mercredi 12 janvier 2011

Du rêve au prix Nobel



Otto Loewi était un médecin allemand devenu plus tard pharmacologiste. Une nuit (1921), il se réveilla brusquement, la tête encore habité par le souvenir vague d’un rêve extraordinairement créatif. Il venait d’avoir en rêve une idée d’expérience à la fois simple et fondamental pour la médecine. Il griffonna nerveusement quelques notes sur un papier qui trainait sur sa table de nuit puis s’endormit. Le lendemain matin il ne parvint pas à se souvenir du protocole de l’expérience et il lui fut malheureusement impossible de décrypter ces propre notes. Par chance la nuit suivante il refit le même rêve et se réveilla de nouveau en pleine nuit. Pour ne pas reproduire la mésaventure de la veille  Otto décida cette fois-ci de faire l’expérience sur le champ.
L’expérience visait à démontrer la nature chimique du processus qui régule le rythme cardiaque.
Otto utilisa deux cœurs de grenouille plongés dans une solution saline commune (dans lequel ils continuent de battre normalement). En suite il stimule le nerf vague d’un des deux cœurs ce qui, comme prévus, à pour effet de ralentir son rythme. Il observe alors le second cœur qui n’est relier à rien d’autre que le milieu salin dans lequel il est plongé et constate qu’à son tours son rythme cardiaque ralentie. Seul un élément chimique produit par le premier cœur pouvait être responsable de ce phénomène.
Ainsi Otto prouva, de la manière la plus simple qui soit, que la stimulation du nerf vague du cœur entraine la production d’un élément chimique qui est la cause directe du ralentissement du cœur. Il identifia plus tard cet éléments ainsi que d’autres appartenant à cette nouvelle famille d’élément chimique biologique que sont les  neurotransmetteur.
Cette découverte lui valut le prix Nobel de physiologie en 1938.
Ce qui me plait dans cette expérience, en dehors du fait qu’elle vienne d’un rêve, c’est l’utilisation de la symétrie dans le raisonnement. Au lieu de rechercher, comme c’est souvent le cas, quelque chose d’absolu, il suffis de relativiser les choses en utilisant la symétrie, en l’occurrence deux cœurs, ce qui permet de faire ressortir de manière flagrante se qui nous intéresses sans s’encombré de tous le reste. Un coeur est utilisé comme éméteur l’autre comme recepteur, c’est à dire comme instrument de mesure.

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