vendredi 14 janvier 2011

Conseils de spécialistes



Le docteur Odile Lapierre, médecin et chercheur au Centre d'études du sommeil de l'Hôpital Sacré-Cœur, reçoit quotidiennement de jeunes patients qui connaissent des terreurs nocturnes. Sa clientèle se compose majoritairement de filles âgées de 3 à 5 ans, bien qu'elle accueille aussi de jeunes garçons.
Parfaitement adorables, ces enfants présentent des personnalités bien adaptées. Ces gamins, souvent désireux de plaire à leurs parents, n'ont rien d'anormal. «Les terreurs nocturnes sont peut être leur manière d'exprimer le stress»1. Les adaptations nombreuses que traverse l'enfant à ce stade de sa croissance, alors qu'il doit intégrer beaucoup de connaissances, faire de nombreux apprentissages et s'affirmer face à ses parents, peuvent être à l'origine des terreurs nocturnes.
Un enfant de 2 ou 3 ans devrait s'endormir seul, sans bouteille. L'utilisation d'un objet transitionnel (animal en peluche, poupée, etc.) pourra l'aider en ce sens. En vue d'établir de bonnes habitudes de sommeil chez l'enfant, posez d'abord les bases d'une saine hygiène du sommeil, en établissant un rituel préparatoire.
Choisir des activités calmantes en fin de journée, suivies d'un bain. Un temps de lecture et/ou un petit massage (très efficace surtout avec les tempéraments plus nerveux) préparent mieux au sommeil. Utilisez toujours la même formule pour signifier l'heure du dodo.
Voici celle que ma mère me disait et que je répète à mon tour «Bonne nuit, beaux rêves. À demain mon ange». Ces paroles, lorsqu'on les reprend soir après soir, ont le mérite de faire passer un message clair: c'est bel et bien l'heure de dormir. Aussi, il est important de coucher et de lever l'enfant à des heures régulières.
Que doit-on faire quand l'enfant a l'habitude de s'éveiller la nuit? Le docteur Lapierre suggère d'utiliser la méthode d'extinction douce amenant (bien graduellement) le parent à laisser patienter l'enfant (la méthode développe aussi la patience des parents), le faire attendre un peu plus chaque jour avant d'intervenir. Puis, l'intervention se vit un peu plus à distance jusqu'au moment où il devient possible de répondre verbalement à partir de sa chambre. Ne pas s'impatienter, résister à la tentation de punir ou frapper l'enfant. Cela n'aurait aucun effet positif, bien au contraire.
Plusieurs motifs évidents encouragent les parents à régler les troubles du sommeil de leur enfant: retrouver des nuits calmes et ininterrompues, préserver le peu d'intimité qu'il reste au couple et assister l'enfant troublé dans sa quête d'autonomie, puisque dormir seul fait partie des apprentissages que tout enfant doit intégrer pour devenir grand.
À ce jour, le monde du sommeil et des rêves demeure mystérieux pour les chercheurs qui observent et en questionnent le sens. Il est clair que plus on vit de stress, plus on a de chances de libérer en images le trop-plein du subconscient. Ce qui impressionne et habite le subconscient demeure difficile à départager chez les petits; le rêve, la réalité et l'imaginaire sont souvent confondus.
Il est préférable de dédramatiser les terreurs nocturnes plutôt que de les psychanalyser et de faire preuve de pragmatisme et de persévérance pour s'attaquer à ces problèmes de la vie quotidienne. Surtout, pas de culpabilité si vos interventions ont inculqué des mauvaises habitudes à l'enfant. Avec ténacité et courage, vous réussirez à coup sûr à donner à votre progéniture une saine hygiène de sommeil.
Quelques références
L'ordre des psychologues du Québec, les CLSC ou le cas échéant (avec référence d'un omnipraticien). Le centre du sommeil de l'Hôpital Sacré-Cœur.

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