Traduit en Français, suivant les usages qui sont fait pour la Séparation, Clivage et Dissociation, le terme allemand Spaltung n'est lui-même que la traduction par Freud d'une expression fréquente dans la Psychiatrie Française du XIX e Siècle, celle de : "Double Conscience"., utilisée par P. Janet (1859-1947).
Ce dernier désigne par le Clivage de la Conscience comme : "un trait primaire de l'affection Hystérique.
Il repose sur une faiblesse innée de la capacité de synthèse Psychique signant la dégénérescence des individus hystériques (cité par Freud ans les Psychonévroses de défenses)".
Il repose sur une faiblesse innée de la capacité de synthèse Psychique signant la dégénérescence des individus hystériques (cité par Freud ans les Psychonévroses de défenses)".
Joseph Breuer et Sigmund Freud considèrent d'abord que l'hystérie est marquée par l'apparition d'états de conscience particuliers qu'ils définissent comme des Etats :"Hypnoïdes (état semblable au rêve sans être accompagné de sommeil) caractérisé par une difficulté à associer ; le Clivage de conscience est secondaire ; il provient du fait que les représentations qui émergent sont coupées de la communication associative avec le reste du contenu de la Conscience.
Mais, cette notion de Conscience Hypnoïde reste bien vague... On pourrait alors s'arrêter à la définition que Eugen Bleuler donne de la Spaltung comme Trouble fondamental de la pensée Schizophrénique :
la Dissociation intrapsychique, selon lui, rend le sujet incapable d'organiser un discours suivant les voies de la signifiance et de l'association traditionnelle.
la Dissociation intrapsychique, selon lui, rend le sujet incapable d'organiser un discours suivant les voies de la signifiance et de l'association traditionnelle.
Reprenant cette perspective, mais en donnant à la notion de clivage un sens radicalement différend, Freud va, en 1924, étendre celle-ci au champ de la psychose, dans laquelle a ses yeux, le Moi se laisse emporter par le Ça ( pôle pulsionnel de la Personnalité) et se détache d'un morceau de la Réalité "la perte de la réalité dans la névrose et la Psychose (1925)"
Du Clivage de Conscience, il passera bientôt au Clivage du Moi (1927) tel qu'il s'effectue dans le Fétichisme.
Freud S. définit le Fétichisme comme être une défense contre l'Angoisse de Castration.
De deux attitudes en rapport avec : l'Organe génital Masculin et Féminin qui sont dans la substitution de l'organe génital, d'un point de vue psychique, de l'autre "soi" que se trouverait : le Clivage du Moi.
Le processus dit de Refoulement (mécanisme de défense inconscient), ne résout pas, ici, deux données contradictoires mais les met "Cote à cote", permettant qu'elles ne s'influence pas mutuellement.
On dira qu'il y a Clivage entre deux attitudes lorsque, l'une est fondée sur le Désir et l'autre sur la réalité.
On admet aujourd'hui, ce qui a été présenté par Freud en ajout de la pensée précédente, que l'une des attitudes est le fait du Moi, tandis que l'attitude du refoulé émane du Ça, (dont on détermine les contenus comme inconscient).
A partir de certaines remarques de Freud "Moi-Plaisir" et "Moi-Réalité", Mélanie Klein (1882-1960) et dans le cadre de la relation "Sujet-Objet" introduira la notion de clivage pour dissocier celui-ci en bon et mauvais Objet (façon d'appréhender l'objet et de se situer par rapport à lui), dont elle présentera ce regard :
Par le biais de petite enfance et lors de la succion, il va s'instruire une relation de type : "Objet partiel". Le sein de la mère va représenter l'Instinct de Vie, par le biais des pulsions dites "libidinales" et des pulsions agressives "sadique oral".
Le sein maternel est alors partagé en "Bon", lorsqu'il donne du Plaisir, et en "Mauvais" , lorsqu'il ne donna pas satisfaction.
Le Clivage du "Moi" et de "l'Objet" se produisent alors corrélativement mais restent séparés.
Il faut noter également que, à la notion Freudienne, Jacques Lacan emploiera : "la refente de l'Objet", définissant elle même la refente de l'objet Phallique (Position de l'Inconscient).
Clivage du moi / Clivage de l’objet
Abordé par Janet en 1889 d’une part, puis par Freud et Breuer en 1895 d’autre part, le clivage est une action de séparation, de division du moi, ou de l’objet, par deux réactions simultanées et opposées (l’une cherchant la satisfaction, l’autre tenant compte de la réalité), sous l’influence angoissante d’une menace, de façon à faire coexister les deux parties qui se méconnaissent sans formation de compromis possible.
Abordé par Janet en 1889 d’une part, puis par Freud et Breuer en 1895 d’autre part, le clivage est une action de séparation, de division du moi, ou de l’objet, par deux réactions simultanées et opposées (l’une cherchant la satisfaction, l’autre tenant compte de la réalité), sous l’influence angoissante d’une menace, de façon à faire coexister les deux parties qui se méconnaissent sans formation de compromis possible.
Ce mécanisme permet donc de maîtriser l’angoisse et sert d’issue lors d’ambivalence conflictuelle.
le clivage du moi
Le clivage joue un rôle organisateur important (présent dès le début et tout au long de la vie psychique), cependant il peut présenter un caractère déstructurant et dangereux.
le clivage dit normal
En effet, le clivage permet de faire attention (capacité d’attention) à une émotion ou à la mettre de coté (capacité de discrimination) afin de pouvoir simplement penser, se forger un jugement.
Il autorise l’organisation des émotions, des sensations et des pensées ou encore des objets et ainsi l’accès aux processus d’intégration et de socialisation.
le clivage à caractère pathologique
Mais, poussé à l’extrême et utilisé fréquemment, il apparaît dans la névrose obsessionnelle, ainsi que dans la psychose et les perversions.
Il explique certaines actions démesurés où la folie cohabite la réalité (un ‘homme ordinaire’ qui étrangle plusieurs prostituées puis va se dénoncer dans l’espoir de faire cesser ses cauchemars au cour desquels il revoit les femmes, vivantes, fut étonné de son arrestation et n’estimais pas avoir commis quelque chose de grave.).
le clivage de l’objet
Le clivage de l’objet, introduit par M. Klein, est la séparation d’un objet en deux objets différents : un bon-objet et un mauvais-objet (une petite fille perturbée pendant son sommeille par une maman noire qui survient et la persécute répond à l’analyste, à savoir si l’enfant déteste ce personnage maléfique, que sa maman sait bien.).
On retrouve la notion de clivage dans des expressions populaires : « je sais bien… mais quand même… »
le clivage du moi
Le clivage joue un rôle organisateur important (présent dès le début et tout au long de la vie psychique), cependant il peut présenter un caractère déstructurant et dangereux.
le clivage dit normal
En effet, le clivage permet de faire attention (capacité d’attention) à une émotion ou à la mettre de coté (capacité de discrimination) afin de pouvoir simplement penser, se forger un jugement.
Il autorise l’organisation des émotions, des sensations et des pensées ou encore des objets et ainsi l’accès aux processus d’intégration et de socialisation.
le clivage à caractère pathologique
Mais, poussé à l’extrême et utilisé fréquemment, il apparaît dans la névrose obsessionnelle, ainsi que dans la psychose et les perversions.
Il explique certaines actions démesurés où la folie cohabite la réalité (un ‘homme ordinaire’ qui étrangle plusieurs prostituées puis va se dénoncer dans l’espoir de faire cesser ses cauchemars au cour desquels il revoit les femmes, vivantes, fut étonné de son arrestation et n’estimais pas avoir commis quelque chose de grave.).
le clivage de l’objet
Le clivage de l’objet, introduit par M. Klein, est la séparation d’un objet en deux objets différents : un bon-objet et un mauvais-objet (une petite fille perturbée pendant son sommeille par une maman noire qui survient et la persécute répond à l’analyste, à savoir si l’enfant déteste ce personnage maléfique, que sa maman sait bien.).
On retrouve la notion de clivage dans des expressions populaires : « je sais bien… mais quand même… »
Clivage du moi: coexistence au sein du moi de deux potentialités contradictoires, l'une prédisposant à tenir compte de la réalité, l'autre déniant cette réalité.
Autre définition à partir d'histoire de cas :
Le clivage est la séparation d'affects opposées, de façon à ce que les uns ne contaminent pas les autres. L'absence d'intégration des affects dans une synthèse harmonieuse a pour but de lutter contre l'angoisse liée aux désirs de destruction. Il s'agit d'un type de défense psychotique bien différent dans son expression du clivage du schizophrène chez qui l'unité de soi et des autres est rompue et où la distinction entre le réel et l'imaginaire n'existe plus (Allilaire, 1985). Ainsi, (par exemple) le patient pourra avoir une attitude passive à l'égard d'une infirmière tandis qu'avec une autre, il manifestera une conduite agressive et violente. Le patient peut consentir à ne parler qu'à une seule infirmière : "Vous êtes plus gentille que l'infirmière de soirée, vous êtes la seule qui me comprenez vraiment". La même infirmière peut être vue, alternativement, comme bonne ou mauvaise.
Le clivage du moi (allemand Ichspaltung), est la séparation de la réalité psychique en deux parties.
Dans la psychose, il y a rejet de la réalité, laquelle est remplacée par le délire. Le psychotique abandonnerait donc sa perception de la réalité, inconciliable avec les exigences pulsionnelles.
Le désir amène donc à ne plus s'avouer ce qui est et à le remplacer par des représentations plus supportables.
Cependant, dans toute psychose le malade garde pourtant un contact avec le réel, ce qui amène Sigmund Freud à penser la psychose comme séparation entre deux parties de la personnalité, l'une percevant la réalité et l'autre la déniant.
La particularité du clivage réside dans l'absence de communication entre les deux personnalités clivées. Ces deux personnalités ne s'influencent plus ; il n'y a donc pas de compromis.
Dans le fétichisme, le clivage du moi suppose le même modèle que dans la psychose, mais il protège de l'angoisse de castration. Une partie de la personnalité accepte l'existence d'une différence des sexes, les femmes n'ayant pas de pénis (mais l'important, le point significatif demeure bien le phallus et non l'organe réel). L'autre partie de la personnalité fétichiste dénie cette différence sexuelle et suppose chez la femme la présence du pénis, d'où l'apparition d'un fétiche permettant de soutenir la vérité de ce phallus féminin.
Si Freud ne parle pas de clivage du moi dans la névrose, il y reconnait la dénégation d'une partie de la réalité. D'autre part, le refoulement conduit bien, selon Freud, à ce qu'une partie du vécu psychique, la sexualité infantile présente en l'adulte, ne soit pas altérée par les expériences réelles - autrement dit l'inconscient n'évolue pas.
La pensée freudienne est donc souvent modifiée : dans la psychose le clivage se caractériserait par la multitude de personnalités n'interagissant pas, tandis que dans la névrose il n'y aurait formation que de quelques personnages.
Pour Melanie Klein, bien que le clivage du moi soit pertinent il peut également y avoir clivage de l'objet. L'objet pulsionnel, comme la mère, est coupé en plusieurs parties : il y aura par exemple formation d'une mère maternante et d'une mère persécutrice.
Le clivage du moi dans le processus de défense
Ecrit au début de 1938 mais publié seulement en 1940 à titre posthume, Le clivage du moi dans le processus de défense appartient, avec Analyse avec fin et analyse sans fin et Constructions en analyse à la série de textes écrits par Freud à la toute fin de sa vie et qui préfigurent des grands développements de la psychanalyse survenus depuis.Le concept de clivage (spaltung) est présent dès les premiers écrits psychanalytiques de Freud. Il témoigne alors généralement de la coupure radicale entre le conscient et l'inconscient. De fait, le clivage n'a pris valeur de concept psychanalytique qu'avec le temps puisqu'au début il est simplement emprunté à la psychiatrie où on le traduit souvent par "dissociation".
La nouveauté du texte est de reprendre la notion de clivage à la lumière d'une pratique psychanalytique se référant à la deuxième topique freudienne. Parlant de clivage du moi, Freud ne parle plus d'une coupure entre deux systèmes mais à l'intérieur même d'une seule instance, ouvrant la voie à de nombreux développements théoriques dont le kleinisme qui utilisera systématiquement cette notion.
C'est en se basant sur la clinique des psychoses et des perversions que Freud en vient à développer cette notion qu'il hésite à décrire comme un simple mécanisme de défense. Le clivage du moi permet la co-existence en parallèle de deux attitudes tout à fait inconciliables sans que ces contradictions ne soient prises en compte. L'exemple typique du fétichiste est instructif sur ce point. Le fétichiste n'est pas psychotique et reconnaît sans mal que la femme n'a pas de pénis, alors même que toute une autre partie de lui-même entretient la croyance en la présence d'un pénis chez la femme.
Un texte important pour bien suivre l'évolution de la pensée psychanalytique.
Référence: En général, nous conseillons au lecteur de se référer à l'édition française des oeuvres psychanalytiques complètes de Freud qui constitue la traduction la plus récente de ce texte. Les textes étant présentés par ordre chronologique, il sera facile de le trouver s'il est dans un des volumes déjà parus. Ce texte se trouve aussi dans une autre édition dans le livre Résultats, idées, problèmes tome 2 publié aux Presses Universitaires de France dans la collection Psychanalyse.
Le clivage du moi dans le processus de défense*
S.Freud [1938]
La conséquence habituelle, considérée comme normale, de l'effroi de castration est alors que le petit garçon cède à la menace, soit immédiatement, soit après un assez long combat, par une obéissance totale ou du moins partielle - il ne porte plus la main à ses organes génitaux -, renonçant ainsi totalement ou partiellement à la satisfaction de la pulsion. Mais nous nous attendons bien à ce que notre patient ait su s'en tirer autrement. Il s'est créé un substitut au pénis de la femme, en vain cherché d : un fétiche. Ainsi a-t-il dénié la réalité, mais sauvé son propre pénis. S'il n'a pas dû reconnaître que la femme avait perdu son pénis, la menace qui lui a été faite a perdu de sa crédibilité, et il n'a pas alors eu besoin non plus de craindre pour son pénis, il a pu poursuivre tranquillement sa masturbation. Cet acte de notre patient nous impressionne en tant qu'il constitue une façon de se détourner de la réalité, processus que nous réserverions volontiers à la psychose. Et il n'en diffère pas beaucoup, mais malgré tout, nous voulons suspendre encore notre jugement, car, à une observation plus attentive, nous découvrons une différence qui n'est pas sans importance. Le petit garçon n'a pas simplement contredit sa perception, halluciné un pénis là où l'on ne pouvait en voir, il a uniquement procédé à un déplacement de valeur, transféré la signification de pénis à une autre partie du corps, processus pour lequel - d'une façon que nous ne pouvons indiquer ici - le mécanisme de la régression lui est venu en aide. Ce déplacement n'a certes concerné que le corps de la femme ; pour son propre pénis, rien n'a changé. Cette façon, que l'on serait tenté de qualifier de rusée, de traiter la réalité décide du comportement pratique du petit garçon. Il poursuit sa masturbation comme si elle ne pouvait mettre son pénis en danger, mais en même temps il développe, en pleine contradiction, avec son insouciance ou son courage apparent, un symptôme qui témoigne qu'il reconnaît malgré tout ce danger. On l'a menacé que le père le châtrerait et, aussitôt après, simultanément à la création du fétiche apparaît chez lui une angoisse intense du châtiment par le père, angoisse qui l'occupera longtemps et qu'il ne peut maîtriser et surcompenser que par la mobilisation totale de sa masculinité. Cette angoisse à l'endroit du père, elle non plus, ne souffle mot de la castration. Avec le secours de la régression à une phase orale, elle apparaît comme angoisse d'être dévoré par le père. Il est impossible de ne pas songer ici à un fragment primitif de la mythologie grecque qui rapporte comment que le vieux père-dieu Kronos dévore ses enfants et veut aussi dévorer son plus jeune fils Zeus et comment Zeus, sauvé par la ruse de la mère, émascule plus tard le père. Mais, pour en revenir à notre cas, ajoutons qu'il produisit encore un autre symptôme, certes mineur, qu'il a conservé jusqu'à ce jour : une sensibilité anxieuse de ses deux petits orteils devant un attouchement, comme si, dans tout ce va-et-vient entre le déni et la reconnaissance, c'était quand même la castration qui avait trouvé une expression plus distincte...
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