dimanche 30 janvier 2011

Psychanalyse : l'interprétation des rêves - Freud, Jung et Lacan



Il existe des techniques permettant de donner du sens aux rêves, et d'aider les thérapeutes à améliorer le bien-être psychologique de leurs patients.

 
 
L'interprétation des rêves est tout-à-fait individuelle et varie selon la culture, l'éducation, l'environnement, ce qui implique un suivi et une bonne connaissance pour être efficace. C'est Sigmund Freud qui en propose une première analyse, mais d'autres chercheurs, comme Carl Jung ou Jacques Lacan, émettront également leurs propres hypothèses.

La psychanalyse selon Freud

Dans un ouvrage écrit en 1899, L'Interprétation des rêves, Freud propose une nouvelle manière d'interpréter les rêves à travers le déterminisme psychique, c'est-à-dire la présence pré-existante de l'idée. Cette dernière utiliserait le rêve pour accéder à la conscience, sans être bloquée par les notions de bien ou de mal, pour faire passer l'idée en refoulant le désir, sans déclencher d'angoisse ou de culpabilité. Ainsi, le rêve serait l'expression camouflée d'un désir, possible à décrypter grâce à une méthodologie simple, qui consiste à connaître les interdits de la société agissant comme des filtres. Culture et éducation participent pleinement au camouflage du fantasme énoncé à travers un contenu latent et un contenu manifeste. Le contenu manifeste est alors le scénario du rêve tel qu'il apparaît dans le souvenir du rêveur, tandis que le contenu latent est l'ensemble des pensées refoulées, à l'origine du rêve mais dont le rêveur n'a pas conscience. Les "rêves typiques" touchent la plupart des gens et sont assez stéréotypés: tomber, être poursuivi, perdre une dent... Les enfants ont des rêves simples et non voilés, car les interdits sont peu nombreux. Pour les adultes, les rêves sont cohérents (bien que non motivés en apparence) ou incohérents et absurdes (les plus longs dans la majorité des cas). Plusieurs mécanismes servent à l'esprit pour constituer ces messages, comme la dramatisation (création d'un contexte narratif ou d'une situation), la figuration (sensations visuelles, rébus, expression imagée du désir...), la condensation (représentation par un seul élément du contenu manifeste d'une multiplicité d'éléments du contenu latent) ou l'inverse dans la dispersion, et enfin le déplacement (élément mineur du contenu manifeste qui acquiert une place centrale par le contenu latent).

La psychanalyse selon Carl Jung

Carl Jung était le disciple de Freud, et travaillait sur le dialogue entre le conscient et l'inconscient, afin d'atteindre la personnalité globale de l'individu. Selon Jung, plusieurs éléments interviennent dans la constitution de l'individu. Ainsi, chacun a une "persona", correspondant à l'image qu'on a de soi et que les autres ont de nous. Cette persona s'appuie sur le statut social, le rôle familial, les diplômes... C'est le visible de l'individu. Mais il existe une part invisible, l'ombre, qui est enfouie dans notre personnalité. La réunion de la persona et de l'ombre correspond au "processus d'individuation". Par ailleurs, Jung distingue l'inconscient individuel de l'inconscient collectif. Le premier repose sur les composantes individuelles, le second est un inconscient commun, hérité de l'évolution humaine dans son ensemble. C'est ce qui le conduit à émettre l'idée de thèmes communs, universels relevés à travers les mythes, les contes, comme la mère ou le sage... Parmi ces archétypes on trouve "l'anima" chez l'homme et "l'animus" chez la femme. L'anima serait, entre autres, la personnification de la nature féminine, qui pousse l'homme vers un certain type de femme.

La psychanalyse selon Jacques Lacan

Jacques Lacan s'appuie lui aussi fortement sur la psychanalyse freudienne pour tenter de réduire la souffrance ou régler les conflits psychiques en analysant mots, rêves et lapsus. L'idée essentielle de Lacan, autant que celle de Freud, est que ce sont les fantasmes infantiles et les événements oubliés de l'enfance qui constituent le contenu de l'inconscient. Ils seraient la cause de nos névroses. La divergence de ces deux courants repose sur la méthode d'analyse: chez Lacan les séances sont variables, chez Freud elles sont toujours identiques. L'un pense que l'inattendu est plus parlant, l'autre que c'est le fait d'avoir des repères qui permet le dialogue. Lacan introduit de nouveaux concepts en s'appuyant sur la pluridisciplinarité: la cybernétique, la théologie, l'ethnologie, la linguistique ou les mathématiques lui servent à enrichir sa réflexion. Parmi ces apports, on trouve ainsi le "stade du miroir", la première perception de moi par l'enfant devant un miroir quand un adulte lui apprend que c'est lui, ou encore celui de "l'objet a" qui expliquerait l'insatisfaction des humains devant la vie amoureuse.

Un outil à utiliser avec précautions

Mais le travail d'interprétation des rêves pose la question de la validité et des précautions à prendre: les spécialistes, dont Freud, estiment qu'il existe plusieurs moyens d'utiliser cette technique. Le premier est d'utiliser la cohérence, c'est-à-dire la meilleure interprétation maximisant la cohérence des éléments du rêve. Mais elle a un inconvénient majeur: ce qui est cohérent n'est pas systématiquement exact. Le second est l'efficacité, c'est-à-dire celle qui aide le patient à aller mieux. Mais là encore, ce n'est pas forcément la bonne, car elle n'est pas forcément l'interprétation exacte des rêves. L'interprétation des rêves dans une optique thérapeutique est donc à laisser aux spécialistes, pour une efficacité réelle..



 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire