Dans son ouvrage "mot d’esprit et ses rapport a l’inconscient" Freud consacre un long chapitre sur le travail du mot d’esprit et du rêve.
La condensation dans le rêve, est une notion très importante dans l’interprétation. Freud écrit « la formation du rêve repose sur une condensation » : les fait du rêve sont déterminés plusieurs fois par les pensées du rêve, mais chacune des pensées du rêve est représentée par plusieurs éléments. L’autre opération majeure est le déplacement. Les faits qui paraissent les plus important dans le rêve, sont souvent ceux qui ont le moins d’importance, ce qui est essentiel, n’est pas ou peu représenté : le travail de censure, de pare exit agit ici dans la déformation du rêve. Les éléments chargés d’un intérêt intense sont traités comme s’ils avaient une faible valeur. Freud souligne « il y a eu lors de la formation du rêve, transfert et déplacement des intensités psychiques des différents éléments (…). Il peut être appelé processus de déplacement. Le déplacement et la condensation sont les grandes opérations auxquelles nous devons essentiellement la forme de nos rêves ».
Pour Freud, le rêve représente la base la plus sure de recherche qui mène à l’inconscient. IL ajoute même à la question « comment peut on devenir psychanalyste ? », « par l’étude de ses propres rêves ».Il pense trouver les réponses aux questions soulevées par la psychanalyse, dans la résolution du grand problème du rêve.
Le rêve de l’adulte est souvent incompréhensible et ne ressemble guère à la réalisation d’un désir comme dans les rêves d’enfants, où dès 1an et demi, le rêve réalise un désir né dans la journée précédente. « La formation des rêves résulte donc du même contraste de forces psychiques que dans la formation des symptômes », le contenu manifeste est donc l’œuvre d’un moi qui se défend contre le retour du refoulé (venant de l’inconscient) qui représente le contenu latent à déchiffrer. Cette altération (manifeste) naît des résistances qui interdisent absolument aux désirs inconscient de pénétrer la conscience : dans l’état de sommeil, ses forces sont encore assez puissantes pour déformer et masquer. « le rêveur ne déchiffre pas plus ses rêves qui revêtent souvent un caractère absurde, bucolique ou délirant, que l’hystérique ne pénètre la signification de ses symptômes ».
Freud écrit que la technique d’analyse des rêves est la même que la technique psychanalytique. Il faut d’abord faire totale abstraction des enchaînements d’idées offertes par le contenu manifeste (c’est-à-dire l’histoire du rêve, le « scénario ») et tenter de découvrir les idées latentes, par associations. Par le rêve c’est l’enfant qui continue à vivre dans l’homme avec ses désirs. Mais depuis l’enfance l’homme a subit refoulements, sublimations, évolutions diverses : « de quelles réactions psychiques, cet homme normal s’est il peu à peu constitué, lui qui est le bénéficiaire – et aussi en partie, la victime – d’une éducation et d’une culture si péniblement acquises ! ». L’inconscient se sert d’un certain symbolisme pour représenter les complexes sexuels, Freud souligne que ce symbolisme varie d’une personne à l’autre mais a aussi des traits généraux se rapportant à certains types de symboles que nous trouvons dans les mythes et les légendes (ces histoires populaires ne sont elles pas sortie de l’imagination d’hommes, de conteurs poussés a créer pour les mêmes raisons que tout à chacun).
Le rêve émane soit du moi, soit du ça, la formation est identique. Freud souligne qu’en interrompant provisoirement ses fonctions et en permettant un retour à un état antérieur, le Moi montre qu’il tire vraiment son origine du ça. Il soutient qu’une pulsion qui pousse l’être à revenir à un état intra utérin se crée à la naissance. Pendant le sommeil le Moi qui régit la motilité à l’état de veille se trouve paralysé, ainsi une partie des inhibitions imposées par le ça deviennent superflus : le retrait ou la diminution des contre-investissements accordent ainsi au ça une liberté inoffensive.
Freud donne les preuves du rôle du ça dans la réalisation du rêve
- le rêve ramène certains souvenirs oubliés qui étaient inaccessibles à l’état de veille
- le rêve fait un usage illimité du langage symbolique (origine dans l’évolution du langage)
- la mémoire du rêve reproduit souvent des impressions de la première enfance, souvent oubliées, rendues inconscientes par refoulement
- le rêve fait surgir des contenus se référant à l’héritage archaïque de l’espèce humaine
« Le rêve nécessite, avec le concours de l’inconscient quelque chose du moi : satisfaction d’une pulsion s’il découle du ça, liquidation d’un conflit, la levée d’un doute, réalisation d’un projet. Le Moi endormi, poussé par le désir de maintenir le sommeil, tend à supprimer la gêne que provoque en lui cette exigence. Il y réussit par une apparente soumission, par une réalisation de désir, qui supprime cette exigence. Le travail du rêve à pour fonction essentielle de remplacer une exigence par une réalisation de désir. »
Exemple :
- Un rêve de faim : le dormeur affamé rêve d’un succulent repas et poursuit son sommeil, la faim ne le réveille pas
- Le dormeur doit se rendre à son travail et rêve qu’il y est déjà, il ne se réveille pas
- Le dormeur ressent le désir de posséder un objet sexuel interdit : la femme d’un ami, il rêve avoir des rapports sexuels non avec la personne, mais une autre personne anonyme, ou bien une personne comportant un trait commun : même prénom, coiffure etc.
Ces exemples sont faciles, mais le travail n’est pas toujours aussi simple ! N’oublions pas que le rêve est la formation d’un compromis entre deux instances, une régie par le principe de réalité et l’autre par le principe de plaisir. Pour le ça, c’est une satisfaction, pour le moi un motif d’angoisse.
Selon le rêve, on observe soit, un inconscient qui s’impose, soit, un moi qui se défends avec plus d’énergie. Lorsque le ça est trop exigeant et que le moi endormi ne peu plus se défendre, le dormeur se réveille, comme si le rêve lui-même avait interrompu le sommeil.
Pour Freud, l’étude des mécanismes inconscients du travail du rêve, permettent de comprendre la formation des symptômes.
Sur l’interprétation du rêve, Freud souligne l’impossibilité de décryptage sans les associations du rêveur.
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