Le congrès de Neuro-Psychanalyse de Rio en Juillet 2005 : tour d’horizon sur le thème des relations entre rêves et psychose. Le congrès de Neuropsychanalyse se tenait les jours précédant le congrès international de psychanalyse de l’IPA de 2005 et rassemblait des psychanalystes intéressés par les « ponts » existants entre psychanalyse et neurosciences.
Certains comme Mark Solms et Jaak Panksepp sont à l’origine de cette réunion des deux disciplines au sein de congrès annuels, de réunions mensuelles et d’une revue : « Neuro psychoanalysis ». Peu de français honoraient de leur présence cette réunion pourtant fort courue par les nord et sud-américains. Le thème « les rêves et la psychose », avait pour but d’aborder les caractéristiques communes entre neurosciences et psychanalyse dans ce domaine. Lien biochimique, circuit de neuromédiateurs, structures anatomiques, et comment ce lien éventuel pourrait nous aider à comprendre et interpréter rêves et psychose dans une cure psychanalytique ?
Mark SOLMS a présenté une discussion sur les mécanismes cérébraux communs aux rêves et à la psychose, s’appuyant sur les premiers travaux sur la neurobiologie du rêve qu’il a réalisé. Il a en effet étudié les rêves des patients cérébro-lésés. L’existence d’un circuit neuroanatomique et biochimique à l’origine de la sensation de récompense permet de relier les différents phénomènes oniriques. C’est le système de “récompense”. D’après les récentes études sur des patients ayant des lésions dans ce circuit ou des sujets sains explorés grâce à l’IRM fonctionnelle, ce circuit neuronal complexe participe à l’origine des sentiments de curiosité, de récompense et est aussi impliqué dans la formation des rêves. Cette présentation doit être située dans le contexte de la pensée de Mark Solms, qui essaie depuis plusieurs années de mettre en relation non conflictuelle les neurosciences et les découvertes de Freud en particulier en ce qui concerne les rêves.
Jaak Panksepp neurobiologiste a parlé du système neuronal de récompense, dont il a fait une description dans les addictions. Son attitude est beaucoup plus neurobiologique et il insiste sur l’expérimentation animale, de ce système, en présentant un modèle animal de rats qui rient !Il existe selon lui des “Psychoendophénotypes” schémas internes de programmes de motivation internes dont le système de récompense fait partie, au même titre que le système neuronal porteur de la peur et du désir. Les structures sous corticales, sont, dans le système de récompense, les premières a « apprendre », mais le néocortex est le premier à « savoir ». Ceci signifie avec des mots neurobiologiques, que le système de récompense est inconscient, mais plus tard, quand le but est atteint, l’accès à la conscience renforce le système de récompense et l’activité neuronale dans ce circuit. La présence du rire chez le rat traduit pour Panksepp un circuit émotionnel ancien, sous cortical donc inconscient, à la fois témoin de l’évolution darwinienne et présent dans le développement humain avec le rire de l’enfant qui n’a pas acquis le langage. La présentation de Panksepp semble avoir pour but de nous réinterroger, de façon provocatrice sur la nature humaine des émotions, et plus loin, sur l’intérêt des relations humaines. (il faudrait selon lui s’intéresser plus à l’animal qu’à l’homme, ce qui, dit à un auditoire psychanalytique a un impact de provocation certain) Le propre de l’homme dans cette histoire resterait de pouvoir rire « sous cape » , le rire intérieur silencieux, pouvant être le seul spécifiquement humaine. Lire pour avoir une idée du ton; Jaak Pansepp, Beyond a joke: from animal laughter to human joy? Science, 2005, 308: 62-63. Face à ce déferlement neurobiologique, Howard Shevrin, psychanalyste très impliqué dans la recherche neurophysiologique, a donné l’image d’une plus grande souplesse dans le maniement des deux concepts. Il discute la méthode scientifique appliquée à
la psychanalyse. La méthode scientifique étudie les généralisations, mais n’est pas forcément adéquate pour l’étude de la psychanalyse qui est individuelle, étude de l’hétérogénéité et de l’individu. C’est Dans le domaine de la psychanalyse, on peut selon lui, utiliser la méthode de validation en étudiant des phénomènes neurophysiologiques qui peuvent se rapprocher de ce qui ce passe dans une analyse ( par exemple l’étude des phénomènes subliminaux par l’intermédiaire des potentiels évoqués ou des temps de réaction, l’étude des réactions du système nerveux lors de la présentation subliminale de mots neutres ).
Les relations (réciproques) du rêve freudien avec les neurosciences modernes. sont discutées par Victor Manoel Andrade de Sao Paolo. Il dresse un historique de la place du rêve dans la métapsychologie freudienne des origines à nos jours. Quel est le rôle du rêve dans le désir, dans l’histoire et la préhistoire des sentiments infantiles de plaisir et déplaisir ? Les fantasmes inconscients et les hallucinations ont en commun la pensée d’une réalisation irréelle d’un désir (principe du plaisir). La différence entre désir du rêve et fantasme inconscient est que le fantasme inconscient se développe quand le Moi est en contact avec la réalité alors que le rêve survient quand le Moi est endormi. La désactivation du Moi conscient permet au désir du rêve de s’exprimer et ainsi de suivre la voie de la décharge de l’hallucination primaire. Interpréter les rêves dans la psychanalyse revient à suivre un chemin contraire au travail du rêve, du contenu manifeste vers les pensées inconscientes latentes. Comme dans le rêve, la psychose s’accompagne d’une suspension du Moi qui s’éloigne de la réalité, mais cet éloignement reflète dans le rêve un processus adaptatif en relation avec le rythme circadien et le principe de réalité. La voie entre la représentation de chose et celle de mot est ouverte dans le rêve, alors que dans la psychose elle est interrompue par la fragmentation du Moi. Ce sont les relations entre le fonctionnement cérébral, les hallucinations et le rêve, et les associations libres déclenchée par le rêve qui sont étudiées par Annaik Feve et G. Hart (Hallucinosis and dreams, Neuro-psychoanalysis, 2006, 2) .
Certains comme Mark Solms et Jaak Panksepp sont à l’origine de cette réunion des deux disciplines au sein de congrès annuels, de réunions mensuelles et d’une revue : « Neuro psychoanalysis ». Peu de français honoraient de leur présence cette réunion pourtant fort courue par les nord et sud-américains. Le thème « les rêves et la psychose », avait pour but d’aborder les caractéristiques communes entre neurosciences et psychanalyse dans ce domaine. Lien biochimique, circuit de neuromédiateurs, structures anatomiques, et comment ce lien éventuel pourrait nous aider à comprendre et interpréter rêves et psychose dans une cure psychanalytique ?
Mark SOLMS a présenté une discussion sur les mécanismes cérébraux communs aux rêves et à la psychose, s’appuyant sur les premiers travaux sur la neurobiologie du rêve qu’il a réalisé. Il a en effet étudié les rêves des patients cérébro-lésés. L’existence d’un circuit neuroanatomique et biochimique à l’origine de la sensation de récompense permet de relier les différents phénomènes oniriques. C’est le système de “récompense”. D’après les récentes études sur des patients ayant des lésions dans ce circuit ou des sujets sains explorés grâce à l’IRM fonctionnelle, ce circuit neuronal complexe participe à l’origine des sentiments de curiosité, de récompense et est aussi impliqué dans la formation des rêves. Cette présentation doit être située dans le contexte de la pensée de Mark Solms, qui essaie depuis plusieurs années de mettre en relation non conflictuelle les neurosciences et les découvertes de Freud en particulier en ce qui concerne les rêves.
Jaak Panksepp neurobiologiste a parlé du système neuronal de récompense, dont il a fait une description dans les addictions. Son attitude est beaucoup plus neurobiologique et il insiste sur l’expérimentation animale, de ce système, en présentant un modèle animal de rats qui rient !Il existe selon lui des “Psychoendophénotypes” schémas internes de programmes de motivation internes dont le système de récompense fait partie, au même titre que le système neuronal porteur de la peur et du désir. Les structures sous corticales, sont, dans le système de récompense, les premières a « apprendre », mais le néocortex est le premier à « savoir ». Ceci signifie avec des mots neurobiologiques, que le système de récompense est inconscient, mais plus tard, quand le but est atteint, l’accès à la conscience renforce le système de récompense et l’activité neuronale dans ce circuit. La présence du rire chez le rat traduit pour Panksepp un circuit émotionnel ancien, sous cortical donc inconscient, à la fois témoin de l’évolution darwinienne et présent dans le développement humain avec le rire de l’enfant qui n’a pas acquis le langage. La présentation de Panksepp semble avoir pour but de nous réinterroger, de façon provocatrice sur la nature humaine des émotions, et plus loin, sur l’intérêt des relations humaines. (il faudrait selon lui s’intéresser plus à l’animal qu’à l’homme, ce qui, dit à un auditoire psychanalytique a un impact de provocation certain) Le propre de l’homme dans cette histoire resterait de pouvoir rire « sous cape » , le rire intérieur silencieux, pouvant être le seul spécifiquement humaine. Lire pour avoir une idée du ton; Jaak Pansepp, Beyond a joke: from animal laughter to human joy? Science, 2005, 308: 62-63. Face à ce déferlement neurobiologique, Howard Shevrin, psychanalyste très impliqué dans la recherche neurophysiologique, a donné l’image d’une plus grande souplesse dans le maniement des deux concepts. Il discute la méthode scientifique appliquée à
la psychanalyse. La méthode scientifique étudie les généralisations, mais n’est pas forcément adéquate pour l’étude de la psychanalyse qui est individuelle, étude de l’hétérogénéité et de l’individu. C’est Dans le domaine de la psychanalyse, on peut selon lui, utiliser la méthode de validation en étudiant des phénomènes neurophysiologiques qui peuvent se rapprocher de ce qui ce passe dans une analyse ( par exemple l’étude des phénomènes subliminaux par l’intermédiaire des potentiels évoqués ou des temps de réaction, l’étude des réactions du système nerveux lors de la présentation subliminale de mots neutres ).
Les relations (réciproques) du rêve freudien avec les neurosciences modernes. sont discutées par Victor Manoel Andrade de Sao Paolo. Il dresse un historique de la place du rêve dans la métapsychologie freudienne des origines à nos jours. Quel est le rôle du rêve dans le désir, dans l’histoire et la préhistoire des sentiments infantiles de plaisir et déplaisir ? Les fantasmes inconscients et les hallucinations ont en commun la pensée d’une réalisation irréelle d’un désir (principe du plaisir). La différence entre désir du rêve et fantasme inconscient est que le fantasme inconscient se développe quand le Moi est en contact avec la réalité alors que le rêve survient quand le Moi est endormi. La désactivation du Moi conscient permet au désir du rêve de s’exprimer et ainsi de suivre la voie de la décharge de l’hallucination primaire. Interpréter les rêves dans la psychanalyse revient à suivre un chemin contraire au travail du rêve, du contenu manifeste vers les pensées inconscientes latentes. Comme dans le rêve, la psychose s’accompagne d’une suspension du Moi qui s’éloigne de la réalité, mais cet éloignement reflète dans le rêve un processus adaptatif en relation avec le rythme circadien et le principe de réalité. La voie entre la représentation de chose et celle de mot est ouverte dans le rêve, alors que dans la psychose elle est interrompue par la fragmentation du Moi. Ce sont les relations entre le fonctionnement cérébral, les hallucinations et le rêve, et les associations libres déclenchée par le rêve qui sont étudiées par Annaik Feve et G. Hart (Hallucinosis and dreams, Neuro-psychoanalysis, 2006, 2) .
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