Livre de Job 33 : « (14 )Car El parlera une fois, deux fois de façon indirecte, (15) en rêve, spectacle nocturne dans l’âme, sommeil sur les hommes, somnolence sur leur lit, (16) alors s’ouvrira l’oreille des hommes, et Il signera ce qu’il leur transmettra, (17) de façon couverte, pour détourner l’homme de l’action et faire retourner en arrière de l’hyper-puissance, (18) son âme deviendra noire des couleurs de la tombe, et sa vie aussi deviendra noire du fait de son passé, quand Il enverra [le rêve], (19) et l’homme est éprouvé dans la douleur jusque dans sa couche, et Je le mettrai en conflit avec lui-même. »
On voit ici que le rêve est une pression morale que l’Eternel exerce sur l’homme. Si l’expression est déguisée, « couverte » comme dit le texte, c’est pour ne pas anéantir totalement la liberté de choix de l’homme, en le forçant de façon trop limpide au repentir. L’Eternel utilise une oreille devenue passive et attentive malgré elle grâce à la paralysie du sommeil. L’homme est mis à l’épreuve dans le rêve, il se sent comme à l’heure de sa mort et d’un jugement ultime, il revoit son passé sous les couleurs les plus noires, et cela le met sur le chemin du remords, l’Eternel lui donne la possibilité de se repentir et de se retenir de la mauvaise action avant qu’il soit trop tard, mais seulement si l’homme veut bien essayer de saisir dans ce rêve énigmatique une leçon que l’Eternel lui fait « à mots couverts ». Si le rêveur le veut bien, il se bat contre lui-même, grâce au rêve, ce qui peut le détourner de l’action mauvaise.
Et l’interprétation développe les germes en pensées mûres et pleines et fortes. On voit donc que l’interprète, lui, étant éveillé, a une part de responsabilité dans l’interprétation qu’il donne (même si l’Eternel est inspirateur aussi de l’interprétation selon la Bible).
Lors des rêves de Joseph enfant, les frères croient reconnaître dans le rêve de Joseph non l’avenir déjà écrit avant même d’être rêvé, mais les pensées et les projets de Joseph à l’état embryonnaire.
Au début, ils ne craignent rien, mais lors du deuxième rêve, il y a l’intervention de Jacob, père de Joseph : Jacob est pensif, et pense en termes de réalisation éventuelle du rêve pour protester contre une disparition éventuelle du respect filial chez le futur souverain.
Alors les frères s’effraient et quand l’occasion leur est donnée ils sont tentés de tuer Joseph, mais se contentent finalement de faire croire à leur père que Joseph est mort, afin que leur père ne lui garde pas de place dans les hiérarchie des frères au cas où il reviendrait.
On pourrait dire que les frères de Joseph, puis Jacob, ont fait les premiers gestes d’interprétation au sein de la Bible, car les frères ont dit, à propos du rêve des gerbes (Genèse, 37,8) : « Quoi ! Règnerais-tu sur nous ? Deviendrais-tu notre maître ? ». Mais ce n’est encore qu’une question, non une affirmation auto-réalisante. Ensuite Jacob dit (verset 10), à propos du rêve des étoiles, de la lune et du soleil : « Nous viendrons moi et ta mère et tes frères nous incliner devant toi jusqu’à terre ! » (les commentateurs sont troublés par le fait que la mère de Joseph ne pourra pas s’incliner devant son fils en Egypte parce qu’elle sera morte trop tôt pour cela).
Freud va demander au rêveur lui-même d’interpréter son propre rêve, car à la différence de bien d’autres, Freud pense que chacun a sa propre symbolique, sa propre façon d’utiliser comme symbole telle ou telle image. Il faut pour cela, dit-il, « faire taire pendant l’interprétation toute critique, tout préjugé, tout parti-pris affectif ou intellectuel » (p. 444). On voit là que celui qui veut interpréter les rêves doit se livrer à une sorte d’ascèse.
Freud est ébloui par la « dextérité du rêve qui s’efforce par des expressions à sens multiple, comme le petit tailleur du conte, de tuer sept mouches à la fois » (p.445). Le rêve est une expression extrêmement condensée.
Parfois il reconnaît que les ruses du rêve sont telles qu’on ne peut plus savoir ce qu’il voulait dire : « Il ne faut pas oublier que les forces psychiques qui ont déformé le rêve s’opposent au travail d’interprétation. » (p.446)
Le rêve n’est pas une simple transposition du réel, présent ou passé, il est du côté de l’attente, car il s’y joue l’accomplissement d’un désir. Donc il semble que le rêve nous parle plutôt de l’avenir. Et cela est une grosse différence par rapport aux rêves bibliques, qui portent aussi parfois sur l’avenir, mais pas en termes d’attente et de désir du rêveur. Freud écrit cette belle phrase sur ce temps merveilleux du rêve : « Le présent est le temps où l’on représente le souhait comme accompli » (p.454).
Cependant il ne faut pas selon Freud prendre le rêve comme un véritable acte du rêveur : l’empereur qui fit exécuter celui qui l’avait assassiné en rêve a eu tort, dit Freud, car ce qui se passe en rêve est réalité psychique et non réalité matérielle, et toute réalité psychique est à interpréter d’abord, son sens n’est jamais littéral. De plus, dit–il, « selon Platon l’homme de bien se contente de rêver ce que le méchant fait réellement ». Pour Freud nous ne sommes pas coupables de nos simples pensées. De même l’art permet de connaître le mal sans le faire vraiment, dit Aristote.
« Le mieux est donc de ne pas juger les rêves », dit Freud, mais en même temps « il semble injuste que les hommes se refusent à assumer la responsabilité de leurs rêves immoraux. » Le rêve appartient bien au rêveur. A lui de savoir l’interpréter mais sans le nier.
Finalement, il nous faut repenser le rapport du rêve à l’avenir. Nous avons dit que le rêve était du côté de l’attente, donc de l’avenir, en ce qu’il exprimait un désir se représentant comme accompli.Mais pour Freud il ne peut être question de croire que le rêve peut révéler l’avenir. « Il faudrait dire bien plutôt : le rêve révèle le passé, car c’est dans le passé qu’il a toutes ses racines. Certes, l’antique croyance aux rêves prophétiques n’est pas fausse en tous points. Le rêve nous mène dans l’avenir puisqu’il nous montre nos désirs réalisés ; mais cet avenir, présent pour le rêveur, est modelé, par le désir indestructible, à l’image du passé. » (fin du livre).
A cela s’oppose la démarche juive, qui prend le rêve au sein d’un contexte messianique où le rêveur a le devoir jusque dans ses nuits de s’améliorer.
Prenons pour exemple les rêves de Joseph enfant : La gerbe dressée du premier rêve symbolise les idoles muettes que les Hébreux dresseront (ilmim) et alors on dira « C’est ton dieu, ô Israël » (Ex. 32,4 : le veau d’or). L’interprétation s’explique par un jeu de mots. Le texte de Joseph dit en quelque sorte : « nous gerbons les gerbes », que l’on traduit d’ordinaire par « nos assemblons les gerbes ». « Me’almim alumim » en hébreu est renvoyé à un mot qui désigne les muets, et donc les idoles car les idoles sont muettes « ilmim ». Un autre rabbin, R. Aha, suggère un autre jeu de mots : « ha’alim » : « il cachera la vérité à mon sujet à notre père et dira : « une bête sauvage l’a dévoré », mais qu’est-ce qui me tiendra debout ? [qui me fera justice de ce mensonge] le silence de ma mère.
Sur l’extrême créativité des interprétations des rêves ,et donc aussi par principe des rêves qui sont interprétés ainsi, il faut lire en entier les pages 55 à 57 du Traité Berakhot du Talmud.
Mais ce qui compte surtout c’est la qualité morale du rêveur. Si Joseph interprète différemment le rêve de l’échanson et le rêve du pannetier, qui sont tellement semblables, c’est selon le Talmud (Ibid. 55b) que dans l’un des rêves, celui de l’échanson, l’échanson y est quelqu’un de bien, alors que dans l’autre rêve, celui du panetier, le rêveur ne se présente pas comme quelqu’un de bon et généreux.
N’oublions surtout pas que l’humour est indispensable à qui veut trouver le sens des rêves et plus généralement de la vie. L’œuvre de Freud est pleine de ces révélations qui reposent sur un jeu de mot ou un trait d’esprit, création inconsciente du dormeur ou création inspirée de l’interprète.
Cependant il faut retenir surtout que celui qui interprète un rêve doit faire bien attention, car selon le Talmud le livre secret des interprètes de rêve tient dans une phrase : « Touts les rêves suivent ce que dit la bouche », la bouche qui raconte et interprète. Le rêve trouve son sens dans la parole qui l’interprète. (Talmud Berakhot 56 A). Cette parole peut révéler le passé, dire à chacun ce qu’il doit faire, en particulier les versets de la Bible qu’il doit dire pour que d’autres versets ne se réalisent pas à son propos, les espoirs que le rêveur peut avoir, et enfin il faut utiliser toutes les ressources de l’intelligence pour interpréter le rêve de façon bonne et favorable quand il s’agit de dire ce qui se passera dans l’avenir, comme le font les rabbins en Berakhot 57, cherchant partout dans la Bible des façons de se consoler d’un rêve qui fait peur.
On voit ici que le rêve est une pression morale que l’Eternel exerce sur l’homme. Si l’expression est déguisée, « couverte » comme dit le texte, c’est pour ne pas anéantir totalement la liberté de choix de l’homme, en le forçant de façon trop limpide au repentir. L’Eternel utilise une oreille devenue passive et attentive malgré elle grâce à la paralysie du sommeil. L’homme est mis à l’épreuve dans le rêve, il se sent comme à l’heure de sa mort et d’un jugement ultime, il revoit son passé sous les couleurs les plus noires, et cela le met sur le chemin du remords, l’Eternel lui donne la possibilité de se repentir et de se retenir de la mauvaise action avant qu’il soit trop tard, mais seulement si l’homme veut bien essayer de saisir dans ce rêve énigmatique une leçon que l’Eternel lui fait « à mots couverts ». Si le rêveur le veut bien, il se bat contre lui-même, grâce au rêve, ce qui peut le détourner de l’action mauvaise.
Le rêve est de la pensée et de la vie à l’état embryonnaire, d’où ses bizarreries.
Les sages voient une parenté en hébreu entre le mot « rêve », qui se dit חלוםEt le jaune d’œuf, qui se dit חלמות. Si l’on reprend le texte du Livre de Job de tout à l’heure, on voit que l’homme n’est pas responsable du rêve : « (14)Car El parlera une fois, deux fois de façon indirecte, (15)en rêve, spectacle nocturne dans l’âme, sommeil sur les hommes, somnolence sur leur lit, (16) alors s’ouvrira l’oreille des hommes, et Il signera ce qu’il leur transmettra » (Job 33) Donc L’Eternel parfois verse des signes dans l’oreille de cet esprit vidé de capacité d’action et dont l’autonomie est limitée à la possibilité occasionnelle de répondre au sein du rêve. Donc les « pensées » restent souvent à l’état embryonnaire, de même que c’est dans le jaune d’œuf que se trouve l’embryon de poussin.Et l’interprétation développe les germes en pensées mûres et pleines et fortes. On voit donc que l’interprète, lui, étant éveillé, a une part de responsabilité dans l’interprétation qu’il donne (même si l’Eternel est inspirateur aussi de l’interprétation selon la Bible).
Lors des rêves de Joseph enfant, les frères croient reconnaître dans le rêve de Joseph non l’avenir déjà écrit avant même d’être rêvé, mais les pensées et les projets de Joseph à l’état embryonnaire.
Au début, ils ne craignent rien, mais lors du deuxième rêve, il y a l’intervention de Jacob, père de Joseph : Jacob est pensif, et pense en termes de réalisation éventuelle du rêve pour protester contre une disparition éventuelle du respect filial chez le futur souverain.
Alors les frères s’effraient et quand l’occasion leur est donnée ils sont tentés de tuer Joseph, mais se contentent finalement de faire croire à leur père que Joseph est mort, afin que leur père ne lui garde pas de place dans les hiérarchie des frères au cas où il reviendrait.
On pourrait dire que les frères de Joseph, puis Jacob, ont fait les premiers gestes d’interprétation au sein de la Bible, car les frères ont dit, à propos du rêve des gerbes (Genèse, 37,8) : « Quoi ! Règnerais-tu sur nous ? Deviendrais-tu notre maître ? ». Mais ce n’est encore qu’une question, non une affirmation auto-réalisante. Ensuite Jacob dit (verset 10), à propos du rêve des étoiles, de la lune et du soleil : « Nous viendrons moi et ta mère et tes frères nous incliner devant toi jusqu’à terre ! » (les commentateurs sont troublés par le fait que la mère de Joseph ne pourra pas s’incliner devant son fils en Egypte parce qu’elle sera morte trop tôt pour cela).
L’extrême créativité du rêve et de l’inconscient, selon Freud et le Midrash
Le rêve peut permettre de faire retrouver ce qui a été oublié. Freud dit que le rêve est « la voie royale d’accès à l’inconscient ». Pour Freud ce qui est oublié n’est pas le négligeable mais le plus important. Et justement le rêve fait partie de ce que souvent nous oublions, au réveil.Freud va demander au rêveur lui-même d’interpréter son propre rêve, car à la différence de bien d’autres, Freud pense que chacun a sa propre symbolique, sa propre façon d’utiliser comme symbole telle ou telle image. Il faut pour cela, dit-il, « faire taire pendant l’interprétation toute critique, tout préjugé, tout parti-pris affectif ou intellectuel » (p. 444). On voit là que celui qui veut interpréter les rêves doit se livrer à une sorte d’ascèse.
Freud est ébloui par la « dextérité du rêve qui s’efforce par des expressions à sens multiple, comme le petit tailleur du conte, de tuer sept mouches à la fois » (p.445). Le rêve est une expression extrêmement condensée.
Parfois il reconnaît que les ruses du rêve sont telles qu’on ne peut plus savoir ce qu’il voulait dire : « Il ne faut pas oublier que les forces psychiques qui ont déformé le rêve s’opposent au travail d’interprétation. » (p.446)
Le rêve n’est pas une simple transposition du réel, présent ou passé, il est du côté de l’attente, car il s’y joue l’accomplissement d’un désir. Donc il semble que le rêve nous parle plutôt de l’avenir. Et cela est une grosse différence par rapport aux rêves bibliques, qui portent aussi parfois sur l’avenir, mais pas en termes d’attente et de désir du rêveur. Freud écrit cette belle phrase sur ce temps merveilleux du rêve : « Le présent est le temps où l’on représente le souhait comme accompli » (p.454).
Cependant il ne faut pas selon Freud prendre le rêve comme un véritable acte du rêveur : l’empereur qui fit exécuter celui qui l’avait assassiné en rêve a eu tort, dit Freud, car ce qui se passe en rêve est réalité psychique et non réalité matérielle, et toute réalité psychique est à interpréter d’abord, son sens n’est jamais littéral. De plus, dit–il, « selon Platon l’homme de bien se contente de rêver ce que le méchant fait réellement ». Pour Freud nous ne sommes pas coupables de nos simples pensées. De même l’art permet de connaître le mal sans le faire vraiment, dit Aristote.
« Le mieux est donc de ne pas juger les rêves », dit Freud, mais en même temps « il semble injuste que les hommes se refusent à assumer la responsabilité de leurs rêves immoraux. » Le rêve appartient bien au rêveur. A lui de savoir l’interpréter mais sans le nier.
Finalement, il nous faut repenser le rapport du rêve à l’avenir. Nous avons dit que le rêve était du côté de l’attente, donc de l’avenir, en ce qu’il exprimait un désir se représentant comme accompli.Mais pour Freud il ne peut être question de croire que le rêve peut révéler l’avenir. « Il faudrait dire bien plutôt : le rêve révèle le passé, car c’est dans le passé qu’il a toutes ses racines. Certes, l’antique croyance aux rêves prophétiques n’est pas fausse en tous points. Le rêve nous mène dans l’avenir puisqu’il nous montre nos désirs réalisés ; mais cet avenir, présent pour le rêveur, est modelé, par le désir indestructible, à l’image du passé. » (fin du livre).
A cela s’oppose la démarche juive, qui prend le rêve au sein d’un contexte messianique où le rêveur a le devoir jusque dans ses nuits de s’améliorer.
Dans la Bible, le Midrash et le Talmud, la créativité des rêves et des rabbins
Le Midrash insiste sur la possibilité des jeux de mots, à la fois dans la Bible et dans le rêve. Freud d’ailleurs lui aussi devra faire une place au jeu de mots et dans la vie quotidienne, et dans le rêve, comme activité signifiante de l’inconscient, ce qui suppose donc pour qui veut comprendre la vie, la Bible, et l’inconscient, de développer en lui l’humour et la capacité à « faire des blagues ».Prenons pour exemple les rêves de Joseph enfant : La gerbe dressée du premier rêve symbolise les idoles muettes que les Hébreux dresseront (ilmim) et alors on dira « C’est ton dieu, ô Israël » (Ex. 32,4 : le veau d’or). L’interprétation s’explique par un jeu de mots. Le texte de Joseph dit en quelque sorte : « nous gerbons les gerbes », que l’on traduit d’ordinaire par « nos assemblons les gerbes ». « Me’almim alumim » en hébreu est renvoyé à un mot qui désigne les muets, et donc les idoles car les idoles sont muettes « ilmim ». Un autre rabbin, R. Aha, suggère un autre jeu de mots : « ha’alim » : « il cachera la vérité à mon sujet à notre père et dira : « une bête sauvage l’a dévoré », mais qu’est-ce qui me tiendra debout ? [qui me fera justice de ce mensonge] le silence de ma mère.
Sur l’extrême créativité des interprétations des rêves ,et donc aussi par principe des rêves qui sont interprétés ainsi, il faut lire en entier les pages 55 à 57 du Traité Berakhot du Talmud.
Les qualités morales qui doivent présider à l’interprétation de leurs rêves :
Aucun rêve n’est mauvais en soi. Les rabbins disent que si un rêve est mauvais, la souffrance qu’il occasionne est une épreuve suffisante et rien de mal de plus n’arrivera. Samuel disait aussi (Talmud Berakhot 55b), quand il avait un mauvais rêve que les rêves parlaient faussement, et quand il avait un bon rêve, il disait en citant la Bible, « Moi [l’Eternel] je parle avec lui au moyen d’un rêve ». A quelqu’un qui voyait là une contradiction, il répondit que dans un cas les rêves se font par l’intermédiaire d’un ange, et dans l’autre cas par l’intermédiaire d’un démon.Mais ce qui compte surtout c’est la qualité morale du rêveur. Si Joseph interprète différemment le rêve de l’échanson et le rêve du pannetier, qui sont tellement semblables, c’est selon le Talmud (Ibid. 55b) que dans l’un des rêves, celui de l’échanson, l’échanson y est quelqu’un de bien, alors que dans l’autre rêve, celui du panetier, le rêveur ne se présente pas comme quelqu’un de bon et généreux.
N’oublions surtout pas que l’humour est indispensable à qui veut trouver le sens des rêves et plus généralement de la vie. L’œuvre de Freud est pleine de ces révélations qui reposent sur un jeu de mot ou un trait d’esprit, création inconsciente du dormeur ou création inspirée de l’interprète.
Cependant il faut retenir surtout que celui qui interprète un rêve doit faire bien attention, car selon le Talmud le livre secret des interprètes de rêve tient dans une phrase : « Touts les rêves suivent ce que dit la bouche », la bouche qui raconte et interprète. Le rêve trouve son sens dans la parole qui l’interprète. (Talmud Berakhot 56 A). Cette parole peut révéler le passé, dire à chacun ce qu’il doit faire, en particulier les versets de la Bible qu’il doit dire pour que d’autres versets ne se réalisent pas à son propos, les espoirs que le rêveur peut avoir, et enfin il faut utiliser toutes les ressources de l’intelligence pour interpréter le rêve de façon bonne et favorable quand il s’agit de dire ce qui se passera dans l’avenir, comme le font les rabbins en Berakhot 57, cherchant partout dans la Bible des façons de se consoler d’un rêve qui fait peur.
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