Sommes-nous si déconnectées de notre environnement lorsque nous rêvons ? Est-il possible de contrôler ou non les rêves ? Plusieurs expériences laissent penser que rêver n'est pas si inconscient qu'il n'y paraît.
Stephen LaBerge a réussi à communiquer avec son patient alors que celui-ci était en plein rêve; cela fait penser à de l'hypnose. Photo © DR |
Un environnement qui modifie le cours des rêves
Antonio Zadra, psychologue à l'hôpital du Sacré-Cœur à Montréal a mené de nombreuses études sur les rêves. Il a constaté que le contenu de nos songes est parfaitement modifiable suivant les stimuli sensoriels extérieurs envoyés au dormeur pendant le sommeil paradoxal et perçus par notre cerveau. D'après une étude publiée dans la revue scientifique Science et Avenir, Zadra affirme que dans 23 à 29 % des cas, les stimuli lumineux et auditif sont incorporés directement dans les rêves des patients.Le premier à avoir expérimenté ce genre de rêves est le marquis Hervey de Saint-Denys en 1860. Des odeurs propres a son lieu de vacances en Ardèche telles qu'un parfum sur un mouchoir lui permettent de rêver de cette région, des paysages, des arbres… dès qu'il respire cette effluve à Paris.
Durant nos péripéties nocturnes, nos sens sont mis à contribution. La majorité des rêves sont visuels pour les personnes voyantes ; l'ouïe n'est pas en reste et occupe 55 à 60 % des songes quotidiens. Le son se caractérise essentiellement par des conversations entre plusieurs protagonistes. Notre cerveau et plus particulièrement le cortex est capable de créer des expériences oniriques sensorielles modifiables par notre environnement.
Le rêve lucide
Dès 1977, Stephen LaBerge, docteur en psychologie et chercheur à l'université de Stanford, se penche sur ces activités oniriques modulables. Il effectue une étude où il enregistre l'activité cérébrale d'un patient grâce à un polygraphe. Il soumet le dormeur en plein sommeil paradoxal à une stimulation visuelle ou auditive de manière à attirer son attention sans le réveiller.
Vous pensez que c'est impossible ? Pourtant, le scientifique a bien réussi à entretenir une conversation avec le dormeur en plein REM grâce aux mouvements de ses yeux. Ils avaient convenu d'un dialogue en morse par des mouvements oculaires verticaux. Le patient relate son rêve et tous les événements qu'il y vit au scientifique, bien qu'il soie toujours en plein sommeil paradoxal. C'est le rêve lucide. Stephen Laberge a montré qu'il était tout à fait possible de contrôler ces expériences oniriques par différentes stimulations.
Ce genre de rêve permettrait, par exemple, d'apprendre une langue étrangère tout en dormant. Efficace non ?
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