En psychanal. conforme au moi qualifie des représentations acceptables pour le moi, c.-à-d. compatibles avec son intégrité et ses exigences (cf. Lapl.-Pont. 1967, p. 4).
Cet étrange phénomène de la vie psychique humaine (S. Freud)
Dans les analyses thérapeutiques aussi bien que dans celles de caractère, un fait est à noter, c'est que deux thèmes ressortent particulièrement et donnent bien du travail à l'analyste. Il n'est pas possible de méconnaître longtemps ici le jeu d'une certaine loi : les deux thèmes sont liés à la différence des sexes, l'un caractérise l'homme et l'autre la femme.
Malgré la diversité des contenus, il y a un parallélisme évident, quelque chose de commun aux deux sexes qui, du fait de la différence des deux sexes, a été contraint de prendre une forme différente d'expression.
Les deux thèmes qui se correspondent sont, pour la femme, l'envie du pénis, l'aspiration positive à posséder un organe génital mâle ; pour l'homme, la révolte contre sa propre attitude passive ou féminine à l’égard d'un autre homme.
La nomenclature psychanalytique a très tôt fait ressortir cette analogie en appelant ces réactions « comportement à l’égard du complexe de castration ». Plus tard, Alfred Adler a créé, pour ce qui concerne l'homme, le terme tout à fait approprié de «protestation mâle ».
Je crois plutôt que le terme de « rejet de la féminité » conviendrait parfaitement, à l'origine, à cet étrange phénomène de la vie psychique humaine.
En essayant d'introduire cette notion dans notre doctrine théorique, il ne faut pas oublier que ce facteur, conformément à sa nature, ne trouve pas dans les deux sexes une même utilisation.
Chez l'homme, la tendance virile existe dès le début et se trouve parfaitement conforme au. Moi; l'attitude passive présupposant que le sujet a admis l'idée de la castration est énergiquement refoulée et il arrive souvent que son existence ne soit révélée que par d'excessives surcompensations.
Chez la femme, l'aspiration à la virilité reste aussi, pendant un temps, conforme au Moi, à savoir pendant la phase phallique, avant le développement de sa féminité. Plus tard, cependant, cette aspiration subit le remarquable processus de refoulement de l'issue duquel, comme nous l'avons si souvent répété, dépendent les destins de la féminité.
Le point important est alors de savoir si une quantité suffisante du complexe de virilité échappe au refoulement et peut influencer de façon durable le caractère; de grandes parties du complexe se trouvent normalement transformées afin de contribuer à l’instauration de la féminité; le désir insatisfait du pénis doit se muer en désir de l’enfant et de l'homme possesseur du pénis. Mais, trop souvent, nous constatons que le désir de virilité est resté présent dans l'inconscient et déploie, à partir du refoulement, ses effets nocifs.
C'est, dans les deux cas, ce qui va à l'encontre du sexe du sujet qui subit le refoulement. J'ai déjà dit ailleurs que ce point de vue me fut naguère exposé par Wilhelm Fliess, qui inclinait à penser que l'opposition entre les sexes constituait la cause véritable, le motif primitif du refoulement.
Je ne ferai ici que renouveler mon refus de sexualiser de telle manière le refoulement, c'est-à-dire d'en fonder l'origine sur des bases biologiques et non psychologiques.
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