dimanche 2 janvier 2011

La psychanalyse comme interprète



Le monde du rêve conserve toute sa part de mystère et les scientifiques tels que les neurophysiologistes chargés de comprendre le mécanisme de la machine à rêves, ainsi que sa finalité physiologique buttent. Les psychiatres appréhendent le songe d'une autre manière : que signifie-t-il ? Le premier à s'être focalisé sur l'univers onirique n'est autre que le célèbre psychanalyste autichien Sigmund Freud.


 
Sigmund Freud est le père de la psychanalyse. Photo © DR

 
Une fenêtre ouverte sur l'inconscient
Dès le début du XXe siècle, le psychanalyste autichien soigne ses patients par une méthode révolutionnaire : l'interprétation des rêves. Pour Freud, les expériences oniriques ne sont autres que le reflet de nos traumatismes passés, pensées inavouables ou encore nos fantasmes refoulés par la conscience, donc la morale…
L'inconscient en serait le siège. Le rêve lui permettrait de contrer la censure opérée par notre raison, notre conscience et de vivre ainsi tous nos désirs. Pour Freud, ces désirs sont nécessairement infantiles.
Cette théorie rejoint celle de Francis Crick lorsque celui-ci considère l'activité onirique comme une soupape de sécurité pour permettre au cerveau d'évacuer un trop plein de pression. Dans la théorie freudienne, l'inconscient peut s'exprimer et maintenir l'équilibre psychique de l'individu. Certains de ses disciples comme Jung ne partagent pas cette vison trop restrictive et abusive.
La théorie jungienne
Carl Gustav Jung, un des nombreux élèves de Freud, s'est opposé à l'interprétation des rêves comme étant uniquement la partie refoulée de nos désirs. Il considère, tout comme son mentor que les rêves sont la porte ouverte sur l'inconscient mais que celui-ci contient aussi bien les défauts que les qualités de l'individu. Par les songes, l'homme en prend conscience et agit en conséquence.

Pour résumer son idée, le conscient et l'inconscient sont deux forces présentes chez l'homme qui doivent être en équilibre. Mais au vue de la construction de notre société et des codes moraux édictés par celle-ci, le rationnel donc le conscient prend le dessus sur l'autre force. Ce déséquilibre expliquerait ainsi les pertes de repères de l'homme. Les expériences oniriques participent à rétablir cet équilibre et à maintenir un psychisme sain.

Les songes se caractérisent sous forme de symboles dont les plus connues sont le vol, la chute, les serpents... La théorie jungienne estime que chaque symbole peut prendre plusieurs significations qui dépendent directement de la vie du patient et du contexte dans lequel le rêve se produit.
Les limites de la psychanalyse
Les théories de Freud et de Jung ne sont pas uniques quant à l'interprétation des rêves. Chaque psychanalyste en va de sa propre idée. Medard Boss s'oppose à tout symbolisme dans le rêve. Il démythifie entièrement les images freudiennes et considère que ce qui est vu ou vécu dans les expériences oniriques doit être interprété comme tel. L'anthropologue psychanalytique Géza Roheim affirme que dans le rêve deux forces antagonistes s'opposent : l'une régressive d'origine maternelle et une autre sexuelle. Difficile donc de savoir vraiment ce que nos rêves veulent signifier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire