chez les obèses, le ronflement n'étant qu'une manifestation de cette obstruction. Dans des cas plus rares, les apnées du sommeil sont dues à un manque d'influx nerveux provenant du cerveau. Ces apnées sont alors dites centrales.

Evaluer la qualité du sommeil

Les patients à risque sont plutôt les obèses hypertendus. Le diagnostic de SAS se fait en premier lieu par l'interrogatoire. Il est plus fiable en présence du conjoint qui pourra décrire les arrêts respiratoires, l'agitation nocturne ou la somnolence diurne et leurs caractéristiques. Pour confirmer le diagnostic et entreprendre une étude plus fine, on propose un enregistrement du sommeil, avec étude de l'oxygénation, des mouvements, des stades du sommeil. Cet enregistrement se fait sur une ou deux nuits, à domicile ou à l'hôpital.

Le traitement du ronflement simple

Avant d'envisager un traitement radical, certaines recommandations peuvent se révéler efficaces : perdre du poids, diminuer la consommation d'alcool ou de tranquillisants, éviter de dormir sur le dos (en cousant par exemple une balle de tennis ou de golf dans le pyjama), arrêter de fumer. Il existe ensuite des techniques permettant de diminuer l'excès de tissus de l'arrière-gorge ou de faire une "plastie" (intervention consistant à modifier et à rétablir la forme ou la fonction d'un tissu ou d'un organe) pour élargir le passage de l'air. Ces techniques peuvent être chirurgicales sous anesthésie générale, ou réalisées par laser sous anesthésie locale (mais elles peuvent nécessiter plusieurs séances). Sinon, il existe des appareillages buccaux à porter pendant la nuit.

Le traitement du SAS

Deux systèmes existent actuellement. Le premier consiste en un compresseur relié à un masque qui maintient une pression positive permanente pendant la respiration et évite que le pharynx ne se ferme lorsque les pressions sont négatives. Cet appareillage est léger et silencieux et peut s'emmener en voyage. L'autre système plus récent, consiste en une prothèse buccale permettant d'avancer la mâchoire inférieure et la langue pour dégager le pharynx.

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