samedi 8 janvier 2011

Les théories du rêve



Psychologie clinique : CM n°3&4

L’investigation de l’inconscient : le rêve

Les théories du rêve :

Les théories métaphysiques :

Avant la connaissance scientifique, l’humanité s’est inventé un modèle explicatif du monde relevant d’une pensée irrationnelle. Le sommeil, comme le rêve demeure un mystère. La première théorie était que le rêve permet d’expliquer l’existence humaine et relève de l’activité de l’âme de l’homme endormi. Les sociétés grecques, romaines et indoues voient dans les rêves une manifestation divine ou encore démoniaque et toutes les sociétés étudient une interprétation culturelle du rêve. On va distinguer les rêves prémonitoires des rêves de catastrophe. Freud découvre ces théories culturelles et cherche à trouver la méthode qui lui permet d’émettre une théorie scientifique du rêve.
Les théories psychologiques :
Maury voit dans le rêve un lien entre la veille et le sommeil qui prolonge l’activité vitale du sujet. Le contenu du rêve varierait en fonction de l’âge, du sexe et de la culture. Le rêve exprime l’expérience vécue et le contenu de la mémoire. L’oubli évoque la notion de censure du rêve. Le rêve, au niveau psychologique, apparaît comme étranger au rêveur et implique des sensations sensorielles et culturelles, bien que le rêve ignore les exigences morales.
Les avancées des neuro-biologistes :
Les biologistes vont étudier les stimuli endogènes (à l’intérieur du corps) comme étant la source du rêve, ce qui pose tout de suite la question : le rêve relève-t-il du domaine de la biologie ou de la psychologie comme discipline ?
Ils distinguent quatre sources : les excitations sensorielles externes, les stimulations sensorielles internes, les stimulations somatiques (troubles physiques) internes et les troubles de fonctionnement organique (besoin urinaire par exemple).
La théorie psychanalytique :
Freud a emprunté à l’hypnose la clinique de la parole : l’allongement (divan) et l’étude de la mémoire. Le rêve lui donne la clef d’accès aux souvenirs et au passé. Pour lui, le rêve permet l’accomplissement d’un désir inconscient refoulé. Il s’agit de repérer le contenu latent pour le rendre manifeste et lui donner un sens.
Le rêve selon Freud :
La structure du rêve :
C’est à travers sa patiente Irma et bien d’autres que Freud élabore le travail du rêve en 1900 dans son écrit L’interprétation des rêves. Le rêve intègre les impressions vécues le jour précédent, il choisit la mémoire éveillée et les faits qui échappent à la conscience (choses banales par exemples). Le rêve dispose des impressions d’enfance, les faits de l’époque, considérés comme oubliés en période de veille. Ainsi le rêve émane de différentes sources des faits récents, infantiles et somatiques. Le rêve est donc un texte à reconstruire et interpréter. Il s’agit d’emblée pour Freud, de l’accomplissement déformé d’un désir refoulé. Les restes diurnes sont des éléments de l’état de vielle qui s’intègrent dans le récit du rêveur et les associations libres. Pour Freud, les restent diurnes sont entrepreneurs du rêve et la force pulsionnelle anime le désir inconscient.
Les diverses catégories du rêve :
Freud distingue :
-          des rêves clairs et raisonnables qui sont assez typiques (exemple : rêve d’exhibition qui exprime un plaisir interdit de l’enfant de se dénuder).
-          des rêves clairs comme typiques mais ayant un sens étonnant (exemple : rêve de la mort d’une personne chère sans chagrin ni pleurs, qui exprime le désir inconscient de cette mort).
-          des rêves typiques absurdes mais obscurs (exemple : un étudiant rêve qu’il doit passer un examen mais la situation est inversée et il se voit à la place du professeur ; c’est une réactivation des peurs enfantines ou des punitions subies dans l’enfance autour des examens ou échec scolaires).
-          des rêves absurdes et obscurs (exemple : le rêveur rêve d’une manière répétitive quelqu’un qui est déjà mort et cette personne est représentée par des détails et non pas forcément par la personne entière ; il s’agit ici d’un rêve Oedipien)
Le travail du rêve :
Pour interpréter le rêve il faut le remanier de façon à le présenter sous la forme d’un scénario cohérent et compréhensible. Les différents fantasmes inconscients alimentent l’élaboration secondaire et agissent comme une censure. Le travail se poursuit par des mécanismes de défense.
Le refoulement :
Opération de censure qui repousse dans l’inconscient des représentations jugées inacceptables ou indésirables par le sujet. Les tabous culturels rentrent en considération dans le processus du refoulement.
La condensation :
Fragments du rêve qui restent lors du réveil. Cette condensation s’opère par omission dans une restitution incomplète du rêve.
Le déplacement :
Déplacement d’une représentation intense sur d’autres qui le sont moins originellement et qui sont reliées à une chaîne associative toujours dans une perspective économique et énergétique.
Les processus de figurabilité du rêve :
Ce sont ces processus qui permettent d’interpréter les rêves. On va, pour cela, repérer la figuration des symboles (exemple :  les rêves à connotation sexuelle peuvent être symbolisés par le fait de monter et descendre l’escalier ; les rêves de castration, par la perte de dent ou de cheveux ; les rêves phalliques, par des objets masculins). Il s’agit d’une question de symbolisation dans le rêve qui emprunte des éléments culturels connus du rêveur.
L’interprétation psychanalytique :
Dans le rêve, l’effet de la censure comme résistance, introduit par les souvenirs enfantins, s’accompagne d’une régression (émotionnelle). Ce processus permet à Freud de découvrir l’inconscient : « nous donnons le nom d’inconscient, le système placé en arrière : il ne saurait accéder à la conscience si ce n’est en passant par le pré-conscient. Durant ce passage le processus d’excitation se plie à certaines modifications. » Le rêve met en scène les processus primaires et secondaires et le mécanisme de refoulement. Lewin parle d’écran du rêve : tout rêve se projette sur un écran blanc inaperçu du rêveur et qui symbolise le sein maternel tel que l’enfant l’hallucine dans le sommeil qui suit le nourrissage. Le rêve est le gardien du sommeil.

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