Plus communément appelés mauvais rêves, les cauchemars se déroulent dans la phase du sommeil dit «paradoxal» ou sommeil de rêve plus marquant aux petites heures du matin. Ils sont plus fréquents chez les enfants de 5 à 15 ans et perturbent environ 5 à 10% des enfants de tout âge. Cette phase du sommeil revient environ 5 fois par nuit ou toutes les 90 minutes. Lorsqu'il s'agit d'un rêve, il y a des images et une histoire parfaitement repérées par l'enfant. Son âge le permettant, il pourra vous en faire part en détail. Même les tout-petits qui commencent à peine à jaser essaient de vous expliquer ce qu'ils ont vécu. La frayeur peut être très intense, mais contrairement aux terreurs nocturnes, il y a peu de manifestations physiques.
Un cauchemar intense amène souvent l'enfant à vouloir se coucher avec vous, à refuser de retourner dans son lit, car il a peur de se rendormir, peur de se recoucher seul et de retrouver le cauchemar. Si la situation se répète, cela risque de devenir une mauvaise habitude.
Les parents qui permettent aux bambins en proie aux mauvais songes de se coucher avec eux passent le message suivant: «Si tu te réveilles la nuit, au lieu de tenter de te rendormir seul, tu peux venir nous rejoindre». Ce précédent ouvre la porte à un comportement rapidement intégré qui sera long et difficile à transformer.
Cauchemars à répétition
Il est 5h du matin, des pleurs d'enfants éveillent Sylvie qui se précipite dans la chambre de Zoé (3 ans 1/2) pour rassurer la rêveuse troublée. Sorcières et loups-garous font l'objet de descriptions colorées. Un monstre vaincu, le voilà dès le lendemain remplacé par un autre, encore plus terrible que le premier.Afin de rassurer l'enfant que Sylvie croit anxieuse, la mère s'attarde à répondre aux besoins exprimés par l'enfant; caresse, eau, jus, biscuit, pipi… Celle-ci ira même jusqu'à se coucher à ses côtés pour éviter de déranger les membres de la famille et arriver à dormir un peu croyant ainsi préserver la sainte paix de la maisonnée, convaincue que cela passera et que le temps arrangera les choses.
Dans ce cas, les réactions de Sylvie, quoique naturelles, contribuent à perturber les cycles du sommeil. L'enfant a sûrement fait un mauvais rêve, mais elle prend rapidement goût à votre présence pendant la nuit et s'éveille automatiquement à la fin d'un cycle ou tout simplement à heure fixe. Vous pensez agir en bon parent, mais l'attention accordée à l'enfant dans les situations de ce genre donne des résultats contraires.
Ce qui au début n'était qu'un cauchemar laissant une impression vive sur la mémoire de la fillette s'est transformé en trouble du sommeil, puisque cette dernière se réveille maintenant toutes les nuits. Les parents ne dorment plus ensemble et ne s'entendent pas sur les mesures à prendre. En peu de temps, épuisés, complètement dépassés par ces manifestations, ils songent à consulter un spécialiste. Il était temps!
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