jeudi 17 février 2011

Médicaments du sommeil


10 % des Français ont recours régulièrement à des médicaments somnifères ou hypnotiques, de manière souvent injustifiée, selon les experts. Il existe plusieurs classes de somnifères, dont certains sont désormais interdits, en fonction des risques de dépendance qu´ils provoquent.
  
Les différentes catégories de médicaments du sommeil
Les barbituriques

Ce sont les plus anciens des somnifères, représentés par le fameux Gardenal® (phénobarbital). Aujourd´hui, il est réservé au traitement de l'épilepsie, et tous les somnifères contenant du phenobarbital ont été interdits depuis 2001. Certains barbituriques sont encore disponibles comme somnifères mais sont de moins en moins prescrits en raison des risques d'effets secondaires (allergies) et des interactions avec d'autres médicaments.

Les benzodiazépines

Cette classe de médicaments a de nombreux effets positifs : les benzodiazépines luttent contre l'anxiété, l'insomnie, les contractures musculaires et l'épilepsie. Ils sont encore beaucoup utilisés comme somnifères, mais dans des conditions très strictes : les ordonnances ne peuvent pas dépasser quatre semaines et l'arrêt du traitement doit se faire progressivement sur 15 jours.
Les benzodiazépines sont, en effet, responsables de phénomènes de dépendance et, pour certains d'entre eux, de phénomènes d'amnésie, principalement lors de la consommation avec de l'alcool. Ils sont contre-indiqués en cas de grossesse et d'allaitement ainsi que chez les enfants.

Nouvelle génération

Les somnifères les plus prescrits actuellement appartiennent à une nouvelle génération de produits aussi actifs que les benzodiazépines mais sans dépendance ni troubles de la mémoire consécutifs. Ce sont le zolpidem et le zopiclone. Leur prescription est également limitée à 4 semaines.

Autres somnifères

De nombreux médicaments ont un effet sédatif sur le cerveau et peuvent être utilisés comme somnifères (il est beaucoup plus facile d'endormir le cerveau que de le stimuler). Il s'agit de neuroleptiques ou d'antiallergiques, comme le classique Phénergan®, qui ne doivent plus être utilisés pour combattre l'insomnie.

Que faut-il penser des somnifères ?

Ils peuvent, lorsqu'ils sont employés temporairement, être d'un grand secours pour les insomniaques. Encore faut-il bien connaître leurs caractéristiques ;

- Le sommeil provoqué par les hypnotiques n'est pas naturel : il modifie la structure du sommeil, en diminuant la durée des deux stades les plus importants, le sommeil paradoxal et le sommeil lent profond ;

- Quel que soit le soin apporté à l'étude des doses nécessaires et du temps d'élimination du produit par l'organisme, des effets se font toujours sentir après le réveil, amoindrissant ainsi la qualité de la concentration et de la production intellectuelle et physique des utilisateurs d'hypnotiques ;

- L'effet des hypnotiques, benzodiazépines comprises, se réduit avec le temps.

De ces remarques, on peut tirer les règles d'emploi des hypnotiques, ou somnifères :

- Ils ne doivent être utilisés qu'après prescription par un médecin ;

- Les enfants doivent être le plus possible préservés de ces produits ;

- Il faut absolument éviter d'absorber de l'alcool lorsque l'on prend des hypnotiques ;

- Le traitement doit avoir une durée limitée, la plus courte possible ;

- L'arrêt du traitement doit être progressif ;

- La conduite automobile est fortement déconseillée en cas d'utilisation d'hypnotiques.

Les effets secondaires des médicaments du sommeil

Ils ne sont pas systématiques. Il s'agit de difficultés à se réveiller, de troubles au réveil (nausées, céphalées), d'une tendance à la somnolence, d'une baisse des performances. Dans le cas des benzodiazépines à métabolisme rapide, surgissent parfois des troubles de la mémoire antérograde (oubli de souvenirs postérieurs à la prise d'hypnotiques). Ces troubles de la mémoire, très rares, ont notamment été mis en évidence lors de faits-divers, en particulier dans des cas de viols : les victimes avaient souvent été droguées avec des somnifères et de l'alcool.

Hypnotiques et conduite automobile : sous somnifères, la conduite automobile est fortement déconseillée.

Un état de dépendance peut être créé par les somnifères, et en particulier, les barbituriques (mais aussi, dans une moindre mesure, les benzodiazépines). Il comprend deux aspects :
- dépendance psychique : le patient désire éprouver les effets du médicament, même s'il n'en a plus besoin ;

- dépendance physique : elle se manifeste par un syndrome de sevrage lors de l'arrêt du médicament.

Quand cette dépendance apparaît, le sevrage s'avère indispensable et doit être progressif pour éviter le syndrome de sevrage (exacerbation de l'insomnie, anxiété, troubles de l'humeur, asthénie, douleurs abdominales, nausées, crampes musculaires, tremblements, température, modifications de la tension artérielle).
Le syndrome de sevrage est moins fort et moins intense avec les benzodiazépines qu'avec les barbituriques.

Une manifestation possible, lors de l'arrêt du traitement, est le syndrome de rebond d'insomnie qui survient dès la première nuit et dure habituellement trois ou quatre jours.
 

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