mercredi 23 février 2011

Le rêve, l'affect et la pathologie organique - Sami-Ali



Le lien que le thème de ce livre établit entre la pathologie organique d’une part, et le rêve et l’affect d’autre part, est loin d’être immédiat, s’imposant dans son évidence. Il suffirait en effet pour s’en convaincre de réfléchir à ce fait d’observation courante que, quelle que soit la maladie qui touche le corps réel, allant des affections légères comme le rhume saisonnier aux pathologies cancéreuses par exemple, il paraît impossible d’établir une relation directe entre les variables en question, puisque, partout, on constate que la maladie peut s’associer au rêve autant qu’à son absence, à l’affect autant qu’à la difficulté de s’exprimer.

La causalité linéaire, celle qui régit toute la pensée médicale et psychologique, ne semble pas ainsi applicable, ce qui ne nous laisse que deux alternatives : ou bien considérer l’énoncé du thème du Colloque comme un cadre formel vide de tout contenu, une manière de grouper arbitrairement des thèmes disparates, sans véritable affinité ; ou bien, au contraire, repenser autrement toute la problématique sous-jacente de l’âme et du corps, afin d’introduire une autre forme de causalité, circulaire précisément, destinée à établir des liens, là où ils échappent à toute prise directe. Tel est en définitive le dessein que se donne la théorie relationnelle, en introduisant un autre modèle pour penser l’ensemble de la pathologie humaine fonctionnelle aussi bien qu’organique. Cela implique justement un double dépassement des modèles psychanalytique et médical, dans la mesure où l’un et l’autre tendent à ramener les phénomènes relationnels qui concernent l’âme et le corps, à des processus internes, psychologiques, physiologiques et biologiques, en perdant tout à fait de vue le fait essentiel, que c’est la relation qui existe au départ, à la naissance, avant la naissance, et que l’être humain, dans toute l’étendue de son fonctionnement psychosomatique, reste d’un bout à l’autre de la vie, un être relationnel. Ce qui, déjà, suffit pour montrer l’enracinement biologique de la relation, puisque le système immunitaire lui-même peut être pourvu d’une dimension relationnelle démontrable dans différentes pathologies allergiques aussi bien qu’auto-immunes, et que le concept de relation ici développé n’a rien à voir avec celui de la relation d’objet, uniquement applicable dans le domaine de la psychonévrose, c’est-à-dire des troubles fonctionnels, en opposition à une phase postulée de non relation à laquelle Freud donne le nom de narcissisme primaire.

LA PSYCHOSOMATIQUE RELATIONNELLE ET LA PATHOLOGIE CANCEREUSE




La psychosomatique relationnelle est une nouvelle épistémologie qui part de la réalité humaine, telle qu’elle se présente, corps et âme, pour parvenir à penser l’unité de l’ensemble. Mais l’unité n’est pas la totalité. Une méthodologie spécifique est proposée pour accomplir cette tâche qui, en même temps, tient compte d’une multiplicité de facteurs.
Ce qui est affirmé ici c’est le primat absolu de la relation (à ne pas confondre avec la relation d’objet), relation qui existe à la naissance, avant même la naissance, sur le plan génétique, et qui se définit par quatre dimensions : l’espace, le temps, le rêve et l’affect. S’y ajoute maintenant une cinquième dimension, la langue maternelle, pour constituer une nouvelle discipline, l’ethnopsychosomatique relationnelle. Dans cette perspective, le psychique est relationnel au même titre que le somatique.
Ainsi, l’unité d’analyse la plus simple c’est le lien entre le fonctionnement psychique du sujet et la situation relationnelle dans laquelle il se trouve engagé. Le fonctionnement psychique, ici, est déterminé par rapport à l’activité onirique, présente ou absente, avec des formes dérivées. La situation relationnelle, elle, concerne la pathologie humaine, fonctionnelle et organique, dans la mesure où elle présente un conflit soluble, susceptible cependant d’évoluer vers l’impasse qui, par définition, exclut toute issue possible. Schématiquement, c’est à la première variété de conflit que s’attache la pathologie fonctionnelle, alors que la pathologie organique a partie liée avec l’impasse. Mais il ne s’agit ni de psychogenèse, ni de causalité linéaire, parce que tout relève en fait d’un autre type de causalité : la causalité circulaire. Aussi, l’impasse relationnelle a des formes logiques, comme le cercle vicieux et la contradiction, autant que des formes temporelles, coïncidant avec la vie qu’on mène : linéaire, répétitive, circulaire, discordante, quadrillée, le tout en l’absence d’une activité onirique, éliminée au profit de l’adaptation.
Abordons maintenant le cancer qui est une maladie génétique à laquelle le sens qu’on pourrait y attribuer selon l’organe atteint, ne saurait être que secondaire, pour justifier l’injustifiable, ce qui exclut toute psychogenèse qui reste cependant le fondement de toutes les théories de la psychosomatique inspirées par la psychanalyse.
La thérapeutique relationnelle, par contre, cherche d’abord l’existence possible d’une impasse à l’arrière plan de la pathologie cancéreuse, à travers surtout l’activité onirique qui établit le lien entre le présent et le passé. Par conséquent, le travail ne consiste pas ici de résoudre l’impasse puisque, par définition, il n’y a pas d’issue possible, mais de la dissoudre, en la ramenant à ses origines multiples, au présent comme au passé, surtout au passé où il peut exister des impasses précoces, à la naissance même.
Grâce à ce travail, patient et cohérent, la vie émerge de nouveau, libérant un potentiel susceptible de la rendre plus créatrice et plus digne d’être vécue, bien entendu dans des limites tracées par la génétique.


PATHOLOGIE ET CREATION




La pathologie et la création sont peut-être l’avers et l’envers de la même réalité qui est la nôtre et la nôtre à tout moment. Cette dernière précision est importante parce qu’en introduisant le temps, elle nous incite à y rechercher ce qui les réunit en fait, l’unité de deux formes extrêmes à travers lesquelles s’exprime la vie en tant que temporalité.
Mais comment en parler concrètement ? Comment dire dans le même souffle la chose et son contraire, l’affirmation et la négation ? Car il ne s’agit pas seulement d’opposer un terme à l’autre mais de revenir à la même racine pour découvrir, par delà ce qui sépare, ce qui unit.
Une première démarche peut consister à se placer dans une perspective particulière faisant estomper les différences excessives, les contrastes aigus, les termes qui s’excluent mutuellement pour faire apparaître des passages possibles, des zones intermédiaires, des nuances véritables. C’est dans cet esprit, par exemple, qu’on reconnaît à la folie un pouvoir créateur, lorsque n’étant pas fou soi-même, mais se plaçant de l’autre côté de la barrière, on jette un regard objectif sur des productions issues d’un double enfermement, de l’asile et des neuroleptiques, pour en qualifier l’excessif d’  «art brut», à travers lequel s’effectue, cependant, une échappée vers un ailleurs difficile à situer, entre l’originel de l’individu et de l’humanité, d’une part, et le banal et le déjà vu, de l’autre. Art qui semble en marge de toutes les normes proposées pour définir, non seulement ce qui doit être, mais aussi ce qui ne doit pas être, et qui s’étend au-delà du champ de la pathologie mentale à proprement parler pour désigner l’ensemble de l’esthétique de la marginalité. On n’échappe nullement ainsi au paradoxe qui se fait constamment sentir, et qui pèse de tout son poids sur le jugement esthétique concernant ce qui existe, alors qu’il ne doit exister, une fois admis pourtant, qu’on se laisse toucher par une œuvre qui traverse la barrière de la folie, mais qui peut aussi bien être tenue négativement pour une pure manifestation pathologique. Tout semble ici s’embrouiller, puisque l’existence même du phénomène dépend du regard posé sur lui, objectivant ce qui n’est pas objectivable, et aboutissant à cette question ultime : l’art brut existe-t-il en dehors de la catégorie sans laquelle il est subsumé et qui instaure une hiérarchie de valeurs, une histoire linéaire qui n’est autre que ce qu’on nomme histoire des arts ? Nous ne sommes pas là dans l’illusion qui consiste à projeter une temporalité permettant d’ordonner les événements dans une chronologie qui relève de la représentation et qui, finalement, rend compte de l’étonnement de l’enfant qui découvre, après coup, que les gens autrefois ne savaient même pas qu’ils étaient au Moyen âge ? Quand on pratique l’art brut, sait-on qu’on le pratique, ou bien se trouve-t-on mu plutôt par une force créatrice qui échappe à toute objectivation et qui fait dire à l’un de ces merveilleux artistes dont on admire l’œuvre : « Mais ce sont les couleurs ! » Les couleurs qui naissent d’elles-mêmes, comme des cellules vivantes, polarisées par la lumière et qui, en proliférant, finissent par créer des formes inédites, mais qui parfois échappent à toute désignation. Non cependant parce qu’elles sont devenues abstraites, mais parce que, déjà, l’art a accompli sa magie. S’il y a ici inconscient, il n’est pas au niveau du contenu représentatif en soi, il est dans la force créatrice elle-même, s’effectuant sans le sujet, en dehors du sujet, exactement comme dans l’art zen, où toute la subjectivité devient toute l’objectivité, et où la distinction même entre conscient et inconscient cesse d’être applicable, parce que n’existe plus que « le moi sans forme ».[1]
Mais en dehors de ces moments de grâce, il y a aussi une autre façon d’aborder la question de la pathologie et de la création, en l’intégrant dans un questionnement plus radical portant sur la réalité humaine prise dans son ensemble. La théorie relationnelle nous en donne justement les moyens[2]. Rappelons-en dans quelle direction elle nous engage, en posant le primat absolu de la relation, à la naissance, avant la naissance. L’homme est un être relationnel, par-delà ou en-deçà de la distinction entre l’âme et le corps, destinée à nous faire saisir ce qui est là dans sa totale présence, mais introduisant en même temps une multiplicité qui en rend la saisie encore plus problématique. La totalité remplacera désormais l’unité qui se perd à mesure que se multiplient les facteurs mis en jeu dans un phénomène déterminé, aux confins de l’âme et du corps. Or ce que nous enseigne la théorie relationnelle, c’est que l’unité ne résulte pas de la réduction à un seul facteur, donnant par là même naissance à des système explicatifs unidimensionnels, fermes, susceptibles a priori de répondre à toutes les questions, elle est au contraire ce qui se découvre progressivement en tenant compte de la multiplicité. Et cela suppose une méthodologie spécifique, postulant que le fait humain le plus simple est le lien qu’on peut instaurer entre le fonctionnement subjectif d’un côté et la situation relationnelle de l’autre, les deux termes étant indissolubles et complémentaires.
Or, sans entrer dans les détails, disons simplement que pour nous, le fonctionnement subjectif se définit d’abord par la relation du sujet aux rêves, présents, absents ou présents puis absents et inversement, absents puis présents, le tout étant régi par l’équilibre instaure entre la conscience vigile et la conscience onirique, constituant les deux faces ultimes de la réalité humaine.

HOMMAGE AU PROFESSEUR SAMI-ALI

A LA BIBLIOTHEQUE D'ALEXANDRIE





X° congrès international de psychosomatique à la bibliothèque d’Alexandrie sous le patronage du gouverneur d’Alexandrie avec le soutien du ministère des affaires étrangères.
Le centre international de psychosomatique a organisé ce colloque en collaboration avec l’Université de Toulouse et l'Université d'Alexandrie.



Du point de vue de la théorie de Sami-Ali, une conception psychosomatique partant de la relation et de l’interaction entre corps et psyché est essentielle. Ici, la psychosomatique doit être considérée comme une entité relationnelle, qui doit se définir en tant que telle, aussi bien sur le plan clinique que théorique.
De nombreux modèles psychosomatiques, notamment autour du corps et de sa symbolisation, ont été créés. Malheureusement, avec ces modèles, on ne se rend pas compte que la seule chose symbolisable, c’est la seule chose qu’on peut connaître, à savoir le corps. Ce corps qu’on peut symboliser, c’est le corps visuel tactile, le corps profond visible et invisible, mais c’est le corps quand même, qui se rattache à l’expérience relationnelle, c'est-à-dire un corps qui est composé d’images du corps. On est donc dans une réalité qui est celle qui est celle su corps imaginaire mais on ne peut pas symboliser des choses qu’on ne connaît pas; on peut symboliser le corps anatomique, on ne peut pas symboliser le corps biologique simplement parce qu’il n’existe pas pour le sujet. Corps anatomique et biologique sont deux parties du corps, ils constituent le corps réel et le corps imaginaire, qui n’a rien à voir avec l’expérience qu’on peut avoir d’un corps et qui dérive exclusivement d’une anatomie de l’imaginaire, qui est l’anatomie du visuel et du tactile, porté par la relation et l’affect.
Chez l’enfant et l’adulte, l’activité onirique se situe surtout à des périodes de sommeil paradoxal, mais pour certains, quelque chose l’empêche d’être intégré dans le fonctionnement psychique. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une perte réelle de l’imaginaire, mais d’une force terrifiante, qui empêche que l’imaginaire fasse partie du fonctionnement psychique. La théorie psychosomatique de Sami-Ali prend compte de cette dynamique vivante de présence et d’absence de la potentialité imaginative. En fait, pour aborder le problème de la pathologie humaine, dans toute son extension, il faut tenir compte du fonctionnement et de la situation conflictuelle et on ne peut pas isoler le fonctionnement de la situation conflictuelle et relationnelle dans laquelle un sujet se trouve engagé.
C’est aussi l’étude de la structure de ces conflits chez l’enfant et l'adulte qui permet de préciser l’impasse, c'est-à-dire de dévoiler des situations conflictuelles strictement sans issue et l’impossibilité de trouver une issue à la situation conflictuelle va pouvoir être mise en rapport avec la maladie organique. En effet, dans certaines situations vitales, toute possibilité de sortir d’un conflit et de trouver une solution à un conflit est empêchée. Dans certains cas, le conflit devient un conflit contradictoire. La contradiction empêche qu’une solution puisse être trouvée parce que chaque fois qu’on trouve la solution, cette solution va introduire une contradiction, donc réintroduire un nouveau conflit insoluble. Dans d’autres cas, c’est le cercle vicieux. Par exemple : certains sujets qui sont fixés oralement et qui ont besoin d’être nourris réellement et symboliquement, en recevant de l’amour passivement et, dans ce cas,, on peut aboutir à une personnalité hyperactive par rejet de la passivité. Or, c’est une personnalité qui va aboutir également pour certains à une situation insoluble dans la mesure où l’hyperactivité qui est une réponse à la passivité est elle-même un élément qui va créer des situations intolérables, de sorte que ni la passivité n’est acceptable ni l’activité.
L’observation clinique d’un patient atteint de leucémie, présentée à la bibliothèque d’Alexandrie, tend à montrer qu’en tenant compte de la relation, il est parfaitement possible d’aménager une symptomatologie et de la guérir, à condition de considérer que l’on a à faire ici à un fonctionnement et à une situation conflictuelle qui chez certains prend la forme de l’impasse, qui va empêcher toute solution, parfois même la solution médicale.
Pour définir la maladie entre l’âme et le corps, il faut donc situer la relation, comprendre le fonctionnement de la situation conflictuelle avec ou sans issue, du sujet. Le fonctionnement est lié à la fonction de l’imaginaire, il est inscrit dans un rythme corporel et biologique. Le fonctionnement psychique influe sur le rythme corporel et le rythme corporel est un facteur incident de la pathologie organique, en modifiant le biologique. Ici, la psychosomatique qui fait référence à la théorie de Sami-Ali doit être considérée comme une entité relationnelle. C’est par son intermédiaire que l’on peut restituer le lien entre le psychique et le somatique dans son unité.
Ainsi, Sami-Ali est donc bien dans la lignée de Plotin et des thérapeutes d’Alexandrie, qui se caractérisent par leur attention à l’être dans ce contexte du corps et de l’âme. Il est le nouveau thérapeute d’Alexandrie qui prend soin de l’être relationnel, par une recherche ouverte aux domaines du corps et de la spiritualité. C’est dans cette dimension que s’inscrit sa traduction de poètes arabes, tels Hallaj, Ibn Arabi et Al Maari, ainsi que son oeuvre artistique dans le domaine de la peinture et de la calligraphie.

STRESS ET PROBLEME DE DOS




Sylvie Cady

1-LE CAS D'ADRIEN

Adrien, 10 ans, est un garçon drôle, créatif dans le dessin et la musique. Il recherche sans cesse la compagnie des femmes, ce qui lui rappelle bien sûr l’étroite relation maternelle. Dès l'âge de trois ans, une histoire œdipienne se trouve liée au dos à partir de son apprentissage de la langue maternelle : l'espagnol. Ne la parlant pas avec son père (Français), Adrien a, de ce fait, l'impression de l'apprendre « derrière son dos », ce qui renforce d'une part ses rapports œdipiens avec sa mère et qui le place, d'autre part, très vite, dans une symbolique du dos.
Parallèlement, des difficultés profondes dans la relation avec son père conduisent l'enfant à perdre confiance en lui.
Devant ce père impatient et agressif, qui règle toute situation de jalousie de manière radicale et punitive, Adrien n’ose s’opposer ouvertement.
Peu à peu, il se sent coupé du monde masculin des adultes, ce qui le rapproche davantage de la relation maternelle.

MALTRAITANCE ET ALLERGIE



Il s'agit de maltraitance psychologique : la problématique allergie de la mère et son fonctionnement sur le plan de la personnalité, s'inclut dans celle de sa fille, ce qui donne une situation d'enfermement, appelée par l'enfant "séquestration" ; car ses efforts pour s'en sortir aboutissent à une crise d'asthme de l'enfant et de la mère, cette dernière utilise la crise d'asthme, pour faire peur à sa fille, si une velléité de différenciation de la relation mère - enfant apparaît. Cette utilisation de la crise d'asthme a une raison identitaire chez la mère. La relation de double à sa fille structure son identité et il en est de même pour sa fille.

La situation relationnelle semble bien coincée dans l'impasse d'un processus de différenciation, amenant à une problématique identitaire "séquestrante", et traduit par la mère et l'enfant sur le registre de la mort possible par crise d'asthme.

UFFRANCE PHYSIQUE, SOUFFRANCE MORALE :

une thérapeutique corporelle, la relaxation psychosomatique relationnelle


A partir d'une observation clinique liée à une problématique de deuil, va être abordé le problème de la souffrance physique attachée à la souffrance morale. Un fonctionnement somatique autour de la vision va nous servir de repère pour la technique de relaxation psychosomatique. Toute une implication dans la structuration identitaire va y être révélée.

Katia, 18 ans, a actuellement des difficultés à s'autonomiser vis-à-vis d'une mère autoritaire, qui fait tout à sa place. Auparavant plus autonome et affirmée, elle s'est réfugiée dans une attitude infantile où elle n'existe pas, ou peu, depuis le suicide de son père lorsqu'elle avait 15 ans. A partir de cette date, s'est organisé un changement sur le plan de sa personnalité, en même temps qu'un problème de convergence visuelle : un strabisme de l'oeil droit et une légère myopie. Depuis lors, une difficulté pour le repérage de l'espace prédomine. La vision et l'altération spatiale qui lui est attachée s'inscrivent dans un mouvement régressif où Katia a toujours besoin du repère de l'autre pour se situer. Ainsi, seule, face au miroir, elle ne se reconnaît plus, et ceci depuis le drame paternel. Parallèlement, un rêve répétitif traduit cet état[1]. Notre patiente y voit une maison vide, figée, sans expression ; elle a l'apparence d'une maison-visage. Elle assimile cette image à son regard dans le miroir, ou lorsqu'elle est seule, et ceci depuis ce terrible événement.

Auparavant, son image réfléchie ne lui posait pas de problème. Elle dit elle-même que depuis le jour du décès de son père, elle ne peut plus aller de l'avant. "Je me trouve seule, perdue dans la fratrie avec mes deux frères. Je ne peux plus me repérer spatialement". Tout ceci l'angoisse profondément, d'où un état de tension et d'instabilité, qui pose un problème dans la gestion de ses études et de ses relations. Ceci détermine le choix thérapeutique de la relaxation.

AUTOUR DE L'ALLERGIE


C'est à partir d'une observation clinique que je vais aborder la psychothérapie relationnelle chez l'enfant.

Johann, 16 ans a des difficultés respiratoires allergiques plus fréquentes depuis deux ans. Son histoire s'inscrit dans une relation maternelle très spécifique ; cette dernière arrête de prendre de la drogue à la naissance de sa fille alors que le père demeure un grand utilisateur d'héroïne. L'enfant passe les cinq premières années de sa vie à l'étranger, entre ses deux parents, et son développement ne semble pas poser de problèmes. A cinq ans, elle est décrite par sa mère comme autonome et dans une relation de proximité paternelle œdipienne.

La séparation entre les deux parents a lieu à cet âge. A la suite d'une prise de drogue trop importante, le père brutalise son épouse devant l'enfant. Le départ du père de la maison familiale se fait trois mois après la décision de séparation.

Pendant cette période, la mère décrit un mouvement de régression chez sa fille qui perd son autonomie et traduit un malaise dans la relation au père. De fortes crises d'asthme apparaissent, lorsque la relation ne peut être évitée. Se réfugier dans l'imaginaire est l'une des positions de fuite privilégiée de l'enfant, et les seuls moments harmonieux de leur relation sont ceux où elle lui demande de « jouer à la nounou », ce que n'apprécie privilégiée avec un homme. Les crises d'asthme, qui avaient disparu dans la relation fusionnante mère-enfant, reprennent, et l'arrivée de cet homme au foyer se traduit par une hospitalisation de l'enfant.

TROUBLES ALLERGIQUES





Les troubles de l’alimentation chez l’enfant sont très souvent liés à la relation à la mère, il n’en demeure pas moins que le rôle du père y est d’un impact important. Le rôle de l’affect et de l’imaginaire y est primordial.

En ce qui concerne la pathologie digestive, nous pouvons trouver des vomissements, de la constipation, de l’anorexie et de la boulimie autour d’un fonctionnement hystérique conversif ou d’un fonctionnement psychotique ; des dyskinésies vésiculaires, des épisodes diarrhéiques autour d’un fonctionnement d’hystérie d’angoisse. En ce qui concerne l’hystérophobie, l’angoisse peut se porter sur un organe quelconque œsophagien déterminant un hyper ou un hypofonctionnement de l’organe. Des phénomènes hypocondriaques avec manifestations digestives peuvent également exister. Des troubles psychofonctionnels tournent autour du colon irritable, de la diarrhée et de la constipation, des vomissements et des allergies alimentaires sélectives. Il existe également une allergie alimentaire qui est liée à une problématique d’impasse.

Pour ce qui est de notre recherche ici, nous nous intéresserons aux troubles alimentaires allergiques sélectifs, aux troubles alimentaires liés à l’allergie, à la boulimie et l’anorexie.

PSYCHOMOTRICITE RELATIONNELLE

Anne Gatecel
Dans mon travail de psychomotricienne utilisant comme référentiel conceptuel la théorie relationnelle du Pr. SAMI ALI, le corps se trouve en position centrale quant à l’avènement des processus de subjectivation. Notre vision du handicap, du déficit ou de la maladie, est toujours celle d’un processus dynamique et partiellement mobilisable et non pas celle d’un état statique absolument inamovible. Il ne s’agit pas, non plus, d’avoir pour seul objectif, la normalité mais de travailler avec le patient, son entourage familial et les structures d’accueil sur l’acceptation de l’incapacité quelle soit fonctionnelle, relationnelle ou cognitive. Nous ne travaillons pas avec le corps mais sur le corps qui apparaît, comme l’explicite l’approche phénoménologique, le corps condamné à apparaître dans la relation à l’autre. En cela il ne s’agit plus de rééducation mais de thérapie au sens où la rééducation travaille avec la relation et la thérapie sur la relation.
A chaque nouvelle rencontre thérapeutique, nous pouvons nous demander qu’est-ce qui fait que ce patient est pris (au sens figé) dans des processus qui font qu’il a développé telle forme de symptômes. Nous allons nous construire des représentations mentales sur son fonctionnement psychique, son mode relationnel, etc. C’est, sans doute, parce qu’il devient objet de recherche, d’attention pour nous qu’il commence, peut- être un peu, à exister.
Ce travail de pensée du thérapeute est essentiel car c’est ce sur quoi le patient va pouvoir s’étayer, un peu de la même façon que le bébé est rêvé par sa propre mère.

PSYCHOMOTRICITE RELATIONNELLE


Dans mon travail de psychomotricienne utilisant comme référentiel conceptuel la théorie relationnelle du Pr. SAMI ALI, le corps se trouve en position centrale quant à l’avènement des processus de subjectivation. Notre vision du handicap, du déficit ou de la maladie, est toujours celle d’un processus dynamique et partiellement mobilisable et non pas celle d’un état statique absolument inamovible. Il ne s’agit pas, non plus, d’avoir pour seul objectif, la normalité mais de travailler avec le patient, son entourage familial et les structures d’accueil sur l’acceptation de l’incapacité quelle soit fonctionnelle, relationnelle ou cognitive. Nous ne travaillons pas avec le corps mais sur le corps qui apparaît, comme l’explicite l’approche phénoménologique, le corps condamné à apparaître dans la relation à l’autre. En cela il ne s’agit plus de rééducation mais de thérapie au sens où la rééducation travaille avec la relation et la thérapie sur la relation.
A chaque nouvelle rencontre thérapeutique, nous pouvons nous demander qu’est-ce qui fait que ce patient est pris (au sens figé) dans des processus qui font qu’il a développé telle forme de symptômes. Nous allons nous construire des représentations mentales sur son fonctionnement psychique, son mode relationnel, etc. C’est, sans doute, parce qu’il devient objet de recherche, d’attention pour nous qu’il commence, peut- être un peu, à exister.
Ce travail de pensée du thérapeute est essentiel car c’est ce sur quoi le patient va pouvoir s’étayer, un peu de la même façon que le bébé est rêvé par sa propre mère.

PSYCHOMOTRICITE RELATIONNELLE


Dans mon travail de psychomotricienne utilisant comme référentiel conceptuel la théorie relationnelle du Pr. SAMI ALI, le corps se trouve en position centrale quant à l’avènement des processus de subjectivation. Notre vision du handicap, du déficit ou de la maladie, est toujours celle d’un processus dynamique et partiellement mobilisable et non pas celle d’un état statique absolument inamovible. Il ne s’agit pas, non plus, d’avoir pour seul objectif, la normalité mais de travailler avec le patient, son entourage familial et les structures d’accueil sur l’acceptation de l’incapacité quelle soit fonctionnelle, relationnelle ou cognitive. Nous ne travaillons pas avec le corps mais sur le corps qui apparaît, comme l’explicite l’approche phénoménologique, le corps condamné à apparaître dans la relation à l’autre. En cela il ne s’agit plus de rééducation mais de thérapie au sens où la rééducation travaille avec la relation et la thérapie sur la relation.
A chaque nouvelle rencontre thérapeutique, nous pouvons nous demander qu’est-ce qui fait que ce patient est pris (au sens figé) dans des processus qui font qu’il a développé telle forme de symptômes. Nous allons nous construire des représentations mentales sur son fonctionnement psychique, son mode relationnel, etc. C’est, sans doute, parce qu’il devient objet de recherche, d’attention pour nous qu’il commence, peut- être un peu, à exister.
Ce travail de pensée du thérapeute est essentiel car c’est ce sur quoi le patient va pouvoir s’étayer, un peu de la même façon que le bébé est rêvé par sa propre mère.

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