vendredi 25 mars 2011

Complaisance somatique


Etant défini comme celui qui « n’a rien », l’hystérique est volontiers considéré comme un simulateur ou un menteur. Mais « c’est un mensonge qui dit la vérité ». Quelle vérité ? Celle d’un désir ancien, qui faute d’avoir trouvé la satisfaction, aura provoqué du déplaisir, c’est-à-dire un malaise, une sensation physique désagréable, du dégoût..... De cet événement ancien, souvent anodin d’ailleurs, la mémoire n’a pas totalement perdu la trace.
Plus tard , à la puberté, lorsqu’un événement analogue se produira auquel le « moi » ne pourra faire face efficacement, par la pensée, le jugement et l’action, l’affect pénible sera réactivé. Mais le moi, incapable d’en situer la véritable origine, qui est dans la trace mnésique infantile, l’attribuera à un événement actuel ou à une « maladie » présente. C’est ce que FREUD appelle le « premier mensonge hystérique » (Prôton pseudos), terme qui apparaît pour la première - et dernière - fois dans « L’Esquisse d’une psychologie scientifique à l’usage des neurologues »(1895). C’est là l’origine de la « complaisance somatique ». Le terme de complaisance somatique est couramment utilisé pour désigner la tendance hystérique à se servir des moindres troubles physiques pour exprimer une plainte qui renvoie toujours en dernière analyse à un désir inassouvi parce qu’impossible ou interdit. C’est dans le « Cas Dora », à propos de l’aphonie, que le terme de « complaisance » est utilisé pour la première fois comme concept théorique. Complaisance somatique est une traduction de l’anglais « somatic compliance » davantage que du terme allemand « somatisches Entgegenkommen ». En tant que verbe, « entgegenkommen » signifie « venir à la rencontre ». En ce sens, le malaise somatique « vient à la rencontre » du sujet comme le sujet va à sa rencontre. Le verbe substantivé, « das Entgegenkommen », tel que FREUD l’utilise, a le sens.

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