samedi 25 décembre 2010

Fonctions psychologiques du rêve

 

Selon Tristan Moir, psychanalyste et onirologue, le rêve peut être envisagé d’un point de vue psychologique et physiologique. Les fonctions du rêve peuvent elles aussi êtres envisagées selon différents point de vue qui se complètent.
Les rêves remplissent en effet plusieurs fonctions dans la vie de l’esprit. Ils sont en rapport avec les fluctuations d’humeur, ils semblent fournir un espace énergétique dans lequel les problèmes, mis de coté durant des journées très remplies, peuvent être résolus. Les recherches de Ramon Greenberg vont dans ce sens, où après une période passée à rêver, on parvient mieux à évoquer les épisodes à caractère menaçant vécus antérieurement, et l’absence d’activité onirique provoque une difficulté d’adaptation au stress. Le rêves semble constituer une sorte d’atelier de réparation ou l’image de soi, l’estime de soi peuvent se trouver réparées.

Avant de préciser comment s’élabore le rêve, Bergeret évoque une fonction extrêmement simple du rêve, qu’il décrit comme une activité psychique appartenant au sommeil, visant à satisfaire les pulsions issues du Ça, en les aménageant de manière à éviter que l’excitation représentée par l’émergence d’un désir ne stimule le Moi au point d’entrainer le réveil. C’est dans ce sens qu’il apparaît selon Freud, comme le gardien du sommeil.
Le rêve jouerait le rôle du réalisateur hallucinatoire du désir, un accomplissement du désir voilé, afin d’échapper à la censure baissée mais pas complètement supprimée. Le rêve serait donc une formation de compromis tout comme le symptôme. Le travail du rêve consiste selon Bergert à transformer les pensées latentes du rêve de manière à les rendre acceptables par le moi et à leur éviter le refoulement.

Jeanine Solotareff dans « Le symbolisme des rêves », attribue au rêve une fonction d’harmonisation des désirs dans leur sens large du terme et non pas sexuel seulement, comme le pensait Freud, une sorte de restitution de l’harmonisation de la satisfaction essentielle, qui est l’harmonie avec le sens de la vie. Le rêve viendrait dans ce sens remplir une fonction régulatrice, ses contenus richement contrastés mais judicieusement compensateurs, bien que Jung souligne à quel point il est difficile de dégager les lois qui président à la compensation onirique car celle-ci est intimement liée à la nature entière de l’individu, les compensations possibles sont innombrables et inépuisables. Jung considère ces contenus comme expression de l’autorégulation psychologique de l’individu. Le rêve rectifie la situation comme le pense Jung, car le rêve enseigne, et ne cache rien contrairement à ce que pensait Freud.
L’étude de D. COHEN où il se dégage un ralentissement d’intégration, est significatif dans ce sens, les personnes stressées par un échec au test d’intelligence effectué avant le sommeil en laboratoire, où les sujets se réveillent avec un meilleur sentiment dans la mesure où ils avaient incorporé des éléments de la situation du test dans leurs rêves. L’observation de Rosalind Cartwright de l’université de Chicago, démontre bien combien il est plus facile à des femmes divorcées, qui avaient incorporé fréquemment leur ex-conjoint dans leurs rêves de s’adaptées au divorce. Ces études révèlent un rôle d’adaptation à la situation consciente.

Jung évoque une fonction prospective se présentant sous forme d’anticipation, surgissant dans l’inconscient, de l’activité consciente future, évoquant une ébauche préparatoire à grandes lignes, un projet de plan exécutoire. Ce que certains désignent comme une fonction prophétique, car le rêve offre parfois une vision de l’avenir, qui peut nous inspirer et déterminer nos choix personnels.

Sans que cela ne constitue un miracle ou une prophétie, car selon Jung, beaucoup de crises dans notre vie ont une longue histoire inconsciente. Nous nous acheminons vers elles pas à pas sans nous en rendre compte du danger qui s’accumule. Mais ce qui échappe à notre conscience est souvent perçu par notre inconscient, qui peut nous transmettre l’information au moyen du rêve. Ceci concorde avec l’hypothèse de l’amorçage cité dans le cours, démontrant que notre cerveau peut être capable d’identifier, de mémoriser ou de se concentrer sur autre chose, bien avant que nous n’en ayons conscience, et que ce niveau inconscient peut influencer nos pensées ou notre comportement.
Les rêves peuvent êtres faits de vérités inéluctables, de sentences philosophiques, d’illusions, de fantaisies désordonnées, de souvenirs, de projets, d’anticipations, voir de visions télé parthiques, d’expériences intimes irrationnelles. Ils ne sont pas seulement la réalisation de désirs refoulés, selon la conception jungienne du rêve.

Sylvie boril, journaliste qui s’intéresse aux rêves, dans son livre « Interpréter et diriger ses rêves » cite plusieurs fonctions. Le rêve aurait une fonction informative, dans le sens où il représente l’état psychique du moment et met en relation avec des processus au plus profond de soi, permettant à l’individu une connaissance plus large de soi

Il aurait aussi une fonction thérapeutique, libérant une bonne partie des tensions accumulées dans l’inconscient en raison de répression et du refoulement des instincts, des désirs des sentiments et de l’agressivité. Ce qui est aussi une fonction de régulation de l’humeur comme le confirme les recherches de Milton Kramer et de Roth, comme préciser dans le cours. Où il apparaît le lien entre l’état d’esprit du sujet à son réveil et le contenu de ses rêves durant la nuit. Les recherches de Ramon Greenberg démontrent qu’après une période de rêve, les sujets parviennent mieux à évoquer les épisodes à caractère menaçant vécus antérieurement, et que l’absence d’activité onirique provoque une difficulté d’adaptation au stress. Ainsi que le rôle que joue le rêve dans le rétablissement de l’équilibre général de l’individu.

La fonction éducative, car les rêves stimulent des pensées plus réalistes vis-à-vis de certains problèmes et proposent le programme adéquat pour mener à bien les aspirations personnelles. Comme le montre Anne Monteschi dans le dictionnaire des rêves. Le rêve semble posséder une connaissance indéfinie de la vie et du caractère de la personne ; il enregistre des images, des désirs, des pensées, des phrases, des observations, des situations. Le rêve « sait » des moments que nous avons oubliés.
Dans le rêve ce matériel de nature diverse revient à la surface, l’inconscient nous les propose lorsque ceux-ci on quelque chose à avoir avec notre vie présente.

Texte écrit par Chérif Akdache

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