dimanche 2 janvier 2011

Le travail du rêve

- Chapitre 2 (de la page 90 à 112) : Freud commence par une définition de l'interprétation du rêve "En effet, "interpréter un rêve" signifie indiquer "son sens", le remplacer par quelque chose qui peut s'insérer dans la chaîne de nos actions psychiques, chaînons importants semblables à d'autres et d'égale valeur".
Freud prétend donc que le rêve a une signification et qu'il existe une méthode scientifique pour l'interpréter. Il explique qu'il a découvert cette méthode à partir de l'observation qu'il a pu faire en écoutant ses patients névrosés. Il s'est aperçu, lorsqu'il demandait à un patient d'associer et de lui dire tout ce qui lui passait par la tête sur un sujet précis, les rêves faisaient partie de ces associations. Il en déduit que le rêve peut s'insérer dans la suite des états psychiques qui apparaissent en partant de l'idée pathologique.
A partir de là, il considère qu'il doit aborder le rêve comme les symptômes ; c'est-à-dire inciter ses patients à associer à partir de leur récit.
Il s'aperçoit que le rêve ne doit pas être pris comme un tout mais qu'il doit être découpé en éléments. Chaque élément amorce une chaîne associative différente.
Il s'aperçoit également que le même contenu de rêve peut avoir, suivant les personnes des sens différents.
Étudier publiquement le contenu des rêves de ses patients lui pose un problème éthique et il décide de faire l'analyse de ses propres rêves afin de sauvegarder le secret professionnel auquel il est soumis en tant que médecin.
Il commence donc à faire l'analyse de ses propres rêves, en disant qu'au départ un récit préliminaire est nécessaire. A partir du récit, Freud reprend chaque élément et substitut à ceux-ci une interprétation (rêve sur "L'injection faite à Irma "). Il montre que chaque élément du rêve renvoie à un désir par rapport à un événement non résolu dans la vie du rêveur.
Il termine le chapitre en disant "Quand on applique la méthode d'interprétation que j'ai indiquée, on trouve que le rêve a un sens et qu'il n'est nullement l'expression d'une activité fragmentaire du cerveau comme on l'a dit. Après complète interprétation, tout rêve se révèle comme l'accomplissement d'un désir."
- Chapitre 6 (de la page 241 à 432) : jusque là, Freud s'est attaché au contenu manifeste du rêve, tel que le livre le souvenir et il s'efforce de l'interpréter en tant que tel. Il considère désormais qu'il faut insérer un autre matériel psychique entre ce contenu manifeste et les sources du rêve : le contenu latent ou pensées du rêve.
Il pense donc qu'il faut rechercher les relations entre contenu manifeste et contenu latent et voir comment celui-ci a engendré celui-là. Voici ce qu'il dit : "les pensées du rêve et le contenu du rêve nous apparaissent comme deux exposés des mêmes faits en deux langues différentes ; ou mieux, le contenu du rêve nous apparaît comme une transcription des pensées du rêve, dans un autre mode d'expression, dont nous ne pouvons connaître les signes et les règles que quand nous aurons comparé la traduction et l'original ".<br>Selon lui, on a voulu interpréter le rêve comme un dessin alors qu'il s'agit d' un rébus.
Plusieurs concepts sont alors introduits pour expliquer le travail du rêve. Premier concept : le travail de condensation. Freud dit qu'il s'exerce une compression du fait qu'il s'est aperçu que le contenu manifeste, c'est-à-dire le premier récit de rêve était court, pauvre et laconique. Lorsqu'il ajoute à celui-ci les pensées attachées au rêve, le document devient volumineux. La question est de savoir si ces pensées doivent être rattachées au rêve. Il répond de façon positive en disant que bien souvent, pour interpréter un rêve, il manque des éléments que donnent les pensées énoncées après coup.
La condensation s'opère par omission, c'est-à-dire que toutes les pensées du rêve ne sont pas représentées. Il explique que le choix des éléments représentés se fait essentiellement à partir des restes diurnes rattachés à un ou plusieurs faits psychiques importants par des liens associatifs multiples. Ces éléments prennent place dans le rêve et deviennent des noeuds où des pensées du rêve ont pu se rencontrer en grand nombre, parce qu'elles offrent à l'interprétation des sens nombreux.
Ici intervient un nouveau concept celui de la surdétermination. Chacun des éléments du contenu du rêve est surdéterminé comme représenté plusieurs fois dans les pensées du rêve. "Des associations d'idées mènent d'un élément du rêve à plusieurs pensées, d'une pensée à plusieurs éléments" .<br>Le processus de condensation permet d'intégrer dans un personnage d'autres personnages ayant une relation avec lui (personnage collectif). D'autre part, les mots étant fréquemment traités comme des choses dans les rêves, il permet la création de mots comiques et étranges.
Puis Freud introduit un autre concept : le déplacement. Il a repéré que les éléments essentiels dans le contenu manifeste du rêve ne jouaient qu'un rôle très effacé pour les pensées du rêve. De même les pensées du rêve étaient peu représentées ou pas du tout. Il en déduit qu'il y a un transfert et un déplacement des intensités psychiques. "On est conduit à penser que, dans le travail du rêve, se manifeste un pouvoir psychique qui, d'une part, dépouille des éléments de haute valeur psychique de leur intensité et, d'autre part, grâce à la surdétermination, donne une valeur plus grande à des éléments de moindre importance, de sorte que ceux-ci peuvent pénétrer dans le rêve ."
Autre concept encore introduit : la déformation. Freud signale que pour que les éléments figurent dans le rêve il faut qu'ils aient échappé à la censure. Pour cela il doivent apparaître déformés.
Il explique ensuite les procédés de figuration du rêve.
"Le rêve parvient à faire ressortir quelques unes des relations logiques entre ses pensées en modifiant d'une manière convenable leur figuration ".
Le rêve réunit en un tout, tableau ou suite d'événements, les fragments de ses pensées.
Freud introduit iciune figuration particulière qui est la "formation composite". Par exemple, lorsque la figuration d'un fait est commune à deux personnes dans le rêve, il faut rechercher ce qui est autrement commun aux deux personnes et qui est en mesure d'être censuré. Cette formation que Freud appelle "composite" permet une figuration que la censure a rendu impossible.
De même que les différents fragments de rêves se rapportent à un ensemble, tous les rêves d'une même nuit appartiennent au même ensemble.
Ensuite, Freud introduit un autre déplacement que nous avons eu du mal à saisir et qui se traduit par "un échange d'expressions verbales entre les pensées". Jusqu'à présent nous avions vu que selon Freud le déplacement s'effectuait à partir d'un élément remplacé par un autre. Ici un élément échange avec un autre sa forme verbale.
Ce procédé, selon Freud, aide à comprendre l'apparente absurdité que le rêve revêt souvent. Le processus est le suivant : une expression abstraite des pensées du rêve est inexprimable, elle est remplacée par une expression imagée et concrète. "On se représente aisément qu'une grande partie du travail intermédiaire qui, lors de la formation du rêve, réduit au termes les plus brefs et les plus condensés les diverses pensées du rêve, se fait grâce à une transformation verbale appropriée ".
Freud enchaîne sur le mot qui, par ses possibilités de représentations nombreuses, sert la condensation dans le rêve. Le mot est prédestiné au sens multiple et est utilisé par le rêveur, comme par le névrosé pour déguiser ses pensées.
"En général, quand il s'agit d'interpréter un élément de cette sorte (un mot), on ne sait s'il doit être :
- pris dans un sens affirmatif ou négatif
- interprété historiquement (comme une réminiscence)
- compris d'une manière symbolique
- interprété à partir du son du mot."
Il ne faut pas confondre cette interprétation avec l'interprétation symbolique, dont la clef du symbole est choisie arbitrairement par l'interpréteur. "Dans le cas de déguisement verbal, les clefs sont universellement connues et livrées par des locutions usuelles. Si l'on connaît les circonstances exactes et leurs associations ordinaires, on peut comprendre des rêves de cette espèce sans le secours du rêveur". Le rêve utilise les symboles tout préparés dans l'inconscient ; il n'y a pas dans le travail du rêve une activité symbolique spéciale de l'esprit.
Certains symboles, dit Freud sont génétiques. Ils apparaissent sous une forme énigmatique, on ne voit pas le rapport avec ce qu'ils représentent. "Ce qui est aujourd'hui lié symboliquement fut vraisemblablement lié autrefois par une identité conceptuelle et linguistique ".
Pour interpréter un rêve, il faut donc d'une part suivre les associations d'idées du rêveur, et d'autre part se servir de la connaissance que nous avons des symboles.
Les symboles ayant souvent plusieurs sens, c'est le contexte qui donnera la compréhension exacte.
Il ne faut pas surestimer cependant les symboles, nous dit Freud, et réduire le travail de traduction du rêve à une traduction des symboles. Il ne faut surtout pas abandonner les idées qui se présentent à l'esprit du rêveur pendant l'analyse 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire