Réveils nocturnes et difficultés d'endormissement sont fréquents chez les très jeunes enfants. Habitudes d'endormissement inadéquates, prises alimentaires nocturnes ou erreurs alimentaires sont le plus souvent à l'origine. Une fois le problème identifié, il est assez facile d'y remédier.
A la naissance, le rythme veille/sommeil est d'environ quatre heures. Progressivement, il évolue vers un rythme de 24 heures. Différents facteurs contribuent à cette évolution : la relation avec la mère, l'alternance jour/nuit, la régularité des prises alimentaires, des promenades, des échanges, puis les heures de siestes, de coucher et surtout de réveil matinal.
Si la majorité des enfants font leurs nuits entre 3 et 6 mois, beaucoup présentent des éveils nocturnes jusqu'à l'âge de trois ans. Ces éveils sont dits physiologiques, c'est-à-dire normaux. Ils surviennent généralement entre minuit et cinq heures du matin. Selon une étude récente (1), les enfants de 2-3 mois nourris au sein se réveillent plus facilement lors d'un sommeil agité que les enfants nourris au biberon. Selon les auteurs, ce phénomène pourrait constituer une protection vis-à-vis du syndrome de mort subite du nourrisson.
Les difficultés d'endormissement
Tout comme les éveils nocturnes, les difficultés à s'endormir sont fréquentes chez les jeunes enfants. Le plus souvent, des facteurs environnementaux en sont à l'origine :
Habitudes d'endormissement inadéquates : bébé n'a pas appris à s'endormir seul sans ses parents, il a pris l'habitude d'être bercé, promené en voiture, couché entre ses parents, il a besoin d'un biberon, etc.
Absence du rituel du coucher : le moment du coucher est très important, il doit être de qualité et régulier (activités calmes, horaires fixes, lecture, câlin, échanges verbaux
).
Prises alimentaires nocturnes : il ne faut pas laisser un biberon en libre service la nuit. Lorsque la quantité de liquide ingérée pendant la nuit (eau, lait, sirop) dépasse 200 g, la distension vésicale provoquée par l'excès de liquide multiplie les éveils. En dehors de cet effet, bébé ne doit pas prendre l'habitude de s'alimenter durant la nuit.
Les intolérances et erreurs alimentaires
Les intolérances alimentaires peuvent être à l'origine d'insomnie. La plus fréquente avant l'âge de 3 ans est l'intolérance au lait de vache. Il est alors nécessaire d'exclure les protéines de lait de vache de l'alimentation du nourrisson. Généralement, cette intolérance s'améliore entre 1 et 3 ans. Quatre pratiques alimentaires, fréquentes chez le nourrisson, peuvent aussi affecter le sommeil :
- allaitement exclusif de longue durée : à partir de six mois, l'enfant réclame habituellement de la nourriture solide en complément de l'allaitement. Cela contribue à le « caler » plus longtemps ;
- quantités excessives ou insuffisantes : dans un sens comme dans l'autre, elles favorisent les réveils nocturnes et les remontées de l'estomac ;
- déséquilibres alimentaires : il s'agit souvent d'apports insuffisants en graisses ou excessifs en protéines ;
- par ailleurs, un apport trop important de céréales dans le biberon par exemple, accroît les besoins en liquide, ce qui augmente la soif de bébé dans la nuit.
Côté insomnies vraies, il faut savoir qu'elles sont rares chez les jeunes enfants. Selon le Dr Marie-Josèphe Challamel, elles concernent moins de 20% des enfants vus pour des troubles du sommeil en consultations spécialisées.
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