L’analyse didactique est une cure psychanalytique personnelle que tout élève aspirant à devenir psychanalyste se doit de suivre auprès d’un analyste confirmé. C’est donc l’analyse incontournable pour celui qui se destine à la profession de psychanalyste, afin de maîtriser au mieux ses sentiments de contre-transfert*. Freud, intimement persuadé que l’accession à la pratique de la psychanalyse ne pouvait se réaliser sans parvenir à comprendre son propre inconscient, innova en expérimentant sur lui-même une méthode introspective appelée l’auto-analyse*, qui est à l’origine de la découverte de la psychanalyse par son auteur. Mais, constatant les limites de l’analyse appliquée à soi-même basée sur l’interprétation* de ses propres rêves, Freud préconisa, sous l’impulsion de l’école de Zurich et de l’Institut de Berlin, que tout futur analyste suive une analyse didactique chez un psychanalyste qualifié. En effet, il constate rapidement que l’on ne peut pratiquer l’analyse sur d’autres personnes qu’après avoir accéder à l’investigation de son propre inconscient, et que pour ce faire, l’auto-analyse* si elle est indispensable, n’est pas suffisante et que seule une analyse didactique est réellement formatrice.
Ferenczi est le premier à adhérer fermement à cette règle qui devient pour lui la deuxième règle essentielle de la pratique psychanalytique : il est persuadé qu’une analyse didactique doit être plus approfondie qu’une analyse clinique tant la responsabilité est grande de gérer les souffrances d’autrui.
Cette nouvelle méthode, différente de l’analyse thérapeutique destinée aux patients, avait pour but de mettre l’élève analyste en relation avec ses processus internes inconscients. Ferenczi pensait que l’analyse didactique constituait la seconde règle fondamentale* de la psychanalyse, car pour mieux maîtriser le contre-transfert* relatif à ses futurs patients, l’analyste doit se connaître parfaitement. De plus, Freud insista aussi sur le fait qu’un analyste authentique devait subir une analyse en continu (l’analyse interminable) et accepter de se soumettre tous les cinq ans à une nouvelle tranche d’analyse pour approfondir son travail personnel.
Quant à Lacan, il fut mis au ban de l’Association Psychanalytique Mondiale car l’extrême brièveté de certaines séances et les liens qu’il entretenait avec certains patients étaient incompatibles avec la déontologie de l’analyste didacticien. De nos jours, toute la communauté psychanalytique freudienne s’accorde à reconnaître que l’analyse didactique est un préalable obligatoire à l’exercice de la psychanalyse, même si des critiques provenant de dissidents lacaniens et d’ autres scissionnistes remettent en cause la nécessité de l’analyse didactique.
L’analyse didactique désigne la poursuite d’une analyse personnelle dans le but de pouvoir exercer la psychanalyse.Elle a été introduite par Jung, et elle est devenue, depuis, une condition nécessaire pour occuper la position du psychanalyste. Lacan a refusé de poser une distinction entre une analyse didactique et non didactique. Selon lui, chaque analyse portée à terme est une analyse didactique ; on peut parler d’analyse didactique seulement après-coup, lorsqu’elle se dénoue.
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