mercredi 12 janvier 2011

Sommeil des personnes âgées


Physiologie

Sommeil des personnes âgées (physiologie).
En prenant de l'âge, le sommeil se modifie de façon importante, ce qui est à l'origine d'un bouleversement de l'organisation circadienne (le rythme circadien est l'organisation de l'organisme dans son ensemble et de chacun des organes le constituent, pendant une période de 24 heures).
Même si la quantité de sommeil est dans l'ensemble la même, le sommeil peu à peu s'entrecoupe et sa répartition se fait sous forme de petites siestes au cours des 24 heures. Rappel de la physiologie du sommeil normal
Une nuit de sommeil normale comprend deux phases (sommeil lent et sommeil paradoxal), d'une durée globale d'environ 110 minutes, qui se répètent en général 4 ou 5 fois au cours de la nuit. Tout commence par le sommeil lent. Au cours de la première demi-heure, voire des quarante-cinq minutes qui suivent l'endormissement, on distingue quatre stades de sommeil plus ou moins profond. L'enregistrement électroencéphalographique montre à ce moment-là des ondes apparaissant avec une fréquence plus basse que pendant l'état de veille, mais avec une amplitude plus élevée. Autrement dit, ces ondes sont de moins en moins fréquentes mais plus grandes. Pendant cette phase, ce que l'on appelle les signes vitaux, c'est-à-dire la température du corps, la fréquence de la respiration, le pouls, la pression artérielle, s'abaissent.
Cette phase de sommeil lent est elle-même constituée de quatre stades dont voici les caractéristiques de profondeur croissante et d'une durée totale d'environ 90 minutes. L'endormissement (stade 1) correspond à une période très courte, au cours de laquelle peuvent se produire des hallucinations. Il est suivi du stade 2, puis des stades 3 et 4, qui constituent le sommeil lent profond : 1 - stade 1 : les yeux sont fermés et la détente commence. Le dormeur ressent une impression de flottement : il s’agit de l'état hypnagogique. A ce moment-là, les signes sont normaux. L'électroencéphalogramme montre des ondes appelées alpha. Ces ondes sont peu à peu remplacées par des ondes appelées thêta. Si une stimulation survenait à cet instant, l'éveil serait immédiat. 2 - stade 2 : l'électroencéphalogramme devient irrégulier, l'amplitude des ondes enregistrées à ce moment-là est élevée, allant de 12 à 14 Hz. Le réveil commence à devenir plus difficile. 3 - stade 3 : le sommeil s'approfondit et une nouvelle série d'ondes apparaît : ce sont les ondes delta. Les signes vitaux commencent à s'abaisser et les muscles volontaires sont décontractés. A ce stade, qui intervient vingt minutes environ après le début du stade 1, les rêves sont fréquents. 4 - stade 4 : le tracé électroencéphalographique montre des ondes delta dont la fréquence est située entre 1 et 4 Hz (c'est pour cette raison que l'on parle de sommeil lent). Les signes vitaux atteignent leur niveau le plus bas, et la motilité du tube digestif augmente beaucoup. Les muscles volontaires (squelettiques) sont décontractés, mais le dormeur normal peut changer de position toutes les 20 minutes environ. Le réveil devient particulièrement difficile, l'énurésie (c'est-à-dire l'émission d'urine) et le somnambulisme apparaissent pendant cette phase. Environ 90 minutes après l'endormissement survient le sommeil paradoxal. Brutalement, l'électroencéphalogramme enregistre une modification des ondes qui deviennent très irrégulières jusqu'à l'apparition d'ondes alpha caractéristiques du stade numéro un et qui annoncent l'arrivée du sommeil paradoxal. À ce moment-là intervient une augmentation de la température du corps, le cœur se met à battre plus rapidement, la respiration augmente de fréquence, la pression artérielle s'amplifie et la motilité de l'estomac et des intestins diminue. Les ondes enregistrées à ce moment-là ressemblent à celle de l'état de veille, c'est ce qui a donné à ce sommeil le nom de sommeil paradoxal. Il faut signaler d'autre part que le cerveau consomme une grande quantité d'oxygène, sans doute plus importante que lorsque l'individu ne dort pas. Le sommeil paradoxal a également été appelé sommeil MOR (mouvements oculaires rapides). En effet, les yeux se déplacent rapidement sous les paupières. Les muscles sont paralysés et les mouvements que nous effectuons dans les rêves remplacent ceux que nous ne pouvons pas faire pendant le sommeil paradoxal. C'est donc pendant cette phase de sommeil paradoxal que les rêves surgissent, et pour certains chercheurs, les mouvements des yeux seraient en relation directe avec le rêve lui-même. Les expériences ont montré que les cauchemars et les terreurs nocturnes surviennent pendant les stades 3 et 4 du sommeil lent. L'érection est observée également pendant le sommeil paradoxal. Enfin, le souvenir des rêves semble meilleur si le réveil a lieu pendant le sommeil paradoxal. Chaque cycle de sommeil s'accompagne de la libération de différentes hormones dans le sang : l'hormone de croissance est surtout libérée pendant le sommeil lent profond des premiers cycles. la sécrétion de rénine augmente pendant le sommeil lent et diminue pendant le sommeil paradoxal. Il est sans doute inutile de préciser que le besoin de sommeil est plus important chez l'enfant et l'adolescent que chez l'adulte. Chez la personne âgée, le sommeil tend à se morceler; des périodes de sommeil diurne apparaissent souvent à cet âge de la vie, avant ou après le déjeuner et vers 16 h.
Il existe au centre du cerveau une zone, appelée " noyaux suprachiasmatiques ", qui se trouve dans l'hypothalamus. Il s'agit d'une horloge à l'origine des rythmes du sommeil.
D'autre part, un deuxième mécanisme régule le sommeil de la façon suivante : plus la veille est longue, plus le sommeil qui suit est long et profond. Pour obtenir les différents enregistrements que nous venons de voir chez un dormeur, c'est-à-dire la traduction de l'activité de ses cellules nerveuses et de ses muscles, qui nous ont permis de déterminer les phases de son sommeil, on utilise un appareil muni d'un amplificateur, appelé polygraphe. Il est constitué d'électrodes fixées sur le cuir chevelu, le pourtour des globes oculaires et les muscles du menton. Chez la personnes âgées, les modifications du sommeil sont :
  • Peu ou pas de changement en ce qui concerne le sommeil paradoxal.
  • L'allongement de la période qui nécessite plus de temps pour s'endormir et le nombre d'éveils par nuit augmente.
  • La disparition presque complète du stade 3 et complète du stade 4. Il reste peu de temps pour le sommeil profond.
  • Le raccourcissement marqué des stades 3 et 4 du sommeil lent. Ceci explique sans doute que les sujets âges ont l'impression de dormir peu malgré un temps de sommeil global presque normal et qu'ils sont plus faciles à réveiller que les sujets jeunes.
  • La réduction , semble-t-il, progressive du sommeil de nuit. Le chiffre de 40 % des vieillards souffrant d'insomnie peut être avancé sans risque d'erreur.
  • L'augmentation des épisodes d'apnée (arrêt respiratoire) ou d'hypopnée (ralentissement respiratoire) au cours du sommeil, la fréquence moyenne de ces troubles passant de cinq par nuit à l'âge de 24 ans à 50 par nuit à 74 ans. Ces épisodes sont accompagnés d'un réveil expliquant sans doute la fragmentation du sommeil chez le vieillard
  • L'augmentation du ronflement au cours du vieillissement (dont la raison n'est pas connue). Il pourrait s'agir d'une modification ou d'un « mauvais fonctionnement» régulant le système nerveux respiratoire automatique de la respiration
  • La survenue plus importante que chez l'adulte jeune d'épisodes de troubles du rythme cardiaque et l'hypertension pulmonaire (augmentation de la tension artérielle à l'intérieur de la vascularisation pulmonaire). Ces épisodes, qui comportent des apnées et qui surviennent plus précisément au cours de la phase de sommeil paradoxal, seraient dus à une libération exagérée d'adrénaline.
  • L'augmentation des mouvements des jambes survenant chez environ un tiers des personnes âgées avec de courte période d'éveil mais dont on ne connaît pas bien l'origine et qui se répéteraient tous les 20 à 40 secondes pendant une bonne partie de la nuit.

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