mardi 8 mars 2011

Angoisse devant un danger réel


Dans « Inhibition, symptôme et angoisse », Freud emploie le terme « Realangst » qui a été traduit par « angoisse devant un danger réel ». C’est une angoisse qui surgit face à une situation qui représente un danger réel pour le sujet. L’angoisse, guide de tout psychanalyste dans une cure, est l’un des sujets sur lesquels la psychanalyse a le plus réfléchi. Du signal d’angoisse, à l’angoisse traumatique, jusqu’à l’angoisse devant un danger réel, Freud n’a cessé de remanier sa théorie de l’angoisse jusqu’en ses derniers textes où celle-ci ne procède plus du refoulement mais en est la source. Ainsi l’angoisse, qui occupe une place centrale dans la découverte psychanalytique, est-elle l’enjeu de révisions déchirantes que la clinique provoque sans cesse dans tous les sens du terme.  
Freud, Lacan, Ferenczi, Winnicott et de nombreux autres, ont interrogé sans relâche la fonction de construction ou au contraire de destruction que l’angoisse encourage. A leur suite, nous explorerons les confins de l’angoisse que sont la peur, l’effroi, l’inquiétante étrangeté, la soudaineté des atteintes corporelles somatiques au cours de certaines maladies, les interminables anorexies et boulimies, les dépressions tenaces, les enclaves autistiques dans les névroses, les expériences de déshumanisation, le trouble des identités de genre. Le réel, dont l’angoisse est le signe, nous rappellerait s’il était besoin que tous les malaises de la vie psychique ne sauraient être réduits à une causalité qui, en désérotisant les racines psychiques du sujet, effacerait le potentiel de vérité et de violence que l’angoisse contient.  

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